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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Après la dématérialisation de la musique : celle du livre ?

Après la dématérialisation de la musique : celle du livre ?

Nul ne peut contester les ravages que la révolution numérique a occasionnés à l’industrie de la musique. Aujourd’hui encore la progression des ventes en ligne n’a toujours pas compensé les pertes enregistrées de la vente du CD physique. Le monde de la culture change radicalement de paradigme. Les professionnels de la musique n’ont pas su ni anticiper, ni se préparer à cette mutation profonde des supports, des modes de diffusion et de consommation. Ils payent aujourd’hui le prix fort de leurs erreurs. Le livre, enjeu culturel de toute aussi grande importance, va-t-il se dématérialiser aussi ? Et où en sont les professionnels du livre dans leur réflexion et leur adaptation ?

Alors que l’enseigne Virgin s’apprête à fermer ses portes, et que le propriétaire de la Fnac, François-Henri Pinault cherche désespérément un repreneur. Le CA de l’entreprise ne cesse de baisser, c’est tout le modèle économique de l’enseigne qui est mis à mal entre la dématérialisation de la musique d’un côté et le succès de l’e-commerce qui la concurrence dangereusement sur le marché de l’informatique, de la télévision et des produits techniques. Quant au livre, c’est à suivre de près, s’il prenait le chemin de celui de la musique, ce serait sans aucun doute la fin de la FNAC.

Le livre numérique, un produit hybride.

Wikipedia nous en donne la définition suivante : « Un livre numérique, dit aussi livre électronique, est un livre édité et diffusé en version numérique, disponible sous forme de fichier, qui peut être téléchargé, stocké et lu sur un écran tel que celui d'une liseuse, d'un ordinateur personnel ou d'une tablette tactile ».

Ce sont les progrès indéniables des liseuses et tablettes numériques qui ont boostés les ventes des livres numériques tout en impactant la presse dans son ensemble. Les deux supports sont à distinguer. Les liseuses utilisent le principe de l’encre électronique qui reproduit un visuel très proche de la page papier, présentant l’avantage de ne pas induire des effets secondaires sur la vision. Au contraire la tablette numérique illustrée par l’Ipad offre de multiples possibilités (couleur, vidéo et sons), mais en faisant appel à la technologie de l’écran rétroéclairé qui provoque à la longue une réelle fatigue oculaire.

Dès l’année 2010, aux USA ce marché devient significatif et concurrentiel avec le marché du livre papier. La numérisation des livres est désormais en marche. Outre le marché de l’édition traditionnelle, qui peine à s’adapter, c’est, en effet miroir au marché de la musique, que de nombreux auteurs, refusés par les maisons d’éditions, se lancent dans l’auto-édition en publiant leurs œuvres en ligne gratuitement ou pas.

En France, l’écrivain François Bon a su voir plus tôt que les autres le développement futur de l’industrie du livre. Il fonde dès 1997 un site web dédié à la littérature Remue.net, qui deviendra en 2008 une coopérative d’auteurs pour l’édition et la diffusion numérique d’œuvres contemporaines. C’est en 2011 qu’il publie son ouvrage phare : Après le livre (en version papier aux éditions du Seuil et en version numérique, bien sûr). Il illustre probablement le mieux le concept de livre numérique comme produit hybride, en intégrant dans son format support : du son, de la vidéo et de la musique.

Le livre numérique offre de véritables valeurs ajoutées pour le lecteur en comparaison avec le livre imprimé. Mais la bataille du format pour l’e-livre est fondamentale aujourd’hui. L’approche engagée par François Bon le limite à l’Ipad et l’Iphone, restent les supports dédiés de Sony, de Kindle d’Amazone, de Nook de Barnes & Noble….

Dans le cadre numérique, deux démarches s’offrent aux auteurs et éditeurs : soit la réplique numérique pure et simple du livre papier, soit la production d’ouvrages dits « enrichis » faisant appel à toutes les possibilités technologiques. La première voie est bien engagée par une politique systématique de numérisation du monde de l’imprimé, qu’il s’agisse de Google ou de la Bibliothèque nationale de France. La deuxième est plus complexe, elle interfère avec le monde de la presse et s’expérimente aujourd’hui beaucoup plus sur les tablettes numériques que les liseuses.

Le marché de l’e-book.

Si aux USA il semble décoller sérieusement, en France il ne fait que frémir. Nombreux sont ceux qui ont annoncé à de multiples occasions la mort du livre imprimé. Les plus grands salons du livre de Paris à Frankfort rapportent à chaque édition la rumeur funeste.

Toutefois, force est de constater certains faits. Opinionway publiait en décembre l’information suivante : 14% des 15 ans et plus pratiquent déjà l’e-lecture. Indicateur de la dynamique : un nombre qui a doublé les 6 derniers mois. De la même manière ce sont désormais 3 millions de foyers qui se sont équipés de tablettes, avec une augmentation d’un tiers les six derniers mois. On voit dans le métro, les trains, les salles d’attentes des médecins des hommes et des femmes lisant des e-books sur des lisseuses.

L’Amérique nous trace la voie. Le marché du livre numérique représente1/4 du marché de l’édition et sa progression se poursuit, même si elle marque un certain ralentissement. Parallèlement le marché de l’imprimé s’affaisse.

Autre exemple de pays en progression : le Brésil. Il se serait vendu 1,4 millions d’ebooks entre juin et novembre 2012 !

