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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Une réflexion fondamentale sur la question de l’Etat

Une réflexion fondamentale sur la question de l’Etat

Une réflexion fondamentale sur la question de l'Etat.

Ne prenez pas l'auteur pour un anarchiste ou libertarien. C'est un adversaire du POUVOIR et de ses consignes, partisan d'une AUTORITE basée sur la SAGESSE et le BON SENS.

Comment en sommes-nous donc arrivés au Pouvoir absolu ? Peut-être cette réflexion nous aidera-t-elle à en sortir ?

« Une certaine confusion règne encore, mais encore un peu de temps et tout s'éclaircira ; nous verrons enfin apparaître le miracle d'une société animale, une parfaite et définitive fourmilière.  » (Paul Valéry, La crise de l’esprit, Première lettre, 1918, in Œuvres I, Pléiade, p.994)

 

Je viens de faire paraître un court essai intitulé La fin de l'Etat dont voici la Préface

La crise de 2020

L’année 2020, marquée, sous le prétexte de la crise sanitaire, par un bouleversement spectaculaire des comportements politiques et sociaux, n’a pourtant rien amené de véritablement neuf. Elle a joué un rôle central d’accélérateur de toute une série de tendances inquiétantes déjà présentes dans notre société. Tendances qui nous faisaient nous demander : « Où va-t-on ? » et qui nous amènent désormais à nous poser plutôt la question : « Où en sommes-nous donc arrivés ? ». Car cette crise jette une lumière vive sur nombre de travers dont nous souffrions, travers qu’elle a accentués brutalement.

Concernant la nature de la crise elle-même, je me contenterai de relever ce qui est pour moi le point essentiel : la disproportion totale entre un problème sanitaire réel mais limité et les décisions prises par les États qui l’ont gonflé démesurément. Je n’aborderai donc ici ni la question de la nature du virus ni sa relation hypothétique avec les recherches en vue d’une guerre bactériologique. Je voudrais seulement insister sur le fait que les mesures développées par les États sont totalement extravagantes et disproportionnées par rapport à une épidémie qui en un an a fait environ 0,1% de victimes dans la population, la plupart dans les classes les plus âgées, au-delà de 75 ans. Des mesures radicales n’eussent été justifiées que dans le contexte d’une épidémie dévastatrice. Par comparaison, la grippe espagnole de 1918-1919 a fait 2% (vingt fois plus) de victimes, dont la plupart dans les classes actives de la population (entre 20 et 40 ans). Pour ne pas parler des véritables épidémies dévastatrices auxquelles on a osé comparer la présente contamination, comme la peste noire, qui élimina en quelques années un tiers de la population (trois cents fois plus). C’est la disproportion totale entre l’événement et les moyens déployés qui pose un problème évident et fait de la gestion de l’épidémie, baptisée pandémie pour justifier ces mesures, avant tout une attaque directe contre la vie sociale.

 

Si j’ai écrit ce texte, c’est parce que depuis quarante ans que j’écris, je me sens toujours dans une complète incompréhension, parce que je ressens mon point de vue comme rejeté a priori, non entendu. Non audible ? Je n’en suis pas convaincu. Forcément, sinon je ne reprendrais pas la plume. Mais non écouté, parce que les esprits sont toujours orientés vers une perspective qui semble incontournable et qui de mon point de vue bloque toute réflexion :

- du point de vue positif, la perception de la vie idéale comme absence de contradictions, de travail. Une sorte de pays de cocagne. Je ne crois sûrement pas que le monde soit une vallée de larmes et que nous ayons à gagner une félicité éternelle par les peines que nous endurons ici bas. C’est une vision qui a régné jadis. Mais les esprits sont passés dans l’inverse qui est tout aussi faux : la dictature du plaisir, de la spontanéité, la négation de toute élaboration… ce qu’on appelle liberté, développement du sujet… et qui n’est en fait de mon point de vue que le règne du spontané, du n’importe quoi.

