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Tempio delle Clessidre toujours aussi magique et inventif dans le prog symphonique

Dans le genre rock progressif de ces dernières années, c’est l’Italie qui mérite la première place, d’autant plus que chaque année, des nouvelles formations apparaissent avec des jeunes musiciens fermement décidés à reprendre le flambeau des Genesis, Yes, VDGG et autres PFM ou Banco. Tempio delle Clessidre, l’une de ces formations les plus douées, vient de sortir un second CD après leur premier excellent album paru il y a trois ans. Entre temps, un nouveau chanteur a été recruté pour remplacer Stephano Lupo, vieux routard de la scène prog (qui a reformé son ancien groupe, Museo Rosenbach), mais on ne trouvera pas trop de changement tant la voix très « méridionale » de Francesco Ciapica est bien perchée, lyrique et rocailleuse, s’intégrant parfaitement en « habitant » la trame musicale fort complexe tissée par les deux compositeurs du groupe, Fabio Gremo le bassiste et la claviériste Elisa Montaldo qui est en fait l’âme pensante de la Clessidre.

Le nouvel album a pour titre AlieNatura, néologisme né de la contraction de alien, l’étranger voire l’étrangeté et natura, la nature, la « vraie », celle qui fascina les alchimistes des siècles passés, inspira les conteurs de l’étrange autant que les chercheurs de mystères et autres ésotéristes fascinés par la puissance de cette nature aux pouvoirs régénérateurs. Le premier morceau nous invite à imaginer le message du vent aux quatre coins du monde. C’est une clé pour l’album dont le thème principal est l’aliénation de l’homme face à une Nature avec laquelle il a rompu la secrète alliance. C’est donc un concept album que cet AlieNatura joué par quatre excellents instrumentistes et un chanteur qui a relevé le défi de remplacer une grande figure de la scène prog des seventies. La musique proposée s’inscrit dans le style du prog symphonique italien des années 70. Avec des morceaux au format conventionnel du genre, c’est-à-dire étirés et complexes. Sur les sept compositions, trois gravitent autour des 8-10 minutes et la dernière frôle le quart d’heure. De quoi permettre aux musiciens de s’exprimer largement avec une guitare généreuse, souvent proéminente, expressive, offensive, mélodique, lyrique et comme dans le précédent album, des somptueuses nappes de mellotron, orgue, piano mais aussi des fantaisies exécutées au synthétiseur.

Par rapport au précédent album, on notera un léger changement de style, moins aventureux et avant-gardiste mais plus proche du rock symphonique sophistiqué qui « envoie » et donc, en apparence un peu plus accessible mais tout aussi intéressant. La musique apparaît plus évidente, plus efficace, avec un effort notable dans la mélodie mais en conservant l’esprit progressif avec des ruptures et des tas de fioritures sonores, harmoniques, laissant au final l’impression de fresques musicales parsemées de multiples détails. Plus rock, plus prenant, plus intense, tel apparaît ce second album de la Clessidre qu’une oreille attentive saura apprécier en cernant les différences minimes entre les compositions de Montaldo, plus sombres et mystiques, de celles de Gremo, un peu plus proches du rock symphonique enjoué des PFM et autres Banco. Le dernier morceau, formé de cinq parties, offre un panorama de cette expressivité musicale avec des séquences jouées sur orgue Hammond puis aux synthés, formant une subtile alchimie avec les mélodies excellemment interprétées et la guitare très progressive. A noter aussi le cinquième morceau, onirica possessione, qui envoûte avec une étrange beauté venue d’un univers tendu entre les ténèbres et la lumière platonicienne.

Au final, pas de doute, ce disque est plus que réussi, même si l’oreille exercée pressent quelques hésitations, laissant augurer d’un futur chef-d’œuvre lorsque le groupe aura traversé les doutes et trouvé sa voie pour donner la mesure du formidable potentiel qu’il recèle. Malgré ces réserves, AlieNatura n’en est pas moins l’un des dix albums progressif de l’année 2013. Un disque indispensable à offrir pour les fêtes à un ami exigeant en matière de musique.

TRACK-LIST : Kaze (cio che il vento porta con se) Senza Colori Il Passo Fino alla Vetta Onirica Possessione Notturna Il Cacciatore . La Vera Preda . Volo di Rapace . La Lince . Il Lupo . Il Cacciatore

ELISA MONTALDO : Keyboards, voices, choirs, ethnic instruments FABIO GREMO : Bass, classical guitar, choirs GIULIO CANEPA : Electric & acoustic guitars, choirs PAOLO TIXI : Drums, choirs FRANCESCO CIAPICA : Lead vocals, choirs

Trailer :


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4 réactions à cet article    


  • Pyrathome Pyrathome 6 novembre 2013 16:56

    Excellent !!


    • Montdragon Montdragon 6 novembre 2013 19:34

      Docteur, j’ai 37 ans et j’écoute « The lamb lies down... »
      c’est grave ou c’est bon ?

      ^^

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