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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Une légende qui tue le mythe

Une légende qui tue le mythe

Le film « Je suis une légende » est sorti dans nos salles le 19 décembre 2007 après un important matraquage publicitaire.

Will Smith y incarne le dernier homme sur Terre, mais on s’aperçoit fort rapidement qu’il n’est pas seul. À la source de la disparition des hommes : un vaccin qui s’est rebellé et s’est transformé en virus « mortel »... le but de Neville (c’est lui le soi-disant dernier homme) est évidemment de sauver l’humanité en trouvant un nouveau vaccin contre l’ancien vaccin qui a muté en virus... (j’espère que vous suivez) c’est un film d’action efficace avec de beaux effets spéciaux mettant en valeur les affreux monstres et les explosions spectaculaires. Vous l’avez compris, si vous avez envie d’un bon american movie n’hésitez pas...

Mais peut-être allez-vous dire : « encore !! », encore un film avec des zombies, encore un film avec un héros qui sauve tout le monde, encore un film où une maladie a tué toute l’espèce humaine... Car, entre 28 jours plus tard (+ 28 semaines plus tard), la trilogie de Resident Evil, Planète Terreur (de Tarantino), les films de l’apocalypse accompagnée de zombies déferlent sur grand écran. Force est de constater que Francis Lawrence, le réalisateur n’a pas fait un réel effort pour distinguer son film, de la masse déjà existante voire a voulu l’ancrer le plus possible dans ce filon à la mode. Dommage car quelques pistes intéressantes sont évoquées dans Je suis une légende comme les conséquences de la solitude et la personnalité des zombies. Malheureusement si vous pensez avoir deviné la fin, c’est que vous l’avez deviné... Pas d’originalité là encore, le héros sauve le monde c’est pour ça qu’il est un héros. Mais est-ce pour ça qu’il est une légende ? Une légende doit être unique, non ? Alors quand vous avez déjà des dizaines de héros qui ont sauvé l’humanité avant vous...

Dommage d’autant plus qu’il aurait été assez simple d’y infiltrer un peu de nouveauté puisque Je suis une légende est avant tout un livre de Richard Matheson dont la trame diffère totalement de l’intrigue du film. Certes Neville fait des recherches sur le virus (plutôt un parasite d’ailleurs), mais ce qui fait l’originalité de cette oeuvre de 1955 c’est sa fin originale : les hommes sont bien condamnés à disparaître et ce sont les contaminés qui constituent la nouvelle espèce supérieure. Neville devient le monstre à éliminer, celui que tous les contaminés haïssent. Une fin qui apprend au lecteur qu’il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre et, surtout, cette fin clarifie le statut de légende du chercheur. Neville devient une légende car il est le dernier homme sur Terre et il va mourir, l’homme devient alors un mythe.

Réalisé par Francis Lawrence. Avec : Will Smith, Charlie Tahan. Genre  : science-fiction. Durée  : 1 h 40. Année de production : 2007. Titre original : I Am Legend. Distribué par Warner Bros. France



Moyenne des avis sur cet article :  3.83/5   (24 votes)




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19 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 7 janvier 2008 11:25

    Rien à voir avec le bouquin ou le film avec Charlton Heston des années 70

    Mais cela se regarde et permet de passer 2h20 et d’en avoir pour ces 10 euros (le spectable est au rendez vous )

    D’ailleurs entre un navé francais subventionné par des fonds publics et ce film ,je fais le choix d’aller voir ce film


    • inotna2099 inotna2099 7 janvier 2008 14:10

      Pour ma part j’ai payé 5.40€ pour ce film et franchement il ne vallait pas plus.

      Je n’ai que rarement autant regardé ma montre au ciné pendant un film. Il ne se passe rien 75% du temps, énormément de questions restent en suspend (pour ne pas dire toutes), une soirée de perdue.


    • roOl roOl 7 janvier 2008 12:16

      Monologue de Will Smith sur une histoire compassée, déja réalisé avec brio par de nombreux cinéastes.

      Ce film est l’exemple parfait du film ininterressant.

      Encore une fois préféré lui : ’28 jours plus tard’ de Danny Boyle, qui contient lui des réelles interogations sur ce qui nous attend en cas de propagation d’un virus.


      • roOl roOl 7 janvier 2008 12:16

        @ l’auteur : c’est deja au moins le 3eme papier pour parler de ce nanar


      • Mathieu Lagardère 7 janvier 2008 13:25

        Tout à fait je pense 3 articles pour ce film sans intérêt c’est vraiment n’importe quoi !