- du point de vue négatif, l’idée que l’ennemi est la violence, la contrainte, dite fascisme, parce que nous avons vécu le syndrome de la Grande Guerre (1914-1945) et que les vainqueurs, l’union des démocraties, a rejeté la faute, la responsabilité de la guerre, en 1914 et plus encore en 1939, sur les régimes autoritaires. Je n’ai jamais voulu encenser le pouvoir autoritaire, loin de là, mais il est historiquement plutôt de l’ordre du passé, et il faut, je crois, aujourd’hui stigmatiser surtout (parce que c’est cela qui nous bloque) le pouvoir insidieux de régimes qui s’appuient sur la corruption interne des humains et font régner le chaos. Tous les États sont coupables au même titre de la catastrophe du XXe siècle, époque dont le paradoxe est qu’elle s’épanouit dans ce bien-être produit par une efflorescence technologique issue en grande partie des nécessités de la guerre (médecine, informatique…). Je dénonce la croyance apparemment incontournable au fait que notre problème politique et social soit lié à l’existence de gens qui recherchent le profit, l’enrichissement (les capitalistes) et de gens qui recherchent le pouvoir (les politiques). Je pense quant à moi que bien des gens de bonne intention font parfois (souvent !) plus de mal que ceux qui ouvertement veulent profiter, dominer. Le profit et la domination ne sont pas des désirs respectables certes, mais les bonnes intentions de l’égalité et du bien-être pour tous, sous l’égide d’une Nature divinisée, elle aussi soi-disant exempte de conflits, aboutissent au même résultat, d’autant plus incontournable, qu’il est auréolé de bonne volonté. Ce Welfare State promu depuis les années 1930 et devenu la Démocratie, est un idéal d’autant plus redoutable qu’il s’est inscrit en nous, qui ne sommes plus dominés de l’extérieur mais qui nous abandonnons à une servitude volontaire et cherchons subjectivement à nous sentir bien plutôt qu’à nous réaliser.

Le titre de cet ouvrage aurait pu être Mort de l’État ou Mort de l’espèce ? car depuis plus d’un siècle, la survie des États se fonde sur leur action de destruction de l’Humain, destruction physique d’abord, destruction beaucoup plus insidieuse depuis 75 ans à travers une société d’abrutissement qui s’articule sur le luxe, l’hyperconsommation et la négation du Réel. Et inversement la survie de l’espèce dépend de la FIN DE L’ÉTAT qui est cette forme d’organisation de la société esquissée depuis huit cents ans, élaborée depuis le XVIe siècle et triomphante depuis un siècle. J’ai développé mon analyse essentiellement dans un ouvrage intitulé D’août 14 à l’âge d’or de l’État (2001) que j’ai résumé et actualisé en 2016 dans un pamphlet L’État. De l’âge d’or au délire. À la relecture, le ton de ce dernier texte ne m’apparaît pas assez serein et j’en veux pour preuve que je l’ai présenté en finale comme un testament. Sa véritable conclusion énonçait une réalité qui s’est révélée de manière particulièrement sensible dans la crise de 2020 : « La Terreur que le Pouvoir développe aujourd’hui n’est pas autre chose que la mobilisation générale d’Août 14 élevée au carré. […] Qu’elle soit issue de la violence absurde du Terrorisme politique, ou qu’elle règne comme Terreur alimentaire, Terreur climatique et bientôt bactériologique, la Terreur frappe les populations dans leur vie quotidienne. D’où le repli, l’enfermement, la coupure de tout lien social.  » On ne pouvait, je crois, mieux caractériser ce qui éclate maintenant au grand jour. J’ai dans le présent texte choisi de positiver car la Fin de l’État est aujourd’hui à la fois un fait - apparent dans le délire politico-médiatico-administratif de la crise et des mesures adoptées - et un but : la survie de l’espèce, pas sa survie physique, mais sa survie en tant qu’espèce véritablement humaine, dépend du fait que nous entérinions la réalité et la nécessité manifeste de la Fin de l’État. Je vais tenter d’expliquer pourquoi, dans l’espoir d’ouvrir une brèche dans la conviction commune.

Je développe ensuite la question en deux parties.

Dans la première, j'explicite mon point de vue central : ce qui caractérise l'époque moderne, ce n'est ni l'explosion technologique, ni l'essor du capitalisme, c'est avant tout le DEVELOPPEMENT DU POUVOIR qui pour se faire plus puissant n'a pas seulement employé la guerre, la contrainte ou la ruse, mais s'est fait via l'économie (... politique !) l'organisateur de la Société qu'il a dissoute pour en faire une société civile et s'est ainsi introduit au coeur des humains, dont il a fait des esclaves volontaires.

Dans la seconde partie (Le nerf de la guerre) j'étudie le "monde d'après" sous l'angle économique et financier. Ce qu'entérine la crise actuelle : la disparition de la Valeur-Travail remplacée par une monnaie-jeton d'Etat. Tout repose désormis sur la Dette d'Etat et son crédit (à la fois financier et moral).

Et voici le dernier paragraphe de cet Essai :

Pour maintenir et développer son crédit, l’État n’a guère d’autre solution que de s’édifier comme le seul et unique rempart contre les catastrophes… qu’il génère ! La peur, la Terreur sont ses armes favorites. Elles ont nom chômage, terrorisme, changement climatique, catastrophe sanitaire,… et si elles ne suffisent pas, la guerre civile, dont bien des conditions sont aujourd’hui en place. Emploi, Sécurité, Économie verte et Mesures sanitaires, voilà les bases du Crédit de l’État, l’opium de la crédulité publique et le message des intellectuels. Mais c’est devenu tellement gros que peut-être cette crise ouvrira-t-elle une brèche dans ce consensus ?

Ouvrage vendu sur le site TheBookEdition (4€08 + port)

 


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17 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 11:34

    Tous le psychologues le savant : quand les barrières ou limites extérieures tombent : l’individu s’en créent à l’intérieur. Parce que le véritable plaisir n’est pas de se la couler douce, mais de vaincre.....C’est ce que Wilhem Reich n’avait pas saisi avec sa boîte à ORGONE qui permettait un jouissance continue (comme le film, la GRANDE BOUFFE), la jouissance sans limite ne conduit pas à la vie, mais à la mort.... INSPIR EXPIR : vie, mort : le seul rythme qui nous maintiennent en vie... Ceux qui refusaient cette limite sont tous mort bizarrement à 27 ans (la date dite fatale) : MORRISSON, JOPLIN, JAMES DEAN, WINEHOUSE, HENDRIKX. C’est parfaitement expliqué dans le livre : femmes qui dansent avec les loups....Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain, Amy Winehouse… Ils font tous partie du tristement célèbre Club des 27. Un surnom un peu macabre donné à l’ensemble de ces artistes du rock et du blues décédés prématurément à l’âge de 27 ans. Brûler sa vie peut-être un choix : laissant les survivants dans la tristesse...Vous verrez que maintenant que les homos sont libres de se marier. Regardez les statistiques : augmentation de suicides...


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 11:38

      Lire : Le savent. Les chercheurs ont constaté que le taux de suicide, les tentatives de suicide et les idées suicidaires chez les jeunes lesbiennesgaysbisexuels et transgenres (LGBT) sont comparativement plus élevées que dans la population en général1,2 on vous dira que c’est lié à leur exclusion.... Disons qu’ils font tout pour se faire rejeter. L’homo simplement ne s’aime pas. Voilà la véritable cause...


      • Gollum Gollum 28 juin 2021 11:46

        @Mélusine ou la Robe de Saphir.

        Franchement vous êtes infecte. Puante même.


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 11:50

        Vous êtes puante : Au contraire j’ai voulu leur éviter l’inévitable fin.... les préserver.... 


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 28 juin 2021 12:04

        @Mélusine ou la Robe de Saphir.
         
        ’’L’homo simplement ne s’aime pas.’’
         

         Vaut-il mieux choisir d’être un homo qui ne s’aime pas ou d’être un hétéro qui déteste les homos ?
         
         C’est un choix qui est personnel à chaque individu, mais qui est facilité par le fait qu’aujourd’hui les homosexuels ne sont plus stigmatisés comme auparavant.
         
         Le top c’est de pouvoir être un homo ou un hétéro bien dans sa peau.


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:24

        @Francis, agnotologue Personne ne peut dire que je déteste les homos. J’en ai tellement fréquenté dans le milieu artistique. Fascinée par leur art.... leur humour parfois vachard.... C’est le fantasme type des femmes : séduire un homo et le convertir.... L’obstacle qui augmente le plaisir. Comme toujours, Gollum est à côté...Idem pour l’attirance pour les curés qui ont fait voeu de célibat. Rappelez-vous le succès du feuilleton ou film : les oiseaux se cachent pour mourir : https://www.youtube.com/watch?v=3Qb8l-B1zXQ


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:30

        Et nombreux hommes m’ont avoué avoir fantasmé sur les nonnes...


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:31

        En Belgique, le nombre de femmes qui sont amoureuses de di Rupo...


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 11:47

        L’image est assez simple. Celle du moulin à eau : si vous laissez couler l’eau vous n’obtenez aucun résultat. Par contre, la roue à eau va à l’encontre du courant, c’est ainsi quelle parvient à faire tourner la meule......... 



          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:18

            Certains manifestement ne connaissent rien au fonctionnement de l’inconscient. Le Ca veut jouir, encore et toujours... Mais pour augmenter le plaisir et le pulsion, il faut un obstacle à vaincre et plus il est élevé plus forte est la pulsion...la maxime est claire. “Les hommes parlent de la victoire comme d’une chance. C’est le travail qui fait la victoire.”

             “La victoire sur soi est la plus grande des victoires.”


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:35

              Désolé, les femmes/ Richard Chamberlain est homo...


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 juin 2021 12:40

                Par mes proches, je connais toute la vie de Patrick Juvet. Son seul et véritable amour excepté Jean-Michel Jarre fut sa mère...Il s’est laissé mourir....


                • Montagnais .. FRIDA Montagnais 28 juin 2021 16:58

                  Une invitation à renouer avec l’Ecole des Cyniques .. Antisthène, Diogène .. après, tout s’esplique .. (sic)

                  Anarcho-mysticisme et une autre piste .. « Dieu pourvoira »

                  L’homme, la femme, libre, n’a rien à voir avec les problèmes du troupeau bipède .. juste faire gaffe.

                  Mais, dans le bordel ambiant, l’auteur, vous faites un travail de Titan

                  Qui vous en sera reconnaissant ?


                  • Xenozoid Xenozoid 28 juin 2021 17:00

                    @Montagnais

                    Qui vous en sera reconnaissant ?

                    la guerre monsieur, la guerre


                  • Pascal L 29 juin 2021 20:38

                    Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse. Nous voyons aujourd’hui la mise en œuvre de mécanismes de prédation qui n’ont rien à envier à la colonisation et à l’esclavage. Le système de création monétaire par la dette est un des outils les plus performants pour mettre en place une servitude volontaire. Nous voyons également des tentatives permanentes du pouvoir temporel pour maîtriser le pouvoir spirituel. Je ne sais comment cette époque va se terminer et je parierai volontiers que dans quelques siècles, nos successeurs qualifieront notre époque comme une grande époque de décadence et de destruction.


                    • uteur de Jacques De Cock 14 juillet 2021 18:53

                      @Pascal L
                      Merci, Pascal, de ce commentaire très pertinent. Je mets le temps à répondre car je ne lis jamais les commentaires... 99% inutiles. Tu es l’exception qui confirme la règle. Si tu souhaites que je t’envoie mon ouvrage, contacte-moi via mon mail [email protected]

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