Je ne suis pas toujours d’accord avec vos articles,
mais sur ce coup-là je dois saluer la cohérence et la pertinence de votre
réflexion. Nous vivons en effet dans une société profondément conservatrice,
dans laquelle on s’accroche à ses avantages et à ses acquis, sans se soucier du
bien commun. Une petite pointe de perspective sociologique aurait peut-être
affiné votre analyse : la génération des baby-boomers, qui possède
actuellement tous les leviers de pouvoir, n’est-elle pas la plus égoïste de l’histoire,
totalement indifférente à l’idée de progrès ou de transmission (refus
symétrique à son refus passé de l’héritage), génération dorée, qui n’a connu aucune
guerre, et qui a placé le narcissisme, l’hédonisme et l’insouciance (c’est-à-dire
en un mot la dette à l’égard des générations futures) comme ses valeurs
fondamentales ? (cf. Les Particules élémentaires de Houellebecq.)