Lady Panam est d’accord...
Avec Dame (?) Surya...
Quelque chose « cloche » dans la reconstitution..
Considérons tout d’abord qu’Hazavanicius est à l’aise dans le genre « A la manière de.. ».
Ses parodies des films d’espionnage milieu des années soixante sont excellentes. Ici, cela fonctionne..
Pourquoi ? Décors, costumes, etc.. Rien à redire mais surtout, la photographie. Si les techniques numériques permettent maintenant une excellente définition, l’effet « époque » fonctionne ici très biencar ces films d’espions avaient un aspect très « propres », des couleurs acidulées..
Ici, l’exercie est plus difficile.. L’aspect « expressionniste » de la gestuelle des acteurs du muet est bien rendue.. mais la photographie, très net.. mais si le contraste s’efface au profit d’une tonalité « grisâtre » n’est pas celle des films de ce temps.. et c’est dommage !
Cet aspect, malheureusement, est parfois négligé par certains réalisateurs : le jeu des acteurs, la précision des décors et des costumes ne suffisent pas à recréer une ambiance.. Que l’on pense à certaines reconstitution des années trente filmées dans les années soixante-dix et qui, aujourd’hui, sont terriblement datées..
Sue le sujet du film, le passage du muet au parlant, est paru un excellent roman policier qui en fait le centre de son intrigue, et se place, lui, dans le milieu du cinéma allemand de la république de Weimar :
Volker Kutscher : « La Mort muette »
http://www.seuil.com/livre-9782021011395.htm
L’auteur évite les écueils du « polar historique », dont l’un consiste bien souvent à donner aux protagonistes d’époques révolues une forme de pensée contemporaine. Ici, rien de tout cela : on se questionne pour savoir si le cinéma parlant a réellement de l’avenir, on ne prend pas au sérieux les agitateurs nationaux-socialistes, etc, etc..
A lire pour compléter sa réflexion après avoir vu « The Artist »