• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > SNCF, c’est possible !

SNCF, c’est possible !

Entre SNCF et RFF, tout est possible, comme le proclamait naguère un slogan publicitaire : absence de boulons sur les voies, éclisses défectueuses, ballast flottant, traverses usagées, retards à répétition, surcharges des RER ou des TER, etc. Il est également possible de laisser des voyageurs à quai...

Certes, ils ne sont pas légion, ceux qui voient se fermer sous leur nez les portes des TGV ou des Intercités (ex-trains Téoz et Lunéa) dans lesquels ils avaient pourtant une place réservée. Mais ils ont raison d'être en colère. La faute à une poignée de crânes d’œuf de la SNCF, nettement plus soucieux d’assurer la meilleure régulation possible des trains que de se mettre dans la peau des voyageurs. La meilleure régulation possible est évidemment un objectif respectable que personne de sérieux ne peut contester. Mais pourquoi diable avoir assorti cet objectif d’exploitation d’une contrainte aberrante pour les voyageurs ?

De quoi s’agit-il ? De la nécessité pour ces derniers d’accéder au train en avance sur son heure réelle de départ. Ce qui semble être une sage précaution devient ici une obligation édictée par l’entreprise. Que dit la SNCF à ses clients ? Ceci : « Pour assurer le départ à l’heure des TGV, tout voyageur doit impérativement monter à bord au plus tard 2 minutes avant l’heure du départ. Au-delà de ce délai, l’accès au train n’est plus garanti. » Et c’est là que le bât blesse, tous les voyageurs (notamment étrangers) n’étant pas à même de comprendre ce qui est inscrit au verso du billet ou annoncé par une voix suave dans le brouhaha d’une gare. Résultat : des voyageurs arrivés tardivement sur le quai voient, avec un sentiment mêlé d'incrédulité et de colère, les portes du train se fermer jusqu’à 2 minutes avant son heure réelle de départ.

Eu égard au nombre limité des personnes victimes, l’affaire ne revêt évidemment pas un caractère d’importance, mais on n’en marche pas moins sur la tête avec cette disposition d'une abyssale stupidité. Il suffirait pourtant d'une décision de bon sens pour éliminer totalement cette anomalie et les litiges conflictuels auxquels elle donne parfois lieu : que l’horaire officiel des trains, celui qui est communiqué aux voyageurs dans les gares, sur le site web de la SNCF et sur les billets délivrés, soit avancé de 2 minutes par rapport à l’horaire réel d’exploitation connu du seul personnel de bord et de régulation.

Serait-ce trop demander ? Il faut espérer que non, car être cadre décideur d’exploitation à la SNCF ne dispense pas d’être intelligent !

En marge de ce problème mineur, j’invite les internautes à voir ou revoir l’excellente parodie réalisée en 1989 par Les Nuls Bruno Carette et Alain Chabat sur le slogan « SNCF, c’est possible ». Humour garanti. Un grand merci au regretté Bruno Carette, décédé cette année-là des suites d’une encéphalite foudroyante.
 


Moyenne des avis sur cet article :  2.75/5   (16 votes)




Réagissez à l'article

28 réactions à cet article    


  • Auxi 15 octobre 2013 15:49

    Tous ces maux, à la SNCF ou ailleurs, portent un nom : privatisation. C’est-à-dire, systématiquement, explosion des tarifs, dégradation du service, escroqueries à tous les étages. Eau, gaz, électricité, éducation, transports : NATIONALISATIONS EXPROPRIATRICES !!! Et vente à prix coûtant !


    • Fergus Fergus 15 octobre 2013 16:01

      Bonjour, Auxi.

      Cela fait longtemps que les entreprises comme la SNCF sont confrontées à des directives de gestion de nature privée, autrement dit à des objectifs nettement plus proches de la logique des centres de profit que de celle du service public. Le résultat en est un maquis tarifaire incompréhensible qui ne satisfait ni les clients ni les agents.

      Doit-on pour autant tout vendre à « prix coûtant » ? Oui, pourquoi pas ? Mais cela engendrerait une hausse significative des tarifs de certains services publics, notamment dans les transports d’Ile-de-France.


    • Fergus Fergus 15 octobre 2013 16:03

      Erratum : lire... hausse significative des subventions

      Autrement dit, ce qui pourrait être gagné par les voyageurs risquerait d’être pris en charge par les contribuables.


    • Auxi 15 octobre 2013 20:00

      Bonjour Fergus


      Concernant les transports, ils ne sont pas « subventionnés » mais financés par l’impôt, ce qui n’est pas la même chose. Mais connaitriez-vous le prix du « payant » ? Car faire payer coûte cher (contrôleurs, fabrication et acheminement des billets, coût et entretien des machines à barrer la route (les tripodes), les distributeurs de titres de transport (en panne neuf fois sur dix) et leur maintenance… J’en oublie certainement. Les transports gratuits n’ont rien d’une utopie, la lutte efficace contre la gabegie et les dépenses somptuaires des politiques (un exemple parmi mille autres) devrait bien suffire comme source de financement, et il est des milliers de ces sources, en France. Nous payons la politique du « tout TGV », le « prestige » au détriment du reste, et notamment de l’entretien du réseau, pas « rentable » pour ceux qui ont déjà beaucoup trop. Les pauvres qui doivent prendre les trains de banlieue financent ceux qui ont encore les moyens de prendre le TGV et de partir en vacances… Vieille ficelle : faire payer les pauvres parce qu’ils sont les plus nombreux.

