Entretien avec Jean-Michel Frodon sur Edward Yang

Lundi 6 décembre 2010, juste un peu avant le lancement de la grande rétrospective à
Comment vous est venue l’idée de ce livre ?
Je connais le cinéma d’Edward Yang depuis la fin des 80’s, et depuis que je l’ai découvert, je considère que c’est un cinéaste extrêmement important, notamment parce que c’est une des figures marquantes du Nouveau Cinéma Taïwanais à la fin des 80’s mais, au-delà de ça, c’est quelqu’un qui a été un de ceux, sinon celui qui a le mieux anticipé le changement de siècle : avec le cinéma, raconter ce qui était en train de se passer via le passage du 20e au 21e siècle, et pas seulement à Taiwan et dans le monde chinois, mais dans le monde, dans notre monde. Son pays a connu une accélération historique extraordinaire, sur les plans politique, économique et sociologique et, en même temps, Edward Yang est un Chinois qui est aux carrefours du monde. Il a un passé occidental, il a vécu 15 ans aux Etats-Unis, il a été ingénieur informaticien sur la côte Ouest des Etats-Unis. Il a été là-bas au moment de la contre-culture dans les années 70. Il est vraiment lié à des phénomènes de société profonds et très significatifs dans le monde chinois mais également occidental et il en a fait dans ses films une traduction artistique tout à fait unique, à ma connaissance.
En effet, votre livre est très complet car, non seulement il y a votre approche analytique du cinéma de Yang, mais vous avez aussi donné la parole à des intervenants prestigieux : Martin Scorsese, Jia Zhang-ke, Olivier Assayas, etc. Seul reproche : pourquoi n’y a-t-il pas à la fin une bibliographie renvoyant à des articles, livres ou sites Internet sur l’artiste ?
Ce n’est pas un choix, si ce n’est que je ne voulais pas donner à cet ouvrage une apparence universitaire, la bibliographie s’inscrivant plutôt dans ce genre de logique. Bien sûr, j’ai utilisé toutes les sources que je connaissais… pour découvrir une fois le livre imprimé qu’il en manquait au moins une ! Juste après la fabrication du livre, j’ai appris l’existence d’un ouvrage collectif consacré à Edward Yang fait en Espagne. On me l’a envoyé après, c’est donc pour ça qu’il n’y figure pas sinon j’en aurais fait bien entendu mention. Hormis celui-là, il y a très peu de choses : un livre collectif taïwanais ; un petit livre fait par un universitaire américain ; un recueil de textes par le festival à Hong Kong au moment de sa mort. Et c’est tout. Il y a effectivement des articles et des entretiens sur ce réalisateur, je mentionne en bas de page ceux qui m’ont servi, voilà.
Avec quel film avez-vous découvert le cinéma d’Edward Yang ?
Je crois que c’était The Terrorizers (1986). C’était au Festival des 3 continents à Nantes. Aussitôt après, j’ai « récupéré » That Day, on the Beach et Taipei Story, ses deux premiers films. Taipei Story présente la particularité d’avoir pour acteur Hou Hsiao-hsien, c’était l’époque où ils travaillaient encore ensemble. Puis, après A Brighter Summer Day (1991), j’étais allé rendre visite à Edward Yang à Taipei. On avait passé du temps ensemble. L’homme était passionnant et extrêmement enrichissant, notamment parce qu’il s’intéressait à énormément d’autres choses que le cinéma et surtout à autre chose que son cinéma. Il s’intéressait au cinéma en général mais également à la politique, à la musique, aux arts plastiques, etc. C’était un vrai interlocuteur, d’un contact agréable et stimulant. Il était très cinéphile. Il a vraiment fait l’éducation cinéphile d’autres cinéastes taïwanais, à commencer par Hou Hsiao-hsien. Il était très amateur d’une modernité cinématographique européenne, que ce soit
Sur ses huit films, seul un, Yi-Yi, bénéficie d’une édition DVD. Concernant la sortie DVD de ses autres opus, est-ce envisageable ?
Envisageable, oui, j’espère que ça va se concrétiser. Non seulement en France, mais également à l’étranger, une fois que c’est édité quelque part, ça rend la chose à faire beaucoup plus facile ailleurs. Si Carlotta Films pouvait les éditer en France, ce serait super bien. Mais, à la rigueur, si Criterion pouvait les éditer aux Etats-Unis ça pourrait être repris d’une manière ou d’une autre ailleurs. Aujourd’hui, il existe un bon état, ou en tout cas correct, des films d’Edward Yang. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Les instances publiques taïwanaises s’en sont un peu occupées pour remettre en état ses films et sa veuve est très active pour aider à construire la reconnaissance de son œuvre. Donc, oui, il y a un bon espoir mais rien de concret pour l’instant.
Comment expliquez-vous qu’il ne soit pas devenu plus célèbre, disons entre 2000, année de son sacre (Prix de la mise en scène à Cannes), et 2007, année de son décès ? Il est moins connu que Hou Hsiao-hsien par exemple…
Il y a plusieurs raisons. Une des raisons est qu’il y a une forme de paresse chez les gens qui jouent un rôle d’intermédiaires, les journalistes principalement… pour faire découvrir des cinéastes et notamment des réalisateurs de cinématographies lointaines. En Iran, on avait trouvé Kiarostami, on s’est un peu arrêté. A Taiwan, on a trouvé Hou Hsiao-hsien, et on s’est aussi un peu arrêté. Bien sûr, ce sont des cinéastes chers à mon cœur, et de grands cinéastes, là n’est pas la question, mais c’est absurde d’en privilégier un pour en effacer l’autre. En 2000, Yi-Yi a le Prix de la mise en scène, il a du succès non seulement en France mais également en Europe et aux Etats-Unis : les critiques américains le sacrent meilleur film étranger de l’année. Il y a vraiment un phénomène de reconnaissance mais qui ne va pas aider Yang à enclencher son projet suivant, sachant que 2000 est aussi l’année de l’identification de son cancer qui finira par l’emporter. Evidemment, sa maladie, ça n’a pas aidé, et elle va en quelque sorte couper l’herbe sous le pied de ce qui devait être le début du lancement de sa carrière internationale.
Dans votre livre, on fait des découvertes, par exemple je ne savais pas qu’il était un aussi bon dessinateur. Concernant sa maîtrise du dessin, a-t-il fait une école ou est-il autodidacte ?
C’était un autodidacte, il a commencé à dessiner avec son grand frère. Il dessinait à l’école et au lycée des mangas, des bandes dessinées japonaises. Il avait une admiration éperdue pour Osamu Tezuka, le père d’Astro Boy. Celui-ci a une importance dans le graphisme mais également dans la construction narrative. Tezuka est l’inventeur du roman manga, c’est-à-dire d’histoires longues, très construites, avec de nombreux épisodes et des personnages récurrents. C’était important prospectivement pour Edward Yang en ce qui concerne son métier de cinéaste, en termes de dessin mais aussi de narration. A l’époque, je ne comprenais pas tout quand il me parlait de Tezuka, je n’y connaissais rien ! (Rires) Depuis, j’ai fait, je l’espère, quelques progrès. Je me souviens être allé chez lui une 2e fois à Taipei (entretemps il avait déménagé), c’était un grand appartement tout vide, il n’y avait qu’une seule chose : les œuvres complètes de Tezuka sur un rayonnage ! C’était le seul objet, à part une chaise pour s’asseoir et une table pour manger. Il n’y avait pas de tableaux, pas de disques, de DVD et autres, uniquement les BD d’Osamu Tezuka.
Le petit garçon photographe qui joue Yang-Yang dans Yi-Yi est-il une sorte d’autoportrait du cinéaste ?
Bon, c’est une banalité de dire que les personnages d’un auteur le représentent d’une manière différente mais, en l’occurrence, ici, c’est en partie un autoportrait d’Edward Yang. Il y a des traits évidents : ce côté de vouloir voir l’autre côté des choses, et puis le côté croyance et exigence dans un certain rapport entre la réalité et les images. Le petit garçon affronte le maître d’école et affronte les autres élèves pour défendre la vérité et la justesse des images qu’il fait, il interroge le rapport entre le monde réel et les photos qu’il a prises. Et il affronte l’ironie des autres quand il ne fait pas des « belles images académiques ». Ce sont quand même des enjeux de cinéaste, de créateur d’images, qui revendiquent un projet très ambitieux sous les apparences de scènes amusantes avec un gamin. Bien sûr, le personnage joué par Wu Nien-jen, NJ le père, est une autre facette d’Edward Yang. Il a une trajectoire qui aurait pu être celle d’Edward Yang puisque NJ a fait de l’informatique à la demande de ses parents. Ce qui est le cas de Yang. Sauf qu’à la différence du cinéaste, NJ reste sage et a une espèce de mélancolie de s’être soumis à la pression sociale et familiale alors qu’Edward Yang, lui, a rompu avec tout ça pour rentrer à Taïwan au début des années 80 afin de faire du cinéma. Au moins ces deux personnages-là, Yang-Yang et NJ, représentent beaucoup d’Edward Yang. Chez d’autres, on pourrait très certainement saisir d’autres traits de la personnalité du réalisateur.
Dans votre livre, il y a une belle photo, très émouvante, où l’on voit Edward Yang en train de dessiner aux côtés de son jeune enfant. La transmission des savoirs, des passions, l’éducation, c’était important à ses yeux ?
C’est essentiel. C’est une des idées que je développe dans mon livre car c’est absolument central chez lui. L’importance de l’éducation, de la transmission. Edward Yang a vraiment été le contemporain d’une mutation fulgurante de la société. Ce qui est arrivé à Taïwan, à son pays, lui l’a vécu comme un effondrement. Non pas dans l’idée que la modernité serait un mal en soi, mais la rapidité et les conditions dans lesquelles tout cela s’est produit font qu’il y a eu une perte de la compréhension du monde et des autres, via une faillite de la transmission de génération en génération. Il y a eu une propension à l’égoïsme, à la propriété, à l’enrichissement à toute vitesse. Exemplairement, A Confucian Confusion (1994) est un portrait des effets catastrophiques sur la société et les individus de la destruction de la transmission, de cette incapacité à construire un accompagnement idéologique, intellectuel, collectif, d’organisation des rapports humains qui soit en phase avec les évolutions économiques, sociétales et politiques. L’effondrement du Parti unique dans le cours des années 80 (de 82 à 87 avec la suppression de
Cette sorte de capitalisme ultra-sauvage sans foi ni loi qui s’est développé, Edward Yang en parle dans ses films. Peut-on dire de lui qu’il était un artiste engagé ? Témoin de son temps ?
Tout à fait. Pour Edward Yang, faire du cinéma, c’était intervenir dans la vie publique, non pas à la manière d’un militant ou d’un membre d’un parti, mais c’est vraiment l’idée que les films participent de manière critique de ce qui se passe dans la société. A la fois ils décrivent et ils agissent dessus. Le cinéma, c’était pour lui une opportunité particulière et exceptionnelle de voir le monde dans lequel il vivait par un prisme d’une autre nature que le journalisme ou la sociologie. Il était immensément préoccupé par ces enjeux-là. Ses films, depuis That Day, on the Beach, ont à voir avec le fait de s’interroger sur notre monde actuel. Quels en sont les dangers ? Les effets négatifs ou critiquables ? Et dans quelle mesure des expériences occidentales pour Edward Yang peuvent aider à réfléchir sur ce qui arrive à Taïwan ? En ayant conscience cependant des spécificités chinoises et taïwanaises plus particulièrement…
Edward Yang appartient au Nouveau Cinéma Taïwanais. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce mouvement et à quoi s’opposait-il ?
Le Nouveau Cinéma Taïwanais apparaît au début des 80’s. A un moment où vacille le régime qui domine Taïwan depuis 1949, qui a instauré une dictature et un contrôle redoutable sur la vie des habitants de Taïwan. Il y avait notamment un contrôle d’Etat de la production de films qui passe par un studio qui ne dépend même pas de l’Etat, mais du Parti, le Kuomintang. C’est le CMPC qui produit des films de propagande à la gloire du régime nationaliste avec pour visée : «
Et quelle serait la spécificité d’Edward Yang par rapport aux autres réalisateurs chinois ?
Edward Yang a un bagage cosmopolite exceptionnel par rapport aux autres cinéastes chinois, sauf Ang Lee. Il a vraiment les trois sources majeures : chinoise, européenne et étatsunienne, avec un rapport très fort à la cinéphilie, à la culture classique chinoise mais aussi à son métier d’informaticien. Aujourd’hui, tout le monde fait de l’informatique. A l’époque, dans les 70’s, c’était une branche peu développée, il a travaillé une dizaine d’années à Seattle. Et c’est quelqu’un dont le mode de pensée et d’appréhension du monde a à voir avec l’informatique, ses procédures et interconnexions. Faire circuler les choses de manière non linéaire, ça se voit très bien dans ses films qui sont des récits en réseaux, voire en rhizomes. On y trouve beaucoup d’arborescences, de circulations dans le temps, de bifurcations, de circuits secondaires. Ses films sont des labyrinthes, il y a une sorte de parcours labyrinthique à chaque fois, croisant à la fois la recherche formelle, le politique, l’humain, l’intime et le collectif. Un fond culturel chinois très ancien rejoint un fond technologique très contemporain, le tout échappant à la dramaturgie classique à laquelle nous sommes habitués en Occident. Cela participe vraiment d’un « pedigree » à part et de sa profonde originalité. Une aussi grande préoccupation politique, on ne la rencontre pas avec la même ampleur chez les autres. Il aborde également Taïwan, notamment le tissu urbain, tant dans sa laideur que dans sa séduction moderniste, avec un tout autre regard qu’un Hou Hsiao-hsien par exemple, plus tourné vers la campagne. Ce sont des gens qui ne fonctionnent pas du tout dans le même timing. Hou Hsiao-hsien est plus volontiers dans la lenteur alors que Yang prend en compte l’accélération des rapports humains. Chez lui, il y a une manière très étonnante de mélanger les genres, notamment dans ses derniers films où il associe le burlesque à une fine analyse politique, c’est vraiment un ton et une sensibilité qui n’a pas d’équivalent. Quand on regarde 5 minutes d’un film d’Edward Yang, ça ne peut être qu’un film de lui et non pas le film d’un autre cinéaste chinois ou d’un autre cinéaste tout court.
Dans votre livre, vous soulignez le machisme de la société chinoise et du cinéma chinois. Edward Yang, lui, ne manque pas de placer des accents féministes dans ses films. Est-ce aussi une singularité de son cinéma ?
Tout à fait. La société traditionnelle chinoise est extrêmement misogyne, et il y a chez Yang, notamment grâce au temps passé dans les années 70 dans la contre-culture américaine, une affirmation de la place des femmes dans la société d’aujourd’hui. Deux films sont importants à ce niveau-là. Le 1er, That Day, on the Beach (1983), qui est construit sur la forte présence des personnages féminins, allant jusqu’à faire de la disparition du personnage masculin le centre de son intrigue. Yang, pour reprendre un titre de Truffaut, était vraiment un homme qui aimait les femmes, au sens sensuel, ses actrices sont très belles et il avait une réelle admiration pour le comportement des femmes dans une société qui n’est pas faite pour elles. Et l’autre film est Confusion chez Confucius : là aussi les personnages féminins sont extraordinairement créatifs, énergiques, dynamiques. Pas du tout idéalisés ou forcément gentils, mais infiniment plus intéressants que les hommes qui sont, en gros, tous des abrutis dans le film ! Souvent, les personnages féminins sont plus complexes et profonds que les masculins chez Edward Yang. C’est également vrai du personnage joué par Virginie Ledoyen (Marthe) dans Mahjong (1996) mais aussi des autres femmes du film. Il y a une façon d’affirmer l’importance des femmes dans son cinéma : souvent elles vont vers l’avenir, les forces de la vie, alors que les hommes, eux, peuvent être alourdis par le poids du passé et faire du surplace, voire retourner en arrière. Taipei Story (1985) est entièrement construit sur cette opposition.
Par rapport aux influences qu’il a pu avoir, je me demande si le cinéma d’Edward Yang n’a pas inspiré le cinéma coréen d’aujourd’hui. Je pense par exemple à un Bong Joon-ho qui, dans Mother (2009), fait se croiser avec sophistication petite et grande histoire et développe une limpidité dans la distribution des cadres qui pourrait faire penser à l’auteur virtuose de Yi-Yi. Qu’en pensez-vous ?
Edward Yang est connu et respecté par les cinéastes, en Asie en particulier. Souvent j’ai eu l’occasion de mentionner son nom devant des réalisateurs japonais, coréens ou chinois, pour m’entendre répondre « c’est le Maître, il est très important pour moi ». Dans quelle mesure ça se voit ? Je pense que vous avez raison pour Bong Joon-ho mais je n’ai pas grand-chose à rajouter ! Bien sûr, il compte beaucoup pour Jia Zhang-Ke, qui a participé au livre. Au Japon, on peut penser à un Kiyoshi Kurosawa. Ou même Yoshida, pourtant plus âgé qu’Edward, ne manque pas de déclarer que c’était le meilleur de sa génération. C’est une figure qui bénéficie d’une reconnaissance de ses pairs et de ses héritiers tout à fait disproportionnée par rapport à la pénombre dans laquelle ses films ont hélas été maintenus. Mais ça se comprend puisque ses films n’ont pas été montrés pour la plupart. Pour Olivier Assayas, Edward Yang, c’est davantage qu’une influence, c’est un peu comme un frère, il y a une proximité, presque une gémellité, entre ces deux-là. Il y a chez eux le goût de faire varier les trajectoires temporelles et spatiales. Assayas peut faire un film contemporain dans le monde globalisé, Demonolover (2001), comme il peut signer un « film en costume » ancré dans le terroir français, tel Les Destinées sentimentales (2000). Assayas parle admirablement bien du cinéma d’Edward Yang. J’ai d’ailleurs republié dans mon livre son superbe texte Edward Yang et son temps, qu’Assayas avait écrit au moment de la mort d’Edward Yang.
On sait qu’Edward Yang a été reconnu par la critique américaine avec Yi-Yi. Pensez-vous que ce que fait Ang Lee (Tigre et Dragon, Hulk) aurait pu l’intéresser, à savoir faire un film personnel dans le système des Majors. Bref, la tentation hollywoodienne le travaillait-il ?
Je ne crois pas. Evidemment, on ne peut pas savoir ce qui se serait passé. Mais, a priori, il était extrêmement rétif aux contraintes de l’industrie. Il aurait pu y aller, en termes de capacité, mais il n’a jamais cherché dans cette direction-là. Par contre, il a eu à la fin des contacts avec des vedettes hongkongaises ou américaines, dont Jackie Chan et Meg Ryan, mais c’était toujours dans la perspective d’une production indépendante dont il aurait le total contrôle. Je ne pense pas qu’il aurait pu s’inscrire dans les contraintes lourdes du cadre de l’industrie cinématographique.
Dernière question : pouvez-vous nous parler de ses ultimes projets ?
Dans les dernières années de sa vie, il a passé beaucoup de temps à alimenter le site Internet qu’il avait créé : Miluku. Il y présentait de petites histoires d’animation, comme des équivalents de strips de BD mais en mouvement. Il y avait beaucoup de recherches graphiques et narratives. Chaque « strip » tourne autour d’une chose simple, gag ou anecdote, mais à l’arrivée c’est devenu une sorte de laboratoire pour mettre en œuvre ses idées. De plus, il était malade, et ce projet-là lui permettait de se ménager, il créait directement à domicile. Par ailleurs, il a eu un projet d’animation, The Wind, avec Jackie Chan qui était devenu un ami proche. Cela consistait à utiliser un rouleau peint de
Merci à vous.
* Pour connaître le programme de la rétrospective Edward Yang, c’est ici : http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/fiche-cycle/edward-yang,307.html
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