Que sont les écoles bilingues publiques ?
Les écoles bilingues publiques ont parfois mauvaise presse, bien souvent en raison d'une méconnaissance. Que sont donc ces écoles ? Qu'y apprend-on ? Qu'y fait-on ? Je tenterai dans cet article d'éclaircir quelques-uns de ces points afin de permettre à chacun de se faire un avis mieux avisé sur la question.
Les écoles bilingues publiques sont, comme leur nom l'indique, avant tout publiques. Elles sont donc laïques et gratuites et respectent les mêmes programmes que toutes les autres classes, les mêmes horaires d'apprentissages, les mêmes concours d'entrée, les mêmes inspections, etc. Qu'ont-elles donc de différent ?
Dans ces filières, une partie des apprentissages se fait en langue régionale. Cela signifie par exemple, que les mathématiques ou les sciences, les arts ou l'histoire peuvent se faire en langue régionale. Les contenus restent les mêmes, seul le vecteur de la langue est différent. Certains pensent qu'il est idiot d'apprendre les mathématiques ou l'histoire de la Perse en breton, on pourra se demander ce que cet enseignement en français a de plus intelligent : peut-être devrait-on étudier l'histoire de la Perse en araméen ?
La langue régionale est donc l'une des langues qui permet la transmission des savoirs dans la classe, la seconde langue étant le français. Les modalités de leur mise en oeuvre varie selon les régions, mais on peut remarquer que chaque filière semble tendre vers un même objectif : celui de la parité horaire. Cela signifie que dans la classe, les enseignements sont fait pour moitié en français, et pour autre moitié dans la langue régionale.
Cependant, concernant les apprentissages dans ces deux langues, même si l'objectif est de donner aux élèves des niveaux similaires dans ces deux langues, on peut observer une certaine différence concernant l'écrit. L'accent est mis sur le français : l'apprentissage de la lecture se fait en français, de même pour l'écriture, la grammaire et l'orthographe. Les filières bilingues ont donc un niveau égal en français à celui des filières « classiques ». Les élèves apprennent à écrire dans leur langue régionale essentiellement à travers les autres disciplines, et même s'il arrive de réaliser des leçons de grammaire et d'étude comparée des langues – élément très riche –, l'apprentissage des règles de grammaire et d'orthographe en langue régionale compte un enseignement moindre comparé à celui du français. En fin de cycle 3, les élèves de ces classes bilingues sont capables de s'exprimer oralement sur divers sujets mais également de rédiger de courts textes en langue régionale ; en plus de compétences semblables aux autres élèves en ce qui concerne le français.
L'accès à ces filières reste malgré tout très inégal, à l'intérieur même des régions concernées en raison des difficultés liées à leur ouverture. Ces filières sont effectivement misent en place « à la demande des parents ». Cela signifie, sur le terrain, qu'un groupe de parents assez nombreux doit se constituer afin de porter la demande devant l'Inspection Académique, l'équipe pédagogique et la Mairie. L'ouverture d'une filière nécessite d'avoir au moins 15 élèves de cycle 1 ainsi que l'autorisation de la Mairie et surtout de l'Inspection Académique. Chaque création de filière reste donc un combat mené par des parents d'élèves motivés par le projet. Diverses associations de parents d'élèves existent dans les régions concernées : vous pouvez trouver celles concernant votre région sur le site de la FLAREP (Fédération pour les LAngues Régionales dans l'Enseignement Public).
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