Recul du français au Québec et au Canada : un portrait de la situation
Depuis près de trente ans, les Québécois ont adopté une série de mesures visant la protection de la langue française. Toutefois, plusieurs études ayant fait les manchettes au Québec depuis les derniers mois remettent en question la place du français au Québec et dans le Canada. Portrait linguistique d’un Québec en mutation.
Perte de vitesse du français au Québec et dans l’ensemble canadien
En 2006, partout au Canada et même au Québec, le français avait perdu du terrain comme langue parlée usuelle. Ainsi, les francophones, à travers le Canada ne représentent plus que 22,1 % de la population selon le dernier recensement effectué par Statistique Canada [1], ce qui représente un recul de plus de 15,3 % depuis 1971 et de 3,4 % depuis 2001.
En outre, même à l’intérieur du Québec, la proportion de Québécois dont la langue maternelle est le français a glissé de 82 % en 1991 à 79,6 % en 2006, une première en 75 ans. Un recul qui s’explique majoritairement par deux éléments. Premièrement, à l’instar des pays industrialisés, les Québécois francophones font peu d’enfants. Deuxièmement, ceux-ci accueillent systématiquement depuis plusieurs années davantage d’immigrants. En outre, pour la même période et pour les mêmes raisons, ce glissement s’observe également du côté anglophone de la population québécoise alors que la part des Québécois parlant anglais à la maison est passée de 11,2 % à 10,6 %.
Sur l’île de Montréal, métropole québécoise comptant plus d’un million d’habitants, le phénomène est encore plus significatif avec une population de langue maternelle française qui est passée, entre 2001 et 2006, de 53,2 % à 49,8 %. Un phénomène expliqué en partie par le fait que 90 % des immigrants arrivés au Québec depuis 2001, soit 165 000 personnes, s’y sont installés.
Finalement, fait encouragent, des 34 000 nouveaux Québécois arrivés depuis 2001 parlant une autre langue maternelle que le français, 26 000 ont opté pour le français. Ainsi, particulièrement chez les immigrants allophones arrivés depuis 1971, la proportion de ceux qui choisissent le français est en très nette hausse. Signe que les politiques d’intégration et de protection du français fonctionnent bien.
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