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Accueil du site > Actualités > Société > L’échec scolaire : l’école élémentaire

L’échec scolaire : l’école élémentaire

 Selon les statisticiens, les redoublements sont inefficaces (du moins dans la plupart des cas). Seuls sont profitables ceux qui ont eu pour cause un long absentéisme dû à un accident ou une maladie, entre autres. Pour tous les autres cas en effet, ce sont les mauvaises notes qui sont à l’origine de la décision.

 Je limiterai mon propos, dans un premier temps, à l’école élémentaire, premier stade de l’école obligatoire, afin de clarifier le débat, les problèmes rencontrés en collège n’étant pas toujours de même nature.  « Certains élèves, à n’importe quel âge, que ce soit le CP, le CM1 …et dans n’importe quelle discipline : français, mathématiques... manquent quelque chose d’essentiel. Cela peut être la connaissance des tables de multiplication, la distinction entre les temps du verbe… » (J .P.Boudine dans sa chronique du 28/02/11)

 Il est nécessaire ici de faire une observation d’importance. Des lacunes dans la connaissance des tables, la distinction entre les temps du verbe supposent, pour un élève d’un Q.I. moyen, un manque d’apprentissage des leçons, autrement dit un manque de travail après le cours.

  Nous touchons ici le cœur du problème qui est à l’origine de toutes les défaillances de notre système scolaire.

 Poussons le raisonnement :

Etape 1 : Rester assis durant trois heures matin et après-midi quatre jours par semaine sans trop de perte d’attention (même si on entrecoupe la journée d’activités manuelles ou sportives) suppose une discipline de l’esprit à laquelle bien des élèves n’ont pas été formés dès le plus jeune âge (cf. ma chronique « Et pour Madame ce sera ? » en date du 19 /12/10 sur la responsabilité des parents concernant l’éducation de leurs enfants, le respect de soi et des autres, la politesse). Au risque de paraître « ringard », le « cours (quel vilain mot !) de morale » donnait les repères indispensables à ce début de vie en société que constitue la classe. Ajoutons que le succès actuel de l’école privée tient plus à l’enseignement de ces valeurs qu’à l’enseignement confessionnel (il suffit d’entendre les commentaires des parents sur ce point).

 Par ailleurs, certains observateurs ont également constaté que l’addiction à la télévision, aux jeux vidéo favorisait la « dispersion » de l’esprit et l’incapacité à se concentrer. Gérer le temps devant l’écran est, là encore, du domaine exclusif des parents.

Etape 2  Une fois de retour chez eux, la journée de classe terminée, combien d’élèves apprennent-ils la leçon du jour afin de la fixer durablement à l’esprit ? Nombre de disciplines (français, mathématiques…) font appel aux acquis de la veille pour leur bonne progression.

 Si le tiers des élèves n’a pas appris les tables de multiplication, comment le professeur des écoles va-t-il conduire son cours sur un problème d’application ? S’installer pendant des heures devant sa console de jeux en rentrant de l’école conduit inévitablement à l’échec scolaire. Si, pour diverses raisons (travail, absence forcée…), les parents ne peuvent exercer leurs responsabilités, il faut alors passer à une ultime étape.

Etape 3 :  Mieux vaut une leçon apprise et suivie d’exercices d’application à un cours qui devra être revu le lendemain (et qui sera une perte de temps pour le groupe d’élèves ayant effectué le travail et acquis la notion). Dans cette optique consacrer 20 à 25% du temps scolaire à l’établissement d’études surveillées obligatoires serait de loin plus profitable et ne constituerait en aucun cas une perte de temps.

 Cela permettrait d’abaisser ces chiffres scandaleux : 30% d’élèves ne maîtrisent pas correctement le français et 33% les mathématiques selon les tests d’évaluation de fin de CM2 (année 2010).

 Par voie de conséquence, pour un tiers d’entre eux, les études en collège sont déjà compromises.


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10 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 25 mars 2011 10:52

    Par ailleurs, certains observateurs ont également constaté que l’addiction à la télévision, aux jeux vidéo favorisait la « dispersion » de l’esprit et l’incapacité à se concentrer. Gérer le temps devant l’écran est, là encore, du domaine exclusif des parents.

    ca depend du programme
    essaye un jeu de role, il y a plein de chose a apprendre


    • pigripi pigripi 25 mars 2011 12:38

      Quelles que soient les méthodes pédagogiques, s’il n’y a pas de respect de l’école, rien n’est possible.

      Quand Sarko néglige l’EN, qu’il place les curés devant les instits, que l’ignorance est une valeur qui monte, comment convaincre les enfants d’apprendre et leur donner le goût de le faire ?

