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Accueil du site > Actualités > Politique > Ségolène Royal ministre ? Un sourire et des bourdes !

Ségolène Royal ministre ? Un sourire et des bourdes !

Sur les questions environnementales, la France ne semble pas avoir de vision sur le long terme. Depuis plus de 2 ans, nous changeons de ministre de l'Ecologie en moyenne tous les 6 mois ; et il y a fort à craindre que Ségolène Royal se serve de son nouveau ministère comme une vitrine. Si elle aime les caméras et les poignées de main, est-elle vraiment compétente sur le fond ? Il y a de quoi douter. En ce mois de juillet, l'association FERUS ne comprend pas que la ministre puisse déclarer : « le territoire des Pyrénées n’est pas adapté à la réintroduction de l’ours » ; l'association ASPAS ne comprend pas que la ministre favorise les tirs de loups dans les parcs nationaux... Ségolène Royal connaît-elle ses sujets ? Difficile à croire : elle ne sait même pas que des centaines de bouquetins sont abattus à l'aveugle, alors que ces animaux, emblématiques des Alpes, sont protégés par un arrêté ministériel ; et je l'ai prise en flagrant délit d'ignorance !

Le 6 juillet, dans les Hautes-Alpes, les cimes étaient enlacées aux nuages. J’en descendais sans rien y voir. Soudain, à plus de 2700 mètres d’altitude, le silence se brisa. A travers le brouillard, au milieu de nulle part, une grosse voix s’égosillait dans un micro : « La ministre arrive ! La ministre arrive ! » C’est ainsi que mon chemin croisa, par le plus grand des hasards, la route de la ministre de l’Ecologie, venue inaugurée la réserve de biosphère du Mont Viso.

Quelques mois plus tôt, j’envoyai une lettre ouverte à la ministre afin de protester contre les abattages à l’aveugle des bouquetins du massif du Bargy. Dans cette lettre cosignée par quinze associations, je faisais allusion aux divers avis scientifiques, à la pétition que j’avais lancée, aux dizaines de milliers de citoyens l’ayant signée.

Dix semaines après l’envoi, le chef de cabinet m’informa que « la ministre a[vait] pris bonne note de [ma] démarche », et m’assura que ma « requête fera l’objet de tout l’intérêt qu’elle mérite ». Déçu par cette brève réponse coupant court à notre sollicitation d’entretien, je tenais à rencontrer la ministre. Ce jour-là, au refuge du Col Agnel, entre les dizaines de plateaux de petits fours et les tonneaux de sangria (offerts par je ne sais trop qui), je parvins à l’approcher, et à profiter de sa disponibilité pour lui demander si elle autoriserait l’abattage de la totalité des bouquetins du Bargy. La réponse de la ministre fut : « Ah, je ne connais pas ça… J’suis pas… - On vous a envoyé une lettre avec quinze associations à ce sujet… - D’accord… - Parce qu’il y a un problème de brucellose en Haute-Savoie… - Oui… » Cherchant vainement à être sollicitée sur un autre sujet, elle détourna la tête, s’éloigna. Puis, son chef de cabinet adjoint (qui n’en savait pas plus qu’elle) me prit poliment en charge.

Bien évidement, si au fond de moi j’espérais naïvement que Ségolène Royal défende la Nature avec force, je redoutais une réponse « langue de bois », mais je ne m’attendais absolument pas à ce que la ministre n’ait pas entendu parler de cette affaire, car les bouquetins sont protégés par un arrêté… du ministère de l’Ecologie. En somme, sans que la ministre de l’Ecologie n’en soit informée, depuis plusieurs mois, des centaines de bouquetins sont abattus à l’aveugle, contre l’avis des instances scientifiques les plus qualifiées. Appuyée par 43000 signataires, par des associations telles que WWF, le Club Alpin Français, l’ASPAS, France Nature Environnement, « l’intérêt que mérite » ma requête auprès de Ségolène Royal (adepte de la démocratie participative) serait-il donc nul ? Les avis scientifiques seraient-ils sans valeur ? La protection d’une espèce emblématique ne serait-elle qu’un détail insignifiant ? La préservation de la biodiversité ne serait-elle pas un devoir envers les générations futures ?

A la décharge de la ministre, il est vrai qu’elle n’occupait alors son poste « que » depuis une centaine de jours, et qu’elle succède à un ministre pro-chasseur (dont je demandais la démission) qui n’a bougé le petit doigt que pour se féliciter de la « juste proportion » du carnage. Il est donc compréhensible qu’il faille à Madame Royal un peu de temps pour s’emparer de tous ses dossiers ; mais nous avons sollicité la ministre dès sa prise de fonction, et ce massacre d’une espèce protégée étant d’une ampleur sans précédent, n’est-on pas en droit d’attendre que la ministre se voue à cette affaire au plus vite, c’est-à-dire un peu avant que le massif du Bargy ne soit vidé de tous ses bouquetins ?

La pétition : http://www.sauvonslesbouquetins.com/


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6 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 26 juillet 2014 09:08

    Hélas..pour faire de la politique..pas besoin de compétence..Nous le constatons tous les jours !
    Comment croyez vous que notre pays soit en faillite totale... ?


    • claude-michel claude-michel 26 juillet 2014 10:50

      oupssssssssss...des fanatiques de l’oie du Poitou.. !


    • Doume65 26 juillet 2014 12:15

      « En ce mois de juillet, l’association FERUS ne comprend pas que la ministre puisse déclarer : « le territoire des Pyrénées n’est pas adapté à la réintroduction de l’ours » »

      Mais les Pyrénéens, pourtant amoureux de la nature (dont je suis) le comprennent très bien.


      • barbapapa barbapapa 26 juillet 2014 15:50

        Le changement c’est maintenant.
        Vous ne le saviez pas ?
        Elle était déjà ministre de l’écologie en 94, comme Sapin ministre du Budget en 94 , ou Fabius ministre à un autre ministère.
        Revenez dans 20 ans, vous verrez ils seront encore là.


        • mmbbb 26 juillet 2014 16:23

          @ Par Doume 65 Ce que je ne comprends pas est que l’ours de souche ait ete tuee Le chasseur n’a pas ete condamne Comme le disait un president noir a propos de la sauvegarde de la faune africaine, vous les blancs vous n’etes pas capables de preserver vos propres especes et vous imposez aux autres pays en l’occurence l’afrique l’obligation de sauvegarder les especes alors que nous devons faire face a une demande croissante de terres arables 


          • 65beve 65beve 26 juillet 2014 22:01

            Les moutons, les brebis et les chèvres des Pyrénées chantent les louanges de Ségolène.

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