Le roi est nu
Au fur et à mesure de l’avancée de la crise les failles nombreuses et anciennes de la société françaises se révèlent à tous. Il en est ainsi de notre état providence et social que nous avons financé largement à crédit et en ponctionnant les entreprises au delà du raisonnable.
Dans les prochaines années (prochains mois peut être) notre pays va devoir opérer des choix importants. A force de repousser les échéances (songeons à ce que disait Rocard en 1992 sur les retraites) nous nous sommes placés dans la posture du débiteur à qui l’on ne prête plus et qui tente malgré tout d’obtenir des délais de grâce pour se refaire.
Les entreprises françaises sont ponctionnées tous les ans de plus de 300 milliards d’euros pour assurer le social. Ce qui pouvait fonctionner avant la crise, quand notre pays gagnait en compétitivité et des parts de marché, ceci ne marche plus. Soit les entreprises vont être amneée à massivement licencier dans les prochaines années (comment assurer le règlement des salaires et des charges quand vos marchés s’effritent ou disparaissent ?) et dans ce cas ce sera la collectivité qui devra assurer le social de tous les exclus du travail, soit il faudra baisser drastiquement le niveau des cotisations sociales et donc le niveau des prestations sociales.
L’argent ne tombant pas du ciel, la dette ne pouvant plus être augmentée (et les grands esprits "généreux" ne veulent pas savoir d'où viennent "leurs" sous) il va bien falloir équilibrer nos comptes sociaux (retraite, maladie, famille). Ceux qui n’ont en bouche que les profits des actionnaires feraient bien d’ouvrir les yeux sur le prétendu enrichissement de ces mêmes actionnaires. Les actionnaires de Peugeot par exemple ont vu la valeur de leur titre chuter de 56 % depuis le début de l’année 2012. Quel particulier apprécierait de perdre plus de la moitié de son capital déposé à la Caisse d’épargne sans rechigner tout en se faisant traiter de riche ?
Il en est de même de la plupart des entreprises travaillant en France (Total par exemple ne gagne rien en France et c’est presque par bonté que cette société laisse son siège social dans notre pays et accepte d’y payer des impôts), la plupart d’entre elles ne gagnent plus d’argent en France, les grands du CAC 40 appartiennent à des fonds étrangers et nous ne devrons compter que sur nos propres forces pour nous relever.
Que faire pour s’en sortir ?
1) Arrêter de mentir au peuple (qui sent bien que les discours lénifiants sont des leurres) et lui dire qu’à l’avenir pour simplement espérer s’en sortir économiquement il faudra :
a. Travailler plus (les 35 heures sont une aberration car on ne crée pas assez de richesses en si peu de temps, dans le monde entier c’est plutôt 45 heures qu’on travaille et ceci sans nécessairement plus de dommage sur la santé qu’en France),
b. Travailler plus longtemps : il est inadmissible que nous ayons les plus faibles taux d’insertion professionnelle des juniors (qui sortent au mieux de la précarité vers 30 ou 35 ans) et que les Seniors sortent de l’emploi vers 55 ou 57 ans. Notre système de retraite par répartition ne passera de toute façon pas la décennie car il va rapidement être submergé par l’arrivée des très nombreuses cohortes de baby boomers.
c. Travailler mieux : Quand on constate que la compétitivité de notre pays chute fortement depuis 10 ans (6 % du commerce mondial en 2001 contre 3 % aujourd’hui) il faut bien trouver une explication. Dire que les patrons français sont nuls est une facilité. Si tel était le cas il devrait y avoir pléthore de candidat pour monter des entreprises profitables en France en y investissant.
En fait, sûrs de notre "supériorité" sociale et économique nous nous sommes endormis sur nos lauriers sans nous rendre compte que le monde entier avançait à toute allure alors que nous chaumions ou pensions à nos ponts et divers RTT.
Aujourd’hui le travail productif en France repose sur 10 ou 15 millions de travailleurs qui doivent nourrir tous les jours 50 ou 55 millions d’inactifs (ou de fonction supports à la productivité faible). La situation va très vite devenir intenable et pour travailler mieux il faudra nécessairement travailler plus et travailler tous.
Notre pays est donc au pied du mur, comme l’a très justement remarqué Jacques Attali dans un de ses livres (tous ruinés dans 10 ans ?) la dette a été creusée parce qu’il n’y avait pas de consensus en France sur la façon de créer des richesses.
D’accords sur rien (2 camps qui s’affrontent et s’annulent réciproquement élections après élections) les français se sont simplement entendus pour emprunter toujours plus en cachant la poussière économique sous le tapis. Il faut maintenant nettoyer et cesser de nous mentir à nous même : soi nous irons dans le mur et serons placés sous mandat du FMI et de l’Europe dans quelques mois (ce qui ne gênerait pas tout le monde) soit nous reprenons en main notre avenir économique et social en abandonnant certaines idéologies passéistes, tout juste bonne à décrire la situation des travailleurs du temps de Germinal.
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