        Merci de passer à autre chose


        • Passager 120 Mathias 7 janvier 2008 13:53

          Tout à fait d’accord avec roOI et Mathieu Lagardère...

          Pourquoi faire tant de place à ce « navé » américain ? Pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? smiley


          • Piotrek Piotrek 7 janvier 2008 14:58

            De ce que vous decrivez c’est un pale remake (d’un pale film) The Omega Man, avec Charlton Heston. Et ca me donne pas envie de le voir

            http://www.imdb.com/title/tt0067525/

            Je me demande juste quelle est la boite de com’ qui est derriere ce buzz fort efficace


            • roOl roOl 7 janvier 2008 15:31

              Film lui meme inspiré d’un livre : ’Je suis une légende’ de Richard Matheson, cité par l’auteur de la news...

              rendons a césar....


            • goc goc 7 janvier 2008 16:02

              visiblement le cinéma a réussi a trouver une parade contre le téléchargement illégale

              ils font des films nuls

              d’ailleurs, si vous aviez un doute, il suffit de voir que lerma l’a trouvé « regardable ». C’est dire s’il est nul  smiley


              • Martin Lucas Martin Lucas 7 janvier 2008 16:13

                Ce film est un remake qui ne dit pas son nom ! Et l’original, qui mettait déjà en scène un noir (Harry Bellafonte), est un chef d’oeuvre ! http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=126255.html


                • El Fredo El Fredo 8 janvier 2008 10:56

                  Et non ! « The World, the Flesh and the Devil » n’est pas adapté du roman de Richard Matheson. Mais c’est vrai qu’il y a pas mal de similitudes avec le « I Am Legend » de 2007 (la localisation à New York par exemple, alors que l’original est à Los Angeles).

                  « I Am Legend » avait déjà été adapté au cinéma avec Charlton Heston sous le titre « The Omega Man » en 1971. Mais la première adaptation est italienne et date de 1964 : « The Last Man On Earth » (« L’Ultimo uomo della Terra »), avec le toujours excellent Vincent Price, et constitue à mon avis la meilleure adaptation du roman, et la plus fidèle. Comme le montre l’auteur du présent article, la version 2007 dénature complètement le titre du roman.


                • El Fredo El Fredo 8 janvier 2008 10:58

                  Pour compléter mon commentaire précédent, voici la fiche IMDB de l’adaptation italienne de 1964 :

                  http://www.imdb.com/title/tt0058700/


                • gloagf 7 janvier 2008 16:20

                  Bonjour,

                  J’ai trouvé le film divertissant sans plus, mais je dois dire que l’auteur a animé mon intérêt avec ce qu’elle a dit du livre. Je m’en vais de ce pas l’acheter.

                  Bonne journée à tous


                  • Patrice Giroux 7 janvier 2008 17:14

                    Je suis un amateur de science-fiction, de fiction tout court, mais j’ai personnellement été profondément choqué par le détournement de sens du roman par le film : son happy ending est particulièrement odieux. Le roman tablait sur la possible régression de l’humanité - voire d’une sociabilité du monstrueux : une probabilité régressive qu’on ne soupçonne que trop peu dans notre vision évolutionniste de l’espèce. Le film propose un après déluge et une arche de Zoé à ceux qui croient, rien de moins. Contrairement à votre article, je ne passerai donc pas sous silence la dimension morale et religieuse de cette autre mauvaise fiction apocalyptique américaine. Il n’y a rien d’étonnant que des films catastrophes se multiplient ces dernières années. Le fantasme de la dévoration (néolibérale ?) de l’homme par l’homme trouve écho dans la filmographie anglo-saxone (là-dessus vos citations sont excellentes), l’anxiété d’une pandémie (mondialisée ?) au-delà de l’influenza résonne comme un glas avec force dans l’imaginaire occidental, et cette série de visions de fin du monde ne s’arrètera pas là, le film Cloverfield s’en vient et matraquera les mêmes prémisses. Si la science-fiction a toujours flirtée avec le religieux et le mythe, qu’elle y trouve des ressources symboliques fortes qui parfois sont ingénieuses et fécondes (je pense ici au film 2001 l’Odyssée de l’espace), le film I am a legend utilise cette symbolique grossièrement et s’apparente même à du délire propagandique néoconservateur ou la science est dangereuse et la foi à valeur de refuge. La valeur de ce film est simplement de révéler ce symptôme américain.


