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Commentaire de César Castique

sur Viva Italia


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César Castique César Castique 7 avril 2014 10:25

Vous ne devriez pas vous enthousiasmer trop vite, M. Diacono. La plupart des décisions qui vous enchantent sont des mesures « à pas un rond », ce qui n’est pas sans rappeler les premières initiatives de Flamby. Mais le dur est à venir. 


Ce pauvre Renzi est allé plaidé sa cause, casquette dans une main, petits dossiers dans l’autre, auprès de la Führerin et des autocrates de Bruxelles, qui ne l’ont même pas écouté poliment à en juger par les sourires condescendants qu’ils échangeaient dans son dos. 

A cette manifestation de mépris, petit Renzi a rétorqué, dans un mouvement de menton mussolinien - ah mais ! : - Mon objectif à moi, c’est de faire retrouver le sourire aux Italiens.

Cela dit, il a dû se rallier au Pacte de stabilité européen, que trois jours plus tôt, il appelait Pacte de stupidité. A ses demandes pressantes d’assouplissement, tant la Merkel que Barroso-Rompouille ont répondu, sans même entrer en matière : - Nous sommes sûrs que l’Italie respectera ses engagements.

Mais ce n’est pas tout. Contesté dans son propre parti en raison de ses choix économiques et de ses négociations avec Berlusconi - qui reste le deuxième homme politique du pays -, il s’est aussi attiré les foudres de la gauche intellectuelle, emmenée par le prix Nobel de littérature Dario Fo, Gustavo Zagrebelsky, ancien président de la Cour constitutionelle, Nando della Chiesa, fils du commandant général de l’arme des carabiniers et préfet de Palerme, assassiné par la mafia en 1982, Gino Strada, fondateur de l’ONG Emergency, l’équivalent italien de Médecins sans frontières, Ferdinando Imposimato, président honoraire de la Cour suprême de Cassation, Maurizio Landini, secrétaire national de la FIOM-CGIL, le syndicat des métallurgistes, Domenico Gallo, écrivain, triple lauréat du prix (littéraire) Italia, etc., etc., etc. qui ont signé, le 23 mars dernier, un appel contre le « tournant autoritaire » de Renzi.

Mais le plus grand obstacle que devra affronter Renzi, outre Bruxelles hors concours, ce sont les Italiens eux-mêmes, qui restent bien évidemment les Italiens éternels, dont Mussolini qui, à ume question du journaliste allemand Emil Ludwig, répondit un jour : - Il n’est pas difficile de gouverner les Italiens, c’est inutile. Cest Italiens qui, à l’époque, avaient déjà exprimé le proverbe « Fatta la legge, trovato l’inganno », en substance, « A peine la loi adoptée, le moyen de la contourner est déjà trouvé ».

Alors, rendez-vous dans trois mois, quand Beppe Grillo sera à 40 % des intentions de vote dans les sondages. Parce que Renzi est peut-être la dernière chance du politique conventionnel en Italie. Lorsque lui aussi aura déçu, la porte sera ouverte à toutes les aventures.

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