SNCF, c’est possible !
Entre SNCF et RFF, tout est possible, comme le proclamait naguère un slogan publicitaire : absence de boulons sur les voies, éclisses défectueuses, ballast flottant, traverses usagées, retards à répétition, surcharges des RER ou des TER, etc. Il est également possible de laisser des voyageurs à quai...

Certes, ils ne sont pas légion, ceux qui voient se fermer sous leur nez les portes des TGV ou des Intercités (ex-trains Téoz et Lunéa) dans lesquels ils avaient pourtant une place réservée. Mais ils ont raison d'être en colère. La faute à une poignée de crânes d’œuf de la SNCF, nettement plus soucieux d’assurer la meilleure régulation possible des trains que de se mettre dans la peau des voyageurs. La meilleure régulation possible est évidemment un objectif respectable que personne de sérieux ne peut contester. Mais pourquoi diable avoir assorti cet objectif d’exploitation d’une contrainte aberrante pour les voyageurs ?
De quoi s’agit-il ? De la nécessité pour ces derniers d’accéder au train en avance sur son heure réelle de départ. Ce qui semble être une sage précaution devient ici une obligation édictée par l’entreprise. Que dit la SNCF à ses clients ? Ceci : « Pour assurer le départ à l’heure des TGV, tout voyageur doit impérativement monter à bord au plus tard 2 minutes avant l’heure du départ. Au-delà de ce délai, l’accès au train n’est plus garanti. » Et c’est là que le bât blesse, tous les voyageurs (notamment étrangers) n’étant pas à même de comprendre ce qui est inscrit au verso du billet ou annoncé par une voix suave dans le brouhaha d’une gare. Résultat : des voyageurs arrivés tardivement sur le quai voient, avec un sentiment mêlé d'incrédulité et de colère, les portes du train se fermer jusqu’à 2 minutes avant son heure réelle de départ.
Eu égard au nombre limité des personnes victimes, l’affaire ne revêt évidemment pas un caractère d’importance, mais on n’en marche pas moins sur la tête avec cette disposition d'une abyssale stupidité. Il suffirait pourtant d'une décision de bon sens pour éliminer totalement cette anomalie et les litiges conflictuels auxquels elle donne parfois lieu : que l’horaire officiel des trains, celui qui est communiqué aux voyageurs dans les gares, sur le site web de la SNCF et sur les billets délivrés, soit avancé de 2 minutes par rapport à l’horaire réel d’exploitation connu du seul personnel de bord et de régulation.
Serait-ce trop demander ? Il faut espérer que non, car être cadre décideur d’exploitation à la SNCF ne dispense pas d’être intelligent !
En marge de ce problème mineur, j’invite les internautes à voir ou revoir l’excellente parodie réalisée en 1989 par Les Nuls Bruno Carette et Alain Chabat sur le slogan « SNCF, c’est possible ». Humour garanti. Un grand merci au regretté Bruno Carette, décédé cette année-là des suites d’une encéphalite foudroyante.
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