                    • agnomen 7 janvier 2008 18:13

                      Je l’ai vu et vu l’offre assez maigre en matiére de sf, il sort plutôt pas mal du lot avec un Will Smith trés convaicant dont je suis assez fan des performance d’acteur, pas facile comme rôle, chapeau Will


                      • roOl roOl 8 janvier 2008 10:40

                        Faut bien des ganets pour remplir les salles de ciné, et payer le jet privé de Will smiley


                      • omnibus 21 juin 2008 23:28

                        Bonjour à tous (si quelqu’un s’intéresse toutefois encore à ce vieux sujet outre moi-même ) !

                        Une longue dissertation en perspective, génial !

                        Alors voilà : en quoi les contaminés (oui, et non pas zombies) du film ne font-ils pas preuve de cette "sociabilité du monstrueux" si chère à Matheson ? Ils communiquent entre eux, et que ce soit par des cris ou non cela reste un language, du moment qu’il leur pemet de se comprendre par des signaux, comme c’est le cas ici. Bien sûr cela diffère de nos chères mots et autres phrases humaines, mais c’est justement la problématique de Matheson - ! - , qu’une société (et le language) est quelque chose de tout à fait relatif. Les contaminés obéissent par ailleurs à un "chef", base de toute société ; ils font preuve de solidarité en faisant tout pour libérer l’une des leurs, et le leurre qu’ils ont utilisé pour piéger Neville (un manequin) est une preuve de leur intelligence, associé en cela à leur caractère évolutif (ils imiteront d’ailleurs le "piège" de Neville basé sur le contre-poids d’une voiture).

                        D’autre part, le film dure 1h 36, et certes le dernier quart-d’heure est sujet à critique, mais les 1h21 précèdant ne font qu’explorer la situation de Neville : detresse bien sûr (l’émouvant message radio) mais aussi quotidien, solitude (via ses relations avec la chienne Samantha, le passage à la télévision d’émissions enregistrées, l’installation des manequins dans le music shop pour simuler un semblant de vie dans cette ville déserte, ...). Quant aux conséquences de cette solitude, n’apparaissent-elles pas lorsque Neville découvre l’un de ses manequins dans la rue, perturbant ainsi les rites qu’il a mis en place ? Alors s’il vous plaît, n’osez pas dire que le thème n’est pas exploité !

                        La fin ! Oui, je vous l’accorde, elle fait preuve d’un proaméricanisme (le drapeau en plein milieu d’une base militaire) et d’effusions religieuses absolument dérisoires et honteuses vis-à-vis de Mateson ! C’est vraiment désolant... Toutefois, vos critiques (pour le peu d’arguments qu’elles contiennent) ne semblent réduire le film qu’à cela ! Hé ! Le film dure 1h 36, pas 15min. ! La tension remarquable palpable tout au long du film, le traitement (novateur dans le genre) en profondeur du personnage, et l’émotion qui n’est pas à omettre ne doivent pas pour autant être reniés !

                        À ce sujet, je vous incite vivement à acheter la version collector du DVD (sortie avant-hier), les 5€ de plus que le DVD simple étant largement compensés (sacrifiez le dernier numéro de Closer à la limite -ce serait pas une grande perte au passage...-). Si je dis cela, c’est parce que l’on y trouve une fin alternative : plus d’horrible base militaire, même plus de sauvetage du monde (la justification de Matheson du titre est même en partie respectée), et appuie plus marqué de la sociabilité des contaminés (qui n’ont absolument pas le moindre rapport avec du Resident Evil). Etant donné que vous jugez le film comme un navet et que vous n’allez donc sûrement pas acheter le DVD, voici toutefois un petit résumé :

                        lorsque les contaminés assaillent le laboratoire de Neville, leur "chef" réussi à comuniquer avec lui (via un dessin de papillon contre la vitre) et Neville finit par comprendre la véritable nature de ces monstres, et ce en plus de nous épargner la "prophétie" d’un quelconque élu envoyé pour sauver l’humanité. Il finit par libérer sa prisonière, amenant là une autre scène émouvante avec les retrouvailles entre le chef des contaminés et celle qu’il aime (et oui, quand je vous dis "aucun rapport avec du Resident Evil" !). Il respectera ensuite son "pacte" avec Neville en lui laissant la vie sauve. Le film se termine sur les trois humains circulant dans Manhattan en plein jour et sur fond de l’appel radio destinné aux possibles humains encore existant. 

                        Voilà du changement ! Si seulement ils l’avaient mise dans le film plutôt que dans les bonus...(à préciser qu’elle est en anglais, comme l’ensemble des bonus en somme...)

                        Autrement, vous pourrez y trouver un reportage intéressant sur les réalités scientifiques derrières le film, loin donc d’u quelconque mythe occidental néolibéral de l’Apocalypse...

                        Au passage : aucune comparaison possible avec l’émotionel poussé au pathétique de Cloverfield...

                        Quant à l’antiaméricanisme : le fait que nous croûlions sous les productions holywoodiennes pleines d’action et totalement décérebrées (Resident Evil et les films du genre en général compris) n’est aucunement une raison pour qualifier toutes les productions américaines de telles sans un minimum de réflexion préalable. Les préjugés ne sont qu’une preuve de fermeture d’esprit bien navrante...

                        Enfin, place à mon opinion (jusqu’ici je me contentais de réfuter vos quelques arguments avec des données tirées du film ou du DVD et donc plutôt objectives) : je n’avais jamais ressentis une tension telle que celle que crée ce film (tension tient plus de suspens que de peur) , le jeu de Will Smith (acteur que je n’aprécie guère habituelement) est simplement époustouflant (ne serait-ce que pour sa prestation -bien que ça serait réducteur- le film est à voir), le film présente qui plus est une redoutable capacité à intégrer le spectateur et à le faire s’interroger sur ses propres réactions en une telle situation, et ce tout en conservant une part de la problématique de Matheson : remixé via DVD, c’est un C-H-E-F- -D-’-O-E-U-V-R-E, tout simpement.

                        Espérant vous faire redécouvrir un film qui en vaut le coup,

                        Aurevoir !

                         


                        • Patrice Giroux 3 septembre 2008 05:41

                          Chef d’oeuvre vous dites ? Vous êtes bien peu exigeant. En dépit de toute la mauvaise rhétorique que déploie votre article, j’ai toutefois apprécié l’information concernant les bonus qui ouvrent d’autres dénouements à cette adaptation, mais c’est trop peu, trop tard. La version alternative, même si je n’ai pas eu l’occasion de la voir, et de toute façon, peu importe, ne peut être pire que celle qui officiellement décapite complètement l’oeuvre originale et, pour lui seul, le film lui-même, comme vous l’admettez vous-même dans une entorse à votre propre démonstration. Il me semble qu’à partir de ce constat, on ne peut pas utiliser le terme de chef d’oeuvre sans un certain scrupule. J’aurais aimé seconder un de vos points de vue, ce film devait se tenir très loin des séries violentes et brutales, simplement gore, à la Resident evil. Rien pourtant ne porte efficacement cette volonté dans le film. Et de toute façon, cela aurait-il été suffisant ? Ç’aurait été effectivement plus jouissif que le réalisateur ait poussé l’audace et ait réussi à faire comprendre aux producteurs du film que le bonus avait tout intérêt à devenir la version définitive. De mon point de vue, ç’aurait été la moindre des choses et le soufflé aurait ainsi pu lever, mais il tombe à plat, pour le moins. J’accepte toutefois difficilement d’être traité d’anti-américain pour mon sens critique. J’estime effectivement être complètement opposé à une épistémè précise que charrie une certaine Amérique et qui se loge dans ce film, bien que je connais d’autres Amériques que j’apprécie énormément. Mais sachez que je suis farouchement opposé à une certaine France, à un certain Québec, ou à certains auteurs, parce que ce qui flirte avec des fins obscurantistes, nationalistes, quasi théocratiques jusque dans les fictions, ce qui est la trace indélébile de la conclusion officielle de ce film que j’ai visionné, aussi bien patenté qu’il puisse être sous d’autres aspects, mérite d’être carrément dénoncé. Je suis d’accord avec vous, ce film n’est pas un navet, mais il est bien pire encore, c’est une imposture.


                        • Freako 22 mai 2009 17:03

                          Le livre est un chef d’oeuvre et le film gomme tous ses aspects vraiment étonnants ce qui est donc bien dommage. Pour aller plus loin sur les intentions du film j’ai fait ici un petit article sur les blockbusters ici :


                          Bonne lecture et vive la philosophie !

                          Fr.

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