• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de danielnaessens

sur Alexandre Dumas : la revanche de l'esclave


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

danielnaessens (---.---.217.245) 5 janvier 2006 22:55

J’assume les 2 réponses sans pseudo (je ne suis pas encore bien familiarisé avec internet) :« honte et repentance » était en fait adressé plus précisément à Scipion.

J’ai lu votre interressant article « Pas d’Histoire officielle en France ». Vous vous doutez que je ne partage absolument pas votre point de vue. Les Nations ne sont pas des personnes humaines. Elles sont en état de constructions permanentes , des lieux à la fois de compromis et de consensus , et leur finalité se situe entre ce qui unit ses membres et les projets qui les portent... Notre probléme actuel, c’est tout simplement l’absence de projet. Cette absence mine notre unité ...

Renan a trés bien parlé de tout celà (beaucoup mieux que je ne pourrai le faire).

Les « hontes » et les « fautes » des peuples font partie du lot quotidien...Il en est qu’il faut oublier si on veut vivre ensemble, sinon ce constant rappel des « fautes », des divergences, des guerres, devient une Tunique de Nessus.

Dans le passé Henri 4 avait matérialisé celà sous la forme de l’Edit de Nantes. Apprendre à vivre ensemble, à se tolérer, à se supporter, à oublier le passé : c’était l’enjeu. Les tenants des « Devoirs de Mémoire » de l’époque ont préféré les feux de la haine et la guerre : Protestants instrumentalisant les puissances étrangéres pour créer de fréquentes situations de guerres intestines, et au final Louis 14 et des catholiques rancis révoquant l’Edit de Nantes....

Dire que le passé nous marque en permanence et peut fêler, briser l’énergie des nations du fait de refuser de le mirer en permanence ne me semble pas pertinent au regard de l’Histoire. Une malédiction permanente ?

Ou alors comment expliquer que les Etats_Uniens vivent sans plus de soucis alors que le génocide indien ou l’esclavage devrait créer chez eux une déprime sans commune mesure avec celle que nous connaissons ici, aujourd’hui ! Et devrait-on expliquer la misére sub-africaine par le refus obstiné des africains de la reconnaissance de leur responsabilité dans la traite négriére , dont ils furent les fournisseurs interressés et constants ? Alors comment expliquerait on la bonne santé morale florissante de la Turquie responsable de la mise en esclavage de millions de personnes durant les derniers siécles, et d’un génocide récent ? Pour en revenir à Louis 14 , comment a t-on pu ne pas être terrassé moralement par les massacres du Palatinat, et l’infecte guerre des Camisards ? Lisez les Mémoires de l’époque : nul gémissement, nul remord, simplement l’expression parfois d’une colére et d’une détermination à ne pas laisser commettre de telles erreurs à l’avenir....

Par ailleurs vous parlez de mes propos que vous décrivez comme « insultants ». Ils le sont certainement envers certaines idées qui sont à mon sens blessantes pour l’humanité telle que je la ressens. J’assume. Mais le chanteur n’est pas la chanson... Si je n’aime pas la chanson, je n’ai rien contre le chanteur. Et si je n’aime pas la chanson, j’aime l’entendre chanter car elle est une occasion de comprendre l’autre, d’entendre ses arguments , de pouvoir changer , ou pouvoir faire changer...

Je note que vous avez relevé du racisme et une blessure en moi, ou que vous aurais utilisé comme miroir à ma propre vision des choses ; je ne répondrai pas à celà. D’autant que se laver des accusations de « racisme » est de notre temps voué à l’échec. Sachez que si j’ai relevé dans votre discours des notations racistes ou raciales (Dumas pére victime de « discrimination raciale » en 1802, ou Alexandre dépeint en subordonné d’une condition supposée d’« homme noir »), je ne vous accuse pas de racisme. Racisme :ce n’est pas rien ! Hitler, Staline, Dessalines, Rochambeau, Darnand,Shaka, voilà au hasard quelques personnes authentiquement racistes, sûres d’appartenir au nec plus ultra de l’humanité , et prêts à le démontrer et à réduire à néant ceux dont ils pensent qu’ils n’arrivent pas à la condition d’homme... Discuter du racisme, ou du nazisme, ou de l’islamisme, n’implique pas que l’on soit raciste, nazi ou islamiste.

J’ai apprécié vos 2 textes, même si leurs discours n’était pas en phase avec le mien ; continuez à écrire !

Je pars en mission pour quelques mois : je n’aurai donc plus l’occasion de vous porter la contradiction.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès