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Commentaire de Brath-z

sur Sénatoriales : mises au point et incidences oubliées


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Brath-z Brath-z 29 septembre 2011 12:57

Pour être précis :
- il est vrai de dire que le sénat passe pour la première fois à gauche
- il est faux de dire que le sénat était à droite depuis 1958

Ce qui rend cela possible, c’est l’existence jusqu’en 1972 d’un centre indépendant de la gauche et de la droite. Ainsi, de 1958 à 1972, le sénat fut dominé par une pseudo-coalition reliant la droite antigaulliste (essentiellement démocrate-chrétienne), le centre et la gauche non communiste. Petit à petit au cours des années 1960, le centre de gravité de cette coalition s’est déporté à droite, et c’est ainsi que le démocrate-chrétien Poher pu succéder au radical-socialiste Monnerville en 1968.
En revanche, dès 1972, la majorité du centre se rallie à la droite. Par réaction, les débris restants (essentiellement la minorité radicale-socialiste du PRAD, qui va former les radicaux de gauche) s’implantent résolument à gauche. En 1974, avec l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, le centre a vécu, et se partage irrémédiablement entre centre-gauche (à gauche) et centre-droit (à droite). C’est seulement avec la tentative (malheureuse) de faire du MoDem un parti concurrent de l’UMP et du PS que le centre indépendant renaît de ses cendres en 2008.

Au sénat, le système transversal et multipartisan de l’assemblée fait que subsiste tout au long de la période deux groupes comprenant aussi bien des sénateurs de droite que des sénateurs de gauche, aussi bien des sénateurs de la majorité que des sénateurs de l’opposition. A partir des élections de 1986, ces groupes transversaux et multi-partisans se limitent au RDSE, qui penche nettement à gauche, et à l’UC, qui penche nettement à droite.
En cas de création d’un groupe du centre-droit réunissant les élus ARES, le RDSE continuerait de regrouper des sénateurs de gauche, du centre et de droite, donc resterait multipartisan, mais tous ces sénateurs se situeraient dans l’opposition, donc le RDSE ne serait plus transversal.
On assisterait alors à une bipolarisation pure et simple du sénat.

Notons que la solution envisagée avec le plus de sérieux pour le moment exclue la création d’un groupe de centre-droit ARES. On s’achemine vers un maintien plus ou moins prononcé des deux groupes multipartisans et transversaux RDSE et UC, ce dernier s’élargissant éventuellement à d’anciens RDSE et UMP.


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