Mènaxéne, un héros à la recherche d’illusions perdues
« Et je m’en vais, Au vent mauvais, Qui m’emporte, Deçà, delà, Pareil à la feuille morte. », écrivait Verlaine dans ses Poèmes saturniens. Ces quelques rimes pourraient bien résumer Mènaxéne, le premier roman prometteur de Xavier Gilbert.
L’auteur nous plonge dans le tourbillon du quotidien de ce jeune homme, désespérément seul, désespérément rêveur. Comme l’explique l’auteur lui-même, « ce jeune homme refuse aussi bien les conditions du bonheur que les contraintes de la société ».Dans ce roman empreint de philosophie, Mènaxéne n’est pourtant pas totalement seul. Son quotidien est fait de rencontres, de pensées, mais finalement peu d’expression de lui-même. Incompris, et surtout insatisfait, Mènaxéne semble errer dans son existence, telle une âme qui ne pourrait trouver le repos. Finalement, le héros a simplement soif de vie, d’émotions, de cette violence qui nous rend présent. Cette recherche le guide, plus ou moins consciemment, tout au long du roman.
Une idée originale
Le titre et héros de ce livre, est composé de deux mots deux mots grecs : Mènè et Axénos. Mènè désignant la lune, et Axénos signifie inhospitalier. Ces deux termes englobent l’esprit du roman qu’a voulu l’auteur, très bien retranscrit au fil des pages. En effet, Xavier Gilbert a beaucoup travaillé l’écriture, l’exactitude du terme, pour donner corps au fil de sa pensée. « Le vent m’empêchait alors de parler, et j’ai eu l’impression que ma vie allait trop vite pour moi. Si vite que je n’ai pas été témoin de ma propre vie. Dès lors à présent que j’ouvre les yeux, je ne vois plus autre chose que le bleu tourmenté d’un chemin nouveau ». Ces premières lignes annoncent un récit écrit à la troisième personne, ce qui apporte un mystère et une aura particulière au héros.
Issu d’un cursus de philosophie, le premier roman de ce jeune auteur dénote d’une soif d’écrire chez l’auteur. Plusieurs autres livres sont déjà prêts, en attente chez l’éditeur.
Une aventure qui correspond à une lignée éditoriale
Mènaxéne est également la première publication des éditions du Retour. Cette jeune maison d’édition, créée en 2004, décide de publier le roman en mai 2006. Une philosophie émane alors de cette entreprise, souhaitée par David Moscovici, avec l’aide de Caroline Laigneau. Ce jeune éditeur a l’envie et l’idée fixe « d’encourager l’écriture comme un art, d’instaurer une relation humaine avec l’auteur, et de lui donner une réponse digne de son effort d’écriture. » Le nom de la maison d’édition vient du fait que David Moscovici souhaite renouer avec les valeurs littéraires d’antan, les genres d’autrefois. Les éditions du Retour veulent nous permettre de découvrir des auteurs modernes, attachés cependant à la littérature reconnue d’un autre temps. Faire une pause littéraire en marge de la rentrée littéraire, et découvrir Mènaxéne, devrait nous donner envie de suivre de près les publications des éditions du Retour.
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