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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Réinventer la librairie et sauver le livre

Réinventer la librairie et sauver le livre

Le numérique n’a pas seulement mis à mal l’industrie du disque ; les faillites de librairies se succèdent les unes après les autres ; la dernière en date, Chapitre.com, laisse sur le carreau 1 200 salariés et ferme 57 de ses magasins.

Le livre numérique fait son chemin, petitement en France, en même temps la vente en ligne sur Amazone, entre autres, a rompu la digue que représentait le prix unique du livre. Le réseau des petits libraires est au plus mal. Pourtant certains d’entre eux résistent.

Alors que la rapport de Serge Kancel (inspection générale du ministère de la culture) recensait jusqu’à 4 500 lieux en France faisant de la vente de livres à titre significatif, le Syndicat de la Librairie Française (SLF) faisait le constat que c’est le lieu du commerce où l’on fait le plus facilement faillite, « sachant que le taux de résultat net de la branche est tombé à 0,6%, faisant de la vente du livre en magasins spécialisés, l’un des secteurs les moins rentables du commerce de détail », comme le note Guillaume Husson le Délégué Général du SLF.

Sur les dix dernières années (2003 à 2012) la part des ventes de livres sur internet a progressé, en passant de 3,2% à 17 %...

Au milieu de ce désastre pour la politique du livre et de la lecture, ce sont cependant certains libraires généralistes de petites tailles qui arrivent encore à tirer leur épingle du jeu. Encore faut-il, qu’elles s’organisent et surtout réinventent le concept de librairie.

Partant du constat et de l’expérience de certaines libraires dont j’ai pu observer le maintien, j’ai repéré un certains nombres de principes et d’actions.

Règle première : le client n’est pas celui qui vient acheter un livre (les plateformes numériques sont bien plus efficaces), le client est celui qui entre en librairie sans vraiment savoir ce qu’il est prêt à acheter.

L’identité de la librairie est déterminante, tous les titres ne sont pas disponibles, c’est au libraire d’assurer ses choix, il se doit d’éditorialiser sa librairie : coups de cœurs, auteurs de prédilections etc.. Il peut aussi se spécialiser : livres pour enfants, lectures et ouvrages scientifiques etc…

La mise en scène est essentielle, vitrines thématiques, régulièrement changées, livres à disposition sur des tables avec leurs notes de lectures, voir canapés et fauteuils, tables basses, c’est l’incitation à lire qui prime.

L’actualité momentanée ou sur le moyen terme doivent être traitées, cette l’année le centenaire de 14-18 est l’occasion de croiser tous les ouvrages récemment sortis ave les grands auteurs classiques de la période : Alain « souvenirs de guerre », Maurice Genevoix « Ceux de 14 », Erich Maria Remarque »À l'Ouest, rien de nouveau », Henri Barbusse « le feu » etc…

Flâner, se sentir bien, vivre l’émotion même de la littérature peuvent trouver leur sources dans une exposition photo, dans des « moments musicaux », des lectures, des signatures d’auteurs. Il s’agit de fidéliser les amoureux du livre, un fichier électronique s’impose pour les invitations, une page Facebook est indispensable, ainsi qu’un compte twitter. Une News Letters aussi pour diffuser les temps forts de la librairie sur le mois.

Enfin vivre avec son territoire doit être le crédo absolu… essaimer ses livres hors des murs en partenariat avec le Théâtre Opéra, en fonction de sa programmation, de la Scène Nationale, du Festival, de l’exposition, du cirque… tout est prétexte à parler livres, littérature et auteurs.

Mais les petits libraires ne sont pas prêts, ni formés à cette révolution culturelle pourtant essentielle à leur survie. Sans doute le Ministère de la culture et les Directions Régionales des affaires culturelles devraient y réfléchir lorsqu’il est encore temps.

A suivre :

« Propos du le métier de libraire. Conversation sur le commerce des livres », ouvrage collectif, www.epagine.fr

Ombres blanches à Toulouse http://www.ombres-blanches.fr/

Passages à Lyon http://www.librairiepassages.fr/

Librairie 47 degré nord à Mulhouse http://www.47degresnord.com/

Librairie Dialogue à Brest http://www.librairiedialogues.fr/

Librairie l’Autre Rive à Nancy http://librairielautrerive.hautetfort.com/

Et bien d’autres à découvrir

 


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12 réactions à cet article    


  • Kern Kern 13 décembre 2013 19:52

    L’ Auteur

    Si je peux aider :

    http://www.livrespourtous.com/

    http://www.cfaitmaison.com/divers/ebook-gratuit.html

    Ne me remerciez pas ; c’est naturel chez moi


    • Montdragon Montdragon 13 décembre 2013 20:04

      Je ne comprends même pas pourquoi l’article a été autant « moinssé » , nous sommes entre personnes cultivées et de bonne éducation, le livre est TOUT pour un esprit qui cherche à s’éclairer


      • Pere Plexe Pere Plexe 13 décembre 2013 21:10

        Votre TOUT est sans doute la cause des moinssages.

        Réduire ainsi à néant les autres supports les autres formes d’expressions les autres voies de réflexions et d’instruction est insupportable...et idiot.

