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Gastaldin 7 avril 2008 20:19

 J’ai beaucoup aimé cet article sur la dyslexie et les langues étrangères. Il confirme que la dyslexie a deux sources : une source génétique (sur laquelle on n’a guère de possibilité d’action) et une source environnementale (nature de la langue étudiée). La solution ’’technique’’ consistant à favoriser les langues à phonologie régulière me semble particulièrement intéressante. Je voudrais cependant faire quelques remarques susceptibles, j’espère, d’enrichir le débat.

 On peut lire dans cet article qu’il y a une ’’quasi unanimité des scientifiques et des pédagogues sur le rôle de la phonologie ... dans la génèse de la dyslexie’’. Je n’en suis pas si sûr. Enseignant de primaire et confronté aux problèmes de lecture, je peux vous dire que la dyslexie a longtemps été niée par le corps enseignant et que les méthodes de lecture phonologiques n’ont toujours pas le vent en poupe. D’autre part, l’apprentissage de l’anglais au primaire est généralisé. Quand on parle d’espéranto ou de méthode phonétique de lecture, soit on nous rit au nez, soit on refuse d’entendre : je prêche depuis longtemps dans le désert.

 Pour ce qui est de la lecture, je propose une méthode phonétique qui, si elle ne résout pas complètement les problèmes des enfants dyslexiques lourds, permet d’aider sensiblement ces enfants. Une telle méthode permet de résoudre en très grande partie les problèmes des dyslexiques légers. Je ne veux pas détailler ma méthode ici ; je ne prendrai qu’un exemple : en CP, il faut faire chaque jour des dictées phonétiques qui soumettent l’enfant à un choix simple. Par exemple, on peut leur proposer des mots où ils devront choisir entre écrire un é ou un è. Simpliste, trop simpliste pour le monde enseignant. Les enseignants ne le font pas ou le font trop peu, et on voit des enfants en CM incapables de choisir entre un accent aigu et un accent grave. On voit aussi beaucoup d’enfants qui oublient des lettres, les inversent, et confondent les t et les d, les g et les c, les ch et les j, etc.

 Pour ce qui est de l’espéranto, non seulement il serait très favorable aux enfants en général et aux dyslexiques en particulier mais, de plus, il serait d’un grand intérêt technique et politique. Je m’explique. Si les enfants d’Europe apprenaient l’espéranto, ils pourraient communiquer avec des centaines de millions de personnes en ne sachant qu’une seule langue autre que leur langue maternelle. Cela ne les empêcherait pas d’apprendre d’autres langues étrangères s’ils le désirent (c’est le côté technique). L’espéranto comme langue européenne, c’est s’affranchir en partie du joug anglo-saxon. Qu’on me comprenne bien : je ne veux pas faire de l’anti-américanisme primaire, mais il ne faut pas croire que l’anglais comme langue internationale soit sans conséquence au plan politique.

 En conclusion, j’aimerais que le plus grand nombre agisse en faveur de sa langue maternelle (celle avec laquelle il a appris à penser), prenne conscience que les méthodes de lecture doivent évoluer (au besoin en regardant un peu vers le passé, mais pas uniquement) et milite pour le développement de l’espéranto en europe.


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