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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > Transformez donc ces déserts en forêts !

Transformez donc ces déserts en forêts !

Les déserts font peur aux hommes... mais ils sont aussi l’objet de certains rêves qui veulent les transformer en source d’énergie. Après les méga-projets de panneaux solaires, le Sahara pourrait accueillir... un méga-projet de reboisement.


Dans la série des projets fous, on avait déjà la mise en orbite de miroirs géants en guise de panneaux solaires ou la sulfurisation des nuages pour ralentir le réchauffement climatique. Cette fois-ci, c’est les déserts qui sont promis à une nouvelle expérience de géo-ingénieurie, cette technique qui utilise tout simplement la planète comme outil de changement du climat. C’est une étude conjointe de la NASA et de l’école de médecine Mount Sinai de New York qui veut convertir les sables du sahara en une forêt verdoyante (Guardian).


Leur article, paru dans le Journal of Climate Change, conclut que cette idée est probablement la « meilleur approche à court-terme capable de mettre sous contrôle comlet les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique qui en résulte ». Rien que ça ! En plantant des végétaux à croissance rapide, comme l’eucalyptus, irrigués grâce à un système de canaux d’eau de mer préalablement déssalinisée, c’est tout un écosystème qui serait recréé. Rapidement, cette verdure génèrerait ses propres nuages et pluies tout en absorbant le Co2 de la planète. Le prix ? Moins cher que l’ensemble des programmes prévus de capture et stockage du Co2 actuellement.
« Le coût est énorme, mais la portée du problème à traiter l’est aussi » assure l’un des directeurs de ce programme, le biologiste Leonard Ornstein. Le coût estimé à presque 2 billions de dollars (soit 2 000 milliards) par an paraît énorme, écrasant, même, mais c’est sans compter une comparaison avec le coût des technologies de capture et de stockage du Co2, qui sont selon Ornstein de 800 milliards par an… pour seulement 20% du Co2 de la planète.

Le plan de reboisement du Sahara comporte aussi des effets secondaires intéressants, comme la mise à disposition d’une nouvelle source de bois (qui éviterait donc la déforestation de l’Amazonie, par exemple), ainsi que de biocarburant, avec le bois mort, une technique dont nous avions parlé il y a peu.


TechnoPropres

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11 réactions à cet article    


  • gnaume 19 novembre 2009 10:51

    Tiens ça me rappelle une citation de Coluche :

    « Les technocrates, tu leur vendrais le sahara, dans 5 ans il faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs »

    Est-ce vraiment écolo de dévisager la planète ?

    De la verdure dans le sahara... et pourquoi pas une piste de ski à Dubaï ?
    eh merde...


    • Traroth Traroth 19 novembre 2009 13:19

      « Est-ce vraiment écolo de dévisager la planète ? » : L’écologie, c’est quoi, pour vous ? L’amour des paysages et des petits animaux ? Vous avez tout faux. L’écologie, en tant que science, c’est l’étude des grands équilibres naturels. En tant qu’option politique, c’est de chercher à faire en sorte que l’influence de l’homme sur la nature n’ait pas d’effet secondaire négatif sur l’homme lui-même.
      Pour en revenir à votre question, transformer en profondeur la planète peut être écologique, au sens politique du terme.

      La question est plutôt de savoir si ça va marcher ou si là aussi, les effets secondaires se montreront désastreux sur le long terme. Le manque de maitrise des effets induits de notre mode de vie nous a conduit dans la situation actuelle. Il reste clairement à démontrer qu’un projet comme celui-là sera mieux maitrisé. Pas évident, vu l’ampleur !


    • TSS 19 novembre 2009 11:04

      ce ne serait qu’un retour à un etat ancien du Sahara... !!


      • gnaume 19 novembre 2009 11:11

        Ecoloteky va surement nous dresser le coût écologique du projet, parce que désaliniser autant d’eau ça ne se fait pas comme ça. Les canalisations qui vont être nécessaires ont un coût aussi. Vive le greenwashing !


        • K K 19 novembre 2009 16:36

          il y a aussi la fameuse muraille verte au sahel (dont parlait un article paru il y a quelques mois sur Agoravox). Le principe est le même : la forêt créé ses propres précipitations une fois arrivé à une certaine stabilité.


