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Onecinikiou 7 novembre 2012 04:43

Concernant ce sujet des banlieues et leur problématique intrinsèque, un sondage de 2006 tout à fait remarquable issu du plus grand institut américain et portant sur plusieurs milliers d’individus à travers le monde entier, sondage dont une question en particulier en résume bien les tenants et aboutissants :

 La question est la suivante : « What do you consider yourself first ? », que l’on peut traduire par « comment vous considéreriez-vous prioritairement ? »

 http://pewresearch.org/pubs/232/muslims-in-europe

Les résultats sont à couper le souffle : partout les citoyens de confession musulmane des différents pays d’occident où ils se sont implantés et où l’Islam par définition n’est pas majoritaire, et bien partout ces derniers font primer leurs convictions religieuses sur leur citoyenneté respective. Et ce même en France, la où le credo assimilassioniste républicain est sans doute le plus contraignant, et l’injonction à l’assimilation la plus forte. Ce qui balaie bien des préjugés, que certains bobos incultes ou apeurés par le réel seraient tentés de développer de part, il faut bien le dire, soit un pusillanime exacerbé typique des lâches et des soumis, soit paradoxalement du au fait d’un complexe de supériorité, dans une sorte de retour du refoulé insidieux, et hérité de leur paternalisme colonial. 

Or précisément, si certain parmi les citoyens français de confession musulmane ne se sentent pas citoyen de ce(s) pays avant toute chose, comment voulez-vous qu’ils soient identifiés et reconnus comme tels auprès des autochtones qui le peuplent majoritairement ? C’est insoluble, et propre à relativiser et à tempérer surtout les critiques excessivement acerbes et finalement injustifiée vis à vis des conditions d’accueil et/ou de l’hospitalité supposément défaillante de la part des autochtones, entre autre à l’origine des difficultés d’intégration que nous connaissons à l’heure actuelle (d’autre part indiscutables), puisque propagé incessamment par nos bonnes âmes moralisatrices de gauche - le camp du Bien - jamais avare d’autoflagellation !

Je veux dire, ils sont en vérité seuls tributaires de cet arbitrage capital. Et seuls responsables des actes et sentiments qui les engagent entièrement vis à vis de la seule et unique communauté valide : la communauté nationale. Et je ne crois pas que l’on puisse y appartenir contre sa volonté propre.

Sous peine autrement de les voir, tout à fait légitimement d’ailleurs, subir une pression de plus en plus forte à travers l’injonction normative à l’intégration. Injonction qui, il faut bien le dire, à largement fait défaut depuis l’avènement du culte de la repentance sous la houlette des faux philosophes (mais désormais vrais néoconservateurs), singulièrement à partir de Mai 68 et son cortège permissif et décadent.

Cette enquête achève surtout de démontrer l’immense problématique liée à l’intégration de populations d’origine étrangère douées de systèmes de pensée (et non accessoirement de structures familiales) qui n’ont pas grand chose à voir avec notre creuset républicain assimilationiste, et de tradition principalement exogame. Un psychologue danois, Nicolai Sennels, rapporte d’ailleurs que « selon la police danoise et le Bureau danois de la statistique, plus de 70% de tous les crimes commis dans la capitale danoise, le sont par des musulmans ». Il avance une tentative d’explication scientifique à cet état de fait, politiquement très incorrect :

 http://www.lepost.fr/article/2009/05/15 ... sible.html

Au demeurant, selon les dernières statistiques de Michèle Tribalat, il y aurait entre 5,5 à 6 millions de musulmans en France. Soit à peu près le double des étrangers (nés à l’étranger) qui y résident, dont une fraction d’entre eux à vocation de devenir français par voie de naturalisation (nous atteignions d’ailleurs un record historique en la matière sous Sarközy, qui a vocation a être dépassé par l’autre mondialiste Hollande).

Ainsi donc, par recoupement, on peut estimer qu’au moins la moitié des musulmans vivant en France sont français ou en passe de le devenir. Mais de devenir quoi, des français de papier ?

C’est à dire qu’en conscience et prioritairement, comme il vient d’être mis en évidence, une majorité de musulmans qui ont émigrés de leurs pays d’origine ne se ressentent toujours pas comme citoyens (quant ils le sont donc) de leur pays d’accueil. Et même leurs enfants qui, par définition, ne sont donc plus de la première génération, et dont on pourrait normalement imaginer qu’ils se soient accaparés leur nouvelle citoyenneté. Et depuis quand les principes d’égalité, de laïcité et d’indivisibilité, c’est à dire de la primauté de la loi commune et nationale, seraient jusque contestable par ceux-la même qui en sont les usufruitiers de très fraîche date ?

