Ce texte d’Adam Smith et les textes
auxquels se réfère l’auteur de cet article se fondent sur la notion
de « droit naturel » qui est une illusion, mais pas une
illusion innocente, puisqu’elle est la justification de base du
« libéralisme » d’où découle logiquement l’idéologie
dominante actuelle dans le monde de l’économie de marché qu’Adam
Smith considérait également comme « naturelle », puisque
guidée par une main invisible qu’il faut comprendre comme l’outil
régulateur qui échappe à l’homme lui-même eu justifie les
inégalités jugées comme des « détails de l’histoire ».
Or, dans la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789, le droit de propriété est considéré
comme l’un des quatre « droits naturels et imprescriptibles »
(article 2) et la « la propriété comme "un droit inviolable
et sacré » (article 17).
Pour John Locke (un autre chantre de la
physiocratie),
dans son traité du gouvernement civil (1690), l’homme acquiert
la propriété d’un bien par son travail, ce
qui est faux comme chacun sait puisque cela ignore sciemment le
phénomène de succession et de transmission héréditaire. De plus,
cette manière de fonder le droit de propriété ne comporte aucune
référence à une forme d’accomplissement de la personne ou à une
finalité commune aux hommes alors que l’humanité est composée de
groupes hétérogènes des points de vue « métaphysique »
et moral.
Il s’agit d’un des principes implicite
et fondamental du « libéralisme » qui s’appuie sur une
conception individualiste de l’homme pour garantir sa liberté contre
les empiétements de la société, et qui rejette toute idée d’une
fin commune aux hommes, alors que la nécessité d’un bien commun
entraîne qu’il existe une destination universelle des biens (c’est
d’ailleurs un principe de la doctrine sociale de l’église
catholique). Justifier la propriété uniquement sur le travail est
tout simplement une imposture.