Je suis d’accord avec presque tout ce que vous dîtes, lionel sauf justement sur cette question de leader.
Notre monde (à tout le moins sous obédience occidentale) crève toutes parts sous l’individualisme (pas en soi condamnable sauf pour ce qui suit).
Le système politique représentatif porte lui même au paroxysme cette notion d’homme(s) providentiel(s), alors même que l’on a jamais autant été sur qu’aucun surhomme ne puisse résoudre la complexité à lui seul ni même entouré de cohortes d’experts qui rationalisent au lieu de seulement exprimer.
Quand vous dîtes Rien de contradictoire à être souverain de soi même ou il faut de la rigueur, de la noblesse, pour être un anarchiste, un Taoiste même en forme de dérision, vous visez quand même très juste.
Si on prend les anonymous, tous les détracteurs de ce mouvement crient à l’enfantillage, à la référence de BD pour boutonneux issue de V pour Vendetta, reste derrière la volonté je crois pour le moins sincère de s’effacer derrière une voix commune, consensuelle, non récupérable.
Il y a là je crois un embryon de quelque chose, et qui répond je crois tout autant à une volonté sincère de se fondre dans un collectif sans prétendre être plus que ce que l’on peut y apporter, en acceptant d’y jouer un rôle précis et non superfétatoire.
Sur le plan philosophique et spirituel c’est dans le même temps un prolongement naturel de l’idée d’obédience orientaliste qu’il faut d’abord se « réformer » soi même avant de prétendre révolutionner le système.
De par là même, il est bon à mon avis de réfléchir à comment créer un mouvement d’anonyme sans pour autant prétendre copier de façon orthodoxe l’anarchisme tel qu’il a été défini en occident au début du XXeme siècle.
La notion actuel de réseau et l’apport des réseaux numériques en particulier est en soi un apport considérable, et surtout encore très jeune et perfectible.
J’ai déjà pour ma part exposé à foison cette idée ces derniers temps sur ce site, ai reçu plus de quolibets qu’autre chose, mais je tiendrai bon, car y’a pas d’autre moyen de changer quoi que ce soit en profondeur sinon au train infernal de nos sociétés où le politique est débordé de toute façon de toutes parts.
D’autant enfin que la violence révolutionnaire paraît une voie sans issue devant l’apathie générale et devant la force de coercition gigantesque que constitue notre société de surconsommation.