      • srobyl srobyl 25 mars 2011 17:15

        A peu près d’accord, pour ce qui est des apprentissages fondalentaux que vous évoquez, il faut du travail, il faut de la répétition, c’est essentiel à la mémorisation. Cependant, il est un problème plus général et qui concerne autant le collège (et même plus) que l’école élémentaire : le temps passé en classe, en « cours », devrait être plus largement consacré à des exercices qu’à l’énoncé de règles. Or, c’est ce qui prédomine encore actuellement, malgré des aménagements. certes, l’abrutissement systématique par jeux vidéos est à proscrire, mais si une plus grande partie du temps scolaire était occupé par des séquences où l’élève est actif plus que réceptif et passif, on aurait tout à y gagner, sans être obligé de rallonger outre mesure le temps de travail « à la maison » (qui reste nécessaire, s’entend)


        • Raymond SAMUEL paconform 25 mars 2011 19:02

          - « Je limiterai mon propos, dans un premier temps, à l’école élémentaire, premier stade de l’école OBLIGATOIRE » ! !

          Vous êtes ancien enseignant, je présume ?

          Donc vous faites comme la plupart de vos anciens collègues et comme le ministre de l’E.N. vous n’hésitez pas à mentir. Oh je sais, ce n’est pas par malice, c’est du fait de votre certitude que la seule voie possible pour un enfant c’est l’école, vous oubliez complètement la Constitution qui déclare que les parents peuvent donner eux-mêmes (ou par la ou les personnes de leur choix) l’instruction à leurs enfants.
          On a là un exemple de la pernicité des monopoles qui virent ainsi facilement vers le totalitarisme.
           Vous faites ainsi partie des très nombreux complices de l’E.N. qui a d’indéniable caractéristiques totalitaires.
          Vous empêchez ainsi que des parents n’apprennent le droit (et le devoir) de protéger leurs enfants, et vous êtes partiellement responsable de ce qui est advenu ensuite du fait de l’école aux enfants scolarisés qui ont été découragés, démotivés, humiliés même, mis en danger dans leur santé mentale et physique par une enfance inadaptée (sans compter l’incapacité de l’école à leur apprendre à écrire).


          • Yohan Yohan 25 mars 2011 19:13

            Le système scolaire français étant basé sur la sélection par l’echec, il ne peut favoriser la réussite pour tous, contrairement au modèle norvégien dont on ferait bien de s’inspirer.
            D’autre part, trop de réformes contradictoires faites dans la précipitation et sur le reculoir ont déstabilisé le corps enseignant qui ne sait plus où il habite. Enfin, la carte scolaire est une vaste foutaise. Les profs sont les premiers à la contourner pour leurs propres enfants et l’échec de l’intégration a conduit à un surdéveloppement des classes ethniques qui vouent à l’échec tous ceux qui y entrent.


            • Raymond SAMUEL paconform 25 mars 2011 19:34

              OUI fr2009, les enfants européens (pas seulement français) ont depuis le berceau un parcours qui ne convient pas à des enfants. Ils ne se développent pas normalement dans un milieu qui ne l’est pas (normal).
              Il y a, bien sûr, la dislocation des familles (je viens, pour la première fois depuis quarante ans de lire un article qui ose dire que les enfants de divorcés ont des séquelles négatives. Jusqu’à maintenant on lisait partout que ces enfants là « réussissaient » aussi bien que les autres).
              Il y a aussi le fait que dans les familles qui ne se détruisent pas le climat n’est que rarement serein.
              Et puis, les parents d’aujourd’hui étaient des enfants à une époque qui ressemblait étrangement à ce qu’elle est maintenant. Donc, ils ont subi le même maternage/éducation et ne sont pas en meilleur état que leurs enfants.
              Je me risque parfois à dire : « comment permettre à des adultes malades d’élever des enfants bien portants ? » C’est sur cette difficulté que l’on retombe immanquablement, quel que soit le bout par lequel on prend le problème qui nous occupe.


              • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 10:34

                @ paconform
                La loi (et non la Constitution) permet aux parents de donner eux-mêmes (ou par la ou les personnes de leur choix), l’instruction à leurs enfants. Les enseignants n’ont ni le souhait ni d’ailleurs les moyens de ne pas respecter la dite loi. Ce n’est pas par des propos outranciers (« complices de l’EN », « indéniables caractéristiques totalitaires ») que vous créerez le climat apaisé indispensable au débat.
                La « dislocation des familles »peut effectivement avoir des effets négatifs sur l’équilibre des enfants, de même que « celles où le climat n’est que rarement serein » .
                Mais que peut faire alors l’institution que vous prenez plaisir à dénoncer sinon gérer au mieux ces problèmes ?
                Je viens de proposer un article « ENSEIGNEMENT : de la responsabilité parentale » 
                dont je vous invite à prendre connaissance dès sa publication.