En Grande Bretagne les ventes des livres numériques ont augmenté de 5% en 2012. Le marché du livre physique aurait connu une baisse de 4,6 % de ses ventes (74 million de £), nos amis anglais ont dépensés 1,514 milliards de £. Ce qui s’est perdu sur un marché s’est donc rattrapé sur l’autre.

En France les résistances s’affichent un peu partout : les lecteurs en premier sont très attachés au format papier et regardent avec suspicion le format électronique. Du coup les éditeurs manifestent beaucoup de tiédeur à l’égard de ce nouveau marché, mêmes s‘ils prennent certaine mesures adéquats : nomination de responsables éditoriaux du numérique et offre systématique sur toutes les nouveautés en format numérique.

Nos futuristes s’avancent à prédire un marché de 55 à 75 millions d’euros à l’horizon de 2015…. Alors que les ventes physique n’ont baissé que de 2% en 2012 (Chiffre du syndicat national de l’édition / SNE).

La France résiste au livre numérique.

Si la France résiste pour l’instant cela tient fortement à sa culture littéraire, ses nombreuses sorties au moment de la rentrée (rien que 525 romans lors de la dernière rentrée littéraires), la multiplication des prix (prestigieux ou pas), son incroyable réseau de libraires à la peine (ils sont nombreux à fermer) qui offrent de véritables services et nouent une interface efficace entre les éditeurs et le public.

Voilà pourquoi aujourd’hui l’édition française est plutôt mal préparée à l’arrivée du numérique qui semble bien inexorable. Bien que les principales maisons d’éditions aient numérisé leur catalogue (environ 75%), leur offre n’est que de 90 000 titres contre 2 700 000 dans le monde anglophone. Il reste un effort considérable à faire dans les mentalités mais aussi sur le terrain.

Car peu à peu le public s’approprie ce nouvel usage, qui présente d’évidents avantages : achats en ligne via une connexion Wifi, stockage d’un nombre infini d’ouvrages sur sa tablette ou sa liseuse, facilement transportable. Un signe de ce début d’engouement : le bestseller mondial d’E.L. James, Cinquante nuances de grey s’est vendu au format numérique à 25 000 exemplaires aux éditions Lattes qui en a vendu 870 000 en formats papiers.

Le prix du numérique en France pose problème, alors que l’offre matériel se généralise par une politique de prix à la baisse, l’offre du livre numérique reste élevée en France, scotchée à 80 % du prix papier. Alors que le monde de la musique via Itunes propose le morceau de musique à 0,99€, le prix en moyenne de 20 à 25 € pour un roman n’est guère attractif. Toute les études menées à ce jour montre un lecteur aux aguets, prêt à investir dans du matériel lorsque les livres électroniques se rapprocheront de leur propension à payer, autour de 5 à 7 €.

Le marché du livre numérique représente en France seulement 1 % du secteur.

Un nouveau modèle de distribution des livres électroniques.

Attention ! Ces retards seront peut être fatals au moment où les géants de l’édition numériques que sont amazone et Apple ont déjà conquis une importante part du marché mondial. Pour rattraper cet handicap, ils sont 18 entreprises a avoir réuni leurs compétences et leurs moyens : éditeurs (Gallimard, La Martinière…), libraires (SLF, La Procure…), chercheurs et opérateurs télécom (Orange, SFR) ont annoncé la mise en œuvre du projet M03T (Modèle Ouvert Trois tiers), à savoir la mise en place d’un format unique interopérable sur toutes les plateformes et terminaux, incluant un stockage dans le Cloud. Le projet est bien engagé avec le soutien financier du gouvernement via le grand emprunt. Seul hachette Livre, comme important opérateur sur le marché du livre, ne participe au projet. Il trouve celui-ci pas assez précis.

Ce brillant consortium vous propose donc pour l’été prochain d’acheter votre auteur préféré du moment pour le lire partout à la plage, au bord de la piscine, à la campagne, sur votre lisseuse ou votre Ipad, votre Iphone… placé dans le Cloud il serait disponible à volonté dans un format adapté à tous les terminaux. Vous pourrez donc ainsi vous constituer peu à peu une véritable bibliothèque numérique.

La révolution consiste à passer d’une vente de contenus à une vente de droits d’accès. Vous, consommateurs posséderiez alors non plus des livres, mais des droits numériques d’accès à vos ouvrages préférés.

Le modèle est peu coûteux, il est en marche. Annoncé en septembre 20012, la maquette est livrable à la fin de ce mois de janvier 20013 et un prototype en septembre avec l’opérabilité du projet à la fin de l’année 2013.

Ce projet devrait convenir au consommateur, avec des DRM plus souples (par exemple vous pourrez prêter votre livre à un ami, qui le lira sur une plateforme différente de la votre), au libraire ,car ceux-ci préservent leur activité de mise en valeur et de conseil sur l’offre, aux éditeurs, qui se verraient confier la responsabilité d’une édition numérique conforme à tous les supports et aux opérateurs télécom, qui se verraient en charge de la gestion des bibliothèques sur le Cloud avec la couverture réseau suffisante.

Voilà un superbe défi à relever qui pourrait assurer à la France un point d’appui efficace dans un environnement européen où le marché unique numérique est un objectif de la commission.

Ouvrages de référence.

F. BENHAMOU, O. GUILLON « Modèles économiques d’un marché naissant : le livre numérique », juin 2010, 16 p. Culture et prospective

Y. GAILLARD, la Politique du livre face au défi du numérique, rapport pour le Sénat au nom de la Commission des finances, 2010.

