• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Une cohabitation en 2022 ? Pourquoi pas

Une cohabitation en 2022 ? Pourquoi pas

La France a connu trois « cohabitations » depuis les débuts de la 5ème République (1986-88, 1993-95, 1997-2002), 9 années ça compte ! Quand le vote aux législatives amenait une majorité parlementaire opposée au président en exercice, ce dernier ne pouvait faire autrement que de nommer un premier ministre qui n’était pas du même bord que lui, on appelait ça une cohabitation. Ces années ont représenté une sorte d’os dans la chaussure de la 5ème République et du régime clairement présidentiel qu’elle instituait, surtout avec l’élection du président au suffrage universel direct en 1962. En effet en cohabitation, la main était du coté du premier ministre et de sa majorité plutôt que du coté du président, réduit au rôle d’opposant et dont les pouvoirs étaient de facto réduits. Impossible en effet d’aller contre les articles 20 et 21 de la constitution :
« Le gouvernement conduit et détermine la politique de la nation », « Le premier ministre dirige l’action du gouvernement ».

 Les contradictions internes de la 5ème République apparaissaient au grand jour.

L’introduction par référendum du quinquennat en 2000 changea la donne puisque la version choisie, en 2001, consistant à aligner les deux élections et à placer la présidentielle avant les législatives, faisait de l’élection présidentielle l’élection-clé, renforçant encore plus les pouvoirs d’un seul. Sous prétexte de « moderniser » les institutions de la République, en réduisant le mandat présidentiel à 5 ans au lieu de 7, on mettait de fait un coup d’arrêt aux cohabitations ! Car la classe politique y était globalement hostile alors que l’opinion populaire n’en était pas mécontente. Désireux de "réformer la France ” pour la mettre en phase avec la ”mondialisation heureuse”, les politiciens de droite ou de gauche voyaient dans la cohabitation un obstacle où à minima un frein aux orientations qu’ils voulaient mettre en œuvre.

Le quinquennat fut donc la réponse institutionnelle de la classe dirigeante aux problèmes que lui posait la cohabitation et la volonté populaire qui tentait de s’y exprimer. Il n’est pas innocent que cette solution ait été fortement recommandée et impulsée par Giscard d’Estaing avec l’idée que le quinquennat allait moderniser la vie politique car l’alternance empêchait toute politique de long terme allant dans le sens des réformes attendues. En effet au cours de la décennie 90, le néo-libéralisme, de plus en dominateur depuis le virage des années 80, était décidé à passer à la vitesse supérieure grâce à l’euro qui justement venait d’être lancé.

Rappelons-nous la période : le traité de Maastricht était passé de justesse en 1992. Le TCE, 1ere copie du traité de Lisbonne était déjà dans les tuyaux…et un puissant mouvement populaire en 1995-96 avait bousculé le pouvoir présidentiel en le contraignant à dissoudre l’assemblée et nommé Jospin premier ministre, ce qui donna lieu à une cohabitation de 5 ans, la plus longue. Les choses étaient mûres pour l’hyper-présidentialisme. Ainsi depuis 2002, le quinquennat ayant accru les pouvoirs d’un seul homme, l’élection présidentielle a écrasé les autres, en particulier les législatives dont les gens se sont progressivement désintéressés. Le taux de participation à ces élections baisse régulièrement depuis la fin des années 1980 et le quinquennat accélère ce phénomène, le taux passant au 2ème tour de 2017 sous la barre des 50 % (48,7%).

Rien pourtant ne permet d’en déduire que cette tendance à la baisse de la participation aux législatives continuera. Car la situation n’est plus la même qu’en 2017 où la dynamique pro-macron était dans sa phase d’ascension, passant de 8, 6 millions de voix au 1er tour à 20,5 millions au 2ème. A ce même 2eme tour le RN progressait seulement de 3 millions en obtenant 10,6 millions de voix alors que la somme des abstentionnistes, votes blancs et nuls s'élevait à 16 millions, progressant de 4,5 millions de voix. Dans la foulée du 1er tour de la présidentielle, après la défaite des opposants classiques, il était prévisible que l’abstention serait importante au second tour. Rien d’étonnant ensuite qu’ aux législatives elle ait été encore plus massive.

