J’entends bien votre remarque sur l’arbitrage qui concerne le rythme des
révisions des conciles, leur adoption par la communauté des croyants et le
déphasage possible qui peut exister.
C’est une remarque parfaitement intéressante !
Mais que veut dire suivre
l’évolution de la société ou être en phase avec elle ?
Par votre remarque, vous
donnez l’impression que l’église serrait dépassée. C’est votre point de vue,
pas forcément la réalité.
La réalité, c’est, qu’on
le veuille ou non, que l’église suit son époque comme tout monde. Elle n’est ni
en avance ni en retard, elle est dans le temps présent !
L’église actuelle ne se
préoccupe pas de choses passées. Elle réfléchit justement à l ‘évolution des sociétés et rappelle des
principes.
Le respect de la vie sous
toutes ses formes est pleinement dans le temps du discours sur le développement
durable et le réchauffement climatique par exemple. La bioéthique, l’eugénisme
sont des questions importantes et l’église n’impose pas de solution, mais
rappelle toujours des principes. C’est son rôle ! Elle n’en a pas d’autre !
La question de la lutte
contre le Sida relève de cette même logique à rappeler des principes. Paradoxe,
l’église n’a jamais interdit le préservatif. L’église rappelle que l’acte
d’amour est plus important que l’acte physiologique. Partant de ce principe
elle hiérarchise ses recommandations et dit bien qu’en dernier recours il vaut
mieux utiliser le préservatif pour se protéger ou ne pas contaminer son
partenaire. Elle rappelle aussi
dans le même temps que le préservatif n’est pas une bonne solution ou l’unique
solution pour stopper l’épidémie car le recours à l’usage exclusif du
préservatif conduit à augmenter les comportements dits à risque, car il conduit à encourager des partenaires multiples. Ce qui de facto multiplie le
risque de propagation de l’épidémie puisque le préservatif n’est pas fiable à 100% et qu’en plus,
on sait que dans le feu de l’action, on ne le met pas toujours ou on le met mal, ou on le déchire, etc. Tous les épidémiologistes vous confirmeront ce fait, c’est mathématique.
Paradoxe donc, puisque
plus l’église rappelle qu’elle n’interdit pas le préservatif et plus on affirme
le contraire.
Je mets au défi n’importe
qui de produire ici un texte de l’église catholique interdisant de mettre des
préservatifs !
Ainsi, vous avez
simplement l’impression que l’église serait arriérée ou moyenâgeuse parce que
vous ne voulez pas entendre son discours, vous ne le comprenez pas ou ne faites
pas l’effort de le comprendre ou bien encore parce qu’il vous parvient tronqué
ou manipulé.
Je vous confirme donc que
l’église s’intéresse bien à tous les aspects de la société contemporaine et
qu’elle n’est pas en déphasage avec la société et son temps.