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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > Champs morphogénétiques : La mémoire de l’univers

Champs morphogénétiques : La mémoire de l’univers

Rupert Sheldrake et les champs morphogénétiques

Cette notion de champs morphogénétiques ou morphiques s'avère difficile à expliquer avec des mots simples quand on la fréquente depuis peu. Ci-après un des extraits les plus pédagogiques trouvé :

"Historique de la notion de champ morphogénétique

Hans Driesch (1867-1941), embryologiste et philosophe, fut l’un des premiers chercheurs à avoir tourné le dos à la vision strictement matérialiste et mécaniste qui prévalait au XIXème siècle. Ses expériences sur les blastomères d’oursin démontraient que l’ensemble de l’embryon est plus que la somme de ses parties.2 Driesch en prélevait des éléments et ceux-ci se régénéraient ; l’ensemble se reconstituait. Il en déduit qu’il était impossible d’analyser ou de comprendre l’embryon d’une manière purement matérialiste.

Mais, c’est en 1922 que l’idée de champs morphogénétiques (abrégés ultérieurement en “morphogéniques“ et même “morphiques “) a été introduite par Alexander Gurwitsch, en Russie, puis en 1925, de manière indépendante, par Paul Weiss, à Vienne. A. N. Whitehead (1861-1947) scientifique et philosophe, affirma qu’il existe une propriété définie de complétude qui permet aux organismes de se développer et qui ne peut être réduite à une analyse des parties. Von Bertallanfy (1901-1972) a procédé en 1933, dans son livre Modern Theories of Developement, à la synthèse de ces différentes approches avec son paradigme organismique3 qui décrit le développement des systèmes ouverts (biologiques) par différence avec les systèmes physiques soumis à la loi d’entropie.

Une génération plus tard, C.H. Waddington (1905-1975) a poussé l’idée des champs morphogéniques un pas plus loin avec son concept de chréode, ou “zone de développement canalisé“, ou “attracteur de développement dans le temps et dans l’espace“.

champs morphiques,champs morphogénétique,ruppert sheldrake,physique quantiqueC’est Rupert SHELDRAKE (né le 28.06.1942), biologiste spécialiste de biochimie et de chimie cellulaire, qui donnera toute son ampleur au concept de champ morphogénique en faisant le réservoir de la mémoire de l’univers et la source de ce qu’il appelle “la causalité formative“.

Comment s’est forgé le concept de champ morphogénétique ?

R. Sheldrake écrit que “la mémoire est inhérente à la nature“. Il considère que “les systèmes naturels, tels que des colonies de termites, des pigeons, des orchidées, des molécules d’insuline héritent d’une mémoire collective renfermant tous les phénomènes concernant leur espèce, aussi distants soient-ils dans l’espace et dans le temps“. Il donne de nombreux exemples de comportements animaux instinctifs (la façon de se gratter des mammifères et des oiseaux, la capacité des araignées de tisser, dès leur naissance, des toiles caractéristiques de leur espèce, la manière dont les guêpes de boue australiennes construisent leur nid, etc.) dont il dit qu’ils ne peuvent être inscrits dans les gènes. Ce sont les fameux caractères acquis lamarckiens. Il précise : “Le comportement héréditaire, comme la forme héréditaire, est influencé par les gènes, mais n’est ni “génétique“, ni “génétiquement programmé“.

Pour expliquer ce qui ne relève pas du “génétique“ dans l’explication de la transmission des comportements héréditaires les généticiens parlent d’”effet du milieu“. Mais la définition qu’ils donnent de ce “milieu“ est extrêmement vague puisqu’elle englobe “l’ensemble des informations qui ne sont pas contenues dans les gènes“.

Nous voici en pleine tautologie ! Il convient donc de parler à propos de l’ADN non de “programme génétique“ mais de “patrimoine génétique“. Et R. Sheldrake écrit que, puisque toutes nos cellules comprennent à peu près le même ADN et se développent malgré tout selon des schémas différents, c’est bien qu’il y a en dehors d’elles une source d’information qui oriente leur action. Cette source d’information c’est le champ morphogénique de l’espèce.

Qu’est-ce qu’un champ morphogénétique (ou morphique) ?