Deux éléments rendent possible l’hypothèse d’une cohabitation en 2022.

Le premier est l’érosion plus que probable du vote Macron en nombre de voix par rapport à 2017. En effet le fait que 60 % des français ne souhaitent pas un nouveau duel Macron/Le Pen alors que les sondages donnent invariablement ce résultat, invite à penser qu’un nombre significatif de Français n’espère plus ni dans l’un ni dans l’autre sans toutefois se reporter sur un 3ème qui ferait la différence, autrement dit la désaffection pour l’un ne profite à aucun des autres. Le désaveu touche donc l’ensemble de la classe politique actuelle. Ce constat s’est une fois de plus vérifié spectaculairement lors des dernières élections régionales.

C’est pourquoi les choses ont peu de chances de se répéter et Macron ne réalisera vraisemblablement pas son score de 2017. De plus il n’aura pas en 2022 le bénéfice que lui a apporté en 2017 la neutralisation opportune de son principal concurrent sérieux, l’ex-premier ministre de Sarkosy pendant 5 ans, Fillon. Enfin aura-t-il l’appui total et unanime des grands médias ? Ce n’est pas sûr. Ce qui comptera ici pour le camp macronien, au-delà de limiter la casse, c’est d’avoir significativement plus de réserves de voix que ses adversaires, notamment Marine Le Pen, chose assez facile au demeurant dans la mesure où celle-ci rafle l’essentiel de ses voix au 1er tour.

Le deuxième élément qui permet d’envisager l’hypothèse d’une cohabitation est l’échec de LREM à construire un mouvement structuré. Le parti dont rêvait Macron est aux abonnés absents et ses partisans auront beaucoup de mal à ré-itérer leur score des législatives 2017, score dû en grande partie à l’effet de nouveauté et de surprise qui fit l’efficacité de la campagne de leur chef. En 2022 l’effet de nouveauté ne jouera plus et les macronistes auront du mal à retrouver l’athmosphere frisant parfois le délire de leur campagne d’alors, car leur audience dans le pays s’est singulièrement rétrécie et leurs troupes avec. De plus à l’assemblée les députés LREM n’ont pas convaincu, il suffit de voir leurs résultats piteux à toutes les élections locales, sans compter les désertions et évictions que ce mouvement a connu.

Miroir exact de l’autoritarisme de leur patron, ce groupe parlementaire a démontré son impuissance à débattre et à faire vivre ne serait-ce que la fiction d’une assemblée démocratique. La réussite très momentanée d’un « parti » créé de toutes pièces a fait pschitt. L’illusion est tombée, parce que c’était une illusion dès le départ malgré les trouvailles de communication du style ”LREM”. Les vieux discours politiciens de droite et de gauche étant usés, tout l’art de Macron a été de faire croire aux gogos le temps d’une campagne qu’il allait renouveler le discours politique. Cinq ans après son discours est aussi usé que celui des précédents.

L’abstention massive que tout le monde observe est donc le résultat des illusions perdues de ces quinquennats successifs. Le ”tout sauf Le Pen ” de 2002 a donné Sarkosy en 2007. Le ” tout sauf Sarkosy” a donné Hollande en 2012 et enfin le ” tout sauf la droite et la gauche » a donné Macron. Le dégagisme est une impasse et ne fonctionne pas ! il renforce l’illusoire coyance en une personne providentielle et profite finalement au présidentialisme car il permet de ne pas mettre en question le système présidentiel lui-même. Il est temps de faire le bilan, d'effectuer un saut qualitatif en « dégageant » le présidentialisme par le boycott.

De plus dans le contexte actuel d’une dérive autoritaire des exécutifs, français, européens et mondiaux, phénomène que la ” crise sanitaire ” a facilité et accéléré, de plus en plus de gens se demandent comment freiner et empêcher cette mauvaise pente, une partie de la population montrant la voie en n’hésitant pas à manifester pour la liberté dans les rues chaque samedi. Ce mouvement qui ne faiblit pas, bien au contraire, démontre une prise de conscience nouvelle, une réaction après la torpeur dans laquelle la population a été plongée par les confinements. 

