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Effort, travail, entreprise contre liberté, égalité, fraternité

Notre président s’est distingué par deux discours dont chacun comportait une déclaration importante, en dehors de celle mentionnant l’installation d’un ordre mondial auquel nous ne devrions pas échapper. Le premier message fut de parler de l’avenir d’une civilisation de l’éthique pour reprendre une expression de Edgard Morin, et le second message est la refondation du capitalisme, dont il avait donné une définition en rappelant que le capitalisme c’est l’effort, le travail et la capacité d’entreprendre.

En dehors du fait que ces thèmes furent repris sur Agoravox par certains d’entre nous, je n’ai pas d’échos qu’ils furent l’objet de débat d’idées ni d’idéaux ailleurs que dans quelques émissions télé, style « riposte, c’est dans l’air etc.

Nous aurions pu penser de telles déclarations de nature à interpeller la classe politique, les intellectuels et la population. Le sont-ils peut-être mais ce doit être dans des cercles très fermés et inaccessibles aux journalistes.

A mon sens le président semble particulièrement seul dans ce crédo, bien qu’il ait enfoncé le clou en répétant qu’il était pour un capitalisme d’entreprise, et ce depuis sa prise de parole devant le MEDEF histoire de confirmer leur collusion d’intérêt et de dire ainsi qu’il serait avant tout leur président.

Donc pas surprenant qu’après la crise il ait fustigé ce qu’il appelle le capitalisme financier. Mais quand il parle de « refonder » le capitalisme, ce qui signifie revoir ses fondements, j’avoue que je ne comprends plus, où plutôt je comprends que lui et moi et certainement d’autres spécialistes de la question n’avons pas la même définition du capitalisme, j’y reviendrai.

C’est pour cela que je rappelais la définition qu’il en donnait « l’effort, le travail et entreprise ». La première résonance en moi fut liberté égalité fraternité, puis travail famille patrie. Chacun furent porteur d’un message qui s’est fortement érodé sous les coups de butoir du capitalisme.

Que faut-il donc en comprendre ? Personnellement j’ai fait mon diagnostic depuis le changement de sigle du patronat français, et déjà en 1999 je l’écrivais

Ainsi le CNPF est devenu MEDEF. Le Conseil du Patronat français, terminologie dans laquelle s’affirme le poids de l’autorité de celui qui commande dans son seul intérêt (image péjorative du profit), a opté pour une image plus fluide et moderne : Le Mouvement des Entreprises de France.

Cette idée de mouvement signifie : nous sommes agissants, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient, les entreprises agissent.

Mais elle signifie également beaucoup plus que cela, son fondement sociologique crucial se situe autour du mot mouvement

En effet, la captation par le patronat du mot mouvement ne fut pas anodine, il a une connotation sociologiquement importante.

Il signifie que le patronat se fixe comme objectif d’agir au travers de la notion d’entreprise pour, établir un nouvel ordre de vie.

Généralement ce mot se trouve toujours devant celui désignant sa finalité, (mouvement féministe, écologiste, mouvement syndical, mouvements millénaristes, messianiques, etc.) ce sont toujours des mouvements qui se donnent pour mission la conquête d’un objectif. Ils indiquent clairement la mise en action des conditions à faire prévaloir pour développer ce qui le caractérise. C’est dans cet ordre d’idée que doit être compris ce changement de sigle, le patronat déjà puissant, présent dans la sphère politique, qu’a-t-il donc à conquérir si ce n’est un ordre de vie, celui qui s’est mis en place à partir de 1994. Je n’en développe pas plus pour ne pas alourdir le sujet, mais cette date doit parler aux spécialistes.

 

Cette vision de l’entreprise, beaucoup plus dynamique, dilue dans l’intérêt collectif de l’entreprise, la notion de profit personnel qu’affirme la notion de patronat et par la caractéristique de la Société Anonyme protège ses dirigeants et s’ouvre à la population, se démocratise.

 

Ainsi, à partir du sigle CNPF, qui est le reflet d’une organisation corporatiste, défendant ses intérêts particuliers, nous passons au sigle MEDEF qui affiche une volonté de développer son ordre de vie et d’y incorporer la population par l’actionnariat. Dans cette logique un jour des candidats du MEDEF se présenteront au suffrage universel.

 

Je ne dirais pas que c’est presque fait, mais çà risque d’être notre futur. Déjà l’on comprend mieux les déclarations de notre président devant le MEDEF après son élection, comme se comprennent mieux toutes les mesures de déréglementation du monde du travail pour que seul l’effort, le travail, l’entreprise  soient récompensés ; il faut comprendre le bouclier fiscal dans cet esprit, comme les modifications visant les nouvelles mesures touchant les chômeurs.

 

 

Notre président est sur une ligne de conduite claire qui a déjà transpiré et dont il ne s’est pas caché, faire de l’État une grande entreprise et de son parlement une assemblée d’actionnaires.

 

Dés lors je crois que l’on peut répondre à ce que va être sa refondation du capitalisme, car ses propos sur le sujet n’ont pas fait monter au créneau le MEDEF, alors qu’il y aurait de quoi puisqu’il veut remodeler ce qui fait leur puissance. Mais rien dans ses décisions n’ont été de nature à l’inquiéter. Le président a poursuivi la déréglementation du travail pour que le salaire s’obtienne par l’effort et le travail dans un esprit dévoué à l’entreprise, comme le font les entrepreneurs, qui ne comptent pas leurs heures ni leur travail, et certains ne peuvent plus même compter leur « salaire ». Il semble donc que sa refondation soit un retour à la source du XIX siècle dans l’idée.

Car le capitalisme ne se distingue pas par le marché, il a existé avant lui, pas par la recherche de son intérêt ceci est inhérent à toutes les espèces vivantes et plus, pas par l’exploitation de l’homme par l’homme, il y a eu pire, pas par la liberté d’entreprendre, il y a des millénaires que l’homme entreprend, pas par le commerce c’est par lui que l’occident à colonisé le monde bien avant le capitalisme, pas par l’effort car l’homme en à toujours fait suivant sa condition, pas par le travail l’homme à toujours travaillé suivant sa condition.

Mais il n’y a pas toujours eu la notion de louage de sa force de travail apparu en 1804, dans le même temps que la disparition de la fixation d’un salaire par les corporations et leurs disparitions sous l’effet conjoint des lois Allard et le Chapellier en1791, comme conséquence de l’industrialisation qui a remplacé les manufactures.

D’’autres économistes défendent que le capitalisme dans le vrai sens du terme apparaît avec la Révolution Industrielle, initiée en Angleterre, dans le XVIII siècle. Sans aucun doute, que celle-ci a contribué à la création d’un capitalisme résultant des principes : travail, industrie, alliés au développement technologique et l’existence de main d’’œuvre bon marché, un ltravaille salarié mal rémunéré, avec un nombre d’’heures de travail quotidien exhaustif et une bourgeoisie active et entreprenante.

Étymologiquement le mot signifie l’accumulation de capital lié à deux entités : travail et production.

Beaucoup d’’économistes cherchent les origines du capitalisme dans le XVI siècle, lors de la création de richesse, résultant l’activité commerciale avec l’extérieur dans les entreprises de colonisations qui réclamait de nombreux capitaux et rapportait des richesses.

 D’autres recherchent son origine dans la période Préhistorique du Néolithique qu’ils appellent « Accumulation Primitive du Capital », quand est apparue la première division du travail et l’’accumulation de richesse (capital), quand les agriculteurs cultivent pour leur compte personnel et que les bergers gardent la possession des têtes de bétail qui naissent. 

Partant de cette interprétation qui à mon sens est la moins soutenable, on peut ajouter que d’autres espèces sont capitalistes comme les fourmis qui cultivent, les abeilles qui capitalisent leur miel et qui se répartissent les tâches etc. autant dire que notre monde est capitaliste comme d’autre on dit sans plus de raison qu’il était peuplé d’humains. Si le capitalisme doit désigner l’aptitude du comportement humain d’avoir dégagé les moyens de survivre alors il faut en faire une donnée d’ordre biologique et non plus de civilisation.

