La nuée de criquets libéraux menace le monde
Ils pratiquent comme les criquets. Ils arrivent sur un pays et prennent tout....
La faim dans le monde n'est pas une fatalité mais en grande partie le prix que paient des centaines de millions de personnes pour que les entreprises agroalimentaires et autres spolieurs puissent continuer à s'enrichir....
Le livre de Jean Ziegler fait la lumière sur les enjeux actuels et ouvre quelques fenêtres.
Il invite à la réflexion et à l'action politique concrète .
IL Y A URGENCE !
- Si des enfants sont sauvés, le traumatisme physique et psychologique laisse des séquelles. Le droit à une alimentation correcte et équilibrée est un droit qui doit être respecté !
« Destruction massive
Géopolitique de la faim »
de Jean Ziegler
Éditions du Seuil
octobre 2011
344 pages
20 €
Le libéralisme au banc des accusés
Le profit de quelques uns est roi ... tant pis pour les peuples et si par « malheur » un président en exercice résiste, il suffit de faire comme au Chili il y a 28 ans, un 11 septembre que certains oublient.
Un coup d’État militaire porte au pouvoir au Niger un obscur colonel le 18 février 2010 à la place du président en exercice Mamadou Tanja. Ce colonel rompt alors toute discussion avec les chinois pour l'exploitation de mines d'uranium et décide de confirmer sa loyauté à AREVA, cette société d’État française.
L'auteur de ce livre, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation de 2000 à 2008 nous dresse un tableau réaliste et très documenté de l'état du monde.
Toutes les cinq secondes un enfant meurt de faim et un autre se trouve dans une situation de malnutrition particulièrement préoccupante avec d'énormes séquelles psychologiques et physiques.
Si les conditions climatiques influent sur le sous développement de nombreuses régions du monde, le libéralisme économique a une part de responsabilité importante dans le « développement » de la misère et de la sous nutrition.
Les pays pauvres surendettés doivent abandonner les cultures vivrières pourtant indispensables pour fournir les grandes compagnies en fonction de leur intérêt propre.
« Là où sévit le FMI, les champs de manioc, de riz, de mil se rétrécissent. L'agriculture vivrière meurt. Le FMI exige l'extension des champs de culture coloniale, dont les produits-coton, arachide, café, cacao, etc.-pourront être exportés sur le marché mondial et rapporter des devises, à leur tour affectées au service de la dette »
La spoliation se généralise, c'est ainsi que des Vincent Bolloré récupèrent des terres, au Bénin, au Sénégal et au Cameroun, en chassent les paysans et utilisent le foncier pour leurs projets qui visent à leur permettre de s'enrichir encore plus.
Que font l'ONU et les organisations humanitaires ?
Si au lendemain de la guerre mondiale, 44 états ont créé l'organisation pour l'alimentation et l'agriculture ( le FAO), s' ils fondent en 1963 le PAM ( le programme alimentaire mondial) chargé de l'aide d'urgence, ces états membres de l'ONU ont adopté en 1966 deux pactes malheureusement séparés.
Le premier pacte aux droits économiques, sociaux et culturels avec son article 11 qui garantit le droit à l'alimentation ne sera pas ratifié par les États Unis.
Les États Unis mettront tout leur poids pour contre carrer l'action humanitaire notamment quand cette action a lieu dans des pays où ils interviennent.
C'est toujours le cas en Afghanistan ou indirectement sur la « bande de Gaza ».
Quant à ceux que l'auteur appelle les cavaliers de l'Apocalypse, l'OMC, le FMI et la Banque mondiale, disposant de pouvoirs réels et importants sur les économies des pays les plus fragiles, ils continuent à violer la Charte de l'ONU .
Dire que les chefs d’États et les spécialistes ont calculé que « pour conjurer les huit tragédies- au premier rang desquelles la faim-, il faudrait mobiliser pendant quinze ans un montant d'investissement annuel d'environ 80 milliards de dollars ».... une bagatelle ... il suffirait de prélever un impôt annuel de 2% sur le patrimoine des 1210 milliardaires qui vivent sur notre planète !
Le livre se termine par un chapitre consacré à l'espérance...
Comment faire reconnaître et respecter le droit et la sécurité des paysans et de leurs familles si ce n'est en combattant les trusts agroalimentaires et en faisant vivre une solidarité concrète avec les centaines de millions d'être humains victimes du libéralisme ?
Jean-François Chalot
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