Or que reste-t-il au peuple comme outil pour s’opposer à l’exécutif sinon l’assemblée législative ? La présidentielle n’étant certainement pas le terrain pour aller dans ce sens puisqu’elle renforce le présidentialisme, se mobiliser pour les législatives rejoint le combat fondamental pour les libertés, pour la préservation et l’extension des droits politiques.

Le pari d’obtenir la majorité absolue à l’assemblée est loin d’être gagné pour le futur président et la ré-élection d’un Macron affaibli avec une majorité parlementaire relative, ou même en minorité est tout à fait possible. L’hypothèse est envisageable également si la droite devançait Macron au premier tour des présidentielles, scénario moins probable. Il n’est pas du tout certain que la droite, actuellement en pleine décomposition-recomposition obtienne facilement une majorité à l’assemblée et si jamais elle gagnait la présidentielle elle pourrait bien se retrouver elle aussi face à une assemblée divisée mais majoritairement opposée au président.

Cependant malgré son impopularité relative Macron a toutes les chances d’être réélu.
D’abord parce que si on en croit les sondages son socle électoral de 1er tour ne varie pas, entre 23 et 26% des votants se portant sur son nom quoi qu’il arrive, car ils estiment qu’il n’y a pour le moment pas de meilleur candidat que lui pour incarner leurs options. Son électorat est stable. Il y a donc peu de chances pour qu’il ne soit pas qualifié au second tour.

Ensuite Macron dispose d’une réserve de voix plus conséquente que MLP pour le second tour. On voit mal en effet les partis dits « de gouvernement » (UMP, PS) appeler à l’abstention en 2022. Ils vont donc certainement apporter un « soutien critique » à Macron au 2ème tour pour ne pas perdre ceux de leurs électeurs qui croient aux beaux discours du « réalisme » et du « cercle de la raison ». D’un autre coté pour ne pas se déconsidérer en perdant leurs dernières plumes, l’idée de transformer les législatives en 3 ème tour peut leur chatouiller l’esprit. Encore faut-il qu’ils anticipent habilement les attentes populaires et changent suffisamment leur discours habituel, ce qui n’est pas gagné... Le problème pour eux est que leur audience auprès de la population est au moins aussi mauvaise que celle de la majorité actuelle. D’où d’ailleurs un affaiblissement prévisible des reports de voix de leur électorat vers Macron au second tour de la présidentielle, ces électeurs se portant plutôt vers l’abstention que pour les deux finalistes présumés.

Le défi est bien de faire en sorte que la victoire de Macron (ou d’un autre), soit la plus fragile possible et d’accompagner ce mouvement en lui donnant un sens. Ce sens peut être apporté par l’idée d’une cohabitation d’un type nouveau, atypique. Cette hypothèse n’est pas farfelue, certains observateurs reconnus de la vie politique l’ont même déjà évoquée (Michel Vieworka le 3 août 2021 dans Sud-Ouest.) Le pari est donc de mobiliser pour les élections législatives les abstentionnistes de la présidentielle. Le principal obstacle à cette perspective est le pessimisme des Français, ce mélange de scepticisme et de méfiance, voire d’indifférence à la chose politique, que la période des 18 derniers mois a fortement accentué. Le morcellement accentué de l’offre politique trouve son correspondant dans le morcellement de la société, dans la disparité des formes d’inégalité et des situations vécues au quotidien, situation dont profite la démagogie d’un Zemmour. Tout l’enjeu est d’offrir une réponse positive à cette situation délétère. La perspective de reconstruire les bases de la nation par une nouvelle constitution pourrait être facilitée par une cohabitation.


Moyenne des avis sur cet article :  1.93/5   (14 votes)




Réagissez à l'article

34 réactions à cet article    


  • robert 2 octobre 2021 16:05

    entre qui et qui ?


    • sylvain sylvain 2 octobre 2021 17:34

      cohabitation ou pas, en soit ça ne change pas grand chose


      • Fergus Fergus 2 octobre 2021 19:47

        Bonjour, sylvain

        En effet. Et d’autant moins qu’il s’agirait très certainement d’une cohabitation entre Macron et... LR-UDI.

