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Commentaire de Emmanuel Aguéra

sur Un livre ? Non merci !


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Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 15 octobre 2012 09:13

@ Jean J.

Salut. Tout d’abord, je dois dire que j’apprécie la plupart de tes posts.
Et encore une fois sur ce coup... Mais j’aimerais aller plus loin. Je vois derrière l’origine de cet article (le gamin qui a honte de lire en public) l’expression et la conséquence directes et dommageables de l’opposition entre papier et numérique. Est « à la page » (ah, ah, ah ! c’est le cas de le dire !) celui qui lit avec et dans son temps, et dans la cour de récré (tant-pis pour Chalot, qui a horreur des « lol », des « mdr » et des « moinssages », comme il me l’a fait savoir), le fait de lire du papier est ringard. Rien de plus normal à mon avis et il s’agit pour moi de la même évolution qui nous a fait passer de « fichtre ! » à « putain ! » ou de « roy » à « roi ».
Pis encore, le refus de l’évolution de la langue comme de ses supports (oh pardon ! de ses « médias ») conduit à sa mort lente, exactement comme le refus des anglicismes ou autre verlan. La langue est ainsi sclérosée par ses propres défenseurs réacs qui ironiquement en deviennent les inconscients fossoyeurs. Je ne dis pas « courriel » mais e-mail : j’utilise même le verbe « e-mailer », n’en déplaisent aux intégristes du « francophonisme ». Car les Français n’avaient qu’à l’inventer l’e-mail, s’il voulaient qu’on l’appelle un courriel. Mais je suis bien content que les anglais utilisent le mot « entrepreneur », pour illustrer la commutativité de mon raisonnement.
Donc, si ce gamin sera à l’aise en lisant un tablette, qu’il lise une tablette et jette son papier. C’est aussi triste qu’un moine copiste rendu chômeur par Gutemberg ; ou aussi coupable qu’un président Thiers arguant de la pneumonie induite par le voyage en chemin de fer, lui qui avait des actions dans les diligences...
Celui qui ne change pas quand les temps changent est conduit à déplorer le progrès. C’est ainsi. D’ailleurs, moi qui frappe mon clavier et vous qui me lisez en sommes les vivantes illustrations : Mon « clavier » n’est pas tempéré et vous ne tournez aucune page, non ?


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