C’est, comme son étymologie l’indique, un champ générateur de forme (morphos en grec). peut-on le définir ? “Les champs morphiques, comme les champs connus de la physique, sont des régions d’influences non matérielles s’étendant dans l’espace et se prolongeant dans le temps. Quand un système particulier cesse d’exister - lorsqu’un atome est désintégré, qu’un flocon de neige fond, ou qu’un animal meurt - son champ organisateur disparaît du lieu spécifique où existait le système. Mais dans un autre sens, les champs morphiques ne disparaissent pas : ce sont des schèmes d’influence organisateurs potentiels, susceptibles de se manifester à nouveau, en d’autres temps, et d’autres lieux, partout où et à chaque fois que les conditions physiques sont appropriées. Quand c’est le cas, ils renferment une mémoire de leurs existences physiques antérieures“. Et, plus la population étudiée comporte d’individus plus le champ morphogénique s’enrichit du comportement de tous ses individus.

Mais, de même qu’on ne connaît les champs de gravitation, les champs électriques ou magnétiques que par leurs effets, les champs morphogéniques ne peuvent être décelés que par les actions qu’ils influencent.

Actions influencées par le champ morphique

On peut comparer le champ morphogénique d’une part à un gigantesque réservoir de la mémoire de l’espèce, c’est sa fonction passive, d’autre part à un inducteur d’organisation, c’est sa fonction active ou téléologique. Et cet inducteur d’organisation fonctionne de mieux en mieux grâce à l’apprentissage des membres de l’espèce.

Sheldrake donne l’exemple des mésanges bleues qui, en Angleterre, ont appris à percer les capsules qui ferment les bouteilles de lait déposées par le laitier le matin à domicile : “Une analyse minutieuse des données a montré que la propagation de l’habitude s’est accélérée avec le temps, et que le comportement a été découvert par des mésanges individuelles“. MC Dougall réalisa en Angleterre des expériences sur les rats pour leur apprendre à choisir entre deux sorties d’une cage, l’une éclairée mais assortie d’une forte décharge électrique et l’autre sombre mais sans choc électrique. La première génération de rats commit 165 erreurs, la trentième n’en commettait plus que 20. La même expérience réalisée à 20 000 km de là, en Australie, montra que les rats australiens avaient bénéficié de l’apprentissage de leurs confrères anglais... Et tout ceci est naturellement transposable à l’homme."

Extrait d'Effervesciences N°48,
provenant du site :
http://www.effervesciences.com/

Réflexions

Rupert Sheldrake est l'un des scientifiques les plus contestés de sa génération. Les scientifiques en général, n'aiment pas que l'un des leurs s'adonne à des recherches sur des sujets aussi farfelus que la télépathie et autres fariboles.

Si la physique quantique n'avait donné des résultats rapides en termes d'effets de ses théories, sans doute aurait-elle été contestée car elle flirte avec le surnaturel, quand on pense au chat à la fois mort et vivant et au principe de simultanéité. Encore aujourd'hui les physiciens "cosmologistes" ne sont gère aimés de leurs pairs.

Cependant si on considère que le cerveau humain (ou animal) n'est pas un organe de stockage de l'information mais de "lecture/ecriture", comment tout cela fonctionne-t-il ?

Le cerveau serait-il comme un processeur d'ordinateur qui va se servir dans une espèce de disque dur virtuel collectif que serait ce champs morphique ? Cette opération permettrait donc au cerveau de résoudre des problèmes, avec des informations stockées par d'autres cerveaux ailleurs et à un autre moment, ce qui permettrait aux espèces d'évoluer en permanence en s'enrichissant des progrès des autres individus de la même espèce.

Les neurosciences n'ont pas encore localisé la mémoire dans le cerveau. Quand des expériences sont menées avec des stimulis mémoriels, il semble que plusieurs zones du cerveau soient sollicitées simultanément. Cela ne signifie pas que les informations y soient stockées.

Si le cerveau est un émetteur/récepteur qui va piocher dans un champs morphiques des informations, qui sont en résonnance avec ce dont il a besoin, alors ces champs sont forcément quantiques car "non localisés". Par ailleurs, l'évolution de leur contenu reste imprévisible car il dépend des décisions prises à chaque instant.

Propos récents de Rupert shedrake

Du magazine Clés - Novembre 2011 – Propos recueillis par Patrice van Eersel

Q : Trois décennies après vos premiers écrits, votre théorie demeure controversée. Vous dites qu’elle s’appuie sur des faits vérifiables. Lesquels ?