M. DACOS et P. MOUNIER, l’Édition électronique, Paris, La Découverte, 2010.

F. BENHAMOU, « Livre numérique. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre… », Esprit, mars-avril 2009

B. PATINO, le Devenir numérique de l’édition. Du livre objet au livre droit, Paris, La Documentation française, 2008.

Site de référence, celui du syndical national de l’édition.

http://www.sne.fr/


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56 réactions à cet article    


  • cogno4 15 janvier 2013 10:13

    Aujourd’hui encore la progression des ventes en ligne n’a toujours pas compensé les pertes enregistrées de la vente du CD physique

    C’est normal, c’est cher, peu pratique, et de qualité dégradée.

    Mais il est difficile de comparer musique et livre, autant le support musical importe peu dans le rendu qu’on peut avoir à l’oreille, autant le support d’un texte importe énormément dans le rendu qu’on peut avoir à l’oeil.
    En effet, il est bien plus agréable de lire un livre qu’un écran.
    Dans mon cas, je ne supporte pas de lire plus de 10 pages sur un écran.


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 10:37

      @Cogno4,

      Oui mais avez vous essayé une lisseuse avec le principe de l’encre électronique, c’est comme lire sur papier et cela ne faigue absolument pas les yeux.
      L’Ipad, si magique soit-il n’est pas adapté à la lecture de livres, de journaux ou de magazines.

      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • Croa Croa 15 janvier 2013 18:41

      Effectivement on ne peut pas comparer : Le disque n’est rien en lui-même même si on le met dans une jolie boite et ce qui est accessible en ligne sous forme de sons et d’images est tout à fait équivalent... Par contre en ce qui concerne l’écrit et ses illustrations, entre l’imprimé et ce que l’on voit à l’écran c’est très différent  ! Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de concurrence possible : Il y en aura ! 

      Bref, oui les libraires vendront moins de livres lorsque les liseuses seront d’usage courant mais les beaux livres se vendront tout pareil !  smiley

      Par contre les éditions de poche ont du soucis à se faire ainsi que les romans en brochés classiques. smiley


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 janvier 2013 00:39

      L’Ipad, si magique soit-il n’est pas adapté à la lecture de livres, de journaux ou de magazines.


      Bien au contraire ! C’ est juste que vous ne savez pas vous en servir.

      Une tablette vous permet de choisir la taille du caractère, la typographie (dans certaines limites). Quand à l’excuse de la fatigue visuelle, vous pouvez en général choisir un fond sépia qui est plus neutre et plus apaisant pour l’oeil. Vous pouvez aussi jouer sur la luminosité.

      Je ne lis quasiment plus que sur tablette maintenant. BD, comics, magazines, journaux et livres. C’est un vrai bonheur de pouvoir partir sans embarquer trois malles de papier.

    • Pelletier Jean Pelletier Jean 16 janvier 2013 11:09

      @Mmarvinbar,

      Non je persiste, j’entends bien les avantages de l’Ipad (je fais comme vous), l’usage de l’écran rétroéclairé, même avec les précautions d’usage, provoque une fatigue oculaire.

        http://jmpelletier52.over-blog.com/

        

       

       


    • Bernard Pinon Bernard Pinon 15 janvier 2013 10:15

      Lire à ce sujet Le droit de lire de Richard Stallman, pionnier du logiciel libre. A lire aussi cet article sur les dangers du livre numérique.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 10:38

        @Bernard Pinon,


        Très juste et merci pour cette contribution

        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • Deneb Deneb 15 janvier 2013 10:20

        « Ce projet devrait convenir au consommateur, avec des DRM plus souples... »

        On consomme quoi au juste, quand on lit un livre ?
        DRM souples ? Des DRM sont là pour empêcher de lire. Qu’il soient souples ou dures, ca reste une aberration.
        Je vois que l’auteur de ce torchon propagandiste est un agent de l’industrie culturelle, un défenseur de la propriété intellectuelle et d’autres oxymores, un partisan de la monétisation tous azimuts de la culture.
        La seule issue viable ce cette crise économique qui est en réalité une crise des valeurs, c’est de sortir toute la culture dématérialisé de l’emprise économique. Tant que l’on cherchera à économiser la culture, l’inculture croîtra.


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 10:41

          @Deneb,

          Avant de proférer ces terribles anathèmes… vous devriez prendre un peu de recul.

          Encore une fois (vous êtes un habitué des jugements définitifs et de injures) vous ne me connaissez pas….et je ne me reconnais pas dans vos insultes…

          Donc difficile d’établir un dialogue que sans doute vous ne voulez pas.

          Vous défendez un bien drôle de monde…

          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 

           


        • Deneb Deneb 15 janvier 2013 11:08

          Jean Pelletier : Nous sommes en guerre. Une guerre contre le monde ancien, opaque et hiérarchise, un monde régi par le secret, récompensant les agissements sournois et la concurrence déloyale entre les humains. Un monde où les riches, ayant réussi à voler les autres, sont les seuls qui ont droit à la culture, la populace doit rester ignorante. En effet, si le peuple se met à réfléchir avec sa tête, c’en est fini des structures fabriquant des esclaves heureux.
          L’avènement de l’informatique et des réseaux électroniques fait paniquer tout ce beau monde. Au début considéreé comme « un truc de pédophiles », l’internet a réussi à s’imposer comme un indéniable moteur du progrès. Mais les archaïsmes ont la peau dure. Lit-on un livre pour tripoter du papier et humer de l’encre ? Ou parce qu’il enferme un texte ? Et un texte, ça n’a rien de matériel.


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 12:09

          @Deneb,

          C’est beaucoup mieux quand vous n’insultez pas. Vous ne le croirez sans doute pas, mais je partage votre analyse sur l’injustice qui règne sans partage dans notre société, sa financiarisation a enrichi certains et exploité et appauvri les autres.  Ensuite quels sont les moyens pour y remédier ? J’ai 60 ans et cela fait bien 45 ans que cherche…que je milite et que j’agis.

          Bien sûr je ne suis qu’un « social démocrate » liberalo quelque chose…mais bon j’ai fini par ne plus attendre le Grand soir…. Je crois fondamentalement que c’est à chaque individu de prendre en main son destin, de se battre et de lutter pour ses droits et sa dignité.

          Mais ce n’est pas facile de le mettre en œuvre. Avec mes petits moyens je m’y essaye, et je me trompe sans doute souvent… mais j’avance…
          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 
           


        • Deneb Deneb 15 janvier 2013 13:03

          Excusez moi de vous avoir traité d’agent de machin, mais quand j’entends parler de consommation en rapport à la culture, comme dirait l’autre « ich entsichere meinen Browning ». C’est est un cheval de Troie sémantique pour nous faire accepter que l’immatériel = matériel. Aussi, parler de DRM « souples », c’est un peu comme si l’on parlait du nazi modéré. Tous les DRM sont craquables par un script-kiddie moyennement doué. Mais rien que d’avoir l’idée de bloquer une oeuvre de cette manière démontre l’optique mercantile du distributeur.


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 15:01

          @deneb,,
          Excuses volontiers acceptées.
          Pour les DRM, ils se sont déjà heurtés au refus des consommateurs et ils n’ont fait q u’une brève apparition sur les CD.
          Cette menace est réelle nous l’avons bien vu à l’occasion du vote de la loi DAVSI...

          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • Deneb Deneb 15 janvier 2013 17:15

          des consommateurs ...

          Errare humanum est, perseverare diabolicum


        • Traroth Traroth 15 janvier 2013 17:42

          @Deneb : vous avez raison, mais il y a souvent plusieurs manières d’envisager les choses. En l’occurrence, la culture ne devrait pas être une marchandise, mais de fait, en est une. Mais ça donne aussi du poids aux consommateurs qu’on nous contraint à être. En l’occurrence, les DRM n’ont jamais réussi à s’imposer (sauf dans les jeux vidéos) parce que les consommateurs refusent avec obstination d’acheter des contenus avec des DRM. Le pouvoir économique qu’on nous a donné s’est largement retourné contre les entreprises qui promouvaient ce principe mercantile.


        • Traroth Traroth 15 janvier 2013 17:53

          La même chose se produit d’ailleurs dans les livres : les DRM sont couramment considérés comme le principal obstacle à la généralisation du livre numérique en France.


          Personnellement, j’ai largement commencé à dématérialiser ma bibliothèque professionnelle, ce qui me permet de l’avoir sur moi alors qu’autrement, j’aurais dû emmener avec moi un semi-remorque. Mais je n’achète pas de livre de certains éditeurs, car ils contiennent des DRM.

          Dunod, par exemple, qui édite d’excellents ouvrages, « protège » tous ses livres avec Adobe Digitial Edition, un DRM qui limite définitivement la copie du livre sur 7 appareils mobiles distincts et sur un seul ordinateur de bureau qui sert de hub de diffusion à l’aide du logiciel idoine. Et encore faut-il créer un compte chez Adobe pour pouvoir copier ses livres sur sa tablette ou sa liseuse.

          Pearson utilisait le même système mais y a renoncé, passant au même système qu’Eyrolles, c’est à dire un simple tatouage numérique avec le nom de l’acheteur, ce qui est quand même beaucoup plus acceptable.

          Mais très honnêtement, j’aimerais savoir si Dunod arrive à vendre ses e-books...

        • Micka FRENCH Micka FRENCH 15 janvier 2013 18:11

          De l’Ecossaise, hilare.....

          Pas faux.

          Cependant, iriez-vous sur JAMENDO télécharger les 13 « CD » gratuits de l’Ecossaise pour ensuite faire une « DONATION » ?

          Non. C’est gratuit, vous prenez et vous faites comme les autres : VOUS REFERMEZ ma PAGE HTML après vos téléchargements !!!!!!!!!

          Micka FRENCH


        • Traroth Traroth 15 janvier 2013 18:14

          @Micka French : je n’ai jamais eu l’honneur d’acheter VOTRE musique, mais j’achète des livres numériques. A la condition express qu’ils n’aient pas de DRM.


        • Micka FRENCH Micka FRENCH 15 janvier 2013 18:16

          C’était pour monsieur Deneb.

          Ma réponse s’est placée un peu à l’arrache !

          Sorry..
          MF


        • Traroth Traroth 15 janvier 2013 18:25

          No harm done


        • Yohan Yohan 15 janvier 2013 18:43

          Iriez vous jusqu’à acheter la musique de Taverne sur Jamendo smiley smiley


        • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 janvier 2013 00:43

          La seule issue viable ce cette crise économique qui est en réalité une crise des valeurs, c’est de sortir toute la culture dématérialisé de l’emprise économique. Tant que l’on cherchera à économiser la culture, l’inculture croîtra.


          Dans ce cas, vous entrerez en guerre contre les auteurs !

          Ce sont eux qui veillent au respect de leurs droits et à leur juste rémunération.

          Ils en ont assez bavé pour imposer le copyright, qui leur a donné l’occasion de vivre de leur plume, pour se laisser imposer un mode de pensée que vous croyez juste et égalitaire et qui au fond n’en est que plus ultra-libéral.

          Dingue. Vous croyez être à coté de Marx, et vous fricotez avec Adams...

        • pergolese 15 janvier 2013 11:46

          Le problème de fond est le prix...Psychologiquement, personne n’accepte qu’un livre totalement dématérialisé (ce n’est qu’une copie...) soit vendu presque au même prix qu’un livre papier (quelque fois plus cher !) . Et à mon sens, 5 euros, c’est encore trop cher. Surtout pour les livres anciens qui ne sont pas encore tombés dans le domaine public (70 ans après la mort de l’auteur ce qui est scandaleux quand on y pense.)

          D’autant qu’il va falloir, pour beaucoup reconstituer leur bibliothèque sans compter que les liseuses ont une capacité énorme. Il va bien falloir les remplir !


          • pergolese 15 janvier 2013 11:48

            Il y a aussi la question des standards qui doivent être fixés une fois pour toute (l’Epub en particulier). Amazon et son format propriétaire peut être un frein pour beaucoup.


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 12:12

            @Pergolése,

            Oui le prix aujourd’hui est un problème.
            J’attire votre attention sur le fait que la majorité des livres dans le domaine public est accessible gartuitement.
            Je suis amateur du 19ième siècle et j’ai tous les ouvrages de cette époque gratuitement sur mon Ipad.
            Pour les formats...c’est en cours, le consortium s’y est attelé, c’est à suivre.
            http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


          • Deneb Deneb 15 janvier 2013 17:43

            Vous consommez le 19ème, alors ? Consommez pas tout, laissez-en pour les autres !


          • Croa Croa 15 janvier 2013 19:06

            Mais pourquoi tiens-tu à remplir ta liseuse ?  T’y mets ce que tu veux et si tu ne consomme que deux romans par ans quoi de plus normal que de n’en contenir que quatre deux ans après l’achat ?

            Effectivement le problème c’est le prix. à mon avis pas celui du fichier-livre qui à 5 € serait raisonnable, mais celui de la liseuse !

            Un autre problème c’est l’obsolescence qui guette : Attendons-nous à ce que la ’’liseuse’’ ne lise plus smiley les fichiers-livres qui seront vendus en 2020 ! (La vieille bibliothèque du bureau achetée à la brocante il y a 15 ans, de son coté supporte très bien le dernier Harry Potter sur ses étagères.) 


          • Deneb Deneb 15 janvier 2013 21:17

            Pourtant mon nouveau PC lit parfaitement les fichiers doc, jpg, xls ... d’il y a 20 ans. Et mes logiciels arrivent même à convertir les formats obsolets. Je ne crois pas qu’un format aussi universel que PDF sera un jour impossible à lire avec les outils standard et gratuits. Je n’ai d’ailleurs jamais entendu parler d’un format si vieux que l’on ne pouvait plus lire.


          • Croa Croa 15 janvier 2013 23:00

            La compatibilité ascendante pose peu de problèmes en effet. Par contre dans l’autre sens (descendante : les nouveaux types de fichier) là sont les problèmes ! La liseuse d’aujourd’hui ne lira peut-être pas les livres qui sortiront dans 15 ans !

            Ceci dit lorsqu’un standard tend à s’imposer, comme le pdf, normalement il dure. Les ouvrages littéraires sont normalement epub : ce standard ne peut pas encore être considéré figé donc il vaut mieux attendre.


          • Deneb Deneb 15 janvier 2013 23:20

            Le format le plus sûr, c’est le format texte. C’est tout bête, de l’ASCII. Je dois être fou, c’est celui que je préfère.


          • Traroth Traroth 17 janvier 2013 16:43

            L’ASCII, c’est très bien pour écrire en anglais. Mais si vous voulez des caractères accentués ou écrire en cyrillique ou en coréen ?


          • Deneb Deneb 20 janvier 2013 11:34

            D’accord, l’ascii étendu, alors, il aurait fallu que je le précise, en effet. Je me fouette déjà pour cette impardonnable imprécision.


          • citoyenrené citoyenrené 15 janvier 2013 11:59

            @ l’auteur,

            certes le livre électronique a de beaux jours devant lui, mais tout comme on observe la tendance générale de l’humain a déléguer, à sous-traiter à la technique les actes personnels, la suite de cette tendance sont les readers-speakers et logiciels d’écriture d’après la voix, (idem pour les traductions)

            voilà le plus grand danger pour le livre....pour la lecture et l’écriture en général...si l’homme fénéant supprime tout ce qu’il est possible de simplifier ou supprimer, la lecture et l’écriture (cf correcteur d’orthographe) sont les prochaines cibles de choix du progrès technologique, plus surement que livre numérique vs livre papier


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 12:15

              @Citoyenrené.

              Sans occulter les risques et les dangers, pour autant c’est un peu exagéré d’assimiler les progrès technologiques à de la paresse.

              Demandez aux aveugles ce qu’ils en pensent des readers-speakers...
              http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


            • citoyenrené citoyenrené 15 janvier 2013 12:29

              entre autres choses, oui, on peut assimiler les progrès technologiques à de la « paresse » pour qualifier d’un mot péjoratif, on peut arguer aussi de la suppression des contraintes, de l’efficacité...c’est quasiment une voie naturelle à mon avis

              vous citez l’exemple des personnes atteintes de handicap, c’est très intéressant, c’est une des voies par lesquelles un progrès technologique ’arrive’ avant de s’étendre au reste de la société

              par exemple, les exo-squelettes, la ’culture’ de cellules souches, autant d’exemples qui partent de la lutte contre un handicap...(militaire aussi dans le cadre des exo-squelettes) pour s’étendre au civil global

              les fauteuils de déplacement ne deviendront-ils pas la norme ? quant on voit certaines personnes obèses utilisant ces appareils, je me demande si l’on ne peut pas y voir une tendance générale

              pour revenir au sujet principal, la disparition de la lecture et de l’écriture me semblent des dangers autrement plus grands que le livre numérique, et tout aussi ’naturel’, si tant est que le livre numérique soit un danger pour la littérature, la lecture


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 12:52

              @citoyenrené,

              Vous me paraissez si pessimiste... je ne voispas l’intelligence de l’écriture et de la lecture dsiparaitre... tout dans notre société montre le contraire.... le progré est indéniable en beaucoup de chose
              http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


            • citoyenrené citoyenrené 15 janvier 2013 13:50

              cette même intelligence qui amène l’humain à s’éloigner de l’inutile, en tout cas lui conférer un statut différent ? ainsi la la calligraphie est devenue un art, l’écriture pourrait le devenir de la même manière, participant au même mouvement général

              ce n’est pas forcément pessimiste, je ne râle pas de ne plus utiliser une plume et un encrier...le tout est de ne pas perdre ni la pensée, ni la communication


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 14:59

              @Citoyenrené,

              Tout à fait d’accord je ne crois pas que ni la pensée, ni la communication ne soient menacées.

              bien à vous.

              http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


            • reprendrelamain reprendrelamain 15 janvier 2013 14:15

               Le livre va suivre le même chemin que le disque et les libraires vont malheureusement fermer les uns après les autres. Amazone et Apple se partageront le gâteau du livre numérique, mettront en avant ceux qui diffusent le virus libéral et censureront ceux qui ne pensent pas comme eux ce qui est le but évident de la world compagnie et de nos gouvernements complices.


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 15:03

                @reprendrelamain,

                Votre déroulè est un peu triste, et si on reprenait tout simplement la main pour mieux contre la « World Compagny » ?
                 smiley

                http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


              • reprendrelamain reprendrelamain 15 janvier 2013 17:24

                @ L’auteur
                C’est vrai que c’est triste comme perspective mais personne ne regarde les locaux fermés des petits épiciers, cordonniers, menuisiers etc. en allant au super marché... Ils feront pareil en passant devant les anciennes librairies en tapotant sur leurs Ipads.  D’ailleurs si les hypers et Supers n’avaient pas eu le droit de vendre des disques et des livres comme on leur a interdit de vendre des médicaments ou des voitures il y aurait encore des disquaires et beaucoup plus de libraires, non ?


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 janvier 2013 17:28

                @reprendrelamain,

                Oui mais pourtant il y a encore des petits épiciers (même dans ma campagne) , ce sont des marocains, il y a encore des cordonniers.
                par contre la razzia sur les libraires fait peur... c’est un grand chagrin pour moi.
                Mais il faut aller de l’avant et défendre un certain art de vivre

                http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


              • Croa Croa 15 janvier 2013 19:16

                C’est la tendance à la concentration commerciale qui tue, autrement dit les gros qui bouffent les petits, pas les changements technologiques !

                Il y a belle lurette que les libraires de quartier ont fermé, et ce n’est pas terminé !


              • Acid World Acid World 15 janvier 2013 17:24

                Pourquoi dépendre d’une prise 220V pour lire ?

                Pourquoi faire confiance à des entreprises privées comme gardiennes de tout ce dont je veux nourrir mon esprit ?

                Le cloud est une perversion, internet est fait pour partager, pas pour remettre tous ses fichiers dans les mains de quelques uns.


                • Traroth Traroth 15 janvier 2013 18:24

                  Quel rapport avec le livre numérique ? Vos livres papier ne sont pas édités par des Hachette et des Penguin ?


                  Je dirais qu’au contraire, le livre numérique permet à chacun de s’auto-éditer très simplement, sans avoir à passer par une entreprise.

                • Yohan Yohan 15 janvier 2013 18:49

                  Effectivement, comme pour la musique sur le web, le livre numérique en auto édition permettra de détecter des talents qui sont passés entre les mailles du filet très serré des éditeurs. C’est comme pour le Loto, il n’y a que ceux qui ne jouent pas qui ne gagnent pas smiley



                  • marignan155 15 janvier 2013 22:12

                    Puisque l’auteur cite OpinionWay (sans donner de lien pour voir les autres résultats ; dommage, je ne fais pas confiance à ce « sondeur »), je lis sur challenge.fr 28.12.12 Opinion Way a publié en novembre un « baromètre » sur les usages du livre numérique. 78% des personnes interrogées ont affirmé ne pas envisager de lire prochainement un livre numérique.  Si j’étais malhonnête je ne ferai pas suivre le reste : Le pourcentage est toutefois en baisse, puisqu’il y a 6 mois, il atteignait 90%.

                    La révolution... un droit d’accès à mes ouvrages préférés. Si je comprends bien j’aurai un droit d’accès. En ce qui concerne mes livres papier, lorsque je serai mort, ils resteront disponibles pour ceux qui les reprendront. Pour les droits d’accès, cela est déjà connu sur Internet pour de la musique, c’est un individu désigné et « tintin » pour ses héritiers. La nature du commerce change. J’achète un livre. Tant qu’il existera, il pourra être lu. J’achète un fichier, non on achète un droit d’accès POUR SOI-MEME.

                    De plus, les DRMs souples, c’est quoi ? En plus de devoir passer par des moyens différents selon les achats, les fournisseurs peuvent déjà effacer des livres payés, éventuellement « les corriger », supprimer votre compte sans fournir d’explications. Ceci entraînant aussi la supression de toutes vos notes associées au document : voir 1984 Amazon Lemonde.fr 22.07.009. Tant que le vendeur, l’éditeur ou même l’auteur pourra intervenir sur ce que j’ai payé et veut pouvoir transmettre (fichier ET mes notes), ce sera NON. Côté bibliothèques : un éditeur a déjà imposé pour ses livres numériques un nombre maximal de prêts successifs, à quand des transactions (je ne dis pas VENTES) pour un certain nombre de lectures ? Seule concession : que chaque exemplaire soit « tatoué » et qu’il soit interdit de le multiplier ailleurs que sur son matériel.

                    Par contre, le format choisi devra être pérenne. Actuellement il me faut passer par Windows 3.0 pour lire certains CDs audio-visuels, des fichiers d’il y a 15 ans ont des formats plus reconnus, je suis obligé de récupérer des disquettes 3,5 pouces (lecteur sur USB), ne parlons pas des 5 pouces 1/4 (vieille machine) ou pire des disquettes 8 pouces (d’avant 1988, là j’ai rien, je les cloue au mur pour décorer). C’est comme les vidéos-disques, les cassettes numériques, les K7 audio, les bandes magnétiques. Le vinyl résiste.

                    Mes documents imprimés eux, récents, anciens ou très anciens, à part le vieillissement du papier et des couleurs (photos) sont et seront disponibles. Ainsi que mes annotations dans les marges.

                    Pour mettre les choses au point : j’ai travaillé longtemps sur écran, je lis énormément sur écran (internet ET de nombreux livres BNF de chez gallica.bnf.fr), mon propos n’est donc pas à prendre comme un non, mais comme un « OUI MAIS ».

                    Des questions qu’il faudra aborder un jour : les auteurs, leur part de gâteau, les durées de droits d’auteur quasi éternelles, les oeuvres orphelines. L’auteur de par son activité professionnelle est mieux placé que moi pour en donner un éclairage.


                    • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 janvier 2013 01:05

                      Si je comprends bien j’aurai un droit d’accès. En ce qui concerne mes livres papier, lorsque je serai mort, ils resteront disponibles pour ceux qui les reprendront.


                      En fait, techniquement, on n’a pas le droit de transmettre un livre. On ne peut pas le diffuser commercialement, ni l’exploiter sous cette forme ou une autre. Bien entendu, personne ne fait rien contre car c’est impossible de contrôler la circulation d’un livre, et donc on n’a pas de honte ou de regret à le donner ou le transmettre. 

                      C’est pareil pour un film sur dvd ou un album sur cd. On n’a que le droit de visionnage.


                      C’est comme les vidéos-disques, les cassettes numériques, les K7 audio, les bandes magnétiques. Le vinyl résiste.

                      Ce n’est pas une nouveauté en fait. Chaque bond technologique fait perdre une partie du savoir et de la culture accumulée auparavant.

                      Mais plutôt que de toujours devoir garder un WIndows 3, pourquoi ne pas convertir les anciens fichiers en nouveaux documents aux normes actuelles ?

                      Après tout, les textes sur tablettes d’argiles ont été recopiés sur papyrus. Les textes en akkadien ont été traduits en sumérien, en hiéroglyphes. Et je ne crois pas que les fabricants de tablettes ont manifesté et incendié les champs de papyrus pour garder leur emploi...

                    • rotule 15 janvier 2013 23:02

                      >Nul ne peut contester les ravages que la révolution numérique a occasionnés à l’industrie de la musique.

                      Si. Moi. La révolution numérique permet de se passer des industriels qui eux ne comprennent pas que le modèle économique change. Mais la révolution numérique permet un fabuleux développement, osons le mot : une croissance, de la musique, sous toutes ses formes.

                      Liseuses : j’en aurai une quand les licences d’utilisation me seront acceptables. Là, l’indiscrétion impudique des vendeurs me rebute !

                      Et cette industrie qui me prive de livres pas si vieux que cela, par incapacité de diffuser, en version numérique, les éditions imprimées épuisées et non rentables, je lui souhaite le sort de l’industrie de la musique !


                      • Deneb Deneb 15 janvier 2013 23:14

                        Est-ce que l’auteur pourrait m’expliquer la différence entre un « livre numérique » et un fichier texte de 200 pages ? En fait, je croyais lire des livres, mais je m’aperçois que je lisais des vulgaires textes sans les DRM. 

