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BRIGADE DES MINEURS : la descente aux enfers d’un homme accusé à tort de viols sur mineur

Un homme accusé à tort de viols sur mineurs a été innocenté in extremis grâce à un test ADN. Mais sous la pression des policiers, du juge d'instruction, du psychiatre, il avait décidé d'avouer un crime qu'il n'avait pas commis. Deux fillettes âgées de 10 et 11 ans l'avaient formellement identifié comme étant leur agresseur. Alors que ce n'était pas lui. Le juge d'instruction a rendu une ordonnance de non lieu, a classé le dossier et n'a pas recherché le vrai coupable. Il ne s'est jamais remis du traumatisme de l'arrestation, des interrogatoires, de la détention et de l'article de presse qui l'avait décrit comme un pervers en communiquant au public son identité.

BRIGADE DES MINEURS

 « Lorsqu’il arrive devant la porte de la brigade des mineurs, encadré par plusieurs policiers, menottes aux poignets solidement serrés, Eric qui est âgé de trente-huit ans, leur sourit et dit sur un ton taquin qu’il n’est plus mineur depuis longtemps.

 Il reçoit un coup de poing dans le dos en guise de réponse et est jeté contre le mur de la pièce. Face à lui un policier l’immobilise, s’approche à un centimètre de son visage et le fixe. En arrivant à tourner un peu la tête, il aperçoit le dossier posé sur le bureau sur lequel il est écrit en lettres rouges : viols sur mineurs.

 Quelques vieilles peluches sont entassées sur une étagère, elles servent de jeux aux enfants lorsqu’ils sont interrogés et semblent, comme lui, désemparées. L’inspecteur de police est de couleur écarlate, très excité, selon lui l’affaire est résolue, il s’exclame, « il n’y a plus qu’à tirer le rideau ». C’est de l’affaire d’Eric dont il parle. Mais lui, il ne sait pas pourquoi il est là, ses pensées sont en désordre.

 Tout à l’heure il était assis à la terrasse ensoleillée d’un bar avec son chien. Il finissait sa bière tranquillement avant de rentrer chez lui. Il ne cherchait pas à se faire remarquer. Mais, tout à coup, devant tout le monde, une dizaine de policiers sont arrivés, quatre d’entre eux l’ont soulevé de terre et l’ont poussé dans leur véhicule. Ils ont débarqué ainsi, gyrophares allumés et sirènes hurlantes dans la cour du commissariat. Il ne connaît pas les raisons de cette catastrophe. Il a toujours mené une vie rangée, dans son quartier, promenant son chien, faisant bien son métier d’écailleur d’huitres. Il pensait qu’il sortirait de là bientôt, qu’ils allaient le relâcher. Mais les policiers ont souri, le procureur de la République a demandé sa présentation aux victimes.

 Il entend dire dans l’entrebâillement de la porte qu’il pourrait en prendre pour vingt ans. Les policiers l’installent derrière une glace sans tain. Il doit rester debout, le menton relevé, sans respirer de face et de profil, effectue plusieurs tours jusqu’à en avoir le visage congestionné. Il est tout seul derrière la glace, ce qui n’est pas vraiment normal, mais ils sont sûrs que c’est lui. Il sent des yeux fixés sur lui qui l’observent et qui se trompent sûrement.

 Les policiers l’attrapent par les menottes et lui demandent de les suivre. Les deux petites victimes viennent de le reconnaître, formellement. Le procureur demande son transfèrement au sous-sol du palais de justice, en attente de sa présentation au juge d’instruction. Il est installé dans une cellule ordinaire, c’est à dire tapissée d’urine et d’excréments. Les policiers lui ont enlevé sa montre, sa ceinture, ses lacets et ses chaussettes, suivant la circulaire. Il ressemble à un clown.

Il a peur que cette histoire finisse mal. Le lendemain matin, il est conduit devant la substitut du procureur de la République qui a plus que des soupçons, elle hurle « j’exècre les violeurs ». Elle ne veut pas l’entendre et montre la porte accompagnant son geste d’un méprisant « sortez-moi ça ».

 Il se dit que la vie n’est vraiment qu’un tourniquet, d’un moment à l’autre, vous devenez l’ennemi public numéro 1 sans avoir rien fait. Les policiers l’assoit devant la juge d’instruction qui frétille sur son siège, elle tient une bonne affaire et facile en plus. Elle lui demande avant qu’il ait eu le temps d’ouvrir la bouche d’avouer les faits qui sont très graves. Il répond qu’il n’est pas un monstre, que ce n’est pas lui le violeur, qu’il ne faisait que boire une bière. Elle dit qu’elle n’est pas dupe, qu’elle sait reconnaître les menteurs et le met en examen pour viols sur mineurs. Elle délivre un mandat de dépôt criminel.

 Eric quitte avec les menottes le cabinet du juge d’instruction. Il va désormais être pris en charge par les agents de l’administration pénitentiaire.

Dans la salle des pas perdus, il croise, au milieu des robes noires, d’autres clowns comme lui attachés à des policiers qui attendent que l’heure de leur malheur sonne. »

 

Extraits du livre AVOCAT A VIF (Editions du Lau)

 


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (30 votes)




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13 réactions à cet article    


  • Mmarvinbear Mmarvinbear 8 septembre 2012 10:57

    Pub.


    Vous pouvez passer votre chemin.

    • Constant danslayreur 8 septembre 2012 11:24

      Chouette, pas besoin d’acheter le livre je viendrai le lire sur AV smiley


      • focalix focalix 8 septembre 2012 11:40

        Et souvenez-vous : les articles de pêche de qualité s’achètent chez Moulinot !


        • Constant danslayreur 8 septembre 2012 12:04

          La foi c’est bien mais ça ne guérira pas votre foie, pour votre foie ayez le réflexe sirop hepatix-trois-en-un-toux-sèche-et-productive-aussi


        • Spip Spip 8 septembre 2012 13:45

          Je ne suis pas qualifié en Droit, mais il me semble qu’une séance d’identification avec une seule personne suffirait largement à invalider toute la procédure, non ?

          A part ça, la rédaction de cet article fait penser à une 4ème de couverture, donc de la pub pour un bouquin, point-barre.


          • Lamouet 8 septembre 2012 15:55

            @L’AUTEUR :

            Marveinbear a écrit : Pub.Vous pouvez passer votre chemin.

            Depuis votre arrivée sur Agoravox, vous n’avez fait que 6 commentaires, répondant sauf erreur sur vos propres articles.
            Difficile alors de démentir les propos de Marvinbear ;

            Pourquoi ne pas commenter un ou deux articles qui ne sont pas de votre plume. On comprendrait que vous êtes intéressé aux débats.


            • kemilein 8 septembre 2012 16:12

              «  »A part ça, la rédaction de cet article fait penser à une 4ème de couverture, donc de la pub pour un bouquin, point-barre.«  »

              peut être mais ça pourrait être utiliser par exemple pour parler de ce qu’est devenu autant la flicaille que la Vengeance Arbitraire (ou la justice au choix)

              il n’appartient qu’a ceux qui s’y baladent de risquer la digression utile, non ?

              ici il est quand même question

              de procédures expéditives abusives sans preuves (ci ce n’est le témoignage d’un enfant a ce point réputé dire la vérité (hérité de la vision sainte et angélique de l’enfant de la chrétienté) alors qu’ils sont plastique, manipulable, et cherchent la reconnaissance de leur paires)

              des conditions d’humiliation du milieu qui montre enfin le vrai visage de ce qu’est la très sainte justice française : une vengeance sociétale faite par des bourreaux sadiques l’utilisant comme exutoire a leur misérable existence castrée.

              de la stupidité des forces de polices incompétentes vendues et abruties (assommées) qui utilise la profession pour enfin acquérir la reconnaissance et l’autorité qu’ils n’ont jamais réussi a avoir (c’est dire le niveau intellectuel de celui qui recherche l’autorité...) et qui donc jouent les gros bras du bourreau croisé dans sa très sainte croisade.

              chais pas y’a plein de chose a dire non ?


              • Romain Desbois 8 septembre 2012 18:21

                Le sujet est intéressant , dommage que l’auteur n’ait pas eu le courage de faire un vrai papier, alimenté par son vécu.

                C’est de la pub pour le bouquin, sans volonté de débattre du sujet


                • Annie 8 septembre 2012 18:45

                  Les risques du métier.


                • Antoine 8 septembre 2012 21:09

                   Je ne vois pas très bien pourquoi l’on tombe sur l’auteur à souris raccourcie car son propos vaut bien les articles de zozos qui abordent des sujets qu’ils possèdent peu ou pas du tout. Mon cher Maître, racontez-nous des histoires où des gonzesses portent des accusations fausses et sordides (harcèlement sexuel, pédophilie du père pour conserver les enfants, etc...), histoire de contrebalancer les niaiseries de rigueur dans le domaine...


                  • Romain Desbois 8 septembre 2012 23:34

                    parceque même ca donne envie d’en savoir plus , l’auteur s’est contentée de publier un passage sans se donner la peine de mette un début et une fin.

                    Et c’est vraiment dommage parce que le sujet est grave et que l’auteur aurait pu débattre en nous nourrissant de son expérience.

                    Mais il semble que le but est plus de vendre le livre que d’informer les gens.

                    C’est ce qui irrespectueux et frustrant à la fois.


                  • chuppa 9 septembre 2012 09:49

                    Nombres d’articles proposés sont passés aux oubliettes suivant des critères internes à A.V. ; cette pub déguisée passe comme une lettre à la poste. Ou est l’aspect journalistique, l’enquête, les références à des sources , etc etc . Comment continuer à donner sa confiance à un comité de lecture qui ressemble de plus en plus à une passoire. :(


                    • Romain Desbois 9 septembre 2012 10:06

                      chuppa

                      La modération c’est d’abord tout ceux qui ont écrit des articles et qui votent. Les dérives de délit de sale gueule ou le détournement du vote se voit de plus en plus. (modérer ne veut pas dire refuser parceque l’on n’est pas d’accord avec l’auteur ou inversement, mais j’ai bien peur qu’en pratique c’est ce qui se fait)

                      Je pense qu’après ce filtre , Avox fait un second contrôle.

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