Croyant aux vertus de la polémique dans la réflexion, je suis d’un naturel taquin et curieux. Ingénieur financier de formation, je m’intéresse aux enjeux allocatifs et sociétaux de la finance et de la fiscalité. Actuellement, je conseille une clientèle institutionnelle sur la couverture des risques financiers et solvabilité II. J’enseigne également à l’université la gestion actif - passif de façon globale.
Je vous remercie pour vos commentaires, je suis désolé si cette réponse était justificative sur les bords car elle ne vous était pas spécifiquement adressé mais il était plutôt pour la communauté vindicative. Vous, au contraire, faites des commentaires très intéressant, c’est pour vous rencontrer et discuter que j’écris ces articles.
Je m’amuse de constater qu’on s’est posé les mêmes questions sur l’argent et tout ça. Je n’ai pas vraiment de réponse mais une impression plutôt, je vais tenter de vous l’expliciter :
L’argent est de l’huile dans le moteur. C’est dégoutant mais s’il n’y en a pas ça casse souvent..Combien il faut en mettre et tout ça c’est l’inflation et la mesure des performances du moteur.
A propos de la finalité de notre aventure terrestre, je crois que le travail nous sert en premier lieu à vivre ; puis à changer des choses. Notre travail, et non pas notre oeuvre, a des externalités positives ou négatives pour l’ensemble de la communauté. Hannah Arendt a dit des choses très intéressantes là dessus.
Mais ce qui fait la valeur des choses à mon sens, c’est l’utilité individuelle et collective.
Il faudrait un jour qu’on arrête de payer pour la rareté et la complexité, ça nous mène à la catastrophe sociale et écologique.
Je fais un point très important sur les dérivés et l’assurance : pour pouvoir assurer un risque il faut que celui ci soit mutualisable i.e. qu’un portefeuille de risques soit moins risqué qu’un seul risque assuré séparément.
Les options ne sont pas de l’assurance pour des raisons que monsieur Renève a bien expliquées.
Ensuite, je vous donne la base de la théorie des options, le théorème insurmontable mieux que B&S :
Prix Call - Prix Put = valeur de marché du sous jacent - Prix d’exercice actualisé
En gros, quand vous parlez de constituer un portefeuille d’une action et d’un put, ça revient à acheter un call en mettant de l’argent, du cash, dans la stratégie : c’est pareil en moins bien !
Enfin, le métier de market maker est très surveillé. Ce qui fait bouger le cours des warrants, ce piège à gogo, ce n’est pas seulement le cours du sous jacent, je vous donne la liste des paramètres par ordre d’importance :
Le cours du sous jacent bien sûr La volatilité anticipée des cours appelé volatilté implicite Le temps qui passe Les taux d’intérêt (les options sont des emprunts déguisés) Et ...comme pour tout produit financier : le cours des autres options sur le marché
Ce qui vous trahit, Charlouss, c’est votre formation : « ingénieur
financier ».
A partir de là, les gens ont du mal à voir dans quel camp vous vous
situez. Je n’aurais jamais fait cette formation, mais il n’y a que les
imbéciles qui ne changent pas d’avis. Cela doit être dur de rejeter en
partie sa propre formation en plus du fonctionnement de la société.
Ouaip c’est le même débat que peut-on être riche et de gauche non ? J’ai l’impression qu’on ne peut être que corporatiste dans ce monde franchouillard. Pourtant, il y a des millions de gens qui ne se reconnaissent pas dans leur monde professionnel non ?
En fait, j’ai débuté dans l’industrie spatiale, j’ai pu voir à cette occasion l’ennui mortel qui m’attendait dans ce monde. Ce qui me passionne depuis tout gamin c’est l’économie, les ressources naturelles, l’histoire, la sociologie l’écologie et j’en passe.
Je vais vous faire mal aux yeux mais tant pis : on est plus en contact avec ces matières nobles en finance que dans beaucoup d’autres métiers.
Ensuite, j’ai fait un calcul en bon ingénieur et j’ai bien vite compris que le monde de la finance n’est pas rose mais on ne risque pas de comprendre la finance et ses méfaits si on n’en fait pas, et je suis curieux..De plus, ça fait voyager et les conditions matérielles sont plutôt agréables, il faut le reconnaître.
Je n’ai jamais vendu le moindre truc toxique mais je me suis vraiment bien cultivé auprès de gens très brillant, je les remercie au passage.
Je préfère écrire des articles pédagogiques sur ces thèmes que de dire « tous des cons ces banquiers !! » Car évidemment ce n’est pas vrai, je connais des gens très bien dans ce milieu. Seulement, je crois que la finance est une matière très complexe qui bénéficie principalement à ceux qui savent cacher l’information avec un sens moral douteux.
Je ne sais pas comment on écrit un article dans vos contrées mais dans mon païs, on lit la fin. Le mec qui écrit :
Humblement, je ne pense pas que ces accélérations soient profitables à
l’économie réelle, les crises se répètent trop souvent depuis 20 ans et
leurs conséquences sont réellement désastreuses pour les plus
vulnérables éléments de notre société. Les plus riches, eux, n’y voient
que des opportunités (cf. les institutionnels de mon précédent article
ou les clients des banques privés..).
N’est pas forcément du côté des traders ou des banques. Alors ayez le courage de finir les articles avant de déverser votre bile sans intérêt.