        Bref, il n’y aurait... pas de cohabitation ! Tous ces gens de droite feraient cause commune dans le cadre d’une nouvelle majorité présidentielle.

        D’ores et déjà il y a un Premier ministre issu de LR, de même que plusieurs ministres d’état venus du même camp. Quelques ministres LR-UDI supplémentaires et le paysage politique serait recomposé dans une nouvelle droite unie autour de Macron.

        Avant que Philippe ne prenne le relais en 2027. smiley

        Politique fiction ? Peut-être. Ou pas...


      • sylvain sylvain 3 octobre 2021 16:06

        @Fergus
        un pti milieu quoi


      • jef88 jef88 2 octobre 2021 17:41

        Tout d’abord décaler les présidentielles et les législatives !

        Ensuite OBLIGER TOUS LES CANDIDATS à présenter un véritable programmes et non pas les blablas de com actuels .....


        • Eric F Eric F 2 octobre 2021 19:53

          Je pense que l’hypothèse d’une cohabitation est faible si Macron est élu, car il a une position centrale sur l’échiquier politique, ce qui lui donne de la marge pour composer une coalition soit avec LR, soit avec l’aile droite du PS, soit les deux.

          Par contre si Marine le Pen -Voire Eric Zemmour à ce stade de politique-fiction qu’est devenue la réalité sondagière- était élue en additionnant les protestataires de tous bords, il lui sera difficile d’établir une majorité parlementaire, et une « grande coalition des partis modérés » pourrait lui être opposée (LR, LREM, PS, écolos...)


          • Fergus Fergus 2 octobre 2021 20:47

            Bonsoir, Eric F

            Vous avez raison, le seul cas où pourrait exister une véritable cohabitation, ce serait en cas de victoire de Le Pen du fait de la composition de l’Assemblée nationale qui serait alors dominée par les députés de droite et du centre-droit.

            Ceux-là n’auraient aucun intérêt à collaborer avec les élus RN  probablement pas plus d’une centaine, eu égard au mode de scrutin  alors qu’ils auraient l’assurance de récupérer Matignon et le gouvernement.

            Le Pen serait nue (au sens figuré).


          • Brunati 6 octobre 2021 19:30

            @Eric F 

            Macron n’a plus vraiment de marge car il a déjà pris ce qu’il pouvait prendre à l’UMP et au PS en 2017, ce qui a contribué à accélérer la chute de ces deux partis. Il n’a plus grand chose à prendre de ce coté-là. Je ne crois pas à un Emmanuel Macron au centre de « l’échiquier politique » car pour moi le centre a toujours été une fiction commode et Macron a joué la-dessus ; le centre n’existe pas et Macron n’est pas Bayrou ( ce n’est pas une question de personne d’ailleurs).
            Il y a effectivement depuis la mi-quinquennat de Hollande la gestation d’ un phénomène nouveau, une espèce de chimère politique, un hybride de droite et gauche européiste qu’incarne Macron dans une version anachronique du Tatchérisme, 40 ans après !
            Le moment visible de l’apparition de cet ovni politique est le remplacement de Montebourg par Macron au ministère de l’économie en 2014 après l’affaire emblématique d’Alsthom. Je pense que cette fiction « centriste » fera long feu et qu’il aura du mal à finir son 2ème quinquennat, même s’il faut lui reconnaitre une intelligence politique supérieure à celle de ses opposants. Quant à MLPen son destin est d’être une éternelle perdante, c’est ce qui commence à se voir et cela explique en grande partie l’effet Zemmour.


          • wagos wagos 2 octobre 2021 19:59

            On l’aura dans le fion comme d’habitude....je ne suis plus tout jeune, des présidents et politiques aussi....on nous promettait Palais, Oasis, Luxe et volupté, danseuses du ventre et Oasis verdoyants , Caravanes et parfums , chameaux et purs sang ...Mille et une nuit....et au réveil restait que le chameau ! 


