Collectif de Vigilance pour la création de postes de créole en Guadeloupe : où en est-il ?
Le mardi 10 janvier 2012 à 18h se tenait, au local de l'association « Racines » à Pointe à Pitre, la première réunion d'information du Collectif de Vigilance pour la création de postes de créole dans l'Éducation Nationale, en présence d'une 15aine de personnes.
Il a été fait un état des lieux de la situation :
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annulation du concours de Professeur des Écoles spécial LVR en Guadeloupe le jour de la rentrée, alors que le concours avait lieu fin septembre. Menace pesant sur les étudiants qui n'étaient pas autorisés à passer le concours PE général.
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ambigüité en raison du travail mené les années précédentes par le Rectorat, qui avait mobilisé les enseignants afin de rédiger le programme officiel de créole pour le primaire et le secondaire ; le concours, qui aurait dû couronner ce travail, se trouvant supprimé.
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le manque de suivi par le Rectorat des professeurs titulaires du concours spécial LVR : personne au Rectorat ne s'en occupe, raison pour laquelle les professeurs sont placés n'importe où.
Il a été rappelé que la question du créole à l'école n'était pas une question identitaire, populiste ou populaire, mais réellement une question didactique.
Les études menées par le laboratoire du CRREF, à l'IUFM de Guadeloupe, démontrent que le créole doit être, entre autre, le pivot de la réflexion sur la didactique des langues. Par ailleurs, il a été rappelé la nécessité de connaître sa région pour atteindre l'universel.
Il a été à ce titre rappelé des exemples frappants relevés en Guadeloupe, montrant que les élèves ne maîtrisent pas leur milieu (par exemple, les enfants dessinent les maisons avec des cheminées fumantes, ou des pommiers aux pommes bien rouges !).
Le laboratoire du CRREF s'attache également à réfléchir aux questions de contextualisation et d'adaptation de la didactique du français à la situation créolophone de l'archipel, en portant une réflexion sur l'environnement caribéen (l'études des auteurs antillais est peu menée par exemple, et les jeunes ne connaissent pas les auteurs comme F. Fanon, L. Gontran-Damas ou encore G. Tirolien).
Il semble donc nécessaire d'effectuer un réel travail sur la civilisation caribéenne, ce qui est mené actuellement à l'IUFM de Guadeloupe au sein du « Master Contextualisation ».
Le module LCR, qui a été obtenu après de longues années de travail, est un module portant essentiellement sur la langue : graphie, grammaire, pré-littérature créole, linguistique, littérature, art contemporain et musiques de la caraïbe en sont les principaux domaines.
Cependant, alors que sa création avait été validée par l'Université, le Rectorat et l'Éducation Nationale, ce module n'a pu être mis en place cette année en raison de l'annulation du concours.
Enfin, il a été rappelé les différentes actions menées :
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lettre ouverte au recteur « Quelle indignité ! », restée sans réponse
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lettre au Recteur demandant un enseignement d'excellence, intégrant le créole : réponse négative du Rectorat en raison du petit nombre de poste au concours cette année
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création de la pétition puis lancement des signatures
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entre temps, le Conseil Général a signé une motion promettant d'aller au ministère pour demander des postes
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une résolution a également été signée
Ces différents documents se trouvent sur le blog des langues minorisées, dans la rubrique « actualité en Guadeloupe ».
Il a été décidé de poursuivre les actions en envoyant la question aux parlementaires. Dans ce but, le collectif rassemble les différents documents afin de constituer un dossier et de rédiger un argumentaire à destination des parlementaires. Le collectif déclare qu'il n'est pas possible que l'habilitation prenne la place du concours spécial, or c'est ce que propose le Rectorat.
Le collectif a reçu le soutien de la FLAREP (Fédération pour les LAngues Régionales à l'École Publique) et entend l'invitation qui lui est faite.
Il souhaite pour le moment poursuivre les démarches localement et mobiliser les syndicats enseignants (nous pouvons à ce titre signaler la présence d'Élie Domota, porte parole du LKP, lors de la réunion).
La mobilisation autours de la pétition se poursuit : elle est désormais en ligne. Il existe aussi des comptes facebook et Twitter au nom du collectif.
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