          En réponse à un post plus haut : les fresques trouvées dans le sahara prouvent qu’il y avait auparavant une forêt et une jungle à l’emplacement de ce désert.

          • faxtronic faxtronic 19 novembre 2009 16:52

            oui, il y avait des forets au sahara, et des glaciers en ecosses. Le climat etait different.

            De toutes facon, que cela coute un peu moins chers que l autre solutions, plusieurs billions de dollars ne se trouvent sous le pied d un cheval, alors que le resultat de l inaction resultera a un depeuplement et a des guerres bien profitables.

            Ecologistes, c est tres bien tout cela, mais le plus important est le depeuplement, degonfler la population mondiale a 1 ou deux milliards, pas plus.


          • ZEN ZEN 19 novembre 2009 19:14

            @ Faxtronic
            Dégonfler la population... ?
            On vous compte dans le dégonflage ?


          • ZEN ZEN 19 novembre 2009 19:12

            IL me semble que l’Algérie a tenté un re-forestation de certaines parties saharienne de son territoire. Il serait intéressant de savoir ce que cela a donné...


            • worf worf 19 novembre 2009 19:19

              De 1, le réchauffement climatique depuis le XX°S n’est pas dû qu’aux gazs à effets de serre (voir le rapport de chercheurs japonais du début d’année ;

              de 2, cette opération extrêmement coûteuse ne pourrait que détruire l’écosystème fragile du désert ;

              De 3, que l’homme cesse de jouer à l’apprenti sorcier et consacre ses ressources à des choses bien plus utiles (réduire la déforestation par ex) ;

              de 4, voici le rapport d’une équipe de chercher sur l’évolution du sahara :
               

              D’après une nouvelle recherche conduite par des scientifiques néerlandais et allemands, les premières migrations des hommes hors d’Afrique auraient été facilitées par des changements climatiques qui avaient rendu le Sahara bien plus humide qu’il ne l’est aujourd’hui. L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), suggère également que ses changements ont résulté de modifications au niveau de la force d’un courant important dans l’océan Atlantique.

              Le Sahara n’a pas toujours été le désert que nous connaissons aujourd’hui ; en effet, des recherches antérieures ont montré qu’il y a environ 10000 ans, pendant une période baptisée « période africaine humide », la région était jonchée de forêts, de prairies et de lacs et était habitée par des hommes. Puis, à la fin de cette période, il y a environ 5500 ans, le Sahara a repris son statut de désert.

              Dans cette étude, des scientifiques de l’Institut Royal des Pays-Bas pour la recherche océanographique (NIOZ) et de l’université de Brême, en Allemagne, ont étudié des sédiments collectés dans les fonds marins au large de la côte d’Afrique de l’Ouest en vue de déterminer l’évolution de l’environnement du Sahara au cours des derniers 200 000 ans. Des vents forts envoient des rafales de poussière des régions du Sahara et du Sahel dans l’Atlantique. La poussière atteint à terme les fonds marins et s’accumule en couches sur des millénaires.

              Dans cette poussière, on trouve des cires végétales emprisonnées dans les couches de sédiments qui se sont bien conservées pendant des millions d’années. La composition chimique des arbres, des arbustes et des herbes qui poussaient quand le Sahara était plus humide diffère de celle des herbes et des laîches (ou carex) que l’on trouve dans la région dans sa période désertique. En étudiant la composition chimique de ces cires, les chercheurs ont pu déterminer la période à laquelle le Sahara était sec et celle à laquelle il était plus humide.

              Leurs analyses ont révélé 3 périodes au cours des 200 derniers millénaires, lorsque le Sahara était couvert d’arbres, ce qui laisse à penser que l’environnement était humide. La première période, il y a entre 120 000 et 110 000 ans, coïncide approximativement avec la dispersion des hommes anatomiquement modernes hors d’Afrique vers l’Asie du Sud-ouest et l’Europe il y a entre 130 000 et 100 000 ans. Cette nouvelle étude soutient donc l’idée selon laquelle le Sahara a offert une route à ces peuples primitifs pour qu’ils quittent l’Afrique.

              La seconde période humide s’est étendue d’environ 50000 à 45000 ans en arrière. Cette période coïncide encore une fois à une autre vague de migration hors d’Afrique il y a entre 60000 et 40000 ans. Il semblerait également que les populations aient quitté l’Asie du Sud-ouest pour revenir en Afrique à cette période.

              La troisième période humide a eu lieu il y a 10000 à 8000 ans ; comme on le disait plus haut, il semblerait que le Sahara ait été occupé par des populations humaines à cette époque.

              Les chercheurs souhaitaient également découvrir la raison des changements drastiques dans l’environnement du Sahara. Aussi ont-ils étudié la composition chimique des carapaces de minuscules animaux, appelés foraminifères, également emprisonnés dans des sédiments marins. La composition chimique de ces carapaces correspond à la composition chimique des profondeurs de l’océan dans lequel vivent ces minuscules créatures.

              Le climat du Sahara dépend énormément d’un système de courant atlantique important appelé "circulation méridionale de renversement de l’Atlantique" (AMOC, de l’anglais Atlantic Meridional Overturning Circulation), qui transporte des eaux chaudes vers le Nord en direction de l’Arctique à la surface et des eaux froides vers le Sud dans les fonds de l’océan. La force de ce système varie au fil du temps.

              L’équipe a découvert que lorsque l’AMOC est plus faible, le Nord de l’Afrique est plus sec. Les chercheurs pensent que l’affaiblissement de l’AMOC est dû à un flux plus important d’eau douce dans la région Arctique de l’Atlantique. Lorsque l’AMOC est plus faible, la température de surface de la mer dans l’Atlantique Nord chute, les vents alizés s’accentuent et, associés au mouvement d’air froid des hautes latitudes des Tropiques, ils déplacent les pluies de mousson d’Afrique du Nord plus au Sud et provoquent donc des conditions plus arides pour le Sahara.


              • Serpico Serpico 22 novembre 2009 13:30

                L’idée est plus prometteuse encore : j’ai expérimenté moi-même l’eucalyptus au Sahara où j’étais en poste il y a une dizaine d’années.

                Il fallait trouver un moyen d’assécher les bourbiers d’une ville champignon qui a poussé anarchiquement autour des puits de pétrole.

                Ce « bourbier » n’est pas seulement un marais boueux mais le résultat des rejets de la ville.

                Le problème qui se posait était lié à l’extension de la ville : tôt ou tard, les émanations horribles allaient être dans la ville et on ne pouvait indéfiniment éloigner les rejets avec de nouvelles conduites :

                1. Pour des questions évidentes de coûts d’abord

                2. Pour des motifs de relief : le terrain étant plat, il fallait donc une très très longue conduite pour gagner un centimètre de dénivelée.

                3. Il fallait opter pour le rejet motorisé ou par le biais du dénivelé, naturellement

                L’eucalyptus a un double avantage : assécher le bourbier et reboiser rapidement.

                L’assèchement des rejets dans le Sahara, très chaud, conduit heureusement à la neutralisation des odeurs.

                L’assèchement est nécessaire car, contrairement à une idée très répandue, le Sahara est bourré d’eau jusqu’à la gueule : dans certaines localités algériennes, c’est même un problème. La remontée des eaux usées détruit les habitations. il faut donc acheminer l’eau vers un bourbier aménagé le plus loin possible.

                Sous le sable, il n’y a pas du sable : il y a une plate-forme de gypse. Sous le Gypse, il y a différentes couches d’eau : albien, miocène, etc...

                Plus on descend, plus l’eau est douce. Mais il y a beaucoup d’eau : environ 850 000 km² d’une mer souterraine. Une fois et demie la France.

                L’eau est aussi brûlante : 55° à la sortie, refroidie dans des kilomètres de conduite mais toujours brûlante à l’arrivée. Elle est chargée en soufre et en fluor.

                La présence du fluor explique la dentition jaunâtre des habitants du Sud. (Oui, l’excès de fluor jaunit les dents). Ils se brossent les dents mais ont les dents jaunies : effacez l’idée que leurs bouches sont malpropres.

                Bref : le test des eucalyptus a été concluant. Le marais a été asséché et il y a une petite forêt à l’endroit du bourbier.

                Solution presque sans coût réel. Je ne sais pas quel serait l’investissement pour un reboisement massif.

                On peut aussi penser à libérer l’eau souterraine...


                • marc 22 novembre 2009 20:33

                  En anglais, « 2 billion dollars »,ça fait 2 milliards, pas 2000 milliards. : Une différence assez significative, tout de même pour mériter une précision ou une correction.

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