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Commentaire de Brath-z

sur François Furet et la séduction du communisme


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Brath-z Brath-z 22 juillet 2011 18:25

François Furet ? Franchement, ne peut-on pas trouver meilleure tête pensante que cette carpette girouettique pour incarner le refus des modèles communistes ?

Quand on sait que de toute son œuvre historique (qui inspira entre autre le « dogme » officiel français sur la Révolution à partir de 1989), les seuls travaux pertinents qu’il a commit se situent hors de son champ d’expertise, il y a de quoi douter de l’opportunité à raviver la mémoire de celui qui fut moins un historien qu’un idéologue, l’équivalent en histoire de que BHL est à la philosophie. Non, je suis trop dur, là, quand même : contrairement à BHL, Furet se documentait avant d’écrire.
Mais, souscrivant à toutes les modes, à tous les anachronismes, à toutes les récupérations idéologiques de l’histoire, toutes tendances qu’il n’a eu, pourtant, de cesse de dénoncer chez d’autres, infiniment moins bornés et aux travaux bien moins biaisés, il est devenu l’incarnation de l’historien mondain, exposé dans les salons de la bonne société dès son départ du PCF (car il en fut compagnon de route ! pas longtemps, certes) et consacré par l’état durant les années 1980, inspirant avec Mona Ozouf (qui, elle, a commit des monographies certes contestables mais absolument pertinentes) le récit officiel de la Révolution, un récit qui « oublie » que la Révolution française avait comme caractère principal, qui la distinguait d’autres, qui l’avaient précédées, de renouer avec le droit naturel, qui attache à la personne humaine des droits préalables à toute institution sociale. François Furet, c’est la concentration en une œuvre unique de tout ce que l’académisme français et la recherche britannique peuvent avoir de contestable et d’inefficace, sans avoir aucun des avantages de l’un ou de l’autre.

En rompant avec les trois orientations universitaires traditionnelles françaises sur la Révolution (les opposants à la Révolution, les révolutionnaires de 89, les révolutionnaires de 93), Furet eût pu, comme avant lui Mathiez, comme Faye, etc. engendrer un champ d’étude nouveau et inédit. Mais il a préféré transposer à son étude ses propres engagements philosophiques et politiques, a toujours refusé de considérer que les modes de pensée même différaient grandement d’une époque à l’autre, a prit la Révolution comme la première marche d’un processus conduisant à Staline, Mao et Pol Pot, oubliant qu’elle s’inscrit dans une continuité historique.
Lui qui a judicieusement dénoncé la manipulation de la Révolution et de ses acteurs (« ceux qui, bien plus tard, ont revendiqué l’héritage de Robespierre, ont plus terni son souvenir que ses ennemis » a-t-il ainsi écrit avec intelligence), il n’a pas fait autre chose.

Que cet individu soit considéré comme un grand historien me dépasse.


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