        Ce mépris aussi courant qu’injuste est souvent le signe d’appartenance à la caste dirigeante en tous domaines.

        Si on ajoute que l’industrie du livre produit autant de daube que l’industrie musicale faut il s’étonner du moinssage massif des ces atermoiements ?


      • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 14 décembre 2013 07:12

        Bonjour Mondragon, là n’est pas la question : c’est le circuit commercial du livre qui est heureusement remis en cause par les moyens modernes de diffusion.


      • foufouille foufouille 13 décembre 2013 20:35

        cela vient plutôt du pouvoir d’achat. et de ta caste qui n’achète plus assez de livre
        le numérique est pas vraiment moins cher que le papier, non plus (et ne peut le remplacer )


        • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 14 décembre 2013 07:08

          Jean, tant que les éditeurs font barrage (peu d’élus et plus pour le marketing que le talent), tant que la distorsion commerciale donne au pauvre « petit » libraire 33 % du prix de vente alors que l’écrivain reconnu ne touche que 8 %, il ne faut pas s’étonner si l’édition numérique, plus souple (possibilité d’impression à l’unité), plus ouverte, offrant plus de choix et moins onéreuse, met à mal l’édition papier. D’où mon incompréhension lorsque vous évoquez « un résultat net de branche de 0.6 % » ! Où va le pognon ? 
          Quand on constate que les maisons d’édition osent vendre e-book presque aussi cher que la version papier (au motif fallacieux qu’il faut protéger la création !) et que pour faire perdurer leurs privilèges, eux, ont demandé une protection « collectiviste » de l’’État (aux frais du client) qui retardera un peu l’échéance, je crois qu’ils sont plus pour l’esprit de caste, et les bénéfices que pour le libre accès à la lecture et à la culture.
          Pour le prix unique, s’agissant d’une loi et d’une remise limitée, je ne pense pas qu’Amazon ait rompu une quelconque digue ; on les oblige, au contraire, à facturer les frais de port aux dépens du lecteur. Et le désastre évoqué par vous ne l’est que pour le lecteur privilégié habitant en ville, disposant de temps, d’un budget certain et disposé à faire des kilomètres.
          Merci néanmoins pour toutes ces bonnes idées d’arrière-garde, même si je crois y trouver l’esprit parisien de territoire centralisé au détriment de la région et du terroir, même si vos principes et actions sont loin d’être « grand public ».
          Pour revenir à ce public élitiste qu’on rapprocherait de l’attribution des prix d’automne et de ces émissions littéraires aujourd’hui guindées et loin de l’esprit d’Apostrophes (ou de Polac), si au moins il pouvait faire passer ses coups de cœur plutôt que son snobisme dans l’air du temps, pour en faire profiter ceux qui ne peuvent se permettre le luxe d’un livre répondant seulement à une mode germanopratine ? 
          Et pour finir, est-ce que le libraire de demain, qui applique vos bonnes idées, n’est pas déjà ce fonctionnaire territorial diplômé, chargé, à la médiathèque, du prêt des livres et qui organise des manifestations culturelles (écrivains invités, expos photographiques, etc.), même dans les villages qui n’ont jamais disposé d’une librairie ? 


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 15 décembre 2013 11:39

            Jean-François, méfiez vous des clichés, je suis un parisien de passage, né dans les Vosges et qui a grandi à la campagne.

            Certes il n’y a pas de librairies dans les villages.... mais surtout parfois pour accéder à une salle de cinéma il faut faire 70 km...
            je connais bien le sujet pour y avoir beaucoup travaillé.... le désert culturel rural est sidérant et peu de monde s’en préoccupe si ce n’est quelques fédération d’éducation populaire.
            Quant à mon article il ne se fonde absolument pas sur ce qui se passe à Paris, mais bien au contraire en province....

            Bien à vous



          • claude-michel claude-michel 14 décembre 2013 08:19

            Encore une bataille perdue d’avance...Le monde change mais les Français ne le voient pas... ?

            Bizarre...

            • Kern Kern 14 décembre 2013 10:58

              Je ne sais pas pourquoi , mais cet article me fait penser à ce que sont devenues les boutiques de développement de photos et à la firme Kodack


              • bourrico6 17 décembre 2013 12:24

                Sauf que l’écran ne remplacera jamais le papier.

                Au pire on se dirige vers un abandon de la lecture pur et simple, car ce n’est pas sur un écran qu’on va lire un livre.

                J’espère qu’on va revenir de ce monde de l’éphémère qu’est internet.
                Rien de dure sur le net, essayez de revisiter les sites et autres liens que vous visitiez il y a quelques années, vous verrez le peu qui reste.
                Au bout de 10 ans, il n’ y a plus rien.

                Internet, c’est un leurre, rien ne dure, et on y trouve surtout n’importe quoi.


              • bakerstreet bakerstreet 14 décembre 2013 13:27

                Il y a du souci à se faire, quand on voit menacer, ces institutions qui nous semblaient indéboulonnables, que sont les librairies. 

                C’est tout le rapport de l’homme à la culture qui est menacé, et à l’écrit bien sûr

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