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Commentaire de lermontov

sur Jésus : un phénomène étonnant qui néanmoins s'explique dans son contexte historique


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kalachnikov lermontov 20 avril 2015 03:03

@ Medrick Eteiloth

Les Romains ne se préoccupaient pas de la vie religieuse des peuples qu’ils conquéraient ; ils n’imposaient pas leurs dieux, etc. Il faut avoir en tête ce point lorsque l’on lit la confrontation entre Pilate et Jésus, etc. Les Juifs n’ont pas le droit de mettre à mort ; les Romains n’interfèrent pas dans les affaires religieuses des peuples. De fait, pour chaque partie, qui a son propre interêt, Jésus apparait comme un point ultime qui accule les systèmes de pensée à leurs extrémités.
De plus, faire de Jésus une sorte d’agitateur politique est une rigolade. Il est détenteur d’une conception particulière du monde, celle d’un monde constitué de deux sphères, l’une visible et tangible et l’autre invisible mais sensible. C’est ce que révèlent des phrases ou formules comme ’je suis dans le monde mais ne suis pas de ce monde’ ou ’rendre à césar ce qui est à césar’. C’est le point de départ pour saisir l’enseignement christique : il révèle cette sphère invisible mais sensible, laquelle n’est pas un monde à venir mais un au-delà immédiat qui existe tout autour de nous. De quelque façon que ce soit, vous le trouvez signifié de multiples façons : ’je suis le chemin’ = le conducteur qui donne accès à ; ’que celui qui a des oreilles’ = accroissement de la perception. etc.
C’est en droite ligne dans la tradition chamanique qui n’est pas une religion théiste mais une conception du monde et qui est antérieure à l’élucubration du judaïsme.

L’histoire christique est de plus alimentée pour bonne part de mystères égyptiens. La croix est peut-être inspirée par l’ânkh égyptien (un hiéroglyphe qui signifie ’la vie’, attribut divin par excellence) ; la symbolisation centrée sur la crucifixion, doloriste, est ultérieure. Il semble que les premières croix chrétiennes soient en fait le signe de croix, en tant que signe de ralliement ou de reconnaissance. Dans les mystères égyptiens, vous trouvez des choses comme l’idée de résurrection, le divin enfant, l’eucharistie (avec absorption d’un principe rouge/menstrue et un autre blanc/sperme).
Concernant le symbole de la croix centré sur la crucifixion, il semble que la notion de supplice ne soit pas d’abord liée à un supplice effectif même s’il a eu cours historiquement, mais à une sorte de supllice abstrait que l’on peut résumer par ces termes ’la condition humaine’. L’enseignement du Christ explique l’Homme, le récit raconte la métamorphose de Jésus, l’homme particulier, en l’Homme lui-même. La couronne d’épines symbolise le penser, apanage de la créature humaine ; cette faculté couronne l’homme et prend une importance démesurée, elle fait de lui un roi mais le fait souffrir (les épines), alourdissant l’existence via la mémoire, le regret, etc. Jésus est crucifié via les mains = ce qui permet de saisir = de comprendre ; via les pieds, lien avec la terre ; parce que l’homme est partagé entre instinct et raison, nature et culture, bien et mal, etc. Il ya du reste des parallèles avec d’autres ’crucifixions’ mythiques, celle d’Oedipe (littéralement ’pieds enflés ’ en grec, pendu par les pieds dans un arbre dans l’enfance) ou bien Odin. De plus, Jésus est supposé supplicié sur le Golgotha, littéralement le lieu du crâne, endroit où est supposé enseveli le crâne du premier homme, Adam = là où le premier homme souffrit, comment il souffrit = comment tous les hommes souffrent.

 


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