Donc c’est le passage à l’industrialisation avec accumulation de capitaux qui caractérise le capitalisme à partir non plus du commerce extérieur, mais intérieur, cela, permis par une libéralisation du salaire, et dans le berceau du libéralisme qui était passablement secoué par la résistance du corporatisme et l’étatisme ambiant de l’époque.

Le capitalisme n’est qu’un changement de dimension dans l’évolution des moyens de production humain.

Tout ceci ayant été précisé, la définition du Président se comprend un peu mieux, effort, travail, entreprise. On comprend aussi peut-être pourquoi il y a si peu d’échos, plus d’un ont dû sourire de lui voir mettre en place une aussi grosse ficelle, sauf que moi je n’en ris pas car cela se veut de remplacer, liberté égalité fraternité qui symbolise la république, par effort travail entreprise qui symbolise la puissance économique. C’est pour cela que je rappelais l’épisode du MEDEF et le lapsus de Fillon au sujet de la dette de l’Etat.

Alors que va-t-il refonder, les banques, en demandant à ses dirigeants de ne pas s’augmenter, ou cela rentre-t-il dans le cadre de la civilisation de l’éthique, ou notre président dira au jour le jour qu’elle en est la morale. Va-t-il réorganiser la production industrielle ou supprimer toutes les contraintes qui fixent les salaires, smic et syndicats comme d’antan.

Va-t-il faire la chasse aux fainéants pour qu’ils retrouvent de l’ardeur au travail pour pas grand-chose, ou va-t-il mettre au travail les rentiers, car ils ne me semblent pas concernés par effort, travail, entreprise.

Je crois qu’il s’adapte à ce qui se veut de préfigurer le nouvel ordre mondial, dans lequel la notion de liberté, d’égalité, de fraternité, ne sont pas compatible avec « la loi du marché ». Ce nouvel ordre ne se définira plus par les états, mais par les zones d’influence économique des grands groupes. Ceux-ci aujourd’hui profitent de l’occasion de cette crise pour contester la puissance des banques dont ils se sont toujours défiés, c’est la notion de la lutte contre le capitalisme financier du président, comme ils cherchent d’imposer l’abandon d’une éducation républicaine etc.

Qui conteste aujourd’hui l’esprit de se vêtir aux couleurx de l’entreprise dans laquelle on travaille en signe d’appartenance.

Alors c’est vrai, qu’à ce capitalisme qui aura vaincu la république il faudra lui donner une morale, non pas que nous n’ayons plus celle judéo-chrétienne, mais nous avons mis à mal toute sa régulation des désirs égoïstes qu’il faut donc remplacer par la civilisation de l’éthique.

Ainsi nous avons des informations cruciales qui se perdent dans la boulimie médiatique qui ne développe qu’une information versatile et qui risque d’enterrer par la structure mise en place des idées aussi importante que celles développées par notre président.

Faute d’un consensus il risque de vouloir les imposer par le droit de la force. D’une certaine manière il risque d’être la victime de ce sur quoi il s’est fait élire, la peur, entretenue par la litanie constante des faits divers, et de glisser vers ce qui se met en place que j’appelle une démocratie totalitaire, car nous voterons pour élire nos chefs d’entreprises d’État.


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9 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2009 12:25

    Bonjour ddacoudre, j’ai lu avec attention.

    Sur le MEDEF vous écrivez : "" Cette idée de mouvement signifie : nous sommes agissants, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient, les entreprises agissent.""

    Il faut dire et redire que ce sont les travailleurs qui font vivre les entreprises et non pas le contraire. Une entreprise c’est la rencontre d’un investissement, d’un acquis, d’un savoir faire et d’un force de travail.

    Sur ce sujet je laisse la parole à Bernard Stiegler : "L’investissement produit l’avenir dont la spéculation ferme au contraire les possibilités. Le populisme politique est aussi pulsionnel que la spéculation : c’est la forme politique de la spéculation." A bon entendeur …

    Vous concluez : ""Faute d’un consensus (Sarkozy) risque de vouloir les imposer par le droit de la force. ""

    "Les" ? Lesquelles ? Je ne suis pas sûr d’avoir compris où vous voulez en venir, mais permettez moi de dire ceci : De la même façon que les brutes confondent force et violence, les orgueilleux et les imbéciles confondent intelligence et Pouvoir.

    Enfin sur vos oxymores "démocratie totalitaire" et "droit de la force" : comme tous les oxymores de la novlangue, ces deux-là sont particulièrement haïssables.


    • ddacoudre ddacoudre 29 janvier 2009 18:44

      bonjour JL merci d’avoir lu l’article et pour ton commentaire.

      Il ne t’est pas passé inaperçu, que l’insécurité grandissante tant intérieure devant la réduction du contrôle interne des individus, qu’extérieure apporté par le terrorisme à justifié de plus en plus le droit d’utiliser la force, qui viennent conforter les peurs, et souder le groupe autour du sentiment qu’il faut agir devant un péril imminent. Cette action ne peut se faire qu’en abandonnant un peu plus de liberté pour de la sécurité, laquelle est moins assurée que la perte réelle de liberté.

      Mais l’essentiel réside souvent dans l’illusion, alors que l’on devrait garder à l’esprit ce qu’écrivait Hegel : « de l’activité des hommes résulte quelque chose de différent de ce qu’ils avaient consciemment voulu et décidé. »

       

      Nous ne savons pas jusqu’où les « méthodes scientifiques » de contrôles peuvent nous mener, à moins de se référer à un passé récent

      .

      Il ne faut sans doute pas taxer les scientifiques d’apologie d’une idéologie que l’on peut espérer révolue. Cependant, il semble que certains d’entre eux sont animés du même démon scientiste qu’au XIX ième siècle en voulant élaborer des lois scientifiques définitives, au risque de figer la société dans un dualisme et un dirigisme qui ne devraient pas laisser sans interrogations. Peut-être je ferais un article dessus.

       

      Le besoin de sécurité est d’autant plus exacerbé, que vient se surajouter ce problème du terrorisme qui concerne certaines ethnies déjà stigmatisées en interne en tant qu’immigres.

      Se développe alors un besoin de sécurité global, qui dépasse les frontières, et justifie des actions préventives unilatérales, similaires aux mesures internes, au seul motif de l’application du fameux principe de précaution.

      Ainsi, nous voyons les pays les plus riches et les plus développés qui se sont constitués sur des principes démocratiques, passer progressivement, en interne et en externe, d’une logique où prévalait la force du droit, a une logique du Droit de la force.

       

      Nous voyons donc l’usage qui peut être faite de la « science » et que cela peut déboucher sur des solutions parfaitement perverses. Ceci pour apporter une solution qui ne se trouve que dans le courage des hommes politiques pour assumer les conséquences des inégalités que génère le système économique qu’ils soutiennent. Et qui, faute de vouloir y investir les masses monétaires nécessaires, sont prêts à confier la résolution de la part de violence qui émane des inégalités à des structures aliénantes pour ne pas dire plus.

       

      Naturellement de cet usage, dont je ne conteste pas les réalités, j’indique seulement le glissement vers le quel nous nous accoutumons et parfois même souhaitons, il représente la même caricature que le vilain qui se mettait sous la protection de son seigneur, il devient donc plus facile d’admettre que le seigneur n’était pas démocratique, et bien nous, c’est celui là qu’à l’ avenir nous élirons. Il ne remettra pas en cause la constitution, mais il la fera glisser, sur la base de réalité tangible et s’attribuera seulement les pouvoirs qui remodèle l’esprit des gens pour qu’ils recourent au seigneur. Dont le problème n’est pas qu’il soit nominatif, mais qu’il soit systémique. C’est pour cela que j’utilise l’expression démocratie totalitaire. Lorsque nous espérons comme nous le faisons que notre destin ne dépende que d’un individu ou d’un pouvoir, s’il n’est pas roi, il ne peut être que dictateur. Pour l’instant il est encore celui d’un président, mais il ne se comporte pas comme un président de la 5e république, cela donne tout de même une indication, dont la source ce trouve dans une étude du comportement des français réalisé en 1999 sur laquelle je m’étais d’ailleurs appuyé.