                • Raymond SAMUEL paconform 26 mars 2011 19:09

                  Bonjour Monsieur LOBLEY,

                  Vous dites :

                  « Les enseignants n’ont ni le souhait ni d’ailleurs les moyens de ne pas respecter la dite loi. Ce n’est pas par des propos outranciers (complices de l’E.N. », indéniables caractéristiques totalitaires« ) que bvous créerez le climat apaisé indispensable au débat. »

                  - respecter la dite loi :

                  Je ne peux pas vous suivre. Vous connaissez en effet l’importance de l’emprise de l’E.N. sur les parents, sur les enfants (l’E.N. a même en charge les enfants instruits en famille que les parents n’ont pourtant pas voulu leur confier et les inspecteurs font souvent des contrôles qui débordent de la légalité).
                  Donc, quand le personnel de l’E.N. dit et écrit que l’école est obligatoire, ils sont crus par les parents qui se croient contraints de déposer (c’est le mot qui convient) leurs enfants dans un périmètre qui leur est à peu près interdit.
                  Ne dites pas que la mauvaise maîtrise du français par 30 % des enfants (33 % pour les maths) en fin de CM2 constitue le seul dégât qui est dû à l’école, on ne vous croira pas (bien que les dommages psychiques infligés aux enfants soient très facilement passés sous silence, partout d’ailleurs. J’en ai vus qui ont souffert gravement et qui ont été maintenus à l’école jusqu’en 4ème, pendant toute la durée de la formation de leur système nerveux. Les conséquences pour eux de ce traitement inhumain ne vous intéressent pas ? Tant mieux pour vous).

                  Mes propos sont outranciers pour votre entendement ? Je n’ai jamais pensé qu’il en serait autrement.
                  Par ailleurs, ne pas dénoncer les dérives du système éducatif, préconiser l’usage de la langue de bois et se complaire dans le consensus mou c’est trahir les enfants qui souffrent.

                  Même réflexion en ce qui concerne la tendance nettement totalitaire de l’E.N.

                  Souffrez que je m’exprime vigoureusement, je suis tout à fait partisan de l’urbanité mais dans le cas qui M’occupe il faut hausser le ton pour être entendu. On ne déplace pas une gueuse de fonte avec un cure-dents.

                  Enfin, pour finir, vous citez mon texte : « La dislocation des familles »et vous m’écrivez : « peut effectivement avoir des effets négatifs sur l’équilibre des enfants, de même que celles où le climat n’est que rarement serein ».
                   Vous enchaînez alors en m’annonçant la prochaine parution de votre nouvel article qui est sous-titré : « de la responsabilité parentale » et vous concluez en me disant ceci :
                  - « Mais que peut faire alors l’institution que vous prenez plaisir (oh non, pas de plaisir du tout ! ndlr) à dénoncer, sinon gérer au mieux ces problèmes ? »

                  Je prends plaisir à vous répondre :

                  - Mais que peuvent faire les parents sinon gérer au mieux (et c’est loin d’être facile ndrl) les problèmes posés par l’école ?

                  P.S. Je me permets à mon tour de vous inviter à lire un essai écrit en marge des idées reçues et qui est intitulé : « D’ABORD NE PAS NUIRE ». Il est sous-titré : « Changer notre regard d’adultes sur l’enfant ».
                   Je vous remercie de bien vouloir donner suite à ma proposition et d’accepter cet échange de bons procédés.

                  Raymond SAMUEL


                  • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 23:17

                    Bonsoir Monsieur Raymond SAMUEL,
                    A lire le résumé de votre livre, je suis en grande partie d’accord avec vous. Pour le reste il faut le consulter dans son intégralité...
                    Mais diable, 12,35€ sur PriceMinister !
                    Vous me le dédicacez ?
                    Amicalement,
                    Lobley


                  • Raymond SAMUEL paconform 27 mars 2011 10:22

                    Bonjour Monsieur LOBLEY,

                    Je vois avec plaisir que la nuit vous a été profitable. Merci d’avoir consulté PriceMinister.

                    12,35 € ce serait trop pour un prof retraité ? Dans ce cas je veux bien vous en envoyer un exemplaire gratuitement (et dédicacé) si vous voulez bien me dire à quelle adresse je dois le poster.
                    Je vous signale la possibilité d’avoir cet ouvrage pour 8,45 € en E-book aux éditions Persée.

                    Déjà, j’ajoute ceci : pendant la lecture de ce livre iconoclaste il convient de ne pas perdre de vue que mon seul but est de chercher à améliorer le sort des enfants. Et, partant, à terme, de la société. Je ne cite que des faits exacts sans y mettre moi non plus de malice.

                    Bon dimanche, et bien amicalement.

                    Raymond SAMUEL.

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Guy BELLOY

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