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 octobre 2021 20:29

              @wagos
              Un chameau... Fallait pas te marrier ... Comme on chante a Dunkerque , si tu veux pas que ta femme t’emmerde...


            • Fergus Fergus 2 octobre 2021 20:55

              Bonsoir, Aita Pea Pea

              « Fallait pas te marrier »

              Si j’avos su, j’aros resté garchon. smiley


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 octobre 2021 21:02

              @Fergus
              Bonsoir. Suis allé vérifier , elle vient pas des Capenoules . Pour une fois que Raoul soit innocent...lol


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 octobre 2021 21:22

              @Aita Pea Pea
              Question chameau chti on a aussi « Louis par chi Louis par là  » . Edmond Tanniere.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2021 07:33

              @wagos Shéhérazade s’est endormie...


            • Fergus Fergus 3 octobre 2021 09:17

              Bonjour, Aita Pea Pea

              « elle vient pas des Capenoules »

              Je l’ai cru longtemps. Mais en effet, elle a été popularisée avant guerre à Lille par le chanteur Bertal. Cela dit, c’est la voix rocailleuse de Raoul qui lui a donné une audience plus large.


            • devphil30 devphil30 3 octobre 2021 06:48

              Dégager macron est la priorité absolue ensuite la composition de l’assemblée est le deuxième point


              • stef 3 octobre 2021 07:25

                sauf que le second tour ne sera pas entre Macron et MLP

                d’abord parce Zemmour dépassera MLP et ensuite il n’est pas sûr du tout que Macron parvienne au second tour avec un bilan aussi catastrophique

                Jospin malgré un bon bilan en 2002 , 5 années de forte croissance et des années Jospin somme toute heureuses n’y est pas parvenu


                • zygzornifle zygzornifle 3 octobre 2021 09:14

                  @stef
                   il n’est pas sûr du tout que Macron parvienne au second tour avec un bilan aussi catastrophique

                  ça ne vas pas gêner les hallucinés de veauter pour lui ....


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2021 07:31

                  Il est aussi possible que deux cercueils se présentent à l’élection. 


                  • zygzornifle zygzornifle 3 octobre 2021 09:13

                    Entre Macron et Besancenot ....


                    • Fergus Fergus 3 octobre 2021 09:18

                      Bonjour, zygzornifle

                      Vous datez, cela fait un moment que Besancenot a passé le relais à Poutou.


                    • wagos wagos 3 octobre 2021 09:54

                      Poutou... Besancenot , les Damés de la terre et les forçats de la faim...toute une époque de celles des tribuns voulant repeindre le monde en rouge ..

                      Les Lénine de Chez Bebert, buvette et billard, tabac et PMU...

                      Les Che Guevara du ptit bal du Samedi soir .


                      • Brunati 3 octobre 2021 10:34

                        Ce n’est pas Macron seulement qu’il faut dégager, c’est le degagisme lui-même, attitude qui ne fait que renforcer le présidentialisme, ce qui désespère chaque fois un peu plus le peuple et l’amène à l’abstention. C’est pourquoi il faut le boycott ! Remplacer Macron par un clone habillé différemment ne fait que différer l’amorce d’une solution aux problèmes graves que nous traversons. Aucun des candidats actuels ne remet en cause ouvertement notre appartenance à l’Union Européenne, ce machin bureaucratique qui empêche toute possibilité de décider par nous-mêmes des politiques en toute souveraineté. 
                        l’élection présidentielle pourrait à la rigueur présenter un intérêt si un candidat défendait une rupture franche avec cet appareil supranational qu’est l’U.E. et annonce un grand débat national sur le changement de Constitution, ce dont nous avons le plus grand besoin pour rétablir la démocratie au sens plein du terme.

                        pour avancer sur ces questions, le site de la Dynamique Populaire Constituante :

                        https://la-dynamique.fr

                        JL Brunati


                        • Octave Lebel Octave Lebel 3 octobre 2021 18:50

                          Et pendant ce temps-là des pays aux institutions plus solides, à la classe politique plus saine, où globalement les médias bénéficient d’un meilleur taux de confiance (comparaisons internationales annuelles de Reuters) de la part de leurs concitoyens, continueront de prendre leur avenir à pleines mains et pas dans le dos de ces derniers.

