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Commentaire de DEALBATA

sur Misère de la philosophie


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DEALBATA (---.---.166.140) 3 novembre 2006 10:37

@REBOUL

« Un raisonnement ne peut être vrai que si ses prémisses et ses conséquences sont validées par l’expérience et cela vaut pour toutes les sciences qui ne sont pas formelles (qui concernent une réalité expérimentale objective) »

L’expérience, voilà donc le rempart contre toute subjectivité, et celle-ci débouchant sur « une réalité expérimentale objective ». Mais, qu’est-ce qui est objectif dans une expérience à part le sujet lui-même ? Tout le reste n’est que perception. D’ailleurs la MQ nous en donne une vague idée en se perdant dans le problème de la mesure. Le raisonnement nous indique la cohérence de notre expérience mais qui peut être déformé par notre conscience ce qui peut donner lieu à des diagnostiques erronés. Nous sommes toujours dans le rapport projection/projeteur et c’est le raisonnement du projeteur qui doit se trouver identique à sa projection. Donc l’objectivité ne consiste pas à essayer de mettre le sujet en dehors de l’expérience puisque cette expérience est ce que le sujet expérimente mais plutôt de décrire le rapport entre objectif/subjectif. (ce qui est une illusion, car au final, la réalité est subjective)

« Il n’est donc nul besoin d’un fondement métaphysique à une théorie rationnelle : il suffit qu’elle soit validée par l’expérience objective reproductible ; cette validation n’est pas une certitude et les sciences ne sont pas des vérités absolues mais seulement relatives et c’est très bien comme cela : cela autorise la correction des erreurs ; comme l’a dit Bachelard : « La raison est une allure » et les sciences avancent en marchant, par leurs succès prédictifs et techniques. »

Votre point de vu est celui des scientifiques du XIXéme siècle, c’est justement parce que la source de l’expérience n’est pas identifiée au sens scientifique moderne (toujours le problème de la mesure) que son fondement est bien en dehors de l’expérience elle-même. C’est un peu comme si vous disiez que la description et la cohérence de l’image n’a pas besoin de source et qu’elle se suffit à elle-même, cela n’a pas de sens. Votre vision obsolète de l’objectivité a été remplacée depuis longtemps par l’interactivité sujet/objet qui en réalité donne la définition de l’expérience mais n’en défini toujours pas la source. Mais qui croire ? Cette science moderne et incertaine qui avance sur son tapis roulant en corrigeant ses erreurs souvent quand il est trop tard ou cette aspiration à retrouver le fondement de nous-même que les religions ont plus ou moins explicitées clairement et qui nous apparaît incompréhensible tant nos mentalités se sont repliées sur elle-même.

« Une vérité absolue est une illusion absolue en forme de dogme présenté à tort, au contraire d’une hypothèse scientifique, comme incontestable, c’est à dire sacralisé ; c’est même la seule définition de l’illusion idéologique possible. »

Vous faites là une confusion entre vérité et connaissance (par la perception), la connaissance scientifique moderne s’effectue par la mesure et, comme vous l’avez écrit, est relative, elle permet donc de connaître par média interposé l’existence alors que la Vérité n’est pas accessible à la science moderne puisqu’elle n’est pas un objet de mesure et d’observation, c’est l’identification du sujet avec la source, c’est donc cette expérience immédiate par auto-identification entre la sujet et la source (qui ne sont que séparés qu’illusoirement dans l’existence) que l’on peut parler de Vérité absolue puisque non contingentée par les modalités de l’existence.

« La théorie de Newton reste valide à notre échelle d’expérience ; la preuve est vous en servez tous les jours et que vous ne pouvez pas vous en passer, ne serait que pour prendre rendez-vous. La relativité de la connaissance scientifique est objective et n’est donc pas relativiste au contraire de la pensée métaphysique où l’on peut dire tout et son contraire sans critère objectif de validation possible. »

Votre aveuglement est décidément bien trop fort, je ne conteste pas la validité relative des théories scientifiques modernes, mais vous n’arrivez pas à vous décoller de l’écran existentiel. Enlevez celui qui est et votre monde disparaît, c’est Maya, alors bien sûr je veux bien croire que cette image est faite de pixels et que la science moderne à découvert le fil à couper le beurre, mais Qui l’observe ? La métaphysique n’est pas une pensée, elle est l’expression la plus directe de la Vérité ou du réel, pas celui de notre existence, mais celle de notre raison d’être. Elle peut recouvrir des formes différentes suivant le mental des peuples qui l’expriment, et toute la difficulté réside justement dans le « débrousaillage » de ses surimpositions d’images pour ne retrouver que l’essentiel, c’est à dire ce qui est commun à toute l’humanité et ne peut être exprimé que par analogie. Comment pouvez-vous vous validez vous même ? Vous êtes bien loin de la Vérité qui est pourtant si proche. To be or not to be ...

« Une vérité ne peut avoir d’autre preuve objective que pratique (ex : expérience en double aveugle en médecine) la vérité de foi, elle, ne peut être que subjective et donc non universalisable (mais néamoins importante, dans la pratique personnelle de sa vie) pour celui qui croit, à tort ou à raison, par exemple à le virginité de Marie et à son immaculée conception ou à la double nature du Christ etc..). »

Tout est faux, c’est l’illustration parfaite du miroir avec son inversion : L’universalité n’a de sens que par rapport à l’Unique mais l’unique n’est pas exprimable dans l’existence (bien que on peut en apercevoir quelques traces avec les problèmes de non-localité dans la M.Q.) qui n’est que son reflet et celle-ci est illusoirement multiple. L’Universalité métaphysique veut dire que le multiple (l’existence) est compris dans l’unique, que le multiple est l’expression de l’unique. (Cf. la métaphore de l’unité quantitative qui est le composant de toute quantité). Quant aux exemples que vous citez, ce sont des symboles qui ne sont évidement pas mesurable et quantifiable, mais cela ne leur retire en rien leur vérité qui n’est accessible qu’aux mentales non dégénérés. La notion de paradigme, si chère à la science moderne, peut se retourner contre elle : Si la science moderne croit avoir « progressé » de paradigme en paradigme, ceux-ci correspondent, sous un autre aspect, à une « régression » : En s’approchant de plus en plus de l’image (l’existence) elle en a perdu le sens et la possibilité mentale de l’interpréter, ce qui fait que la vision symbolique est devenue une incompréhension pratiquement totale pour les modernes et qui dans cette perspective la relègue comme un point de vu secondaire alors que dans les premiers « paradigme » c’était le contraire.

« Faire de cette vérité subjective une vérité objective (ex : Dieu existe vraiment en dehors de notre croyance en son existence, donc de notre imagination) est une deuxième déclinaison de l’illusion idéologique portant sur la notion de vérité. »

Dieu n’existe pas dans le sens étymologique du verbe exister, Dieu n’a pas de définition, pas de limite, la seule image qui s’en approche est l’Infini qui contient tout sans limitation. Votre objectivité est bien faible car elle ne dépend que de vous et revient à la négation de vous même, s’en est presque risible.


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