      En ce qui concerne Bernard Stiegler, je connaissais la formule, et Kennett Arrow a démontré que les choix collectifs ne peuvent se déduire des préférences individuelles par une procédure démocratique (théorie connue sous le nom de « théorème d’impossibilité »). Condorcet à mis en évidence le « paradoxe électoral » qui montrai que le vote peut mener à des choix incohérents.

      Ces deux phénomène qui sont parfois gênant sont le pris de la démocratie et ne la garantisse pas, comme j’essaie de l’expliquer.

       

      Cordialement.

       

       


    • jkw 29 janvier 2009 15:59

      L’imposture du patronat Français a consisté pendant des années, par le biais de ses petits chefs à répéter "aux travailleurs" que ce n’était pas bien d’être syndiqué car en France les syndicats sont trop politisés..
      aujourd’hui, le syndicat le plus politisé de France c’est le MEDEF avec une puissance de feu incroyable (l’argent de l’UIMM) ...syndicat qui va même selon le Canard Enchaîné jusqu’à écrire des projets de loi qu’ils livrent clefs en main à nos politiques !

      Quand je vois un ouvrier qui vote sarkozy, c’est comme un crocodile qui rentrerait dans une maroquinerie !

      à côté de cela, il y a des patrons... qui n’ont pas le temps d’aller se montrer à la TV , ils ont les mains dans le cambouis et aujourd’hui ils se battent pour récupérer auprès des banques l’argent qui leur manque et que Sarkozy a distribué avec largesse ...pour qu’elles continuent à jouer au Poker avec notre fric !! et oui, avant de financer des investissements, leur tentation risque bien de "vouloir se refaire" ? non ?

      Ces PME complètement oubliées depuis le règne Raffarin (qui en plus s’en était pris à la recherche !!) sont en train de crever ....
      et les pages du code du travail qui disparaissent chaque jour ne leur apporte rien de plus !!
      le MEDEF se trompe de combat, il veulent le retour au passé, un management des années 30... il fallait au contraire booster la france par un management moderne et entreprenant mettant TOUTES les compétences des entreprises en mouvement ...vers le futur... pas une revanche de je ne sais quoi sur je ne sais qui ??

      Ils pillent les caisses de l’Etat , le principe est clair : apauvrir les plus possible les Français pour leur faire accepter n’importe quoi.....

      Il faut mesurer tous les allègement de charges qui plombent les rentrées de la sécu... !! c’est scandaleux !
      mais il faut la faire crever la sécu ....des copains attendent dans des boîtes privées de récupérer du fric !!


      Quand la France se réveillera......


      • ddacoudre ddacoudre 29 janvier 2009 19:20


        bonjour jkw

         

        Dans ce séculaire débat, pour ne pas dire affrontement, que se livrent ceux qui possèdent les moyens économiques et ceux qui en dépendent, c’est à dire la lutte des classes, ce sont les premiers qui l’ont emporté très logiquement. Cela parce qu’ils sont instruits, entreprenants et investissent les lieux ou se situent le pouvoir, l’argent et l’information, tandis que les autres s’en démettent, et vont même reconnaître, à juste titre d’ailleurs, la valeur de ceux qui les exploitent et y confier leurs intérêts.

        Bien naturellement je ne parle pas, de l’artisan, du sous traitant, de tous ceux qui possèdent une petite ou moyenne entreprise et qui concourent à l’activité économique interne. Nous parlons de ceux qui possèdent ou disposent des capitaux financiers, et qui peuvent décider, si les conditions de rentabilité financières des entreprises dans lesquelles ils investissent ne sont pas suffisant, d’exiger des réductions de coût au niveau de la concurrence internationale ou retirer leurs capitaux. De ceux qui ont organisé des circuits financiers pour échapper à tous contrôles à toutes réglementations.

