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bpc 20 mars 2008 14:06

Merci Morice pour cet excellent témoignage, n’en déplaise à certains dont les commentaires creux sont parfois gênants.

Pourquoi ne pas les remplacer par une analyse du texte et des arguments illustrés de faits ? Cette technique serait sans doute plus propice à une réelle conversation et à un échange d’informations utiles. Le but n’est pas de faire étalage de son ignorance, de ses préjugés, et des raccourcis de sa pensée, mais justement de les combattre. Il me semble que cela devrait être le but d’un site comme Agoravox bien compris. Autrement c’est lassant, et on s’en lasse.

Effectivement il n’y a pas de meilleures façons d’enseigner que d’intéresser et de motiver ses élèves. J’ai aussi eu quelques profs comme cela. Il y en a pas mal en fait, et qui rament contre le courant du manque de moyens ou de leur lenteur. Ils et elles croient au pouvoir de la connaissance et de l’éducation et d’un système qui les a formés et non déformés comme certains tendent à le croire. Le système est un riche espace de liberté et de pensée en fait tant qu’on le rend attrayant pour ceux qui l’exercent ou qui vont l’exercer. Je suis convaincu que l’éducation nationale, notre éducation nationale est responsable des débats sociaux et politiques assez vifs et intéressants que l’on a par comparaison à certains pays dits "démocratiques" ou même donneurs de leçons dans ce domaine.

Philip Jones Griffith fait sans conteste partie de ces photographes "éthiques" et passionnés pour qui la défense des victimes, l’information des financeurs volontaires ou involontaires (bonjour chers contribuables) d’atrocités est un devoir. C’est tout simplement un devoir d’humanité auquel le photographe a pratiquement dédié sa vie et son œuvre, sans relache, prenant beaucoup de risques. Appuyer sur le déclencheur de son Nikon F ou de son Leica est une chose ; être capable d’organiser l’espace du cadre d’une façon cohérente qui rende l’image plus facilement lisible, mémorisable par sa force et esthétique (oui, le mot est laché) visuelles, peu de gens en sont capables. Il faut une concentration, un oubli de soi et de ce que l’on risque, une intuition, un sens de l’image que l’on ne rencontre que rarement dans une culture à présent centrée sur l’image. Esthétique et éhique ne sont pas souvent au même rendez-vous.

Philip Jones Griffith avaient ces qualités, ses confrères en photographie de l’agence magnum avaient su le reconnaître avant beaucoup d’autres au point de le faire un des leurs. Il figure sans conteste au fronton du monument de ces 60 dernières années dédié aux meilleurs de cette agence légendaire. On est loin des Steve Mc Curry (un autre membre de magnum malheureusement mais soyons honnête) et de l’exploitation éhontée du visage de cette petite fille afghane par le cependant respectable National Geographic. Tout le monde fait des erreurs dans ce monde "d’image".

Comme noté dans l’article de Morice, "Agent Orange", moins diffusé que "Vietnam, Inc.", est un indispensable complément à ce dernier et atteste de la persistance et de la lucidité de leur auteur. Une fois les feux de l’actualité réorientés, les conséquences subsistent et affectent les innocents. Ce sont des conséquences dont nous, occidentaux, sommes souvent les causes (oui évoquer l’Algérie est à propos) : les lois du marché international (déjà, le latex) que nous avons définies, les politique coloniales et leurs guerres (et oui, aujourd’hui encore : le conflit Israelo-Palestiniens n’est=il pas une des conséquences de la colonisation de l"Afrique du Nord et de la volonté des "européens" de se débarasser du "problème" juif et d’exporter le bébé  ? Quant à l’Afghanistan et l’Iraq... ajoutez-y le pétrole.

Nous avons aussi tous une forte tendance à rejeter la faute sur les autres. "Oui, mais...." Le paralèlle que fait Morice avec la guerre d’Algérie est totalement justifié. Il nous ramène à des problèmes que l’on a trop passés sous silence. On peut même aller enquêter sur des problèmes plus contemporains, post-coloniaux mais tout aussi français : aller voir du côté de la Martinique ou de la Guadeloupe où les bananiers ont convaincu le parlement français d’autoriser l’abus du chlordécone (je n’ai pas inventé le nom) dans les années 1990 alors que la FDA américaine l’avait interdit en 1976 aux USA (la FDA au USA, quand on sait comment la politique y est contrôlée par les intérêts financiers !!!). Le chlordécone n’est pas tout à fait l’agent orange mais c’est aussi un pesticide puissant, d’une longévité estimée à 400-600 ans. On a autorisé sur le territoire français hors métropole un produit à des taux de concentration interdits en métropole et en Europe ! Les sols, les rivières et le littoral sont empoisonnés pour 400 à 600 ans ! Agent orange, Round-up, chlordécone même combats mais Philip Jones Griffith est mort. Alors arrêtons de déconner et servons nous d’un texte comme celui de Morice pour notre information et comme point de départ à une conversation constructive. Merci...pour nous tous.

 

bpc


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