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Commentaire de Zouloufrançais

sur Le tour de passe-passe de Jean-Luc Mélenchon


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Pensador Zouloufrançais 27 novembre 2012 19:06

En réalité, le fond du problème est économique et institutionnel. Les institutions de Bruxelles sont contrôlées par les lobbies qui représentent les intérêts financiers des grandes banques et autres multinationales. C’est le fonctionnement même des institutions européennes qui est en cause.

D’autre part, il existe une incohérence dans la typologie des décisions prises par ces organes européens car chaque État n’est pas d’accord sur la politique fiscale, économique, sociale, environnementale, etc... C’est donc souvent le compromis du moins-disant qui est accepté au détriment des intérêts de notre pays qui est le plus protecteur. D’autres États ne veulent pas appliquer notre politique sociale et économique. Par exemple, la France ne peut pas imposer le S.M.I.C dans les autres pays, ni le même niveau de prélèvement obligatoire et encore moins une taxation identique. Les mêmes raisonnements sont à appliquer concernant notre industrie et notre agriculture qui sont concurrencées par d’autres pays membres. La protection sociale étant plus faible, le coût du travail l’est aussi et donc il est bien plus simple de nous faire concurrence sans que la France puisse protéger son système par des droits de douane par exemple. 

Ensuite, il faut bien comprendre le rôle que joue l’euro. Une monnaie est le socle de l’économie. Elle doit nécessairement adaptée à la compétitivité intrinsèque du pays dans lequel elle circule pour favoriser le plein-emploi et l’équilibre de la balance commerciale. Le problème majeur réside dans le fait que la valeur de la monnaie, l’utilisation qui en est faîte (dévaluation, réévaluation) constitue le coeur du programme économique d’un pays. 

Aujourd’hui, les balances commerciales des pays sont pour la plupart déficitaires (sauf pour l’Allemagne, car l’euro est adapté à leur économie) et cela aggrave considérablement leur situation. Par exemple, pour la Grèce comme pour la France, l’Espagne, l’Italie et le Portugal, ces pays ne peuvent retrouver un équilibre de leur balance commerciale avec l’euro surévalué et inadapté à leur économie. Ainsi, nous sommes de plus en plus déstabilisés et contraints de « couper dans les budgets » et de voir notre pays décliner (chômage de masse, désindustrialisation, baisse des salaires, baisse des retraites, etc...). 

Une autre clef de compréhension, est le taux d’intérêt directeur. La gestion de ce taux par la banque centrale est fondamentale pour faire tourner l’économie correctement par rapport au taux d’endettement, à la croissance et à l’inflation d’un pays déterminé. 

Aujourd’hui, le rôle de la BCE qui est indépendante des États, est inscrit dans les traités. Son seul et unique but est la maîtrise de l’inflation. Or, c’est un non-sens économique car comme je vous l’ai expliqué, le rôle de la banque centrale s’adapte en fonction de la situation et des évolutions de l’économie d’un pays. 

La politique de la BCE est donc lacunaire, mais également incohérente car les 17 États membres de la zone euro ont tous des économies différentes et requièrent une gestion différente de la monnaie. 


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