        J’ai connu beaucoup de querelles entre chambres patronales il fut une époque où le patronat jouaient le jeu de la politique conventionnelle, quand il avait peur que s’installe un régime communiste. À cette époque les petites et moyennes entreprises trainaient des pieds, car elle n’avaient pas compris l’avantage qu’elles pouvaient tirer de l’industrie de consommation et de service. Ce n’était pas gratuitement que le patronat les lançaient dans cette voie c’était pour se décharger de ce qui grevait leur rentabilité à la marge, les uns vivaient au dépend des autres qui vivaient bien aussi malgré l’inévitable tour over.

        Sauf que petit à petit toutes les productions se sont délocalisés et toute les « petit » ou les nationaux en ont pâti, plus encore quand les grandes surface, on essentiellement retiré les bénéfices du retour des productions délocalisés.

        Pour autant l’avenir n’est pas dans la croissance actuelle, car elle « tuera » l’écosystème et nous avec. Mais je pense que les « petits » ont une carte à jouer sur cette voie par le commerce de proximité pour peu qu’il puissent former un courant de production et de distribution de produit de faible pollution, car l’on ne peut tout arrêter du jour au lendemain. Et je suis d’accord que le ministère de l’industrie et du commerce devrait les y aider.

         

        J’ai connu l’époque ou nous essayons de faire comprendre aux « petits » qu’ils fraudaient qu’ils se regroupent pour faire face aux grandes surfaces, il y a eu un individualisme bien humain qui a coûté dans des secteurs leurs disparitions

         

        cordialement.


      • Céphale Céphale 29 janvier 2009 18:27

        ddacoudre

        Votre interprétation du « nouvel ordre mondial » dont Sarkozy a dit que « personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer » me semble très juste. C’est la fin annoncée de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il est clair, comme vous le dites, qu’il veut « faire de l’État une grande entreprise, et de son parlement une assemblée d’actionnaires. » La comparaison va plus loin encore : le mode de direction des grandes entreprises est fondé sur la peur. Tel aussi est le mode de direction de Sarkozy et de son gouvernement.

        Mais il ne faut pas désespérer. Les journaux de ce matin annoncent que le congrès de Davos est morose. Les participants s’accordent pour constater que le développement du commerce mondial (le Doha Round) est en panne en raison d’un protectionnisme grandissant, ce qui risque, selon eux, d’aggraver la crise économique.

        La bonne surprise pour nous, mauvaise pour eux, serait que le travail humain cesse enfin d’être considéré comme une marchandise.

        http://www.fr-deming.org/francais


        • ddacoudre ddacoudre 29 janvier 2009 23:38

          bonjour céphale

          je ne sais pas si j’ai vu juste j’ai seulement mis bout à bout des événements. bien sur que la peur permet de régner, je dirais même que c’est humain.

          merci aussi pour ton lien, je pense qu’a prés la journée d’aujourd’hui je vais l’utiliser pour faire un article.

          cordialement.


        • Daniel Roux Daniel R 29 janvier 2009 18:57

          La tentative d’explication est intéressante et bienvenue. 

          Toutefois, je ne partage pas votre définition du capitalisme. La mienne, un poil marxiste, est la suivante :

          Le capitalisme, c’est l’appropriation illégitime par une partie de la population ( les propriétaires c’est à dire la bourgeoisie), de la valeur ajoutée découlant de la transformation de produits bruts en produits finis. Cette confiscation se fait sur le dogme imposé par la force : " La valeur ajoutée appartient à ceux qui possèdent les moyens de production".

          La force dont il est question varie de forme suivant les époques. La terreur et les tueries par des groupes organisés dans le passé, puis par étapes jusqu’à notre époque moderne, la loi et la force publique.

          Les salariés sont considérés comme des quasi esclaves. Leurs seuls droits sont ceux qu’ils ont obtenu en versant leur sang et leurs larmes. L’illusion des négociations appaisées et équilibrées ne trompent que les naïfs. Il n’y a qu’à voir les résultats des dernières négociations. Le MEDEF et le gouvernement n’ont qu’une seule position : Ce qui est à nousi n’est pas négociable. Ce qui est à vous l’est ou le sera bientôt.

          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43666

          Quand au Petit Timonier, il est évidemment au service des ambitions mondiales de la bourgeoisie la plus puissante, celle des Rockefeller, des Desmarais et consorts.

          http://www.rue89.com/rue-des-erables/sarkozy-decore-desmarais-son-riche-et-discret-ami-canadien

          Sa mission : établir le nouvel ordre mondial en clair, la fin de la " presque-démocratie" électives aux résultats trop aléatoires pour les affaires et la mise en place d’une "oligarchie éclairée".

          Ses atouts:Son immoralité totale et la cupidité infinie des élites au pouvoir.

          Ses moyens : Toutes la puissance des médias contrôlés par ses sponsors et leurs inépuisables cassettes.

          Sa stratégie : Contrôler par tous les moyens les centres de décisions et de contre- pouvoirs en contrôlant les nominations.

          Ses obstacles : Sa vanité insondable, son incompétence crasse, un peuple récalcitrant mécontent d’avoir été trompé (une fois de plus) et surtout, certains de ses "amis".






          • ddacoudre ddacoudre 29 janvier 2009 19:55

            bonjour daniel

            je ne te contesterais pas la définition de Marx elle fut une observation judicieuse qui orienta le socialisme, que des hommes qui étaient autre chose que socialiste menèrent vers sa destruction . Mais ce qu’il avance en matière de création de plus value se vérifiait avant l’industrialisation car l’on ne peut pas donner une date de son développement, sinon de trouver la première manufacture qui est passé à l’industrialisation autour de fin du XVI début XVII siècle. Avant la bourgeoisie pour conserver l’image s’enrichissait aussi sur les travailleurs d’alors, qu’ils soient journaliers manouvriers etc.. c’est pour cela qu’il est plus facile de caractériser le capitalisme à partir de l’industrialisation, ce qui ne met pas en cause l’observation de Marx sur la méthode d’enrichissement pour former le capital, et ne constituer qu’une conséquence de cette industrialisation dans l’application de l’esprit du libéralisme un peu galvaudé, car le droit de posséder et d’entreprendre sans léser le droit d’autrui fut oublié.


          • Emile Red Emile Red 30 janvier 2009 10:31

            Le grand leurre est de nous faire croire que le capitalisme industriel souffre du capitalisme financier alors que ce sont les deux tentacules du même pouvoir.

            Quand l’état aide une grande entreprise il aide une banque, et vice-versa, le système est si bien vérouillé que les articulations de ces deux monstres sont monocéphales. Aider les grandes entreprises par temps de crise c’est emplir le tonneau des Danaïdes.

            Autrefois le viatique des bénéfices d’entreprise était multipolaire et réparti de façon pragmatique, le goût du risque de l’entrepreneur s’est dévoyé quand il s’est rendu compte que l’argent pouvait apporter plus d’argent sans passer par la case dépense, la case salaire s’est asséchée au profit de la bourse.

            D’abord il y a eu ceux qui continuèrent comme avant, et ceux qui fragmentèrent leurs profits, ces derniers ont totalement joué leur rôle de sangsue une fois les salaires asséchés, ils pompèrent le sang de la concurence restée ’ loyale ’ au marché. Une fois toute la concurence éteinte, ne reste plus qu’à régler le sort du salariat en épongeant ses dernières ressources. Nous avons atteint la fin du cycle où ne restent plus que les sangsues qui cherchent désespérément à se nourir, la force travail n’a plus aucun intérêt économique dans la schizophrénie financière où l’argent passe d’une main à l’autre, du politique au financier et du financier à l’industriel quand ces trois entités ne sont que la seule et même personne.

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