En vérité ils continuent de se déterminer « identitairement » eux-aussi, et avant toute chose, comme musulman. Et de ce point de vue il faut être cohérent : les mêmes reproches sont à faire aux communautaristes de confession juive, fanatisés pour certain sur la question de l’Etat d’Israël, et dont le communautarisme de véritable séparation - et de sécession même, le terme n’est pas exagéré - à en quelque sorte fait jurisprudence dans ce pays, en violation des textes constitutifs de notre République. Il est vrai que sur cette question pourtant essentielle en ce qui concerne l’idée que nous partagions une communauté de destin, l’on a pas beaucoup entendu, c’est le moins que l’on puisse dire, nos fanatiques laïcards et autres frères maçons pourtant toujours prompt à la ramener sur d’autres sujets à la portée dérisoire. A moins que... à moins qu’ils ont été en réalité les complices actifs de ce processus ? Evidemment !

De ce point de vue les chiffres sont massifs (moins il est vrai pour la France, tradition oblige comme il vient d’être rappelé) et un formidable révélateur. Ce qui n’est pas sans poser problème vis à vis des traditions d’intégration et pour certains d’entres eux, d’assimilation, de leurs nouvelles patries d’adoptions. Evidemment, tant que la bien-pensance attardée ou cynique occidentale (la fameuse conjuration des salauds et des imbéciles) refusera, par idéologie et/ou par intérêts croisés, d’intégrer l’idée que pour ce qui concerne toute politique de flux migratoire (et donc nécessairement d’intégration des éléments qui leurs sont rapportés) le facteur nombre est un problème en soi, on achoppera irrémédiablement. Ce dont, pour le coup, on ne peut pas exactement rendre responsable les immigrés quels qu’ils soient.

Car pendant que nous parlons, dans de nombreuses banlieues françaises et dors et déjà dans de nombreuses agglomérations et régions (exemple de la Seine Saint Denis), les français autochtones qui souscrivent au modèle culturel dominant cher à ce territoire sont dors et déjà mis en minorité. Que cet état de fait les conduit immanquablement à fuir ces espaces dès qu’ils le peuvent, afin d’éviter une intégration à marche forcée aux us et coutumes et aux valeurs dernièrement importés. Une intégration à l’envers donc, par la pression sociale que symbolise parfaitement l’accroissement des conversions à l’Islam.

Ce qui vient d’autre part intensifier le sentiment, réel ou supposé, d’enclavement et d’uniformisation à la culture désormais dominante au sein de ces quartiers, et renforcer la fameuse ghettoïsation dénoncée de surcroît par ceux la même qui ont poussé le plus dans la voie du multiculturalisme et d’une culpabilisation identitaire qui fut exclusivement occidentale. Nous en subissons à présent le retour de bâton à travers le réveil, forcé et contraint, du groupe majoritaire qui souhaite arguer du droit inaliénable à conserver sa cohésion sociale et son homogénéité culturelle. 


Sommes-nous seulement capables de prendre en considération l’accélération phénoménale - sans précédent dans toute l’histoire de l’humanité - de la population mondiale ces derniers 150 ans ? Ce fait majeur devrait pourtant permettre à toute personne sensée de remettre cause le postulat selon lequel les migrations humaines, bien qu’un fait historique incontestable, sont justement présentées comme tel afin de mieux justifier ensuite de la pérennisation d’une politique les favorisant, et les légitimer. Mais dans quels buts, et en vertu des quels intérêts ? C’est la question fondamentale. 

Car croyons-nous naïvement que les flux migratoires que nous connaissons actuellement soient une fatalité que nous devrions subir à nos corps défendants, tel les dix plaies d’Egypte ? Balivernes éhontées que tout cela. Cette remise en cause est un préalable obligatoire, car on ne comprendrait pas que ce que l’on tente bien difficilement d’écoper d’un côté, continue de rentrer à flot ininterrompue de l’autre !

En définitive et qu’on le veuille ou non, l’on ne pourra définitivement forcer les gens à vivre ensemble dès lors qu’ils perçoivent chez autrui des moeurs par trop différents. Or pour démystifier ce débat - démystification ô combien nécessaire - depuis trop longtemps laissé à l’initiative de ligues de vertu illégitimes à l’argumentation volontairement fallacieuse, il convient de combattre avec détermination les postures idéologiques. Car face à la réalité irréductible, que leur reste-t-il ?


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