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Commentaire de

sur Une brève histoire de l'avenir de Jacques Attali


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(---.---.37.70) 21 novembre 2006 14:00

On ne présente plus Attali. Cet homme à une puissance de Pensée peut commune, du fait de sa maîtrise stupéfiante des mathématiques et de Karl Marx. D’ailleur il s’est fait renvoyer de la BIRD, sous le prétexte ridicule d’avoir dépensé l’argent de la banque pour décorer en marbre son bureau, le couloir de celui-ci, tout l’immeuble. Ce qui prouve son génie, car les génie sont toujours incompris par les gens mesquins. Or donc Attali vient de sortir un livre puissant, fruit de ses nombreuses nuits blanches, de son labeur intellectuel quotidien auprés de Marx, du souvenir de ses discussions avec F.Mitterand sur l’économie.

Jacques Attali « La voie Humaine - Une nouvelle utopie sociale-démocrate ».

Dans ce livre, J. Attali expose les conséquence de la victoire peut être à venir du Néolibéralisme : Marché tout puissant, transformation de l’être humain en esclaves consommateur décérébré au profit d’une classe dirigeante, puis pour finir, la guerre. (Attali prédit une société de marché à l’américaine où priment la déloyauté, la cupidité, l’obésité et l’inégalité, étape vers une société de marchandises où l’on ferait commerce de tout : corps, idées, passeports, sentiments, services... En réponse, certains développeront des « totalitarismes éthiques » au nom du retour à une certaine « pureté », par tous les moyens, y compris terroristes. C’est évident)

L’intérêt de ce livre est de proposer un autre modèle politique qui refuse cette guerre inévitable, et est basé sur la démocratie, et où l’on mesure ce que chaque action d’un être humain apporte au collectif : Se former apporte à la société, c’est donc une activité rémunérée, chanter dans le métro apporte à la société, c’est donc une activité rémunérée, braquer une banque apporte à la société (assurance, emploi, installations, service de sécurité), c’est donc une activité rémunérée etc...

Ce serait l’Etat, et donc les fonctionnaires qui seraient chargé de fixer les baréme d’évaluation et de controler leur application par les citoyens. Pour simplifier, on simplifira le nombre de biens pouvant être légalement introduit sur le « marché ». Il faut revenir à l’essentiel. Une planification impérative s’impose pour éviter l’anarchie du marché et que certains s’enrichissent au détrimant des autres. A l’heure ou des millions de gens en Afrique pourraient mourrir de la polution de l’Europe, il nous faut apprendre à vivre frugalement dans l’abondance.

Jacques propose aussi la gratuité des biens essentiels (nourriture, logement, connaissance, santé) pour rendre sa liberté et sa dignité à l’homme : « il faut que des choses et des services échappent aux marchés, cessent d’être échangés contre de la monnaie ; il faut que du travail ne soit plus vendu, mais devienne libre et volontaire, créateur à la fois de richesse et de plaisir pour celui qui l’accomplit comme pour celui qui en bénéficie. » Bref, le travail serait optionel.

Mais l’idée principale de son livre réside dans la constatation que, dans une société développée, contrairement aux autres, c’est le temps dont dispose chaque être humain qui importe. Or le néolibéralisme veut coloniser ce temps pour la consommation marchande, pour la société de marché, pour nous faire consommer des Macdo, du Mozart, du Proust, des médicaments, des bagnols, bref, pour nous aliéner, nous décérébrer, nous rendre complétement débile et dépendant face à la toxine libérale.

« il faut que des choses et des services échappent aux marchés, cessent d’être échangés contre de la monnaie ; il faut que du travail ne soit plus vendu, mais devienne libre et volontaire, créateur à la fois de richesse et de plaisir pour celui qui l’accomplit comme pour celui qui en bénéficie ». C’est merveilleux. C’est d’ailleur tout à fait ce pour quoi nous autres fonctionnaires nous nous batons depuis toujours. Etendre ce systéme à toute la Société, à toute l’Europe, qu’elle idée géniale !

« Pour renforcer la démocratie face au marché et inviter les citoyens à exercer leurs droits face aux clients, il faudrait pouvoir remettre en cause le principe de la délégation de pouvoir, la représentation, et aller vers une démocratie directe, permanente, sur mesure, en tous lieux, dans toutes les organisations publiques ou privées ou familliale où des décisions collectives doivent se prendre ; en y associant tous ceux qui y sont concernés ou non, citoyens ou non, soit parce qu’ils y habitent, soit parce qu’ils y travaillent, soit parce qu’ils en sont les usagers, soient parce qu’ils seront d’une façon ou d’une autre affectés par leur devenir. »

C’est donc un nouveau droit que Attali veut donner a l’Homme, celui de décider à la place du marché, pour les autres, ce qui est bien pour eux ou pas. Plus de limite à la démocratie ! Fin du pouvoir du capital ! Fin du pouvoir du client ! Fin surtout des patrons ! Car celui qui posséde (ou qui paye pour posséder) n’aura pas plus de droit que les autres sur ce qu’il posséde ! C’est donc à un contrôle social par le social de l’économie que nous convie Attali, dans la Démocratie.

« chacun doit avoir les moyens [...] de l’apprentissage, de la curiosité, du savoir en soi [...] »

Chacun devrait avoir le Droit d’être Cultivé, d’être Diplômé, d’être Intelligent.

Jacques Attali, La voie humaine (Fayard, impr. 2004) ISBN 2-213-61934-4.

C’est un livre rare, car stimulant, et trés intelligent, de Gauche, évidement, et proposant que je vous invite à lire.

Un site a été créé pour discuter de ce livre. J. Attali semble intéressé, bien qu’il ne soit pas intervenu. Il a par contre autorisé de large citations de son livre.

Je pense qu’il y a enfin matière à rêver d’un projet politique à court, moyen et long terme. Mais, quelque soit la justesse et la faisabilité de ses arguments, il n’en reste pas moins qu’il est de plus en plus nécessaire de construire un projet de Société. Il nous faut un nouveau trip de Gauche. Une frange importante du Peuple de Gauche (FO, LCR, Verts, PCF) est désormais consciente qu’il est nécessaire de trouver autre chose que le chemin actuel, qui nous conduit vers la catastrophe. Le libéralisme, ca sera pire que le nazisme. Oui, relevons nos manches pour batir une nouvelle Utopie Socialiste ! Construisons un monde Anti-libérale et Solidaire, celui de demain !


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