                        Aussi, un copain m’a prêté un bouquin intéressant. Comme je devais lui le rendre avant que j’ai pu le lire, j’ai pris mon appareil photo et j’ai photographié les pages, ce qui m’a pris 10 minutes. J’ai pu le lire tranquillement sur l’écran ensuite. De plus, j’ai eu un confort de lecture supérieur, je n’ai même pas eu à mettre mes lunettes, en agrandissant les photos je voyais lire sans elles. Mais, était-ce bien un livre numérique que j’ai lu ? Ou simplement un vulgaire livre photographié ? J’ai pourtant lu des « vrais » e-books sur la liseuse de ma femme, mais il me fallait mes lunettes, j’ai du coup trouvé cela moins confortable. Est-ce grave, docteur ?

                        • Christophe Certain Christophe Certain 16 janvier 2013 08:41

                          Si le numérique a causé des ravages dans l’industrie du disque c’est d’abord parce que les industriels se sont gavés pendant trop longtemps avec les profits pharamineux qu’ils ont réalisé sur les CD, et ensuite parce qu’ils ont été assez stupides pour croire que ça pourrait durer éternellement, et qu’ils n’ont jamais investi dans la suite.

                          Pour l’union des industriels et des éditeurs français dans un format franco-français c’est déjà un échec programmé, car ce sont les Américains qui commercialisent les liseuses les plus vendues que sont l’ipad apple et le kindle d’amazon, qui ont chacune leur propre standard, et personne ne va les détrôner maintenant. 
                          Vouloir créer un format « interopérable » sur toutes les plateformes quand on ne maîtrise pas les plateformes c’est évidemment une absurdité, puisque personne ne peur imposer quoi que ce soit aux fabricants de plateformes.
                           Ce format français empêchera simplement les gens qui ne vivent pas en France de lire ces livres, et empêchera sans doute également d’accéder à ces contenus avec les principales liseuses existantes sur le marché ! Une belle performance.

                          Je sais de quoi je parle car je viens de faire publier mon dernier livre en numérique et la diffusion est déjà morcelée sur de nombreuses plateformes, avec différents formats. 
                          A terme les liseuses américaines seront probablement très peu chères, car les investissements auront été rentabilisés et les principales rentrées d’argent se feront grâce à l’achat des livres. Ce qui coulera la concurrence encore plus vite (au cas ou la France voudrait aussi créer des liseuses)
                          On fait semblant de vouloir tout réinventer en France, alors que nous ne sommes plus qu’un dominion de l’empire américain qui nous vend tous ses produits, au moins dans le domaine high tech, et nous n’avons absolument pas les billes nécessaires pour nous y opposer.
                          C’est encore le contribuable qui va payer la facture de cette entreprise vouée par avance à l’échec ! 
                          Mais investir de l’argent public dans le livre numérique c’est également jouer les uns contre les autres, c’est à dire accélérer la disparition des petits libraires et des petits éditeurs au profit des gros éditeurs et de quelques grosses enseignes comme la FNAC. 
                          Encore de l’argent public bien mal investi. 

                          • Carl 16 janvier 2013 11:00

                            Le problème du support de lecture est un faux problème, le vrai problème est celui de l’offre. En effet, les librairies en ligne finiront par faire disparaître les dernières librairies physiques digne de ce nom, cela a commencé en France après s’être déjà bien engagé dans les pays anglophones. Il est alors facile de comprendre ce qui va se passer car si on peut flâner dans une librairie, cela s’avère impossible dans une librairie en ligne. Quant aux conseils des bons libraires, quasiment disparus car déjà remplacés par de simples vendeurs payés au smic, qui permettaient de faire découvrir des titres pour lesquels l’éditeur n’avait pas mis (ou n’avait pas les moyens de mettre) en place le matraquage publicitaire... Les libraires, les petits et moyen éditeurs vont donc disparaître. Seules quelques grosses librairies en ligne devenues éditeurs (comme Amazon) ou inversement , produiront (à quelques exceptions près qui entretiendront une illusion d’offre) des livres qui se lisent comme on boit un soda ou s’admirent comme une étagère Ikea. Formatage et uniformisation voilà la promesse de notre merveilleux avenir. Moutons de Panurge que nous sommes, nous suivons désormais à marche consentie la loi des 0 et des 1, qui avec les formidables gains de productivité qu’ils permettent, mènent le capital à son âge d’or... qui n’est rien d’autre qu’un fascisme. Ce que le communisme n’est pas parvenu à faire avec la planification, le capitalisme y parviendra avec le capital. Car quelle différence y a-t-il, au fond, entre une société communiste et son Politburo et une méganationale ?



                            • Stof Stof 16 janvier 2013 11:36

                              C’est hors sujet mais c’est exactement ce que je pense : capitalisme et communisme mènent exactement au même résultat, c’est juste une question de temps.

                               Ce qui compte c’est de défendre la démocratie et la liberté. Fin du hors sujet.

                            • Carl 16 janvier 2013 13:44

                              @Stof 

                              Je ne vois pas ce qu’il y a à dire de plus sur le livre numérique... Je choisis cette tribune pour m’exprimer plus largement, élargir le débat, car le problème que pose le livre numérique est restreint mais participe du même principe des mêmes problèmes que rencontre notre société. L’affaire est entendue, le livre physique est mort, seuls quelques ouvrages de luxe perdureront peut-être. Le livre est un sujet que je connais bien, c’est le coeur même de mon métier. C’est pour cela que ma réflexion va bien au-delà...

                            • Stof Stof 16 janvier 2013 20:36

                              Oui mais on sauve des arbres en même temps...

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