La
rétention scabreuse.
Une
zone de non droit aux remugles nauséeux.
Il se déroule un drame
quotidien dans presque tous nos collège Français dans
l’indifférence générale. Les enseignants, bien peu attentifs à
ces problèmes intestins de la vie scolaire, ne se préoccupent
jamais de telles balivernes. Les personnels de direction bien enclos
dans leurs bureaux n’entendent pas la colère qui monte dans les
coursives. Les ministres successifs et leurs représentants locaux,
les inspecteurs d’académie sont préservés de ce drame par des
chefs de cabinets sourcilleux et efficaces. Seuls les recteurs
pourraient être attentifs, mais ce problème concerne rarement leurs
domaines de compétences.
Nos élus, hommes intègres,
c’est évident, proches de leurs concitoyens, c’est rassurant sont
sourds aux plaintes qui montent de ces lieux abandonnés des adultes.
Ils ne s’abaissent pas à respirer les remugles d’une faute, dont,
s’ils n’en sont pas les responsables, en sont néanmoins les
ordonnanceurs. La faiblesse d’un cahier des charges ne peut en aucune
façon être une pièce à décharge pour ces braves gens.
Au bout de cette grand
chaîne des responsabilités diluées dans l’obscure complexité des
marchés publics, les vrais coupables de cette honte absolue sont les
architectes qui ont bâti les collèges à la va-vite, pressés
qu’ils étaient de se préoccuper de bâtiments plus dignes de leur
talent. Pour rester dans les petits papiers de leurs commanditaires,
jamais aucun d’eux n’a osé la plus petite plainte pour s’élever
contre cette bassesse infamante.
Quand par obligation tout
ce beau monde inaugure un nouvel établissement ou qu’à
l’improviste, nos importants reviennent sur les lieux de leur
forfait, nul ne pense ou n’exprime la plus petite envie de se rendre
dans cette zone de non droit, cet espace affreux et nauséeux qu’on a
privé de la plus petite parcelle de dignité.
Là-bas, en cet espace
borgne où règnent les caïds et les bactéries, l’impudeur et les
odeurs aucun adulte à l’exception d’agents et de surveillants
désespérés par l’ampleur de la tache ne vient atténuer la
souffrance des plus humbles. Les sanitaires, puisqu’il faut bien
finir par dire l’indicible, sont ce coupe gorge infréquentable, cet
Eldora de la rétention et de la constipation réunis pour nos chères
têtes blondes et pas que …….
Plus de papier, plus de
portes fermant vraiment, des espaces indignes qui découvrent des
jambes et plus encore, pas de savon non plus avec ou sans pandémie
grippale. Les plus timides, les plus fragiles ont renoncé depuis
fort longtemps à se soulager en un espace si peu accueillant. Que
ceux qui n’ont jamais entendu un enfant se plaindre me jettent le
premier rouleau hygiénique !
Un vaste espace public, des
portes en rang d’oignons, des urinoirs qui s’affichent presque, pas
de porte d’accès pour surveiller. Aucun adulte au travail ou en
vacances n’accepterait pareille punition sans fondement. Seuls les
prisonniers dans les maisons d’arrêts on droit à cette dégradation
humaine totalement inacceptable.
Puisse ce texte maladroit,
réveiller les consciences de ce pays. Au collège comme en prison,
le droit à l’intimité au moment où l’homme soulage ses viscères
devrait être une évidence. Nous sommes hélas bien loin de cette
revendication si peu exorbitante.
Il y aura certainement
beaucoup d’eau qui passera sous les ponts avant que le sujet soit
évoqué officiellement dans ces lieux publics qu’on nomme parlement.
Il n’y a guère de postulant pour remplacer l’empereur Vespasien et
laisser une trace utile dans l’histoire de l’humanité.
Scatophilement vôtre.