RS : L’un des meilleurs exemples demeure celui des cristaux. Quand des chimistes inventent une nouvelle molécule, ils ont généralement du mal à la faire cristalliser. Mais une fois que l’un d’eux a réussi, les autres y parviennent plus aisément partout. Comme si un nouveau champ de forme avait été créé à travers l’espace-temps et qu’il suffisait en quelque sorte de le capter. Une molécule nouvelle peut aussi cristalliser sous différentes formes, mais dès que l’une d’elles s’impose, son champ devient dominant et les autres formes disparaissent. Ce fut récemment le cas du Ritonavir, un médicament contre le sida, qui s’est hélas mis à cristalliser sous une forme qui en supprimait l’effet thérapeutique. On a dû dépenser des fortunes pour trouver une autre façon d’administrer cette molécule.

L’autre exemple type est psychologique : celui des rats de laboratoire. Une fois qu’un rat a réussi à deviner l’issue d’un labyrinthe, tous les autres rats de la planète trouvent plus facilement la solution. Vous avez aussi les tests de QI : depuis qu’ils ont été inventés, le niveau moyen de l’« intelligence » humaine n’a cessé de s’élever – de 30% depuis 1920, comme l’a montré le politologue James R. Flynn. Il ne semble pourtant pas que nos congénères soient de plus en plus intelligents, mais en 90 ans, des foules ont répondu aux mêmes tests, qui sont automatiquement devenus plus faciles à résoudre.


Bibliographie de Rupert Shekdrake

Une nouvelle science de la vie, Le Rocher, 1983.
L’Âme de la nature, Albin Michel, 2001.
Les pouvoirs inexpliqués des animaux, J’ai Lu, 2005.
Ces chiens qui attendent leur maître et autres pouvoirs inexpliqués des animaux, Le Rocher, 2001.
Sept Expériences qui peuvent changer le monde, Le Rocher, 2005

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14 réactions à cet article    


  • iaito68 9 novembre 2011 13:14

    Très intéressant.. On va bien finir par prouver l’existence de Dieu qui est la cause de toute vie et qui tient tout l’univers dans le creux de sa main..

    Ce que j’en comprend c’est que le « moteur » de la vie n’est pas en l’homme, mais extérieur à l’homme...


    • mahatma mahatma 9 novembre 2011 16:58

      s’il existe un réel « extérieur » ...


    • lerenard lerenard 9 novembre 2011 13:18

      expérience vécu bien des choses m’ont été révélé à l’âge de 12 ans par des rêves choses que j’ai expérimenté alors et choses que j’ai pu voir bien plus tard sur internet (internet n’existait pas alors j’ai 65 ans maintenant)que d’autre ont expérimenté ces mêmes choses au même moment choses que je n’avais jamais entendu parler avant ce qui expliquerais aussi ce que certain croient avoir fait dans d’autre vie alors qu’il ne le vois que dans cette fameuse mémoire


      • kali 9 novembre 2011 13:25

        Voici un lien sur l’expérience d’Aspect pour ceux qui ne connaissent pas..

        http://fr.narkive.com/2010/2/11/2209633-que-faut-il-vraiment-comprendre-de-lexperience-dalain-aspect-sur.html


        Je l’appelle l’expérience des photons « télépathes »

        Merci de vos avis


        • kali 9 novembre 2011 18:49

          @cogno3 : la relativité restreinte puis générale puis ensuite la physique quantique n’étaient qu’hypothèse lors de leurs énoncés initiaux. La courbure de l’espace n’a peu être démontrée que bien plus tard..Les sciences avancent ainsi. Sans intuition sans hypothèses pas d’avancés. Les sciences quantiques nous ont déjà appris que le « je crois ce queje vois » est amplement dépassé

          L’expérience d’Aspect est loin d’être de la science fiction..même si elle est un peu complexe à appréhender.


          • kali 9 novembre 2011 19:33

            @mahatma :) et jean : pas d’exterieur et d’ailleurs, extérieur par rapport à quel intérieur ?
            le raisonnement est forcément « discursif » et sépare mais comment faier autrement pour en parler ?


            • Asp Explorer Asp Explorer 9 novembre 2011 20:25

              Bienvenue à la foire aux tarés !


              • hopeless 9 novembre 2011 22:13

                Très intéressant.

                J’avais été très impressionné il y a quelques années par une video sur le net, dans laquelle on voyait des corbeaux qui posaient des noix devant les roues de voitures arrêtées à un feu rouge, et qui les dégustaient ensuite une fois écrasées et ouvertes. Ça se passait à Tokyo. J’avais oublié cette histoire, jusqu’au jour où j’ai aperçu en rentrant chez moi en voiture, en rase campagne, un corbeau très sûr de lui ma foi, qui s’appliquait à déposer sur la route, à quelques dizaines de mètres devant moi, quelque chose qu’il tenait dans son bec. C’était la pleine saison des noix, et j’en croyais pas mes yeux !
                Cette video m’est revenue tout de suite à l’esprit, et je me demandais comment se « savoir faire » avait pu se propager aussi rapidement du Japon à la France. Depuis j’en vois régulièrement chaque année autour de chez moi, comme si c’était devenu une pratique très banale.


                • hopeless 10 novembre 2011 00:03

                  « tout est si mystérieux »

                  Bien d’accord la-dessus, Jean.

                  En fait, la réalité me semble bien plus subtile que ce que le paradigme scientifique actuel, essentiellement mécaniste, essaye de nous faire croire. Je dis « subtile » non pas dans le sens « complexité » mais plutôt dans le sens où il y a quelque chose d’énorme qui nous échappe. Des questions comme celles que posaient Leibniz :

                  • Pourquoi y a-t-il « quelque chose » plutôt que « rien » ?
                  • Et ce « quelque chose » , pourquoi est-il comme il est, plutôt qu’autrement ?

                  étaient classées jusqu’à présent dans le domaine « philosophie » car trop difficiles à répondre je présume, mais il semble bien actuellement que si on veut continuer à progresser dans notre compréhension de l’univers, il va falloir s’y coller, et plus que sérieusement, que ça nous plaise ou non. Bonne chance messieurs les savants !

                  PS :
                  le concept de « Dieu » amènerait automatiquement d’autres questions au moins aussi difficiles que celles de Leibniz, et il ne semble donc pas approprié d’en parler dans le cadre de cet article


                • ddacoudre ddacoudre 10 novembre 2011 00:35

                  bonjour kali

                  c’est le genre de sujet qui me séduit toujours, qu’elle est la clé de la vie sur cette planète, comment des forces se concentrent pour donner ce que notre regard voie, nul doute alors que ce que nous savons aujourd’hui est peut-être bien peu de chose. souvent je dis que mis dans un accélérateur de particules il ne resterait que des traces de nous sur une photo et pourtant nous serions et pourtant serions nous mort ou vivant. tout dépend de ce que l’on entend par vie.
                  alors pourquoi pas la circulation d’une information.un ami avec lequel nous discutions souvent de ces sujets avançait cette idées, et comme nous ne pouvons pas penser quelque chose qui ne soit pas en potentialité d’être malgré les distorsions qu’entraine le langage pour lesdéfinirs, il n’est pas sot de penser qu’il puisse exister une liaison intra-espèce, comme de la même manière nous pensons qu’il puisse y avoir une vie ailleurs avec handicap de rechercher seulement une vie à notre exemple.
                  ddacoudre.over-blog.com .
                  cordialement.


                  • kali 10 novembre 2011 04:18

                    Bonjour et meci pour ces échanges intéressants.
                    Pour ceux que cela intéresse,..et pour les parisiens (!) Rupert Sheldrake donnera une conférence à Paris le 17/11.


                    • Deneb Deneb 10 novembre 2011 05:32

                      Les champs morphogéniques sont la synthèse des flux énergétiques positifs déplacant l’albédo cryptographique à l’extrémité des carcans périphériques. En contact avec des particules psychorigides en solution nano-diluée augmente considérablement le potentiel graviscopique, lui même à la merci des corrélations péripathetiques. Le resultat de cette interaction entre le milieu morphogénique et son double anasthésique sont les figures charismatiques se formant à l’échelle variétale de l’hypothalamus (ah , je suis content, j’ai réussi à la placer)


                      • Deneb Deneb 10 novembre 2011 05:41

                        J’ai oublié de préciser que ce n’étaient pour le moment rien que des hypoténuses.


                      • kali 10 novembre 2011 08:19

                        @Deneb : c’est à vous qu’on aurait du décerner le prix nobel des sciences toutes catégories cher ami !
                         J’ajouterai si vous le permettez à vos hypoténuses quelques précisions périphériques 

                        Les carcans périphériques mis en solution avec des corrélations péripathetiques augmente considérablement le potentiel de psychrogidité de l’apprenti scientifique, lequel peut recevoir des projections de particules nano dosées en ions betisifiants chargés négativement et donc de repartir avec une cécité accrue mettant gravement en péril sa carrière future de Nobel.

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