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Commentaire de Le Hobbit Reporter

sur Les « Tanguy » en procès


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Le Hobbit Reporter Le Hobbit Reporter 13 juillet 2007 12:39

« A une époque où une certaine partie de la gauche cherche à abaisser encore l’âge de la majorité » : ça m’intéresse. Quelles sont vos sources ? Car j’ai cru entendre l’inverse dans les médias : la gauche semblait s’élever contre le fait de mettre l’âge du travail à 16 ans (pour booster les filères d’apprentissage et accès aux « petits métiers ») ? Ca me parait contradictoire. Rectificatif : ok, ous venez de répondre le temps que j’écrive ce message...

Maintenant sur le fonds, c’est un questionnement intéressant, mais que penser des parents soixanthuitards, qui nous ont dit : « Fais comme moi : suis tes envies ! » ? Discours aujourd’hui réac, et complétement déconnecté, qui était encore valable quand on avait 20 ans en 68, mais caduque aujourd’hui, puisque plus de boulot, mais le chômage, et tous les postes intéressants tenus par les soixanthuitards (génération « stagiaires » ou « intérim »), plus de liberté sexuelle, mais le SIDA et la syphilis qui revient, plus de logement, mais le retour des bidons villes, plus de pétrole, mais la guerre pour le pétrole et le gaz, plus de cadre de vie habitable, mais la polution et un urbanisme mortifère, plus de retraite, puisqu’on est en train de la payer à ces éternels ados irresponsables que sont la génération de 68. L’image que certains nous donnent, c’est ces barbudos craceux ou ces vieilles habillées comme des minettes de 16 ans, en grosses bagnoles, en train de nous mater avec leur regard concupissent, et de draguer nos petites soeurs et nos petits freres, pendant que NOUS les trentenaires balayons, reconstruisons, et nettoyons la merde qu’ils ont laissé derrière eux, dans leurs orgies festives. Ils ont fait la fête, inventé des mots comme famille « monoparentale », « reconstituée », « vie privée », « sacro sainte laïcité ». Nous sommes les balayeurs des lendemains de fête, pendant qu’ils cuvent dans leurs parcs à bobos, buvant jusqu’à la lie et finissant les restes des dividentes des trentes glorieuses.

Et oui, tous les Tanguy alpha tango, ne sont pas bien au chaud sur le sofa à se mater des séries tv. Ils sont aussi dans la rue, au turbin, et dans la galère.

Pour résumer, les Tanguy existent parceque la transmission des valeurs de la société d’avant 68 n’a pas pu se faire.

Je ne me remets pas en cause la pertinence des soulèvements de 68, ni la nécessité d’une révolution des moeurs à cette époque là. Mais comme dans tout : évolution vaut mieux que révolution. Et la seule valeur que nous a transmis cette génération de patachons c’est l’opposition systématique, la culture du conflit, du rapport de force, la non prise en charge de l’individu par lui même, mais le report sur autrui ou le collectif, l’Etat providence.

A leur décharge : au moins aujourd’hui quiconque peut développer et vivre vraiment son individualité en dehors du collectif, sans être inquiété par la Loi. Bon, certes, moins qu’aux Etats Unis, où en plus de ne pas être inquiété par la Loi, l’ont n’est pas « jugé » pour ses opinions, convictions religieuses, etc, mais c’est une autre hisoire... Les « Tanguy » ont une forte conscience d’eux même, mais les individualistes ce ne sont pas eux, mais leurs parents.

Ne faut-il pas penser que les Tanguy sortiront de chez eux quand les égoïstes qui occupent encore TOUT l’espace socioéconomique et idéologique de notre société seront partis ?

Et puis Tanguy dans une famille qui a connu maintenant 4 générations de chômeurs dans un bassin minier, où ont vit en surpopulation sous le même toît, menacés d’expulsion, ça n’est peut-être pas du même champs lexical que Tanguy dans une famille de profs de l’Education Nationale à la retraite, qui n’ont fait qu’un enfant anorexique, l’ont scolarisé chez les soeurs, pendant qu’ils militaient pour la laïcité, et le laissent dépérir à l’asile pendant qu’ils partent en vacances en camping-car ou en 4X4 apprendre aux tchétchènes ce que c’est que faire la révolution...

Quand j’écoute mes parents, leurs parents, et leurs grands parents, ils ont FAIT LEUR VIE entre l’âge de 13 et 20 ans : étude, entrée dans le monde du travail, mariage, enfants... Le vocable JEUNE, par exemple, est une pure production des dispositifs d’aide nés dans les années 80.

Avant, on était soit un enfant, soit un adulte !


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