    • Fergus Fergus 15 octobre 2013 20:36

      @ Auxi.

      Que l’on appelle cela « subvention » ou non, cela revient au même : pour faire simple, les services publics sont tenus, notamment pour des raisons sociales, de limiter leurs tarifs. Il appartient donc à l’Etat et aux collectivités locales de compenser les pertes de recettes. Les choses ont quand même évolué depuis quelques années, les entreprises passant des conventions avec les autorités organisatrices pouvant déboucher sur des malus si leurs résultats d’exploitation sont inférieurs aux objectifs.

      Les transports gratuits (auxquels je suis favorable) sont un vieux serpent de mer. Les frais afférents au contrôle s’en trouveraient nettement diminués, mais pas supprimés totalement, les équipes de contrôle ayant dans les transport un rôle d’accompagnement, de conseil et de sécurité qui devrait être maintenu. C’est par conséquent, soit vers les employeurs qu’il faudrait se tourner pour leur demander une prise en charge accrue des déplacements de leurs employés par une importante augmentation du « Versement transport », soit vers l’état pour augmente les indemnités compensatrices.

      Bref, rien n’est simple. Mais vous avez raison de souligner que le réseau TGV a largement été construit au détriment des réseaux locaux.

      Bonne soirée.


    • ZenZoe ZenZoe 16 octobre 2013 12:01

      @Fergus
      Pour les transports gratuits, peut-être ne savez-vous pas qu’un abonnement sur un TER bénéficie d’une réduction de 75% sur le tarif normal ? Pas mal quand même. Je ne trouve pas que c’est du vol. Par le jeu des cartes de réduction diverses, on peut aussi avoir des tarifs intéressants. Il n’y a guère il me semble que les chômeurs qui paient plein pot, ce qui est un comble, vu que ce sont eux qui en ont peut-être le plus besoin.
      Quant à faire supporter le coût du transport par les entreprises, imaginez un peu les conséquences que cela pourrait avoir sur des boites fragilisées ! Beaucoup de PME sont déjà à genoux.


    • bnosec bnosec 16 octobre 2013 12:40

      Auxi a dit : « Tous ces maux, à la SNCF ou ailleurs, portent un nom : privatisation. ».

      Non non non, tous ces maux, à la SNCF portent plusieurs noms : FO, sud rail, CGT, etc.


    • Fergus Fergus 16 octobre 2013 14:50

      Bonjour, Zenzoe.

      En effet, certains types de transport et certaines catégories de population bénéficient de tarifs préférentiels très largement pris en charge par la collectivité.

      Personnellement, en ayant la possibilité de planifier longtemps à l’avance mes voyages à Paris (environ 10 fois par an), je paie des Prems à 40 ou 50 euros l’aller et retour. Ce que ne peuvent pas faire les personnes ayant des obligations professionnelles ou familiales qui rendraient aléatoires ces achats non remboursables. Tout cela n’est évidemment pas très équitable.


    • Fergus Fergus 16 octobre 2013 14:53

      Bonjour, Bnosec.

      Si ces syndicats n’existaient pas, les risques encourus par les voyageurs seraient très largement multipliés du fait des économies qui seraient alors réalisées par l’entreprise sur la maintenance et la sécurité. La logique libérale dominante est à l’optimisation budgétaire, et cela passe par des mesures précisément dénoncées par les syndicats.


    • Kern Kern 16 octobre 2013 15:09

      @ Fergus

      Que n’avez-vous pris cette vidéo pour illustrer votre article

      http://www.youtube.com/watch?v=U4N-xaboPAA

      .


    • bnosec bnosec 16 octobre 2013 16:04

      Ces syndicats, les avantages sociaux des cheminots, et la propension à une bonne majorité d’en foutre le moins possible fait exploser le prix du billet. Il faut être lucide...


    • Fergus Fergus 16 octobre 2013 16:58

      @ Bnosec.

      « la propension d’une bonne majorité d’en foutre le moins possible ». Sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela ? 


    • Fergus Fergus 16 octobre 2013 17:02

      Bonjour, Kern.

      Amusant. Mais je vous avoue que Chevallier et Laspallès ne sont pas mes humoristes préférés.


    • bnosec bnosec 17 octobre 2013 07:47

      Sur mon vécu.
      Sur mes yeux, mes oreilles.
      J’y ai bossé, et bosse aujourd’hui avec eux.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 15 octobre 2013 16:48

      « z’ont qu’à parler français comme tout-le-monde ! »
      Fut le commentaire d’un agent de quai cet été en gare de Nice, après qu’il eût envoyé chier une famille de vacanciers anglais (« no speak english. Ici : France ! ») qui avait osé le solliciter.
      On vit une époque formidable.