                          Ai-je rêvé ou venons-nous de vivre 20 ans de déconfiture et de recul , 4 mandats successifs d’impuissance et de politiques menées à rebours des promesses faites (contenus et résultats).

                          Alors, rien de tel qu’une bonne cohabitation à la française.

                           


                          • Octave Lebel Octave Lebel 3 octobre 2021 23:52

                            @Octave Lebel

                            Sans oublier nos fameuses primaires à la française aussi au cours desquelles nous arrivons à mobiliser pour du beurre quelques centaines de milliers d’électeurs quand d’autres s’absentent par millions le jour du vote officiel malgré les fanfares médiatiques et leurs airs entraînants.

                            Nos institutions et nos élus qui marchent sur la tête obligent nos voisins de table au Conseil Européen à maintenant se retenir de rire.

                            Il serait peut-être temps pour nous de se réveiller.

                             

                            Second tour 2017 

                            E Macron : 20.8 millions M Le Pen : 10.6 millions

                            Absentions : 12.1 millions Blancs + nuls : 4.07 millions

                             Abstentions, nuls et blancs lors des législatives 2017 : 62%


                          • zygzornifle zygzornifle 4 octobre 2021 09:23

                            Cohabitation comme dans nos belles citées, la fierté de notre pays entre les « chance pour la Rance » et les petits Français terrorisés ....


                            • BA 4 octobre 2021 18:40

                              Emmanuel Macron : 24 %

                              Marine Le Pen : 18 %

                              Xavier Bertrand : 15 %

                              Eric Zemmour : 12 %

                              Yannick Jadot : 8 %

                              Jean-Luc Mélenchon : 7 %

                              Anne Hidalgo : 5,5 %


                              https://www.lci.fr/politique/sondage-election-presidentielle-2022-eric-zemmour-entre-12-et-15-des-intentions-de-vote-au-premier-tour-2198007.html


                              • Brunati 6 octobre 2021 17:01

                                Les français, l´abstention, les partis, et la cohabitation

                                Les français, l’abstention, les partis et la cohabitation. 

