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Oliver HACHE Oliver HACHE 2 mai 2012 21:20

Beaux porrtaits de famille que voilà.. ! Qui ne demande qu’à être complété, non.. ?

Moi, je n’en vais vous parler de mon grand-père. Il n’a pas eu la chance d’être ouvrier, ou alors que trop peu d’années pour que cela laisse une trace marquante dans sa vie. Car il fut ouvrier agricole, mais il a rapidement compris que pour gagner correctement sa vie, il fallait se mettre à son compte. Il est donc devenu petit à petit un de ces ignobles patrons buveurs de sueur.

Il a acheté avec ses maigres économies une machine à casser le bois hors d’âge. D’un côté une grande scie circulaire pour faire des bûches et de l’autre une hâche au mouvement perpétuel pour les fendre. Et il allait de ferme en ferme proposer ses services. Que dis-je... Ils allaient de ferme en ferme car bien sûr, il fallait être au moins deux à la manoeuvre. Alors, à l’autre extrémité de la machine, il y avait ma grand’ mère ou mon père.

Il n’y avait pas de caisse d’intempéries derrière laquelle se retrancher en cas de pluie, de gel ou de neige. Il fallait travailler, travailler et toujours travailler. De 10 à 12 heures par jour. Souvent plus.

En économisant, il a pu acheter un tracteur et une botteleuse. Il a alors engagé un salarié pour le seconder. Puis il y eu un deuxième tracteur, un deuxième salrié et ainsi de suite. Cela ne l’empêchait pas de garder la main sur certaines activités qu’il pratiquait quotidiennement EN PLUS de la prospection pour trouver de nouveaux clients.

Mon grand père est mort subitement à 84 ans. Vous allez rire... L’avant veille de son décès, il travaillait encore.

Cette valeur du travail, sans revendication aucune, il l’a transmise à mon père qui fut pâtissier. Ca, c’est la belle vie pâtissier.. ! Deux à trois semaines de vacances par an, jamais de week-end, des périodes de fêtes pendant lesquelles les nuits n’excèdent pas quatre heures. En cas de maladie, la caisse des artisans commence à indemniser après 60 jours d’arrêts. Autant dire que je ne l’ai jamais vu malade.. !

Et la même valeur m’a été transmise, mais j’ai mal tourné. Je suis salarié. A mi-temps de surcroît.. ! Je suis un cadre supérieur planqué qui bosse 12 heures par jour, qui est appelé pendant ses vacances, réveillé régulièrement la nuit pour des dysfonctionnements pour lesquels il faut intervenir rapidement. J’ai la belle vie. Parfois, mes enfants sont tentés de m’appeler Monsieur tant je suis peu à la maison. Pour payer mes études, j’ai cumulé les petits boulots (éboueur, jardinier, pion, ...).

Je gagne de l’argent et n’en ressens aucune honte. En tout cas, beaucoup moins que lorsque je vois les drapeaux rouges s’agiter dans de longs cortèges se mouvant à la vitesse d’une tortue rhumatisante.

Vous souhaitez vouloir le changement... Il est fort probable que vous l’obteniez. Pour ma part, je fais contre mauvaise fortune bon coeur. Nous avons survécu aux années Mitterrand, période pendant laquelle les pauvres n’ont jamais été aussi pauvres et les riches aussi riches...

Bien cordialement.


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