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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Faut-il tuer le livre pour sauver la planète ?

Faut-il tuer le livre pour sauver la planète ?

A l’heure où nos enfants naissent avec un smartphone ou une liseuse numérique dans leur berceau, à l’heure où nous avons détruit la moitié des forêts en moins d’un siècle, à l’heure où le taux de CO2 dans l'atmosphère ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que progresse la déforestation de la planète, ne convient-il pas de se poser la question ?

Faute d’avoir développé une matière première de remplacement, le papier est-il amené à disparaître ? Et avec lui, les librairies, les bibliothèques et les kiosques à journaux. C’est probable. Peut-être pas demain, mais à terme. Il n’y a pas de petites économies dans la survie de l’espèce. Et économiquement, le papier deviendra bientôt un support trop coûteux pour une utilisation aussi ‘frivole’ que le divertissement ou la Culture.

Mais il n’y a pas que le facteur écologique. Malgré des prix qui ne cessent d’augmenter, l’industrie du texte imprimé se meurt. Blâmer Steve Jobs ou Amazon, c’est se voiler la face. Je n’aborderais pas ici la médiocrité de la production littéraire actuelle, cadenassée par et pour une élite d’élus. Autant éviter les sujets qui fâchent. Mais parlons du refus de nos éditeurs phares et des points de vente à se mettre à la page. Retranchés dans leur tour d’ivoire, ils voient avancer les hordes de gueux qui se sont emparés du numérique comme seul moyen d’expression encore ouvert, comme médium libre et à la portée de tous, auteurs et lecteurs.

Ils raillent, les bougres. « Lire sur un écran, c’est mauvais pour les yeux ! Rien ne remplacera le livre imprimé. » C’est vrai, on aime tous cette sensation du papier sous les doigts, cette odeur un peu spéciale de la reliure-cuir, cette première édition dédicacée du « Manifeste du Surréalisme », mais ils oublient peut-être un peu vite que nos enfants ricanent en voyant les étagères poussiéreuses où s’entassent les livres de notre vie et chuchotent entre eux qu’ils peuvent stocker 120.000 titres sur cette tablette de deux cent grammes qui tient dans la poche. Ils n’ont pas encore la voix au chapitre, ils n’ont pas encore le pouvoir de forger le monde qui les entoure à leur image. Mais un jour, ils l’auront. Avec les prix du mètre-carré immobilier qui ne cessent de grimper, qui d’autre que le très riche pourra bientôt se payer le luxe d’une bibliothèque de salon, voire d’un salon ?

D’ici quelques années, les librairies seront aussi rares que les boutiques d’antiquités, et serviront le même usage. Nous rappeler nostalgiquement qu’autrefois… Elles suivront, plus ou moins brutalement, le chemin des boutiques de location vidéo ou celles d’appareils photographiques. Rien ne sert de se voiler la face.

Faut-il en être triste ou, comme les auteurs d’autrefois, pourrons-nous remercier une déité quelconque de nous permettre d’emmener notre mie promener dans les bois ?


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17 réactions à cet article    


  • Daniel D. Daniel D. 4 mai 2013 14:04

    Le papier de la meilleure qualité, le plus durable, le moins cher et le plus écologie est le papier a base de chanvre.

    Le papier a base de pulpe de bois demande trop de traitement chimique pour un résultat moyen et qui ne dure pas. Les premiers écrits de l’imprimerie furent fait sur du papier de chanvre et son encore lisibles de nos jours, contrairement au papier de bois qui jaunit en vieillissant.

    Le papier a base de chanvre, c’est moins de produits chimiques durant la croissance de la matière première, moins de produits chimiques durant la transformation, et une meilleure qualité et durabilité pour le consommateur.
    Avant de s’attaquer aux livres, si on interdisais tout ces tombereaux de papiers publicitaires ?


    • TSS 4 mai 2013 15:19

      Comparez le niveau de pollution de production d’un livre et de fabrication d’une tablette ?


      • an0n 6 mai 2013 09:15

        Bien essayé mais dommage qu’une tablette peut contenir plus d’un livre.

        Pour réitérer :
        « Comparez le niveau de pollution de production de 3’000 livres et de fabrication d’une tablette ? »


      • Cecile 4 mai 2013 15:46

        Cet article est tellement aberrant de bêtise et de stupidité que je me suis immédiatement inscrite sur le site pour répondre à cet « auteur » dont le niveau culturel doit être bien bas pour détester à ce point le livre...

        D’abord, la culture N’EST PAS une frivolité, NON, la culture est l’élément le plus essentiel à l’homme après ses besoins naturels que sont manger et boire. Car oui, si l’homme a une conscience, contrairement à l’animal, c’est bien pour s’en servir et s’épanouir sur la voie humaniste de la connaissance et non celle de l’asservissement à la société de consommation capitaliste abrutissante à souhait par sa propension à cultiver le néant (comme votre article) et à l’ériger en soit disant « culture ».

        Ceci dit, deuxième chose : le livre EST un objet de papier (cf définition du Larousse : « le livre est un ouvrage destiné à être imprimé ») et non il ne disparaîtra jamais car tous les fervents défenseurs de la culture ne permettront pas à des imbéciles dans votre genre d’y contribuer ne serait-ce qu’au quart du tiers d’un micron.

        Chacun sait parfaitement qu’Internet, l’ordinateur en général, et son mode de fonctionnement où l’information vous « saute au cerveau » et annihile tout processus d’imagination et de réflexion poussée, ne permettent pas de lire de façon agréable. Le livre électronique n’a rien à voir avec le livre papier : le confort est absolument incomparable et pour profiter d’un livre papier, il faut forcément se couper d’un écran pendant quelques heures afin de pouvoir se concentrer pleinement.

        Le livre électronique est donc la mort de la culture pour deux raisons : d’abord, il branche notre culture à l’électricité de telle sorte que sans électricité, plus de culture, avec tous les risques et conséquences que cela emporte. Ensuite, parce que le livre électronique n’est et ne sera jamais confortable et ne favorisera donc jamais la lecture (essayez donc de passer de la lecture de ce commentaire à la lecture concentrée d’un livre papier... Il vous faudra de longues minutes pour vous concentrer tant l’écran a bouleversé votre cerveau : un oeil ne perçoit pas pareil un écran et un papier imprimé, les mécanismes sont différents tout simplement).

        Enfin, je terminerai simplement sur la négation pleine et totale du constat selon lequel supprimer les livres de la surface de la terre permettrait une quelconque économie pour le climat : FAUX, poncif éculé et inepte. Ce qui pollue, c’est l’industrie, les énergies fossiles, les déchets, les pesticides de toute sorte, la déforestation à des fins alimentaires, et j’en passe et des meilleures sur l’éventail de pollutions de notre monde moderne.

        Le livre, à côté, ça ne pollue pas, d’autant qu’il existe des forêts où chaque arbre coupé est replanté. Un livre, ça se garde 100 ou 200 ans, ça se transmet, ça se partage, ça s’emprunte à la bibliothèque, ça permet l’imagination et le rêve, la culture, l’évasion, bref le livre c’est l’incarnation du seul besoin que l’homme ne partage pas avec l’animal.... Le besoin de culture.

        Supprimer le livre, c’est placer sa tête dans une guillotine et en actionner le mécanisme, au littéral comme au figuré. Voilà ce que c’est que supprimer le livre.

        Sur ce, je vous souhaite d’inventer un sérum d’oubli pour oublier votre article aussi vil et bas que la réflexion qui a du courtement traverser votre esprit pour que vous trouvâtes bon de la faire partager à la terre entière... Pour notre plus grand malheur. Ah oui, car le livre, c’est aussi un gage de qualité par le processus éditorial.... Ce qu’Internet a omis préférant laisser n’importe qui exprimer des idioties de café du commerce comme si cela était grande réflexion...

        Sans rancune. C’est sans doute le livre qui se venge d’avoir été tant malmené par vous pendant toutes ces années..


        • Pat Ferrer 4 mai 2013 17:08

          Cécile, personne n’osera vous le dire car vous semblez très passionnée par le sujet, mais c’est du second degré. Vous savez, les petits guillemets autour du mot ’frivole’. Relisez-le à tête reposée, vous verrez que nous sommes bien d’accord. Malheureusement l’industrie du média imprimé va devoir faire face à un sacré défi dans les années qui viennent, mieux vaut les prévenir à l’avance, mais je pense qu’ils le savent déjà. J’aurais comme vous énormément de chagrin à voir disparaître les librairies que j’aime tant. Mais ça risque d’arriver si elles ne se mettent pas à considérer les changements dans notre société.


        • leeluke 4 mai 2013 21:34

          Cécile, comment se fait-il que vous lisiez cet article ? Le journal papier ne vous intéresse donc plus ? « Charité bien ordonnée passe par soi-même ». J’ai pour ma part, bien compris le message de l’auteur et dans le bon sens. Je suis passionné de littérature et cela ne m’empêche pas de comprendre un texte quel que soit son support. Tant que l’on pourra éviter de couper des arbres, il faudra le faire, l’avenir des ressources de la planète est lié au notre.


        • ARMINIUS ARMINIUS 5 mai 2013 08:47

          La suppression des livres était jusqu’à maintenant l’apanage des dictatures d’extrême-droite et des inquisiteurs fanatiques pour peu qu’ils ne soient pas dans la droite ligne de leur « pensée »...Donc pour verrouiller les cerveaux il faudrait à l’avenir avoir recours à broyer tablettes et autres pads sous un rouleau compresseur comme de vulgaires fausses « Cartier », ça aurait beaucoup moins de gueule qu’un bon autodafé...


        • an0n 6 mai 2013 09:13

          « Car oui, si l’homme a une conscience, contrairement à l’animal, ... »
          Ah ? Vous tenez ça d’où ? Vous ne devez sans doute pas lire beaucoup car si l’on suit la théorie de Darwin sur l’évolution, l’homme est un animal... m’enfin c’est pas le sujet.

          "Chacun sait parfaitement qu’Internet, l’ordinateur en général, et son mode de fonctionnement où l’information vous « saute au cerveau » et annihile tout processus d’imagination et de réflexion poussée, ne permettent pas de lire de façon agréable.« 
          Que faites-vous donc à lire et rédiger sur ce site ?

          J’approuve néanmoins le fait qu’il est plus difficile de garder sa concentration en lisant sur son PC, déjà par le fait que la majorité des supports de lecture intègrent divers éléments perturbateurs (images, pub & co).
          Cependant, avec un peu d’auto-régulation, on arrive aisément à faire la part des choses. Au final c’est le même principe qu’un livre, du texte »imprimé" sur un support plat. Il n’y a donc aucune raison d’être déstabilisé...

          Quand à vos stupidités sur les livres électronique, ça me fait doucement rigoler. En avez-vous au moins fait l’expérience  ?
          La qualité de celles-ci sont juste indéniable, visuellement il n’y a simplement pas de différence visible, c’est le principe de l’encre électronique (e-ink).

          Quand à Amazon, on peut critiquer leurs façons de transposer leurs livres certes (DRM & co), mais on peut quand même les féliciter de permettre l’accès à la culture facilement et à des prix beaucoup plus abordables que la version papier.

          Quand à la dépendance à l’électricité pour y faire fonctionner, c’est juste mais en soi complétement idiot. Nous sommes de toute façon tous, en dehors des personnes vivants en autarcie, complétement dépendants de TOUT, la bouffe, le transport, le boulot, etc...
          ça ne vous dérange pas un peu plus ça ?

          Sinon, j’approuve le reste de votre commentaire.


        • vesjem vesjem 4 mai 2013 17:58

          encore un, bourré d’égo, qui avait besoin de se répandre ; si çà peut lui faire bien .... d’engraisser « gogole » ou « a ma zone » ;


          • xana 4 mai 2013 21:33

            Sur le plan technique/écologique cet article repose sur un préjugé erronné : L’auteur se figure que les livres sont de gros consommateurs de papier.
            Il n’en est rien. Le papier fabriqué dans le monde sert, pour l’essentiel, à fabriquer des emballages et des produits d’essuyage : Serviettes en papier, couches-culottes etc. Du petit pourcentage restant, dit papier pour impression-écriture, la part du lion sert à imprimer la pub qui innonde nos boîtes aux lettres, les magazines, les affiches. Défalquons encore le papier pour imprimantes. Pour l’édition il ne reste qu’une infime fraction de la quantité initiale. Ayant quitté le métier je n’ai plus de chiffre précis en tête, mais pour fixer les idées je dirais que l’industrie du livre consomme moins de 0,1% de la quantité de papier fabriqué : Sur un kg de papier, un seul gramme sert à faire des livres.

            Par conséquent la suppression éventuelle du livre papier ne risque pas d’avoir le moindre effet sur la déforestation.
            Mais il est facile de proposer une mesure qui ne coûte rien à l’immense majorité de ceux qui ne lisent jamais, surtout quand on ignore qu’elle sera totalement inefficace.

            Il serait beaucoup plus efficace de réduire les emballages, les papiers d’essuyage ou la pub, car ce sont d’énormes consommateurs de papier... mais de très gros intérêts sont en jeu et ces produits sont si bien installés dans les réflexes de consommation !
            Il faudrait pour cela un pouvoir et surtout un courage qui manquent cruellement à nos décideurs.


            • SamAgora95 SamAgora95 4 mai 2013 22:11
              Pourquoi s’en prendre au livre pour résoudre un problème inexistant ?

              Aujourd’hui et cela sera de plus en plus vrai, les arbres destinés à la consommation sont plantés pour cet usage.

              La planète est suffisamment vaste pour amortir les 10 ans nécessaires à la maturation de ces êtres vivants qui finiront en bouquins.

              Et dans un avenir encore lointain le papier sera synthétisé les forets retrouveront alors leur état naturel.

              Les tablettes c’est bien mais tourner les pages d’un livre n’a pas d’équivalent.

              • Pat Ferrer 4 mai 2013 22:21

                La virulence des réactions montre bien que c’est un sujet sensible et c’est cette passion qui pourra peut-être encore sauver le livre, les librairies, les bibliothèques. Le livre est visiblement un objet empreint d’un affect très important pour lequel les gens sont prêts à se battre et à crier haro sur le baudet qui ose s’y attaquer. C’est rassurant. Les boutiques de location vidéo ont virtuellement disparu en moins de cinq ans, les boutiques d’équipement photographiques vont suivre. Quand je me balladais à St Germain il y a trente ans, il y avait pleins de petites librairies, aujourd’hui ce sont des magasins de fringues. Ca me crève le coeur et je ne veux pas que ça continue. Je suis heureux que vous soyez d’accord avec moi sur ce point.


                • ricoxy ricoxy 5 mai 2013 00:27

                  Bah, il y a bien une autre solution. Il y a trois ou quatre milliards d’humains de trop sur la planète Terre. Réduisons la population de moitié, et la fabrication des livres en grand nombre ne posera plus de problèmes. Quant aux tablettes et « liseuses », on peut allègrement les balancer dans la poubelle de l’Histoire.


                  • Pat Ferrer 5 mai 2013 09:25

                    Basiquement, les questions que posent cet article, au premier degré, sont :

                    1. Avec la nouvelle génération élevée au tout-numérique, comment va évoluer la perception du livre dans quelques années ? Nos enfants regarderont-ils leur vieille tablette avec le même attachement que nous regardons nos vieux livres ? Leur révolte adolescente versera-telle vers la négation des valeurs qui nous semblent acquises depuis Gutenberg ?

                    2. Le monde implacable du profit à tout prix versera-t-il une larme si le livre venait à disparaître au profit de produits papier plus rentables pour eux ?

                    3. L’industrie de l’édition et ses points de vente sauront-ils répondre à ce double challenge en augmentant la valeur ajoutée de leurs produits, en restant compétitifs et novateurs, en alimentant la culture au lieu de la brader en privilégiant les produits qui se vendent facilement au détriment des produits qui augmentent l’héritage culturel de l’Homme ? Depuis combien de temps n’ont-ils plus révélés de chef-d’oeuvres littéraires ?

                    Bien sûr que nous sommes tous contre cet article, mais va falloir faire un gros effort, nous les lecteurs, les écrivains, les éditeurs, les libraires, si nous voulons continuer à feuilleter ou vendre du papier.


                    • Pat Ferrer 5 mai 2013 10:08

                      PS ; Quand je dis « livre », je veux bien sûr dire « livre en papier » par opposition à l’eBook ou autre format numérique. Le produit littéraire existera toujours, sous une forme ou une autre.


                    • Ruut Ruut 6 mai 2013 10:57

                      Le format numérique ne tien pas dans le temps.

                      Le retour du vinyle en est le parfait exemple.
                      Ne numérique souffre de lecteurs qui ne sont pas compatibles dans le temps et les évolutions, de DRM etc...

                      Un E-Book quand la batterie est a plats ne sert a rien.
                      Un E-Book sans accès internet ne sert a rien.

                      Un document papier, se lit et se relis dans le temps sans contraintes.



                      • Peretz1 Peretz1 9 mai 2013 12:05

                        Fausse alarme. Le numérique ne s’adresse pas a la même clientèle. Je viens de faire éditer un livre qui sort à la fois sur papier et en numérique. Il n’y a pas eu plus de 3% de demande de cette dernière catégorie. Il est vrai que mon bouquin vaut la peine d’être édité sur papier ...pourtant nettement plus cher.

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