• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Sports > Tournoi des six nations : « France-Italie, éloge à la beauté du jeu (...)

Tournoi des six nations : « France-Italie, éloge à la beauté du jeu »

Cette superbe victoire de l’équipe de France fut aussi l’une des plus belles rencontres du tournoi des six nations, grâce également, à la prestation Italienne. Les deux équipes nous ont servi un véritable spectacle de rugby aérien loin du triste combat de tranchées typique d’un Ecosse-Angleterre.

L’équipe de France a montré dimanche beaucoup de fluidité dans les enchainements, les passes, et dans les multiples phases de jeu avec cette créativité singulière ou « french flair », qui lui permet d’inscrire six essais. 
Les français ont ajouté à la virtuosité, une énorme envie de déployer un jeu spectaculaire avec des buts précis et la mise en place de solutions efficace dans leur concrétisation. Rien à voir avec le « cafouillage » de la seconde mi-temps de Galles-France qui avait laissé quelques doutes sur la qualité de l’équipe.
Cette fois, ils ont su joué sur un rythme effréné, mais toujours avec lucidité, précision et professionnalisme. 
 
La préparation, les qualités individuelles et collectives ont été importantes pour un groupe plein de ressources qui joue de mieux en mieux ensemble, mais c’est l’état d’esprit et la confiance qui ont permis a l’équipe de se faire plaisir et de nous faire plaisir.
 
Sur cette rencontre, quels que soient les exploits individuels, chaque membre de l’équipe est à féliciter pour sa prestation et sa contribution. 
 
Les moins :
Quelques fautes inutiles de hors-jeu, une erreur de défense ou de placement sur un des essais italiens et le traditionnel relâchement français à chaque fin de période lorsqu’ils mènent au score sont les principaux points négatifs. Ajouté à cela, une constante difficulté de gestion dans la réception des ballons au pied à l’engagement qui sera un point faible contre les anglais.
 
Italie :  
Les italiens ont offert une performance honorable en dépit de nombreuses erreurs dans différents secteurs du jeu dont la défense (sur ce point, il faut reconnaitre que certains essais français n’auraient pu être marqués ainsi contre des équipes comme l’Angleterre ou l’Irlande). 
 
La presse sportive a peu relevé l’exploit, mais les italiens marquent deux très beaux essais en fin de partie, en mettant en défaut et prenant de vitesse la défense française. Ca ne s’était jamais vu, surtout à Paris.
 
Ces essais marqués rapidement, dans un intervalle très court prouvent que cette équipe sait être dangereuse et qu’elle aurait pu inquiéter les français en commettant moins d’erreurs. Elle l’avait déjà démontré contre l’Ecosse.
Leurs maladresses et désorganisation ont été leurs pires ennemis lors de cette rencontre et le score final aurait sans doute été différent si les français n’avaient su exploiter ces failles à leur avantage. 
 
Les avants italiens ont été impressionnants et ont largement rivalisé avec la mêlée française. Dans les interceptions et les placages (pas moins de 93), les italiens ont souvent réussi à stopper très rapidement et très haut les attaques françaises. Ils ont fait preuve d’une grande agressivité dans ce domaine comme dans leurs attaques et dans leurs coups de pieds à suivre, avec souvent une main italienne à la réception dans le camp français. C’est aussi ce qui explique leurs deux essais finaux, facilement mis sur le compte d’un relâchement français dans les dernières 15 minutes du match, mais qui sont plutôt l’aboutissement d’une stratégie et d’efforts qui finissent par payer.
 
Quelques statistiques :
  • 62% de possession pour la France contre 38% pour l’Italie sur l’ensemble du match.
  • La mêlée italienne a su être à la hauteur de la mêlée française avec 5 mêlées gagnées de chaque côté.
  • Les français ont concédé 10 pénalités, contre 14 pour les italiens. Très souvent des hors-jeu en ce qui concerne la France.
  • 93 placages ou interceptions au crédit de la squadra Azura contre 63 avec 5 manqués pour les français, qui se paient par au moins un essai.
  • En terme d’erreurs commises, 10 pour la France, 16 pour l’Italie. 
Ces statistiques montrent des différences minimes dans certains secteurs du jeu, en dehors de la possession du ballon et de l’efficacité offensive.
La France a su concrétiser plus d’occasion en jouant plus offensivement, en faisant circuler intelligemment le ballon, en traversant les lignes arrières par des combinaisons subtiles et en relançant toujours très vite.
 
Grand Chelem ? 
L’Italie reste l’Italie. Face a l’Angleterre la semaine prochaine, si l’équipe de France veut remporter le grand chelem, il lui faudra la même envie de jouer, la même lucidité et créativité et le même état d’esprit offensif, sans relâchement cette fois-ci. 
Le point fort des anglais est de pouvoir gagner avec peu ou sans essais, en jouant un rugby pesant mais efficace en défense, dans les coups de pieds et dans le pourrissement des dynamiques d’attaque de leurs adversaires.
 
Ils ont souvent su bloquer le jeu de l’équipe de France, pourtant meilleure dans la plupart des cas, mais parfois vaincue psychologiquement en ne sachant pas se dépasser et jouer son jeu naturel plutôt que celui de son adversaire.
 
Avec comme parfaites illustrations de ce « complexe » français : la dernière rencontre à Twickenham et surtout la défaite incompréhensible en coupe du monde face a une équipe anglaise largement inférieure aux vainqueurs des favoris Néo-Zélandais. 
 
Dans ces deux cas, l’équipe de France fut comme paralysée, pratiquement vaincue par la peur de jouer. 
 
Il est assez évident que beaucoup se jouera cette semaine pendant les entrainements mais d’abord et surtout dans les vestiaires, dans la tête ; juste avant le coup d’envoi.
 
Copyright Neil-mars 2010
 

Moyenne des avis sur cet article :  4.56/5   (9 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • italiasempre 16 mars 2010 10:31

    Vous allez voir dans dix ans... smiley



    • Neil 16 mars 2010 11:11

      Aucun doute qu’avant 10 ans, les Italiens seront a même de gagner ce tournoi, leur coach actuel, Nick Mallett (ancien coach des Springboks) a visiblement bien fait son travail...


    • Romain Desbois 16 mars 2010 10:43

      Ce qui m’a toujours étonné, c’est que l’on continue à appeler cela du sport.

      Pourtant les amateurs savent que pour gagner il suffit d’avoir du fric pour acheter les meilleurs joueurs !

      Les dés sont pipés.

      Mais il faut des jeux pour faire oublier le manque de pain.

      Peut-on y voir une des raisons de l’abstention aux régionnales ?


      • zvalief 16 mars 2010 12:06

        désolé, mais pas d’accord, le rugby n’est pas encore trop pourri par le fric, et dans ce sport le fric ne fait pas tout, quand une équipe ne respecte les principales valeurs de ce sport (solidarité, humilité), elle perd.
        c’est vrai que le fric commence à avoir son importance sur la durée, mais si l’argent était la seule valeur nécessaire pour gagner, comment expliquer que Perpignan à été champion l’an dernier, que Castres soit premier cette saison ou qu’un club comme Bourgoin puisse encore être en 1ère division et est capable de battre n’importe quelle équipe.


      • jules simon 16 mars 2010 15:29

        @ R DESBOIS,

        l’article traite d’un match entre equipes nationales. Les joueurs presents dans ces equipes ne sont pas achetes mais selectionnes.


      • zvalief 16 mars 2010 12:19

        en tout cas j’espère que les détracteurs de Marc Liévremont vont enfin la boucler et le laisser travailler tranquillement, car sa politique (tester beaucoup de nouveaux joueurs) commence à porter ses fruits, il a su créer une saine concurrence au sein de l’équipe de France et a permis à plein de jeunes talents d’éclore au plus haut niveau, aujourd’hui aucune équipe au monde, pas même la Nouvelle-zélande, ne peut se vanter d’avoir un réservoir de joueurs aussi important. et les résultats commence à arriver, cette année dans le tournoi, la France à la meilleure attaque, la meilleure défense, est l’équipe la plus disciplinée et est en passe de remporter (j’espère...) le grand chelem.


        • docdory docdory 16 mars 2010 15:34

          @ Neil

          Oui, qu’elle fait plaisir à voir , cette équipe de France ! Ce match France-Italie était de toute beauté, même si j’ai préféré le match France irlande , dans lequel l’équipe de France a atteint des sommets ! 
          D’accord avec Italiasempre, je pense même que dans trois ou quatre ans seulement , si ça continue comme ça , il y aura une très belle équipe d’italie. Les deux essais italiens en fin de partie, de belle facture, ont montré que cette équipe a du panache et ne s’avoue jamais vaincue .
          J’attends avec impatience France-Angleterre, ça promet !

          • Henri François 16 mars 2010 16:22

            Aucune surprise à avoir quant à la qualité du spectacle - je dis bien spectacle - du match de rugby entre les français et les italiens pour la bonne et unique raison qu’il s’agissait « d’acteurs » latins ! Du Midi ! Du Soleil ! Du panache !
            Rien à voir avec la ruguesse anglo-saxonne, son manque d’imagination, son entêtement à vouloir privilégier la force et rien que la force au détriment de la beauté d’un geste ou d’une course, d’une feinte ou d’une vague.
            Au delà du rugby en tant que spectacle, qui, selon vous, est capable de donner du plaisir aux yeux de milliers de d’individus sur une aire de football, par exemple, ou bien celle d’autres sports d’équipe ? Les latins. Espagnols, Portugais, Italiens et leurs demi-frères Brésiliens ou Argentins. Jamais les Allemands ou Anglais ! 


            • docdory docdory 17 mars 2010 11:41

              @ Calmos

              Effectivement , les essais italiens étaient de toute beauté, mais un match ne peut être beau que si l’adversaire est valeureux ! A vaincre sans péril , on triomphe sans gloire .
              Rien n’est joué pour samedi, on verra !

            • bigoudi7 16 mars 2010 22:19

              Ceux et celles qui croient que l’Italie peut gagner un tournoi dans une dizaine d’années revent un peu ; pour avoir une équipe forte il faut des décennies d’expérience et une structure de clubs impeccable ;ils se débrouillent (bien) actuellement en équipe nationale grace à des joueurs qui jouent en France ou UK,ou grace à des Italiens d’Argentine ou N.Zélande et autres,mais le « terroir » italien n’est pas encore fourni ; l’esprit « rugby » n’est pas encore assez patent en Italie non plus ; ça viendra mais pas dans dix ans.Quand à la France elle n’a pas encore la « tete d’acier » d’une super équipe comme les Blacks,elle a un des plus beaux jeux mais des fautes,des revers soudains,le moindre relachement peuvent la faire basculer dans le doute ;on verra samedi s’il y a des progrès dans les tetes

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Neil


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès