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Accueil du site > Actualités > Santé > L’aspirine, même destin que les lasagnes ?

L’aspirine, même destin que les lasagnes ?

On marche sur la tête ! Mais qu’est-ce qui est vraiment le plus dingue : l’ultralibéralisme qui confond à terme bœuf et cheval ou la réglementation nationale qui interdit la délivrance des médicaments en-dehors de l’avis éclairé des pharmaciens dûment reconnus ?

Depuis plusieurs jours, un spot publicitaire est diffusé à la télévision. Il s’agit des hypermarchés Leclerc qui cherchent à promouvoir un rayon particulier de leurs magasins, la parapharmacie, mais ils aimeraient aussi avoir un rayon pharmacie sans être taxés d’exercice illégal de la médecine.

C’est une publicité "militante". C’est-à-dire à la fois politique et idéologique, même si elle est bien sûr à finalité commerciale. D’habitude, Leclerc a habitué le consommateur à des combats plutôt sympathiques : ceux du prix bas passant par la concurrence. Et donc, par la déréglementation.

Malheureusement, la concurrence n’engendre pas forcément des prix bas, et les prix bas n’engendrent pas forcément la qualité et même la sécurité des consommateurs. Le scandale des lasagnes de bœuf fabriquées avec de la viande chevaline roumaine est le dernier exemple de cette drôle d’économie mondialisée.


La cible : les médicaments délivrés sans ordonnance

Ici, le spot se veut du bon sens et est surtout destiné aux "petits malades", ceux qui ont besoin d’une aspirine de temps en temps par exemple. Il nous montre une ménagère de moins de 50 ans qui explique à son mari (curieusement occupé avec des outils de bricolage, la publicité serait un peu machiste que cela ne m’étonnerait pas) qu’elle n’a pas pu acheter de tube d’aspirine à son hypermarché Leclerc (pourtant, il y a généralement une pharmacie dans la galerie marchande, ouverte aux mêmes horaires que l’hypermarché).

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Et on la voit alors en flash-back discutant au rayon parapharmacie avec un homme sérieux, très scolaire, portant des lunettes et une blouse blanche (notez bien, un homme et pas une femme) qui se dit être "docteur en pharmacie". On peut même le croire car il présente à la bonne dame son diplôme qu’il a obtenu après six années d’études supérieures. En fait, on le croit sur parole puisque le diplôme n’est pas du tout lisible (cela pourrait être le diplôme du pêcheur du plus gros poisson de la tombola de Villard-de-Lans qu’on n’y verrait que du feu).

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Bon sens trompeur et grosse démagogie

Tout est misé sur l’étonnement et le supposé bon sens : Leclerc embaucherait (à vérifier) des "docteurs en pharmacie" mais ceux-ci n’auraient pas le droit de vendre des médicaments. Je doute qu’il y ait réellement ce type de recrutement (quel pharmacien diplômé accepterait-il un tel emploi ?) mais l’objectif est évidemment de marquer les esprits.

Bon sens avec un brin de grosse démagogie, surtout quand on connaît l'impopularité des grands groupes de big pharma, comme avec cette question frappante : « Êtes-vous assez riche pour avoir mal à la tête ? ».

En allant sur le site Internet spécialement destiné à ce sujet, Leclerc en profite pour rappeler que ses produits de parapharmacie sont moins chers que chez ses concurrents : « Nos docteurs en pharmacie sont formels : un produit de parapharmacie vendu plus cher n’est pas plus efficace, il est juste plus cher. Comparez le prix de 123 produits relevés dans 359 magasins. » en faisant habilement la confusion entre parapharmacie et pharmacie (les médicaments sans ordonnance sont de la pharmacie).

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On peut d’ailleurs voir ici une illustration rarissime de la publicité comparative qui est pourtant autorisée en France depuis la loi du 18 janvier 1992.


Assignation rejetée à Colmar

La publicité avait fait l’objet d’une assignation par des groupements de plus de quatre mille pharmaciens dès novembre 2012 pour son caractère "trompeur" mais le tribunal de grande instance de Colmar a rejetée la demande le jeudi 14 février 2013 (il y aura un jugement en appel).

L’objectif des pharmaciens étaient de retirer cette « campagne trompeuse pour le consommateur et dangereuse en terme de santé publique », notamment parce que « Leclerc fait comme s’il vendait déjà des médicaments dans ses supermarchés  ».

Cependant, la chambre commerciale du tribunal a estimé que cette publicité des centres Leclerc relevait simplement de « la liberté d’expression, dans le cadre d’une publicité d’opinion reconnue par un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme ».


"On marche sur la tête"

La fin du spot à la télévision est, elle aussi, martelée en vert sur l’écran : « Nos docteurs en pharmacie n’ont toujours pas le droit de vendre des médicaments sans ordonnance. Oui, on marche sur la tête. » !

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La dernière phrase laisse donc supposer que cette situation est complètement loufoque. Et surtout trompeuse puisqu’elle laisserait entendre qu’on (entendez l’État) ne ferait pas confiance aux docteurs en pharmacie recrutés par Leclerc mais seulement aux pharmaciens traditionnels. En plus pour des médicaments pas très importants.

D’une part, rappelons tout de suite qu’il existe de très nombreux médicaments capables d’être achetés sans ordonnance mais nécessitant cependant des conseils des pharmaciens, comme, par exemple (j’en ai heureusement bénéficié), des anti-inflammatoires. Ces médicaments, même délivrés sans ordonnance, ne sont donc pas tous aussi anodins qu’une simple aspirine. D’ailleurs, aucun principe actif n’est anodin.

D’autre part, au lieu de jouer sur une plaisante victimisation (l’État est contre les centres Leclerc, voire, l’État est contre les prix bas), la publicité aurait dû rappeler que la vente des médicaments est strictement réglementée.


La réglementation actuelle

La vente de médicaments ne peut se faire que dans des pharmacies et le nombre de pharmacies est très réglementé en fonction du nombre d’habitants. Sans cette réglementation qui renforce l’aménagement du territoire, certains villages ne pourraient plus bénéficier de certaines pharmacies et dans les villes, la concurrence serai tellement rude qu’il ne resterait plus que des grosses pharmacies qui auraient rapidement un monopole.

Actuellement, il existe 23 000 pharmacies en France et 55 000 pharmaciens. Remarquez également que la publicité parle sans cesse de "docteurs en pharmacie" et pas de "pharmaciens" (on peut faire un doctorat de pharmacie et continuer dans la recherche sans devenir pour autant pharmacien).

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La loi n°2001-1168 du 11 décembre 2001 autorise que les pharmaciens ne soient pas pleinement propriétaires de leur pharmacie, tant qu’ils aient au moins 51% des parts et que les 49% restantes soient détenus par d’autres pharmaciens diplômés. Il est ainsi interdit que des personnes ou organismes extérieurs (fonds de pension, fonds d’investissement etc.) soient associés au capital des pharmacies françaises : la santé prime sur la finance.

Ces deux spécifications (restriction du nombre et propriété des pharmacies), qui remettent en cause le principe de libre entreprise en Union Européenne, ont été largement validées par l’arrêt du 19 avril 2009 de la Cour de Justice de l’Union Européenne : « Cette restriction peut néanmoins être justifiée par l’objectif visant à assurer un approvisionnement en médicaments de la population sûr et de qualité. ». Du reste, dans son arrêt du 22 avril 2009, la même cour expliquait : « La politique de santé définie par un État membre et les dépenses publiques dans ce domaine ne poursuivent aucun but lucratif ou commercial. ».


De quel marché s’agit-il ?

Dans le combat que livre Leclerc, les dépenses publiques ne sont pas concernées puisqu’il s’agit des médicaments délivrés sans ordonnance, donc, forcément, sans remboursement par la Sécurité Sociale.

Avec un million et demi d’euros de chiffre d’affaires moyen par pharmacie, les médicaments sans ordonnance représentent 6% de la marge brut, ce qui reste faible et donc, la demande d’élargir l’offre aux distributeurs généralistes ne devrait pas être trop pénalisante financièrement pour les pharmacies traditionnelles.

Cette revendication commerciale a même été formulée très officiellement par le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali du 23 janvier 2008, dans sa décision 212 : « Limiter le monopole pharmaceutique aux seuls médicaments prescrits sur ordonnance, sur le modèle italien, sans autoriser la publicité pour les produits non soumis à prescription ».

Cette proposition est d’ailleurs complétée de manière très "ultralibérale" par la fin du monopole des pharmacies par les seuls pharmaciens : « Permettre à des tiers d’investir sans restriction dans le capital des officines aux côtés de pharmaciens, à la seule condition qu’un pharmacien tienne toujours la pharmacie » (le rapport Attali est téléchargeable ici).


La santé passe avant !

Mais dans cette affaire, l’argent n’est pas l’essentiel. La santé est justement plus précieuse que l’argent. Et ce serait très grave de vouloir réduire l’apport des pharmaciens dans le marché des médicaments sans ordonnance.

D’ailleurs, il y a quelques comparaisons qui peuvent faire mal. Certes, le prix de ces médicaments pourraient baisser de 5 à 15% selon une étude de l’OCDE portant sur le Danemark, mais parallèlement, les plus faibles pourraient en être gravement victimes.

Prenons justement le cas de l’aspirine. Délivré en France uniquement en pharmacie, le paracétamol n’a provoqué en une année que six morts par surdosage tandis qu’en Grande-Bretagne, alors que le paracétamol est en libre accès (ce que demande cette publicité Leclerc), il y a eu deux à trois cents morts par surdosage.

Probablement que cette course aux prix bas va engendrer des cycles industriels complètement loufoques, au moins aussi loufoques que celui des lasagnes de bœuf qui sont fabriquées au Luxembourg par de la viande fournie à Castelnaudary achetée par deux traders, un à Chypre et un aux Pays-Bas, à un éleveur roumain.


Parmi les prérogatives des pouvoirs publics, la protection de la santé

La conclusion du spot serait donc plutôt à retourner : si l’on considérait l’aspirine ou d’autres médicaments encore plus actifs (comme des anti-inflammatoires) comme un bien de consommation comme un autre, on marcherait sur la tête !

Gardons au moins dans certains domaines (comme la santé, le nucléaire etc.) la souveraineté des pouvoirs publics qui, au contraire des puissances économiques, n’aspirent pas à l’enrichissement financier.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 février 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Rapport Attali du 23 janvier 2008.
Rapport de la Cour des Comptes du 2 juillet 2012.

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Moyenne des avis sur cet article :  3.14/5   (28 votes)




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20 réactions à cet article    


  • sisyphe sisyphe 20 février 2013 12:13

    Très bonne réponse à la question posée par l’auteur en tête d’article (je cite) :

    Mais qu’est-ce qui est vraiment le plus dingue : l’ultralibéralisme qui confond à terme bœuf et cheval ou la réglementation nationale qui interdit la délivrance des médicaments en-dehors de l’avis éclairé des pharmaciens dûment reconnus ?

    Soutien total à Démosthène, notamment ceci (je cite) :


    La souveraineté des pouvoir publics ?
    Est-ce de l’humour noir ?
    Dans quel domaine ’ les pouvoirs publics ’ ont-ils encore quelque prérogative ’ publique d’après-vous ?
     
    La financiarisation de tout n’est que la résultante de l’asservissement des élus à l’industrie et à la finance.
     
    Et cela est constaté dans tous les domaines qui touchent à la vie publique.

    Tout est dit !


  • Pharma74 24 février 2013 00:30

    Je crois que demosthene et beaucoup d autres lecteurs confondent pas mal de choses.... Non les pharmaciens n ont pas le monopole de la Parapharmacie.... Seulement du médicament... et pour cause... C est une profession ultra reglementee....


    Vous confondez de plus monopole et niche fiscale.... Ou avez vous vu une niche fiscale dans nos officine ???? 

    Non nous ne sommes pas des commerçant comme les autre ... Jusqu a preuve du contraire, il n y a pas besoin de faire 6 ans d études pour vende des patates... Le code de la santé publique fixe un liste RESTRICTIVE de ce que nous pouvons vendre... Le fait de « vendre » les médicaments est la seule rémunération du pharmacien pour le moment, agrémente par la vente de la para et autres produit autorises pour les officines qui peuvent encore se le permettre....
    et la rémunération a l acte que vous citez n est qu un pis-aller pour nous faire avaler la pilule de la baisse de nos marge.... Nous n en voulions pas.... On se moque de nous.... D autant que le règlement de la dite prestation (8 euros de l heure..... On croit rêver) n est réglée que le premier trimestre de l année suivante ! Vous accepteriez ça vous ????

    Bien que vous parliez de « consommateur » , je vous rappelle que le médicament n est pas, justement, un produit de consommation courante et encore heureux ! Vous sembler douter de l efficience de votre pharmacien, eh bien... Peut être devriez vous changer de crémerie ? La pharmacie de Papa c est fini... Les éléphants vendent leur boutique a de jeunes pharmaciens qui ne sont ni des nantis ni des fils a papa pour la plupart. Ils bossent environ 50 heures par semaine et gagnent en moyenne 2500 a 3500 euros par mois.. 

    Concernant l histoire du paracetamol, c est un exemple, c est tout. Le suicide au paracetamol esttrès british en effet.... Nous on préfère la corde ou le train, question de style.....

    . Je peux vous en donner des dizaines d autres.... Rien qu aujourd hui, une brave dame qui en prenait 6g par jour... Pourtant elle sait lire, si si je vous assure.... Un autre qui voulait « alterner » advil et nurofen.... Les bienfaits de la pub et de l auto médication non contrôlée... Pas de bol... Ce sont deux ibuprofene... De quoi se flinguer l etomac si on double les doses.... Et cette brave mere qui voulait écraser du dolirhume pourle donner a son bb qui avait le rhume...
     
    Etc etc.... 

    Un autre post disait « je n ai jamais vu un pharmacien faire de conseil » .... C était quand ? Il y a trente ans ? Non parce que aujourd hui le pharmaco qui n en fait pas, il est mort.... C est la seule façon de fidéliser sa patientele et de faire du bon boulot. En tout cas c est comme ça que la majoritésdes confrère le conçoive...


    Concernant maintenant ce brave leclerc.... Il ment. Tout d abord il n et actuellement pas en mesure d avoir des pharmaciens dans ses para car pour couvrir ses amplitudes horaires il lui en faudrait au minimum 3ou 4 par magasin. Et il va les trouver ou ? surtout payes a « prix leclerc » .....
    D autre art, la ou il y en a, ils ne sont que manager et responsables de achats de cosmétiques, .... Dans les bureau, avec les autres cadres.... Jamais dans le magasin....
    De plus ceux-ci ne sont pas inscrit a l Ordre qui est une gageure de déontologie....et de sécurité des patients...

    Est ce que vous voulez VRAIMENT qu un jour il n y ait plus que quelques grosses officines par departement ? Mes propres parent font déjà 20 bornes pour y aller.... Vous en ferez alors 40....

    Acheter du paracetamol ou autre ibuprofene de marque Leclerc fabrique on ne sait ou ? 

    Risquer que les gens fassent encore plus confiance a docteur internet ou forum et soignent tout seul ?

    Eh bien bon courage !


  • Francis, agnotologue JL 20 février 2013 10:24

    Je crois qu’il est bon, pour lire cet article, de savoir qu’en Allemagne, c’est l’inverse : ce sont les médecins qui ont le droit de délivrer eux-mêmes les médicaments qu’ils prescrivent.

    Et comprenne qui pourra.


    • Ruut Ruut 20 février 2013 15:53

      Au moins le médecin est responsable de son ordonnance et peut suivre le traitement.


    • Pharma74 24 février 2013 00:32

      Le pharmacien qui controle et délivre l ordonnance est responsable a 50/50..... Et c est tant mieux, vu les betises qu on arrete parfois....


    • foufouille foufouille 20 février 2013 11:15

      deja, j’ai jamais vu un pharmacien donner des conseils
      dans la petite, il y a un papier a lire POSOLOGIE : la limite maxi est ecrite dessus
      ce serait mieux sur la boite

      le prix dans les pharmacies est libre, donc on peut trouver le meme, sur ordonnance, 3 fois plus cher


      • Pharma74 24 février 2013 00:35

        Foufouille, changez de pharmacie.... Venez chez moi, on y donne des conseils a chaque ordonnance contrôlée et a chaque vente....

        Le prix des medicaments Non rembourse est libre.... Pas les autres, c est fixe par l etat....

      • LE CHAT LE CHAT 20 février 2013 14:00

        On marche sur la tête , vous imaginez qu’un docteur en pharmacie va se balader dans le rayon du supermaché ?????
        Non , bien sûr , ils peuvent pouvoir vendre tout et n’importe quoi en libre service !


        • Denzo75018 20 février 2013 14:10

          La situation vient de changer quelque peu puisque la vente de « médicaments » vendus sans ordonnance a été finalement reconnue et autorisée sur Internet !

          Je pense que cela devrait être étendu à la grande distribution (sinon avec l’aide de l’UE) ou bien qu’E.Leclerc ouvre un site de parpharmacie......


          • legrind legrind 20 février 2013 14:29

            Comment pouvez-vous douter que Leclerc ne soit pas un bienfaiteur de l’Humanité ?


            • mortelune mortelune 20 février 2013 14:31

              « Gardons au moins dans certains domaines (comme la santé, le nucléaire etc.) la souveraineté des pouvoirs publics qui, au contraire des puissances économiques, n’aspirent pas à l’enrichissement financier. »


              C’est pas faut ! Les pouvoirs publics n’aspirent pas à l’enrichissement financier. Je dirais même que c’est un peu dommage. Ils préfèrent en faire profiter ’les copains’ ou ’la famille’ comme le petit à talonnettes par exemple qui a pris les ’bonnes’ décisions pour ces frères.

              NB. Pour le nucléaire c’est vrai c’est moins évident mais en cherchant un peu on trouve Dassault et Bouygues en quelques clics de souris. Par ailleurs V G D’estaing a milité contre les éoliennes au profit du nucléaire. Pourquoi le nucléaire ? Bof ! Sa femme Anne-Aymone n’a pas que du sang royale dans les veines elle a aussi de la famille chez SCHNEIDER. Est-il surprenant que le gouvernement de l’époque accorde le monopole de la construction des centrales nucléaires à Framatome-Creusot Loire, c’est-à-dire au groupe Schneider ?

              • julius 1ER 20 février 2013 17:50

                @mortelune 


                tu devrais pousser ton raisonnement plus loin et te demander comment on a fait pour qu’il n’y ait aucun questionnement sur le nucléaire pendant 50 ans même après Tchernobyl, il a fallu Fukushima pour que le système laisse apparaître des fissures (pas les centrales encoreque, ??)
                et qu’il commence à y avoir un débat vite ravalé d’ailleurs , la crise vous savez ma bonne dame il y a tant de choses plus urgentes à faire le mariage pour tous par exemple, si le nucléaire avait eu la même exposition médiatique que le mariage pour tous je pense qu’on serait déjà en train de parler de la transition énergétique et de ses modalités d’application.

              • mortelune mortelune 21 février 2013 16:50

                C’est tout à fait vrai Julius


              • aimable 20 février 2013 14:47

                je me suis laissé dire que les responsables des parapharmacies chez leclerc étaient des pharmaciens aurais-je mal compris ou mal entendu ?


                • Inquiet 20 février 2013 15:02

                  Leclerc feint qu’il ne s’agisse « que » d’un marché de niche.


                  Or, la bonne opération n’est pas pour tout de suite, immédiatement, mais à moyen et long terme.

                  Pourquoi ?

                  Simplement, nous nous orienterons de plus en plus face à un déremboursement de plus en plus de médicaments.
                  Ce qui par effet de bord, considérera ses médicaments comme étant en « vente-libre ».
                  Imaginez un instant des statines (anti-cholesterol) en ventes libres puisque le bouquin de Debré et son pote finit par convaincre les autorités.
                  Par exemple : « les statines ne démontrent pas leurs utilités pour des personnes n’ayant aucun antécédent cardiaque ».
                  On prescrira certaines dénominations pour les cardiaques et d’autres dénominations de statines pour ceux qui pensent qu’il ne peut y avoir du mal de prendre cela en prévention et pour se goinfrer de graisses en ayant un taux de ldl « normal ».
                  Sauf que les statines peuvent provoquer des déficience musculaires graves.

                  En réalité ce qui est en train de se passer c’est un Yalta entre l’industrie pharmaceutique et l’industrie agro-alimentaire.


                  • Corinne Colas Corinne Colas 20 février 2013 16:39

                    « Leclerc a habitué le consommateur à des combats plutôt sympathiques »


                    Les guerres entre gros de la distri sont certes violentes... demandons aux caissières chez Leclerc si leur patron a des « combats plutôt sympathiques ! 

                    Mais l’article défend le puissant lobby des pharmaciens qui sont là uniquement pour faire du profit comme Mr Leclerc... En soi, rien de mal à ne pas vouloir tomber en faillite mais sortir les violons pour nous rappeler un statut particulier, cela fait rire.

                    Il y a encore quelques années, ils respectaient les obligations qui leur incombaient au regard de leur position. Aujourd’hui, force est de constater que ce n’est plus le cas. Si les médecins conventionnés diminuent, on comprend bien que les officines se sont organisées aussi pour tirer parti d’un système défaillant.

                    Pour ex, leurs conseils étaient gratuits avant mais cette »mission« est désormais payée par la sécu. Un jour, ce sera le le geste spécifique de vous tendre le médicament qui fera l’objet d’une rétribution.

                    Je conseille de fouiller quelques forums dédiés à leur boutique. Les clients pourront y constater en quelle estime, ils sont tenus... surtout les bénéficiaire CMU ou les victimes d’un accident du travail et leur paperasserie qui oblige la pharmacie à délivrer gratuitement les médicaments, attelle etc. On y apprend ainsi comment obliger l’assuré à donner directement sa carte de mutuelle pour contourner tout ça, quant à ceux qui ne sont pas contents... ils n’ont qu’aller voir ailleurs (sic)... oubliant que la loi les oblige à accepter tout le monde

                    Les avantages du commerce sans les inconvénients de la pharmacie, les avantages de la pharmacie sans les inconvénients du commerce, c’est le grand écart permanent pour le puissant syndicat qui se targue de ne pas représenter des épiciers pourtant ! 

                    Petit rappel douloureux des enjeux :
                     »le récent protocole d’accord signé avec l’assurance-maladie prévoit que, dès le 1er janvier 2013, 12,5 % de la marge de l’officine (soit 1/8e de cette marge, qui représente 5,5 milliards d’euros pour l’assurance-maladie) seront transformés en honoraires, avec l’objectif de passer, en cinq ans, à 25 % d’honoraires.«  

                    autre extrait savoureux :
                     »si l’on estime que les honoraires attribués aux pharmaciens devraient représenter 800 millions d’euros pour l’assurance-maladie, ce changement devra se faire à enveloppe constante. Il faudra donc trouver des économies ailleurs...« 

                     »des économies ailleurs«  ? Faut-il se demander où ?

                    Et le gâteau n’est jamais assez gros :

                     »En plus des honoraires de dispensation, il est également prévu que le pharmacien pourra faire, toujours à partir de 2013, des « accompagnements pharmaceutiques » sous forme d’entretien ou de rendez-vous, pour deux types de pathologies dans un premier temps : d’abord pour les patients sous
                    anticoagulants, pour lesquels les pharmaciens percevront dès janvier prochain un forfait de 40 euros par patient. Et aussi, à partir du 1er juillet 2013, pour les patients asthmatiques. Ces éléments de rémunération viendront s’ajouter à ceux déjà prévus, notamment, pour la réalisation d’objectifs de substitution de médicaments génériques et pour les actions de dépistage ou de suivi des malades chroniques.« 

                     »Sans cette réglementation qui renforce l’aménagement du territoire, certains villages ne pourraient plus bénéficier de certaines pharmacies et dans les villes, la concurrence serai tellement rude qu’il ne resterait plus que des grosses pharmacies qui auraient rapidement un monopole."

                    C’est pourtant exactement le contraire : un village ne peut avoir une pharmacie qu’à partir d’un certain nombre d’habitants (celle peinarde du gros bourg plus loin veille alors à empêcher toute installation) et concernant la concurrence rude en ville, elle n’est dure que pour la marge engrangée par la vente de génériques. Celle-là qui se fait sur notre dos, la sécu la paye aussi au prix fort !


                    • Corinne Colas Corinne Colas 20 février 2013 16:56

                      « cette course aux prix bas va engendrer des cycles industriels complètement loufoques »


                      C’est à tomber par terre...heureusement que les pharmaciens sont là pour empêcher qu’on nous vende des cochonneries ! La preuve d’un cycle industriel loufoque...euh ordinaire et très bien « contrôlé » actuellement :

                      « L’agence (Afssaps, ndlr) inspecte tous les sites de fabrication situés en dehors de l’Union européenne impliqués dans la fabrication des médicaments pour le marché français et ceci avant d’autoriser ces médicaments, précise Antoine Sawaya, responsable du département évaluation pharmacologie de l’Afssaps. Elle peut aussi demander l’avis des autres autorités européennes qui ont déjà inspecté ces sites. Enfin l’agence contrôle dans ses propres laboratoires les médicaments, qu’ils soient génériques ou de référence. »

                      • francesca2 francesca2 20 février 2013 18:45

                        Ils sont infoutus de savoir ce qu’il y a dans leurs lasagne mais ils veulent vendre des médicaments...


                        • moebius 20 février 2013 22:32

                          l’ultra liberalisme comme son copain l’ultra super mega ultraliberalisme àa la con et son cousin le super absolu super mega ultra liberalisme. chips chips mais matine d’ecologie post industrielle hip hop ne confond pas le boeuf et le cheval. Loin de là, cette famille ne commet pas cette bevue pour la simple raison qu’elle sait pertinemment que le boeuf est une vielle vache fatiguée de brouter, incapable de pondre un oeuf et que le cheval est une vieille mule toute tordue et arthritique qui a beaucoup de difficulte a vivre avec le minimum vieillesse et qui a choisi de terminer sa triste vie en lasagne plutot qu’en hachi parmentier


                          • raphy65 21 février 2013 01:00
                            « La conclusion du spot serait donc plutôt à retourner : si l’on considérait l’aspirine ou d’autres médicaments encore plus actifs (comme des anti-inflammatoires) comme un bien de consommation comme un autre, on marcherait sur la tête ! »

                            L’aspirine est un anti-inflammatoire...

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