                                • Brunati 6 octobre 2021 17:02

                                  Les français, l´abstention, les partis, et la cohabitation

                                  Les français, l-abstention, les partis_211006_164630.pdf

                                  • Brunati 6 octobre 2021 17:41

                                    Tout le monde l’a remarqué, les français s’abstiennent de plus plus. On s’en étonne, on parlé de défiance envers les politiques, envers les institutions, bla bla bla qui permet d’esquiver les vraies questions.
                                    La raison de cette abstention massive des français réside moins dans un désintérêt de la politique que dans le fait qu’ils ne retrouvent dans les propositions d’aucun parti de réponses à leurs aspirations essentielles et qu’ils ont en marre d’être trompés. En outre les Gilets Jaunes ont dévoilé la face antidémocratique de ce qui prétend s’appeler encore une République. Aucun parti ne propose de profond changement du système politique, cadre dont ils semblent tous se satisfaire et dont ils sont en réalité bénéficiaires car ils en profitent sans le remettre en cause. Quelqu’un s’en était rendu compte, Macron.
                                    Or les partis n’en profitent plus car le cadre dans lequel ils se meuvent intellectuellement, l’UE, connaît les plus grandes difficultés à exister et à consister. Ce qui fait que leur temps est compté, à moins qu’ils n’arrivent à se recomposer ce qui prendra nécessairement du temps ou à changer radicalement, ce qui est peu probable. La face visible de cette défaillance théorique et pratique apparaît dans la difficulté extrême des ”grands partis ” , UMP et PS, à se choisir des leaders, incapables qu’ils sont de se déterminer et de savoir ce qu’il faut faire. Le RN et LFI sont dans une situation un peu différente mais néanmoins proche ; ils ont certes des leaders mais ces derniers sont contestés ou plus ou moins désavoués à l’intérieur même de leur propre camp, ce dont l’effet-Zemmour est un symptôme.
                                    Comment dans ces conditions Macron n’en sortirait-il pas renforcé, ne serait-que par contraste, même si lui aussi pâtit du mécontentement général ? Car l’atout de Macron par rapport aux autres politiciens, c’est paradoxalement qu’il n’a pas de parti. C’est lui qui a produit son mouvement et non l’inverse, ce qui fait que quand l’appareil ( LREM) trinque et fait pâle figure, Macron, lui, s’en sort plutôt mieux.
                                    C’est pourquoi politiquement Macron a un temps d’avance sur ses adversaires et cela se traduit par sa stabilité dans les sondages. De plus, quant au contenu de sa politique, il semble apparaître aux yeux de la classe dominante comme le plus sûr garant de la poursuite accélérée de la casse sociale qu’elle souhaite.
                                    Alors la vraie question est : comment s’opposer vraiment à Macron ?
                                    Puisque la présidentielle est le point fort de Macron, par rapport à ses adversaires actuels, pourquoi perdre son temps et son énergie à le contrer sur ce terrain miné ?
                                    Le boycott, abstentions + votes blancs et nuls, est la bonne réponse dans ce cadre-là. Sa faiblesse étant son ”parti ”, ce sont les élections législatives qui constituent son talon d’Achille. L’idée de cohabitation pourrait être le vecteur d’une opposition certes fragmentée mais large au pouvoir macroniste.
                                    Le mouvement populaire pourrait profiter de cette situation inédite pour imposer ses solutions, élaborées démocratiquement. Évidemment si un mouvement type Gilets Jaunes +++ survenait d’ici les élections ou juste après, les choses pourraient aller beaucoup plus vite dans cette direction et dans le sens que la Dynamique Populaire Constituante promeut : la désignation de députés constituants, mandatés et révocables, responsables devant leurs assemblées primaires, de façon à instaurer le Ric, la justice sociale et une Constituante pour écrire une nouvelle constitution.


                                    • Brunati 6 octobre 2021 17:48

                                      En bref et donc, les français en majorité ne veulent plus de Macron mais ça ne veut pas dire qu’il ne sera pas réélu. Le moyen alors de le coincer c’est de lui opposer une assemblée qui réduise sa nuisance. Ma conviction est que, sauf un mouvement populaire important du type Gilet Jaune, on ne pourra pas virer Macron par la présidentielle. Il faut donc essayer de le bloquer un maximum.


                                      • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 2021 09:40

                                        @Brunati
                                        L’avis de nos concitoyens.

                                        Et si on demandait leur avis à nos concitoyens pour participer à une nouvelle constitution et renouveler nos pratiques politiques et démocratiques.
                                        Je crois que si nous tenons à une démocratie effective, disons améliorée pour être pagmatique, nous n’y couperons pas.


                                      • Octave Lebel Octave Lebel 7 octobre 2021 09:43

                                        @Octave Lebel

                                        Pourquoi perdre du temps et encore attendre.A qui profte cette situation ?
                                        Faudra -t-il une crise extrême et ses méfaits pour faire un pas en avant ?


                                      • Brunati 8 octobre 2021 20:34

                                        @Octave Lebel
                                        Oui c’est exactement ce dans quoi nous devons nous engager, en nous auto-organisant, au niveau local notamment pour débattre des changements profonds à apporter à notre système politique et donc à la Constitution. La vraie démocratie doit se pratiquer à la base pour devenir crédible ensuite aux autres niveaux. Sinon cela reste un appel creux et sans lendemain. Car un changement profond est nécessaire et urgent, l’épisode Covid nous le rappelle de bien des manières. A ce propos je mets en P.J. un texte qui constitue une excellente synthèse sur ce qu’ont révélé ces derniers 20 mois.

                                        En voici un extrait significatif

                                        « Cette épidémie (et sa gestion catastrophiste) devrait amener à une remise en cause complète de l’organisation sociale (pré)existante. Elle montre par a+b qu’il nous faut absolument vivre autrement, changer profondément le contenu de la production et les modalités du travail, se déplacer moins et différemment. Tout devrait être fait à une autre échelle. »

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Brunati


Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité