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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le môme Audiard et les malveillants

Le môme Audiard et les malveillants

 Sur la photo on reconnait à gauche le journaliste du Monde dénonçant Audiard...

 

Des adeptes de la racontouze ont cru bon ces dernières semaines de ressortir de derrière les fagots des articles que le « petit cycliste » avait placé dans des journaux collabos pendant la Seconde Guerre (voir ici, ici et ). L’occasion était trop belle pour les malveillants. Comme ils sont courageux mais pas téméraires, ils s'y mettent à plusieurs. C'est moins risqué. Du haut de leur grandeur morale, mais on se demande toujours quel grossium les a affublé d'une pareille autorité, ils distribuent leurs bénédictions et ici leurs anathèmes sur leurs victimes de la semaine avec comme d'habitude les mêmes « patenôtres » doucereux....

 

...Eux ils ne voulaient pas balancer, pensez donc, mais ils sont bien obligés. Aucun d'eux ne peut imaginer un seul instant que même des jeunes auteurs ne vivaient pas d'amour et d'eau fraîche pendant l'Occupation ? Que nous étions vaincus à plate couture ? Que les vrais résistants étaient une minorité infime ? Que si Audiard a placé des textes malheureux cela ne fait pas de lui un « collabo » en puissance ? Qu'il faudrait alors virer des bibliothèques les trois quarts des auteurs y étant, à commencer par le « crapaud » sartrien et le « castor » de Beauvoir.

Mais eux c'est pas pareil, eux ils ont la « carte »...

 

On les a connu plus circonspects dans la dénonce et l'amalgame les auxiliaires de police de la basse presse. Il faut dire que là ils ne risquent plus rien, le môme Audiard est mort depuis belle lurette et il n'était pas de telle ou telle église, il n'aura pas de supporters fanatiques pour aller flinguer les irrespectueux...

Il faut dire qu'il y a longtemps qu'il les énerve les donneurs de leçons de morale, les arbitres des élégances politiques. Pensez donc : il est populaire, premier crime, c'est un autodidacte qui n'a eu besoin de personne pour acquérir une solide culture littéraire, deuxième crime et troisième crime et non des moindres monsieur le juge, il était passionné d'auteurs classiques au verbe parfait, de classiques, et d'écrivains scandaleux aux yeux des bourgeois pédagogues comme Louis-Ferdinand Céline et Marcel Aymé. Le premier leur crachait à la gueule joyeusement par son style émotif, le deuxième se fichait d'eux dans les grandes largueurs dans ses petits contes en les ridiculisant certes avec bienveillance mais ils n'en sortaient pas indemmnes.

Je songe également à ces juges tellement certains d'avoir raison qui finissent par couper le cou quand même à Dermuche, l'assassin, à qui Dieu a redonné une autre chance en le retransformant en bébé ?

Quant à Audiard, il ridiculise dans la plupart de ses dialogues et scenarii les bons bourgeois, les prétentieux, les vaniteux, les adeptes des beaux arts en salon Roche-Bobois, les précieux et précieuses de caves existentialiste en toc. Il vivait également selon un art de vivre maintenant définitivement perdu où l'on buvait sec, l'on mangeait bien et l'on fumait d'autant parce qu'il était d'usage à l'époque, une époque lointaine, de se réjouir entre amis autour d'un bon repas, même si celui-ci n'était ni diététique, ni « éco-responsable », ni « citoyen ».

Et il en rajoutait le gars Audiard : des clochards lunaires et philosophes, des ivrognes qui mettent le bazar dans une petite ville trop tranquille en repartant au matin dans le train comme les singes en hiver en Chine, des soldats perdus au milieu du désert. Tiens, parlons en, ils n'ont pas vu « un taxi pour Tobrouk », n'ont pas entendu ce que Aznavour qui est juif dans le film dit à leur prisonnier allemand ? Et je n'évoque même pas l'image des femmes pas du tout dé-genrée ou « citoyenne » des femmes qu'Audiard véhiculait dans ses films !

Le gars Audiard voilà ce qu'était la France !

Voilà ce qu'était l'art de vivre d'un petit orphelin du XIVème, pas un « fils de », pas un héritier, un petit prolo qui en remonte encore en popularité envers tous ces pédants qui font dans le masochisme mémoriel hypocrite constant pour tout justifier des absurdités qu'ils peuvent sortir.

Comment dit l'oncle Fernand déjà dans « les Tontons flingueurs » ? Les cons ça ose tout c'est même à ça qu'on les reconnaît...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

illustration prise ici


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