      • Fergus Fergus 15 octobre 2013 20:13

        Bonsoir, Manu.

        Il est vrai que, malgré les progrès réalisés en matière de relations avec la clientèle, ce type d’incident peut encore être observé.

        Pour ce qui est de l’anglais, force est de reconnaître que les services publics français sont toujours médiocres, pire que leurs homologues grecs ou turcs !


      • ZEN ZEN 15 octobre 2013 16:55

        Salut Fergus

        La privatisation, rampante ou non, c’est aussi possible
        Je dirais même plus...


        • Fergus Fergus 15 octobre 2013 20:15

          Salut, Zen.

          Excellent article qui m’avait échappé. La privatisation est effectivement en marche. Merci pour le lien.

           


        • ETTORE ETTORE 16 octobre 2013 11:53

          Ah ? Deux minutes avant le départ ?

          Je me rappelle du temps ou je vendais des horloges à la SNCF il fallait un système intégré qui avançait l’heure de 2 minutes sur l’affichage, malgré la connexion au pilotage radioguidée des aiguilles .
          Pour circuler en France, vaut mieux avoir le même fuseau horaire que la SNCF ; lol !!!

          • Fergus Fergus 16 octobre 2013 12:00

            Bonjour, Ettore.

            Je ne connaissais pas cette histoire d’horloge, mais elle ne m’étonne pas.

            Manifestement, le SNCF a du mal à remettre les pendules à l’heure dans ses relations avec la clientèle.


          • ZenZoe ZenZoe 16 octobre 2013 12:06

            D’accord avec vous Fergus, la SNCF est en plein délire avec cette mesure. Ferait mieux de faire partir et arriver tous ses trains à l’heure, ce qui est loin d’être le cas !
            Par contre, avancer l’horaire de deux minutes subrepticement, ça me fait rire - et comment faites-vous avec les lignes internationales, qui doivent composer avec les horaires des pays traversés ? Vous les mettez aussi dans la combine en leur demandant de garder le secret ?


            • Fergus Fergus 16 octobre 2013 14:58

              @ Zenzoé.

              Cela ne pénaliserait pas les lignes internationales, cette mesure ne concernant évidemment que la gare de départ.


            • Salade75 16 octobre 2013 14:20

              Bonjour,
              Sur le fond, la mesure est pertinente.
              Un train qui part en retard a de grandes chances d’arriver en retard. Et on a tous vu ces gens qui arrivent en courant et qui retardent 800 personnes parce qu’ils étaient en train de siffler un demi au troquet.
              D’ailleurs, c’est ce qui se passe dans l’aviation.

              Mais là ou tout bloque, c’est que SNCF, à la différence des compagnies aériennes, ne sait pas différencier ce qu’il achète à RFF (qui correspond à l’horaire de circulation) et ce qu’il vend au client (par exemple comme vous le proposez, avancer de 2 minutes l’horaire sur le billet).

              Rien à voir avec la privatisation.
              Au contraire, le refus de la séparation bloque toute intelligence dans le système depuis 1997.


              • Fergus Fergus 16 octobre 2013 15:02

                Bonjour, Salade.

                On parle de regrouper la SNCF et RFF, autrement dit de recréer l’ancienne SNCF qui avait tout en charge, des infrastructures au commercial. A mon avis, ce ne serait pas plus mal, et ce serait un excellent rempart contre la privatisation.


              • Salade75 16 octobre 2013 15:19

                La privatisation n’a rien à voir dans le problème (qu’on soit pour ou contre).
                Là, il s’agit seulement de différencier le sillon acheté à RFF et le voyage vendu à un client (usager pour les puristes).
                Si SNCF vend un voyage à -2mn de son sillon, il faut que ce soit ce que lit le client.


              • Salade75 16 octobre 2013 15:25

                Quant au regroupement, il ne s’agit pas de revenir à l’anciienne SNCF, mais plutôt de faire ce qui aurait dû être fait dès le départ (dans la logique de séparation), à savoir créer :
                - Une entité qui soit le regroupement de RFF et de la partie « infrastructure » de SNCF (maintenance des voies et gestion des circulations)
                - Une entité qui regroupe les activités « transporteur » (fret route et fer, voyageurs route, fer et fer léger,...).
                Ce n’est plus SNCF d’avant 1997.


              • Pingouin094 Pingouin094 16 octobre 2013 16:59

                Je fais remarquer qu’il est également écrit au dos des billets d’avions qu’il convient d’arriver 2h avant l’heure indiquer sur le billet, sans que cela ne cause de drame mondial !


                • Fergus Fergus 16 octobre 2013 17:08

                  Bonjour, Pingouin.

                  Cela n’a strictement aucun rapport. Cette recommandation (car ce n’est pas une obligation) vise à fluidifier les formalités d’enregistrement et de police, ainsi qu’à amener les passagers sans retard en zone d’embarquement. Il en va à peu près de même pour l’Eurostar.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès