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Aoriste Aoriste 27 juin 2007 16:56

Puisqu’il semble être de bon aloi d’être abreuvé des fanges méphitiques étalées par les sycophantes passéistes se réclamant de l’usurpateur de la Vème catastrophe française pour tous prolégomènes, il apparaîtrait dès lors juste de les replacer dans leur contexte historique, notamment en ce qui concerne le Royaume-Uni.

A contrario du projet initial institué par Robert Schuman, trop souvent passé sous silence, la volonté du dictateur était moins motivée par le souci de protéger le processus d’intégration du même nom et sa « solidarité de faits » que par celui de consolider la position hégémonique française au sein de la Communauté européenne que l’adhésion du Royaume-Uni aurait de facto ternie. En effet, la République fédérale allemande, politiquement diminuée pour des raisons historiques évidentes, ne se serait jamais opposée à un processus par lequel elle entreprenait sa réhabilitation dans le concert des nations ; les Etats ayant adhéré au traité du Benelux pouvaient se targuer d’avoir réalisé anticipativement leur propre union douanière et l’Italie, embourbée dans une instabilité politique endémique, n’était guère en mesure de s’opposer ou de négocier avec une France gaullienne qui voyait dans le processus d’intégration un simple instrument pour ses propres politiques nucléaire et agricole.

Pour tenter une analyse dépourvue de visions bipolaires franchouillardes et obsolètes, le Royaume-Uni en tant qu’acteur historique a toujours fait preuve d’une relative cohérence lors des négociations européennes : privilégier une zone de libre échange (à l’instar de l’AELE qui fut instituée en réponse au Marché commun) avec quelques autorités de régulation à minima et surtout freiner toute velléité d’union politique et fédérative. Inversement, l’Allemagne, pays fondateur et contributeur net au budget de l’UE et certainement inspirée par sa structure institutionnelle, a toujours représenté une vision fédérative tendant à une intégration toujours plus poussée.

La position française paraît bien plus fluctuante et force est de constater que les actions volontaires et fortes entreprises par MM. Pompidou, d’Estaing et Mitterrand ont été occultées par l’irresponsabilité chiraquienne, que ce soit par la subordination du « Non » référendaire à des considérations de politique nationale ou plus simplement son absence de vision traduite en immobilisme.

Que dire de ce traité « simplifié » si ce n’est qu’il reprendra les dispositions du feu Traité constitutionnel en savantes prétéritions, mais éradiquera les simplifications nécessaires au citoyen lambda de l’Union (les symboles de l’Union sont abandonnées, la kyrielle de Traités fondateurs, annexes et autres addenda persistent, la typologie intriquée et spécifique des actes communautaires maintenue etc.). S’agit-il bien d’une simplification à la portée du Quidam ?

Que dire enfin de la négociation du mandat qui offrit une large place médiatique aux zélotes ratzingeriens d’outre-Vistule avec la bénédiction des Britanniques et autres eurosceptiques plus discrets qui trouvèrent en ce tandem gémellaire un porte parole de premier choix les dédouanant de toute responsabilité vis-à-vis des l’opinion publique et des europhiles, très discrets lors des négociations bien que toujours majoritaires.

Crise certes évitée, mais à titre provisoire car suspendue à l’adhésion de nouveaux Etats membres (Croatie, Macédoine) risquant de remettre en cause le système de pondération des voix si durement convenu et surtout, pourvu qu’aucun refus ne soit de nouveau exprimé lors des processus de ratification de ce nouveau traité « simplifié » qui n’en possède bien que le nom.


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