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Annie Duperey & Sara Giraudeau en choeur pour « Colombe »

La mère et la fille, enfin réunies sur les planches, se donnent à cœur joie, en deux rôles cousus main par Michel Fagadau, sous la fabuleuse touche « costumes » de Pascale Bordet.

Aider à s’envoler la Colombe de Jean Anouilh, c’est tout le mal que le « milieu frelaté » du théâtre va initier, au grand dam d’un jeune mari inexpérimenté dans les choses de l’amour, au rythme des quiproquos entretenus par des prétendants plus ou moins bien intentionnés.

Ce processus d’autonomie, face à la timidité, à la dépendance morale et à l’aveuglement sentimental de la jeunesse, va résulter d’un profitable concours de circonstances, pourtant fort mal engagées initialement.

Julien (Gregori Baquet) est sur le point de partir au service militaire, en refusant tous les passe-droits de réforme que pourraient lui octroyer les relations, haut placées, de sa mère, comédienne de grand renom, mais avec laquelle ce fils n’est pas en grande affection.

Et pourtant, tel la victime consentante se réfugiant dans la gueule du loup, il voudrait confier à sa génitrice, la protection de sa jeune épouse (Sara Giraudeau) et celle de leur nourrisson.

Madame Alexandra (Annie Duperey) règne en fascination, autant dans sa loge qu’en coulisses et sur le plateau des répétitions, où auteur (Jean-Paul Bordes), directeur (Etienne Draber), metteur en scène, régisseur (Rufus) se plient, non sans rechigner, à tous ses caprices contradictoires.

Armand (Benjamin Bellecour), son deuxième fils, de loin préféré à l’aîné, joue allègrement les entremetteurs entre sa mère adorée et le reste du monde.

A l’opportunité d’une permission, le sergent Julien va constater les dégâts que l’émancipation de Colombe a gagné, à la faveur d’un rôle grandissant au sein de la troupe théâtrale.

Drame de l’amour qui file entre les doigts, en restant seul au monde face à l’adversité dont les autres vous imputent la responsabilité.

Cocu avec la bénédiction maternelle, quel triste sort va, ainsi, s’abattre sur celui dont personne, même le public, n’aura envie de prendre la défense !…

Cependant « une de perdue, une de retrouvée », tel pourrait s’augurer, à l’issue de la tragi-comédie, le combat fratricide de la jalousie avec le sentiment amoureux.

L’interprétation chorale emmène, joyeusement, la pièce dans tous les recoins du Vaudeville, tout en défendant, bec et ongles, la ligne directrice de l’affranchissement des contraintes destinées à rendre servile, tout un chacun.

Ce travail de dentelles qui sied fort bien à la subtilité de Sara Giraudeau, est pareillement assuré dans une jubilation monstrueuse et fort gratifiante par Annie Duperey.

A la Comédie des Champs-Elysées, l’ombre protectrice de Bernard Giraudeau pourrait planer entre mère et fille, au point que le plaisir suprême serait de les voir, par la suite, au-delà du succès annoncé de « Colombe », réunis tous les trois sur les planches pour un emblématique jeu de rôles, en famille de chœur.

photo © Cat.S / Theothea.com 

COLOMBE - **** Theothea.com - de Jean Anouilh - mise en scène : Michel Fagadau - avec Annie Duperey, Sara Giraudeau, Rufus, Gregori Baquet, Benjamin Bellecour, Jean-Paul Bordes, Fabienne Chaudat, Etienne Draber, Jena-Pierre Moulin & Jean-François Pargoud - Comédie des Champs-Elysées

 

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Annie Duperey & Sara Giraudeau en choeur pour « Colombe »

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