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Commentaire de C’est Nabum

sur Souvenirs de latrines …


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C'est Nabum C’est Nabum 26 février 2013 06:41

jluc


Rassurez-vous, si la tuyauterie a changé, le résultat demeure identique dans nos collèges. Un cadeau pour vous : 

La rétention scabreuse.

Une zone de non droit aux remugles nauséeux.



Il se déroule un drame quotidien dans presque tous nos collège Français dans l’indifférence générale. Les enseignants, bien peu attentifs à ces problèmes intestins de la vie scolaire, ne se préoccupent jamais de telles balivernes. Les personnels de direction bien enclos dans leurs bureaux n’entendent pas la colère qui monte dans les coursives. Les ministres successifs et leurs représentants locaux, les inspecteurs d’académie sont préservés de ce drame par des chefs de cabinets sourcilleux et efficaces. Seuls les recteurs pourraient être attentifs, mais ce problème concerne rarement leurs domaines de compétences.


Nos élus, hommes intègres, c’est évident, proches de leurs concitoyens, c’est rassurant sont sourds aux plaintes qui montent de ces lieux abandonnés des adultes. Ils ne s’abaissent pas à respirer les remugles d’une faute, dont, s’ils n’en sont pas les responsables, en sont néanmoins les ordonnanceurs. La faiblesse d’un cahier des charges ne peut en aucune façon être une pièce à décharge pour ces braves gens.


Au bout de cette grand chaîne des responsabilités diluées dans l’obscure complexité des marchés publics, les vrais coupables de cette honte absolue sont les architectes qui ont bâti les collèges à la va-vite, pressés qu’ils étaient de se préoccuper de bâtiments plus dignes de leur talent. Pour rester dans les petits papiers de leurs commanditaires, jamais aucun d’eux n’a osé la plus petite plainte pour s’élever contre cette bassesse infamante.


Quand par obligation tout ce beau monde inaugure un nouvel établissement ou qu’à l’improviste, nos importants reviennent sur les lieux de leur forfait, nul ne pense ou n’exprime la plus petite envie de se rendre dans cette zone de non droit, cet espace affreux et nauséeux qu’on a privé de la plus petite parcelle de dignité.


Là-bas, en cet espace borgne où règnent les caïds et les bactéries, l’impudeur et les odeurs aucun adulte à l’exception d’agents et de surveillants désespérés par l’ampleur de la tache ne vient atténuer la souffrance des plus humbles. Les sanitaires, puisqu’il faut bien finir par dire l’indicible, sont ce coupe gorge infréquentable, cet Eldora de la rétention et de la constipation réunis pour nos chères têtes blondes et pas que …….


Plus de papier, plus de portes fermant vraiment, des espaces indignes qui découvrent des jambes et plus encore, pas de savon non plus avec ou sans pandémie grippale. Les plus timides, les plus fragiles ont renoncé depuis fort longtemps à se soulager en un espace si peu accueillant. Que ceux qui n’ont jamais entendu un enfant se plaindre me jettent le premier rouleau hygiénique !


Un vaste espace public, des portes en rang d’oignons, des urinoirs qui s’affichent presque, pas de porte d’accès pour surveiller. Aucun adulte au travail ou en vacances n’accepterait pareille punition sans fondement. Seuls les prisonniers dans les maisons d’arrêts on droit à cette dégradation humaine totalement inacceptable.


Puisse ce texte maladroit, réveiller les consciences de ce pays. Au collège comme en prison, le droit à l’intimité au moment où l’homme soulage ses viscères devrait être une évidence. Nous sommes hélas bien loin de cette revendication si peu exorbitante.


Il y aura certainement beaucoup d’eau qui passera sous les ponts avant que le sujet soit évoqué officiellement dans ces lieux publics qu’on nomme parlement. Il n’y a guère de postulant pour remplacer l’empereur Vespasien et laisser une trace utile dans l’histoire de l’humanité.


Scatophilement vôtre.


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