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Accueil du site > Culture & Loisirs > Lorsque l’enfant paraît...

Lorsque l’enfant paraît...

JPEG L'enfance attire tous les regards et tous les espoirs. N'est-elle pas un symbole de renouveau et de bonheur ?

Un des poèmes les plus célèbres de Victor Hugo évoque ce thème avec une simplicité qui nous touche...

Lorsque l'enfant paraît, ce poème inséré dans le recueil intitulé Les feuilles d'automne, nous montre toutes les joies associées à l'enfance.

Les premiers mots du texte nous font voir "le cercle de famille" réuni, et aussitôt, l'enfant devient un véritable spectacle à contempler. Les expressions : "applaudir à grands cris, faire briller tous les yeux, on crie, on se récrie" insistent sur cette attraction irrésistible que suscite l'enfant...

Le champ lexical du bonheur ponctue ce spectacle : "se dérident, joyeux, la joie arrive, on rit..." Seule la mère "tremble à le voir marcher" alors que l'enfant effectue, sans doute, ses premiers pas.

Hugo nous fait entrer dans l'intimité d'un intérieur familial, où l'on voit les "chaises se toucher", se rassembler, pour observer l'enfant qui sollicite toutes les attentions.

L'enfant fait taire, alors, toutes les discussions graves, il fait briller "les plus tristes fronts"...

Comparé, ensuite, à l'aube qui s'éveille, l'enfant associé à la nature, est comme sacralisé. Dès que l'aube apparaît et vient briser une "voix qui pleure" dans la nuit, le murmure de "l'onde entre les roseaux", on sent percer comme un nouveau bonheur, représenté par "une fanfare de cloches et d'oiseaux".

Le bruissement de l'aube fait penser à l'enfant qui paraît, superbe image pleine d'harmonie de sensations visuelles et auditives : "lumière, clarté, chant des oiseaux"...

Et Hugo poursuit sa métaphore dans la strophe suivante, avec une apostrophe directe :"Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine.."

Hugo, lui-même, s'associe à la nature, une nature embaumée des "plus douces fleurs"... grâce à l'enfant, son âme devient "forêt", charmée de "murmures", de "rayons dorés".

Toutes ces images permettent de relier l'enfant et le poète à la nature, "plaine, fleurs, forêt, ramures".

L'enfant n'est-il pas, aussi, symbole de douceur et d'innocence ? Le poète s'attarde sur les yeux, les petites mains de l'enfant qui définissent une forme de pureté.

Loin du mal, loin de la fange des adultes, l'enfant apparaît comme "un bel ange à l'auréole d'or", un être sanctifié, comme le suggèrent les exclamations : "Tête sacrée ! Enfant aux cheveux blonds, bel ange !"

Devenu "colombe de l'arche", l'enfant comparé à un oiseau, symbole de paix, se voit comme "revêtu d'ailes d'azur", encore une magnifique image qui relie l'enfant au monde céleste...

Hugo met, aussi, en évidence toute la simplicité de l'enfant à travers son regard empreint de naïveté : le corps et l'âme sont en harmonie, car ils sont exempts d'impureté. L'emploi de la deuxième personne du pluriel "vous"donne ampleur et solennité à cette évocation...

Les adjectifs "beau, doux", réitérés traduisent une admiration envers l'enfant, admiration soulignée par des sonorités de sifflantes et de fricatives, emplies de délicatesse : "il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire".

La dernière strophe s'adresse non plus à l'enfant mais à Dieu et s'ouvre sur cette apostrophe : "Seigneur". On perçoit une prière insistante qui a pour but de protéger l'entourage du poète et même tout ennemi éventuel. Le verbe "préservez", à l'impératif, est répété à deux reprises.

L'enfant apparaît, encore, comme le centre de tout : une maison sans enfant devient "un été sans fleurs, une cage sans oiseaux, une ruche sans abeilles"...

On retrouve ce réseau de comparaisons empruntées au monde de la nature qui fait de l'enfant l'essentiel de la vie et du monde...

JPEG

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2015/10/car-vos-beaux-yeux-sont-pleins-de-douceurs-infinies.html

 

Le poème :

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/victor_hugo/lorsque_lenfant_parait

 


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5 réactions à cet article    


  • phan 29 mai 2019 17:06
    Cet abîme où frissonne un tremblement farouche, 
    Que je ne fais plus même envoler une mouche ! 
    (Victor Hugo, « Contemplations », XXVII)

    Que l’homme soit vil et bourbeux, 
    J’en souris, pourvu que j’entende 
    Une clochette au cou des bœufs.
    (Victor Hugo, Les Chansons des rues et des bois (1865))

    • rosemar rosemar 29 mai 2019 17:15

      @phan

      MERCI : deux magnifiques poèmes dédiés à la nature...


    • rosemar rosemar 29 mai 2019 17:16

      @phan

      Oui, je suis le rêveur ; je suis le camarade
      Des petites fleurs d’or du mur qui se dégrade,
      Et l’interlocuteur des arbres et du vent.
      Tout cela me connaît, voyez-vous. J’ai souvent,
      En mai, quand de parfums les branches sont gonflées,
      Des conversations avec les giroflées ;
      Je reçois des conseils du lierre et du bleuet.
      L’être mystérieux que vous croyez muet,
      Sur moi se penche, et vient avec ma plume écrire.
      J’entends ce qu’entendit Rabelais ; je vois rire
      Et pleurer ; et j’entends ce qu’Orphée entendit.
      Ne vous étonnez pas de tout ce que me dit
      La nature aux soupirs ineffables. Je cause
      Avec toutes les voix de la métempsycose.


    • JC_Lavau JC_Lavau 29 mai 2019 18:36

      Par Saint Bol et par Saint Glé ! L’enfant n’existe que par la littérature, semble-t-il.


      • JC_Lavau JC_Lavau 31 mai 2019 13:10

        Un fameux prototype de la nullité des littéraires, qui ne raisonnent que par clichés automatisés.

        Untel « est le symbole de », etc.

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