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Commentaire de velosolex

sur Nicolas Hulot, la finance au service de l'environnement


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velosolex velosolex 23 mai 2017 11:16

@Sergio

Je ne suis pas encore parti, et de toute façon je reviendrai 
C’est un très beau poème, un de ceux que j’aurais voulu avoir écrit, de ceux que les difficultés et les départs écrivent en nous. C’est ainsi qu’on parvient à extraire l’ersatz de l’émotion et de l’ivresse. Les crises ont cela de bon qu’elles nous ramènent à l’essentiel, et nous remobilisent. Voilà longtemps que je n’ai pas voyagé. Vraiment, je veux dire, avec cet arrachement du migrant, de celui qui brûle ces vaisseaux. L’instant est revenu. D’une façon relative tout de même, car maintenant je ne manque plus d’argent comme autrefois. Mais je mesure tout à coup qu’il m’est plus difficile de rompre avec mes habitudes que je l’avais cru. Je suis précisément dans cette attente, qu’on pourrait parler de « drôle de guerre » ou de "drôle de paix. Je dois aller maintenant ailleurs, avec ma compagne. C’est elle en fait qui a relevé l’ancre, veut relancer le vaisseau pris dans les joncs, dans un bras mort du fleuve. Pendant longtemps plus jeunes nous fumes intermittents du spectacle de ce monde, payés à la tache, faisant les saisons, sur le dos d’une vieille moto, vivant trois mois dans une grotte en Provence par exemple, avant de réintégrer le monde de la mesure.

Héraclite disait qu’on ne se baigne jamais deux fois         Dans le même courant Le même maillot de bain         Ou quelque chose comme ça…                        Mais a t’on besoin des conseils d’un vieux sage            Mort il y a deux mille ans                          Quand on a les mêmes gouttes d’eau brûlantes sur le corps Et qu’on est dans la grâce du présent offert !

Finalement sans rien connaître à Matisse 

Nous étions tombés au bon moment au bon endroit      D’un coup de pinceau magique                    Dans la coupe de fruits, la palette du maître            Et nous posions sans le savoir                     Pendant des heures, comme modèles de circonstances     Dans cette Provence assommée par la lumière      Déliant nos gestes tranquilles et lents               Sans même étudier notre posture dans la glace !


 Ce genre d’événements et de vie vous structure à jamais. D’ouragan, je vous comprend tout à fait. Même si je ne suis pas d’accord avec lui, je sens tout de même un homme de valeur. Les partis, c’est bien beau, mais les emmerdeurs ont parfois les même opinions que nous. Je vous livre cet extrait de poème que j’ai écrit sur mes années perdues, et qui me sont revenus en boucle il y a quelques temps, alors que j’était pris dans les turbulences Le verbe être avait toujours notre préférence sur l’avoir 
 L’avenir avait pour nom le jour d’après
 Et l’on remettait la corvée du dentiste à plus tard
 L’attente ne concernait que la distance infime
 Entre le bruit du tonnerre le jaillissement de l’éclair
 Et celui du tuyau d’échappement ! 
 Par de savants détours nous passions loin des villes Préférant au zip des fermetures éclairs bitumées       Les routes minuscules pleines de nids de poules et de lacets

Les cartes routières se déchiraient au vent              De trop souvent les ouvrir et de nous glisser dedans Incognito sans billet, inconnus des traversées            Le nom pittoresque des villages nous faisaient rire            Et parfois nous roulions sans casque                Nous moquant de la maréchaussée                      Des conventions de bourgeois                            Et même l’uniforme du facteur nous faisait rire

Les braves gens nous regardaient d’un air torve          Comme s’ils avaient su que nous n’avions que mépris      Pour leur écran bleu de télé et leur antenne plantée en eux Nous qui n’avions que des sardines pour planter la tente      En espérant trouver un terrain plat pour le soir           Les chiens de ferme nous montraient les dents            C’est depuis ce temps là que je préfère les chats


Les apparences étaient contre nous                     Mais dans la vie on ne gagne rien à se déguiser en seigneur                                            Sinon d’être pris pour un misérable, par ceux qui ont du cœur !                                            C’est une grâce de ne rien posséder                   C’est ainsi qu’on voit la vérité des gens fermés             S’entourant de verrous et de barbelés               Sursautant au moindre courant d’air                      Au moindre bruit de moteur sur la route                    Se faisant vite une opinion sur vous                Pour le peu que vos cheveux soient trop longs                Et que votre chemise soit déchirée aux coudes !          La gravitation la force centrifuge étaient en nous          Et les cartes à jouer tombaient toujours du bon coté 

                   so long


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