Do it again Steely !
Ah ! Steely Dan
Je ne prends jamais la route sans emporter deux ou trois CD de Steely Dan, au grand dam de mon épouse, définitivement imperméable à une musique, qu’elle juge - péremptoirement - par trop lyophilisée.
Pour aimer ce groupe - je devrais dire ces deux-là - Donald Fagen et Walter Becker, car à la base Steely Dan, c‘est eux - il faut à la fois aimer le jazz comme un mordu de jazz et priser le genre West Coast Rock FM aseptisé, comme tout bon surfeur californien qui se respecte.
Dure synthèse, il est vrai et à la fois une explication qui en vaut une autre pour la relative notoriété du groupe.
Adepte je suis, si tant est que je possède tous leurs albums, des premiers vinyles aux derniers CD, et que je n’ai loupé aucun de leurs très rares passages dans la capitale, depuis la reformation du groupe au début des années 90.
De Steely Dan, j’ai plus souvent entendu parler comme d’un groupe d’intellos américains composant des musiques complexes et raffinées, à la limite du savant.
Peut-être parce qu’à la base, les compères ont tous deux fait des études supérieures, de littérature pour l’un deux, et plus sûrement parce que leurs compositions, terriblement sophistiquées et impeccablement enregistrées, flirtaient imperceptiblement avec les limites... le genre de limites qui font basculer un groupe génial en catégorie musique d’ascenseur.
Steely Dan propose une musique dont, en quelque sorte, il faudrait savoir d’abord trouver la porte, puis la clé. Après, tout devient limpide et tellement évident, tant cette musique s’incruste en vous et finit par vous attacher irrémédiablement.
Textes tarabiscotés et abscons, beat et cuivres carrés qui vous font inévitablement battre la mesure du menton, confèrent un style inimitable et reconnaissable entre tous.
En fait, peu de gens connaissent Steely Dan, mais qui n’a pas un jour écouté et apprécié un Do it again, un Any Major Dude, lové au creux d’un fauteuil moelleux, un verre de quelque chose à la main.
Steely Dan, c’est donc l’histoire de deux mecs, Donald Fagen, pianiste chanteur et Walter Becker, guitariste, deux auteurs compositeurs hyper créatifs qui bricolent en studio une musique parfaitement ciselée en s’entourant de la crème des musicos, des pointures comme Jeff Porcaro, Michael MacDonald, David Palmer, Jeff Baxter, Jim Keltner, Joe Sample, Wayne Shorter et tant d’autres...
Loin d’être une musique de lounge, la magie Steely Dan est magistralement incarnée par des opus qui vont de Rikky don’t Loose that Number, Hey Nineteen, Pretzel Logic, FM, Peg, Any Major Dude will Tell you, Tomorrow Girl, Janie Runaway, Mary Shut the Garden Door à l’incontournable Do it again.
Donald Fagen et Walter Becker ont aussi leurs albums solo, et Walter Becker sait aussi chanter, comme en témoigne son second album solo Circus Money, sorti il y a peu.
Pour un groupe dit "de studio", ces gars-là ne sont aussi pas avares de tournées qu’on pourrait penser. Et même si leurs apparitions sont de qualité parfois inégale, il est difficile de ne pas aller communier avec eux et en profiter pour confesser un bien véniel péché...
Car, ce Fagen a le chic comme nul autre pour dégoter des choristes sexy...
Documents joints à cet article
45 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON